Congrès d'Angers : "La Pédagogie Freinet en élémentaire" (atelier de présentation du livre)

Journal du congrès d'Angers 2019

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Ce mardi à 16 h 30, en S1 (35), Martine Legay et Martine Boncourt présenteront leur livre La pédagogie Freinet en élémentaire, comment faire ?, en présence de Philippe Meirieu qui en a écrit la préface. Voici un extrait de l'interview réalisée par Jean-Charles Huver pour Le Nouvel Éducateur.
 
JCH – À qui s'adresse plus particulièrement ce livre ?
MB – Bien entendu, d’abord aux débutants, non dans la profession – les « virages » pédagogiques peuvent s’effectuer à tout âge –, mais en PF. Il s’adresse peut-être aussi à ceux qui, déjà engagés, achoppent sur des points méthodologiques, matériels ou conceptuels et ne savent pas précisément « comment faire ». Ce sont souvent des détails, des grains de sable, qui bloquent les rouages.

JCH – Comment définiriez-vous ce livre ? Un guide pratique, un témoignage de praticiennes, une découverte illustrée de la pédagogie Freinet...
ML – C’est nécessairement les trois à la fois. Car dès lors que l’on souhaite avoir un objectif très pragmatique, on ne peut pas se contenter de la sècheresse de la « fiche de prép’ », dont on sait tous qu’elle correspond rarement à ce qui va se passer dans la classe. Il y faut des illustrations, avec des photos certes, mais aussi des anecdotes qui sont la chair vive de la pédagogie.

JCH – En le lisant, j'ai eu l'impression d'être invité à une immersion dans vos classes respectives, mais ce n'est pas tout : vous donnez les clés de votre travail, vous ouvrez des portes en montrant comment la pédagogie Freinet transforme les enfants et les adultes. Comment avez-vous conçu et réussi cet ensemble ?
MB – Merci pour ce « réussi » ! Il était pour nous évident qu’on ne pouvait pas se contenter de décrire et d’illustrer, car là nous aurions écrit un ouvrage fait de ce que l’on fustige partout dans les lieux de formation, à savoir des recettes, des ficelles. Il faut des recettes, elles sont utiles, personne ne peut refaire le monde à chaque fois. Mais elles doivent s’inscrire dans une réflexion globale, un projet, une vision du futur citoyen que notre pédagogie cherche à promouvoir. Ainsi donc, on trouve en tête du livre un chapitre historique et théorique mais aussi, dans chacun des chapitres, des justifications théoriques, destinées à assoir nos pratiques sur autre chose que « on fait cela parce que ça marche » ou « parce que les enfants adorent », quelque chose que les enseignants puissent « servir » par exemple à leur inspecteur, pour justifier leurs pratiques.