Atelier n°51 « Démarrer en pédagogie Freinet par l'entretien du matin »

Présentation de la pédagogie Freinet

Les activités

Les dimensions

Expression

  • Orale : l'entretien, présentation de travaux
  • Écrite : texte libre

· Artistique : théâtre, danse, musique, arts plastiques, etc.

Communication

  • Le journal scolaire : journal mural, blog, papier
  • Correspondance scolaire

· Présentation des travaux aux autres élèves (de la classe, dans l'école, parents, etc.)

Recherche

  • Recherche mathématique

· Étude du milieu (histoire, géo, sciences, éducation civique)

  • Etc. (problématisation)

Organisation coopérative de la classe

  • Réunion de coopérative
  • Établissement des règles de vie de la classe
  • Projets de la classe

Politique

  • Émancipation

Psychologique

  • Motivation intrinsèque

Sociale

· Coopération (coopération : accepte d'être altéré par la vision de l'autre sans perdre sa puissance de vie; collaboration : unir ses forces dans un objectif commun, partage des tâches suivant ses compétences)

Pédagogique

  • La méthode naturelle

Économique

  • Les coopératives (hors école)

Une différence entre pédagogie Freinet et pédagogie institutionnelle : on met les institutions au fur et à mesure des besoins et non avant. Exemple : on ne crée pas le conseil avant qu'un premier problème survienne en classe.

Problématisation : Un problème est une question qui n'a pas de réponse immédiate. Il nécessite un travail pour y répondre.

L'entretien

Pourquoi ?

Point de vue de :

o "Réduire le hiatus entre l'école et la vie" (Freinet)

o Faire de lien entre l'école et la maison

o Partager ses interrogations, ses intérêts,

o "faire du lien" : ce qui est dit devient sujet d'étude => donne du sens

o Ne pas vivre l'école comme un renoncement… pouvoir continuer à l'école ce qui se passe dans le milieu naturel

o s'appuyer sur une pluralité de cultures premières reconnues,

o Faire s'exprimer à l'oral, apprendre à structurer sa pensée,

o Détecter le "déjà-là" => il y a une forme d'évaluation derrière ce que sait déjà l'élève

o Transformer le connu en inconnu complexe à travailler…

o Prendre la distance avec l'événement (objectiver le réel)

o Apprendre à questionner, à problématiser

o Avoir un nouveau regard anticipateur, construire une grille d'analyse du réel,

o Savoir varier ses postures : dire, écouter, participer à l'organisation…

En fonction du milieu social, l'enfant a l'habitude d'avoir un langage d'immédiateté ou d'évocation, de projection. Correction politique, ex : petit garçon qui garde son billet de match pour l'entretien => il se projette

Comment ?

Dispositif

· Horaires : le matin, symboliquement passage de l'extérieur à l'intérieur

· Nombre de places : lier à la parole, durée 20 min. Pour minuter, un sablier (seul appareil qu'on peut arrêter si le directeur rentre). Idéal 2 sabliers car, si l'intervention de l'enfant est plus courte, on n'attend pas la fin du 1er sablier

o Limitation du temps : apprend la concision de la pensée

o Au début, les enfants n'y connaissent rien, donc on ne leur demande pas leur avis.

o Important : à 9h c'est terminé. => rythme de la journée

o Au-dessus de 5 interventions, plus d'écoute

o Autre possibilité : 3 interventions et après un temps pour questionner : "de quoi il nous a parlé ?"

o Inscription (des élèves pour passer au quoi de neuf) : au tableau, les jours + le nombre de places

· Métiers (mis en place au fur et à mesure, au début, c'est le maître qui fait puis il délègue petit à petit)

o Inscription

o Le maître de la parole : prononce les paroles rituelles de l'entretien. "Machin tu as la parole." "Y-a-t-il des remarques ou des questions ?" on prend les questions dans l'ordre où les doigts se lèvent. "Dernière remarque et on passe.", "de quoi on a parlé ?"

o Gardien du temps

o Enseignant : secrétaire

o Photographe (quand un élève apporte un objet)

o Ces rituels induisent un respect de la parole

o Dans les premiers entretiens de l'année, il faut être très rigoureux. Il faut que les enfants soient en sécurité. "Tu n'as pas le droit d'avoir cette attitude" (cf. les lois)

o Au début, c'est le maître

· Règles : avant l'entretien (quoi de neuf?), il n'y a rien sur la table. Pour que les élèves ne jouent pas avec leur matériel (écoute, respect de celui qui parle qui se sent écouter).

Production

Les albums de vie.

Il faut garder une trace de tout ça.

Tous les jours, une page avec un paragraphe pour l'entretien (lecture, expression, mathématiques, etc.). Cette page peut constituer le journal de la classe.

Au début, on ne peut y mettre que le contenu de l'entretien sous la forme :

· d'un petit texte où l'on reprend le contenu de l'intervention de l'enfant (un résumé fait par le maître dans un langage correcte)

· Et de quelques liens (des textes, œuvres, poèmes, etc. qui peuvent faire écho à ce qu'a dit l'élève)

Les différentes pages peuvent être stockées dans un classeur qui devient l'album de vie de la classe.

Il faut ensuite l'utiliser et faire des liens avec ce classeur qui est une trace de la vie de la classe.

Tous les soirs, l'album de vie voyage dans une famille.
Des feuilles vierges permettent aux parents de mettre un petit commentaire sur ce qu'ils en pensent, etc. Si un parent a mis un mot, l'enfant le lit le matin quand il arrive.

La journée commence par la lecture du journal de la classe. Le matin, les élèves l'ont sur leur table. Cela fait le lien avec la journée de la veille. D'où l'intérêt de résumer l'intervention des élèves dans un langage qui sert ensuite d'exemple.

Dans le journal, deux parties :

· De quoi on a parlé (le recul - dans les exemples du diaporama "Maëlle nous a parlé de : littérature, […]")

Pour les objets que les élèves rapportent.

· Faire passer. Inconvénient : ceux qui regardent l'objet n'écoute plus, cela prend du temps si on interrompt l'entretien pendant ce passage.

· Déposer l'objet sur une table d'exposition et laisser un temps pour aller le voir après.

Cela aboutit à une culture commune, la constitution d'un "patrimoine culturel de proximité"

Posture de l'enseignant

Ne pas laisser seul quand on démarre, se mettre à côté de l'élève mais en retrait. Répéter, aider les élèves => élèves en position de sécurité

Question : Elève qui parle depuis sa place ? On préfère que l'élève vienne devant, parle fort, soit face au groupe, etc.

Mettre en relation : ce qui est dit, présenté et les programmes. => mettre en relation ce qui est dit avec les grands concepts

Ecoute cruciale : poser "la bonne question"

Montrer et propager une attitude : s'étonner, faire des liens, problématiser…

Demander la parole comme les élèves. L'enseignant ne doit pas surplomber.

Matériel

Matériel… "matériel"

· Cartes région / France / Europe / monde… Classifications faune / flore… => pouvoir situer

Signaler dans l'espace et signaler dans le temps.

Matériel… "virtuel"

· Prérequis de l'enseignant : "grille de lecture de l'événement" (cf. diaporama), plus tard, il est ensuite possible de "passer" aux élèves

Evaluation

Du dispositif

· "fécondité pédagogique" (dépendance de la faculté de problématisation de l'enseignant / des élèves)

Les paroles supplémentaires : "Et moi je suis allée chez ma tante mais je n'ai pas mangé des tartes aux pommes."

Les paroles complémentaires apportent des circonstances nouvelles => évolution positive

Comment ?

· Valorisation des propos : "Ca, c'est intéressant. Tu peux le répéter plus fort, s'il te plaît ?", on signale : "ah ! Ça nous a appris plus de choses sur…"

Des élèves

· Capacité à faire des liens (raccrocher avec un autre événement et avec un concept),

Ce qui se construit :

· Cette conscience est prédictive des résultats scolaires => catégoriser, faire des liens

Dérives !!

· Ne pas s'interroger sur le "Pourquoi ?" (= un entretien qui serait un moment "fermé", coupé du travail);

· Ne pas clarifier le "Comment ?" (= un entretien trop peu structuré, qui ne rend pas clairement compte de son rôle);

· Ne pas favoriser le passage d'une parole "supplémentaire" ("Eh ben moi…") à une parole "complémentaire" (utile à la problématisation);

L'institution ne doit pas prendre le pas sur le contenu. Les métiers (distributeurs de parole, maître du temps, etc.) peuvent être amenés doucement, l'air de rien ("Je ne peux pas tout faire. Qui veut s'en charger ?", etc.)

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