Le temps des penseurs mais aussi...

 

 

Débat + temps des penseurs +autrementS

Par rapport aux « temps des penseurs »…

H : A chaque fois, D a pris le parti de ne couper que les silences ou les bruits de passage du téléphone.

P : As-tu parfois proposé de ne pas enregistrer pour permettre que d'autres enfants s'expriment ?

H : Il n'en a jamais ressenti le besoin.
Les enfants ont été d'accord pour les partager.

S : Partage dans le sens de montrer aux parents qu'on leur apprend à réfléchir.

H : Il n'y a jamais eu de choses très sensibles qui sont sorties, mais c'était une solution pour partager ces moments magiques.

P : Il peut y avoir des enfants qui vont plaquer des réponses « convenues » s'ils savent que ça va sortir de la classe.
C'est très important d'avoir des outils qui permettent d'être visibles.

D : On a parfois la difficulté de la trace écrite.
Dans le mouvement, des camarades ont pris le parti de faire des journaux à partir des quoi de neuf.

P : C'est important de former les enfants sur les outils de diffusion de l'information en public/privé (par exemple twitter, où les abonnés sont connus ou musicali, qui est visible en public).

JC : Il faut traiter toutes les paroles ou créations de l'enfant de la même manière.
Ils doivent pouvoir donner leur accord.

Al rendait compte de la parole des enfants lors des entretiens du matin sur le cahier de vie, s'est aperçue que les parents interpellaient parfois leurs enfants, maintenant elle leur indique seulement si leur enfant a parlé (pas ce qu'il a dit).

B : Est-ce qu'il n'y aurait pas le risque de pression sur l'enfant pour qu'il pense comme ses parents veulent ?

H : N'est-ce pas pareil sur toute expression libre ?

JC  pense que nos classes ont des circuits multiples de communications, connues des enfants, clairs.
Ils peuvent décider de ne communiquer qu'entre eux, soit vers un groupe précis.

S : Deux enfants amoureux ont écrit des textes libres parlant de cet amour, ont demandé que ça ne soit pas diffusé, publié, cité.
C'est beau qu'ils aient cet espace d'expression libre.

Al : Problème de loyauté quand on n'a pas le droit de dessiner à la maison mais que c'est autorisé, sous le sceau du secret, à l'école.

PLR : Le secret vis à vis des parents pose un problème, tout le monde est en porte-à-faux.

JC : C'est aussi problématique qu'il y ait confusion des genres.
Quand un enfant écrit quelque chose, on n'a pas à se prendre pour un psychanalyste.
On doit aussi faire attention à ce que l'on dit et fait, la place de la parole que l'enseignant prend, la place qu'on laisse à certains parents par rapport à d'autres.
On est sur une remise en question permanente.

Al  propose en danse diverses musiques dont la musique classique qu'ils adorent.

PLR a reçu un texte à corriger, sur le suicide du père de l'enfant dont elle se sent coupable, qui voulait le lire à tous, en lui disant « je vous fais confiance ».
P ne sait pas si c'est une bonne idée, craint les conséquences pour cet enfant dans la classe.
Al a dans son école un couple de mamans, dont la fille voulait qu'on publie dans le journal qu'elle a deux mamans.

JC : Même sur les textes il y a plein de possibilités.
Par exemple répondre par écrit à un texte fort et douloureux.

C : Se donner du temps.

D : Pourquoi dirait-il non ?
Peut-être commencer par une parole de la part de P pour poser quelques règles de base (on ne se moque pas, on accueille…).

L : Un élève est aussi enfant.
On doit aussi s'autoriser à ne pas être qu'enseignant.
Si un texte nous gêne, il faut dire pourquoi.

Présentation de deux autres dispositifs :

D : voir le document qui correspond à un moment de sa carrière (notamment l'emploi du temps, il est dans les annexes).

Le temps Eurêka de partage sur ce qu'ils ont appris et aimé plait beaucoup aux enfants, entre pairs il y a des paroles qui peuvent avoir des effets sur d'autres.
D'autres années, il demandait aux enfants s'ils voulaient développer un projet à partir de ça.

Penser le monde : Les enfants le jeudi sont inviter à poser des questions, ils en choisissent une parmi les 6 proposées et la classe a jusqu'au lundi pour chercher des réponses à cette question.
Le lundi, ils apportent leurs réponses.
C'est aussi un temps intégré au week end avec les familles.

JC : On peut arriver aux mêmes « résultats » en fonctionnant différemment, avec des élèves d'âges différents, à plusieurs niveaux.
Avec les années, il se débarrasse de dispositifs qu'il considère comme du saucissonnage, en se demandant « pourquoi je fais ça ? », « Comment je le fais ? » comme les enfants en classe.
Puis « qu'est-ce que ça change pour moi ? » « Qu'est-ce que ça change pour les autres ? ».
Il y a plein de moments de discussion, sans se poser la question de savoir si c'est de la philo, de l'Histoire…
Quand une question émerge, ils prennent le temps d'expliciter la question puis se donnent rendez-vous dans 4 jours pour avoir un temps de discussion dessus.
Il y a des choses qui se mettent en place, des dispositifs portés par les enfants qui amènent à aborder le fond lors des présentations.
Il y a des moments de communication vers l'extérieur, des communications en interne.
Comme ils sont grands, qu’ils ont aussi de l’expérience, une connaissance du système scolaire, des programmes, ils se disent en quoi ils ont travaillé.

Prise de notes : Nadège.