Les "tartes postales", le fil rouge de Lucie - stage de Gétigné

Revue CréAtions en ligne n° 235 "J'y connais rien en arts plastiques mais j'en fais"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°235 - Publication : décembre 2017

Stage du secteur Arts et Créations de l'ICEM, Gétigné (Loire Atlantique) - Lucie

 

 

"Les tartes postales", fil rouge 2016

Participant pour la première fois au stage Créations de l'ICEM, je partage mon expérience : nous travaillons dans un lieu très inspirant, près de Nantes. En regard des expositions que nous parcourons, je choisis de m'interroger sur les liens entre voyage et création. Comme je suis nantaise, je restreins ma recherche : Qu'est-ce que c'est que voyager près de chez soi ?

Ici, je suis un peu éloignée du parcours artistique d'un enfant à l'école mais ce qui importe alors pour moi, c'est de m'investir dans une démarche créative d'expression libre avec tout ce qu'elle présente de prise de risque, d'incertitude mais aussi d'enthousiasme.

Dès les premiers jours du stage, je collecte les informations et les images qui m'interpellent dans mon carnet de bord. Je me constitue ainsi un petit répertoire visuel. Dans le cadre du Voyage à Nantes, je découvre des œuvres inédites et je flâne dans les rues comme on le fait dans les lieux qu'on découvre pour la première fois.

En début de semaine, je participe aux ateliers qui me permettent de rencontrer des personnes et des techniques mais je ne vois encore pas bien quelle direction précise prendra mon travail. Je continue de répertorier mes découvertes de toutes sortes dans mon carnet.

Au fil des discussions, je me rappelle qu'une des choses que j'adore en voyage c'est écrire des cartes postales.

Ce sera là mon point de départ.

 

En réutilisant les documents collectés, je prépare un stock de matériaux qui me permettra de fabriquer de petites cartes postales : morceaux de cartes routières, de tissus, extraits d’œuvres ou de programmes, croquis. Chacune d'entre elles sera un clin d’œil à un moment vécu dans la semaine (ou une fusion deux évènements).
Assez rapidement, il m'apparait important de faire partager activement cette recherche aux autres membres du groupe lors du temps dédié aux présentations.

Je choisis donc de préparer quelques cartes (pour ma correspondance personnelle) dont je proposerai une lecture et d'autres cartes, sans textes pour que les participants s'en emparent et s'engagent à leur tour dans l'écriture.

À ce moment du travail, les échanges avec Simone me sont précieux pour affiner mon projet d'écriture et ma proposition à destination du groupe. Finalement je vais essayer de retravailler mes premiers textes en m'autorisant davantage de variation sur la forme: liste, carte classique, poème, etc.
Ce ne seront donc plus des cartes postales à proprement parler mais des "tartes", ce qui ouvre les possibilités.
 

Simone me raconte également qu'elle a eu déjà l'occasion de s'écrire à elle-même, lors d'autres stages et que l'expérience fut intéressante.

Je retiens donc cette proposition pour le groupe.

Qu'est-ce que j'en garde pour ma pratique de classe ?

L'importance des allers-retours avec les autres membres du groupe pour avancer, rendre plus lisible certains aspects de notre travail, abandonner certaines pistes pour en privilégier d'autres. J'ai également trouvé fort intéressant d'éprouver différentes phases dans mon travail : d'abord un grand enthousiasme où tout semble possible, puis le soucis de la cohérence et du travail précis de certains points, le flou total, l'impression que rien ne fonctionne, et la présentation finale, accueillie avec bienveillance par le reste du groupe.
Enfin, il me semble que se livrer à un travail créatif dans la durée en ayant la possibilité d'investir un espace où travaillent d'autres personnes autour de nous est un élément mobilisant pour l'entrée en création.

J'y connais rien en arts plastiques mais j'en fais !