L'aventure des deux fées.

 

Revue en ligne CréAtions n° 246 plusieurs"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°246 - Publication : février 2020

Classes de GS-CP et CE1-CE2  - École primaire de Chepoix (Oise) - Enseignantes : Catherine Pattinier et Christine Lelièvre

 


L'aventure des deux fées


 

Lors d’un temps de travail individuel, deux copines me présentent chacune un dessin de fée qu’elles ont fait ensemble.
En GS-CP, nous commençons les textes libres par un « dessin raconté ». Elles veulent parler de leurs deux fées qui se promènent. Je leur suggère de les présenter au conseil pour obtenir de nouvelles idées. Ce qu’elles font et nous prenons alors un quart d’heure pour écrire non pas toute l’histoire mais quelques phrases.

Questions et remarques…
– Que font ces deux fées ? Où vont-elles ? Pour quoi faire ?
C‛est comme le Chaperon rouge mais c‛est pas pareil.Elles pourraient rencontrer un loup.Non, c‛est toujours un loup.Alors une autre bête, une qui ferait peur.
- Qu’y a-t-il comme animal dans une forêt ?
- Des lapins.Non, on dit des lièvres.Des biches.Ça fait pas peur aussi ! Mon père, il a déjà vu un sanglier.Oh oui, un sanglier ! Ouah !...
Je propose qu’un petit groupe monte « chez les grands » de CE1-CE2 pour leur raconter ce début d’histoire et leur demander de la continuer en alternance avec nous jusqu’à la fin.


Rôle des adultes
Ma collègue adhère à cette technique « boule de neige » et nous convenons du rythme et des modalités :
- terminer le conte pour la fin de la période d’école, avec deux présentations par semaine ;
- faire deux présentations par semaine : quatre délégués de chaque classe à tour de rôle (deux par section) ;
- prendre un autre moment dans son emploi du temps pour continuer l’écriture ;
- écrire une suite ne comportant que trois à quatre phrases ;
- faire saisir le texte à l’ordinateur avec le modèle écrit par la maitresse par deux enfants. Tous les CP y participeront, certains GS aussi.

Déroulement
Le temps accordé pour inventer une suite est collectif et dure environ trente minutes. Les élèves émettent des idées, nous retenons celles qui sont plébiscitées et je les écris au tableau. Tous se prennent au jeu et chaque classe veut conclure l’histoire.
Les maitresses décident que ce seront les petits, à l’initiative de cette aventure, qui le feront !
Après chaque lecture-écriture, certains dessins apparaissent mais la technique du kamishibaï* n’est pas encore décidée. Nous avions plutôt évoqué un album. C’est à la suite de commentaires des enfants des CE lors de l’avant-dernière présentation des petits que germe l’idée de terminer l’histoire par un spectacle avec les personnages.

Réalisation
L’histoire est découpée en « scènes ». Vient alors le temps des illustrations.
Nous décidons de présenter l’histoire sous la forme d’un kamishibaï*. Les enfants connaissent déjà cette forme de présentation et cela me semble plus facile à réaliser qu’un album. Nous décidons que les dessins seront au format A4.
Chaque classe illustre ce qu’elle a écrit avec un choix d’outils et des techniques variées : crayons de couleurs, crayons aquarellables, encres diluées, recherche de dessins et photos de décor sur Internet puis pliage,découpage et collage.
Les textes sont collés au dos de chaque dessin selon la règle du kamishibaï : le texte 1 au dos de la page de fin. Le texte 2 au dos du 1er dessin, le 3 au dos du 2e etc. Les planches sont numérotées et rangées dans l’ordre.

Fabrication du butaï

Je décide de le faire un week-end pour que les enfants puissent l’utiliser dès le lundi, en classe.
J’achète un cadre au format des dessins.
J’enlève la plaque de verre et le fond et fabrique les volets et le chapeau en carton plume.
J’ajoute les décors en spirales : ficelle fixée avec de la colle blanche et recouverte de petits morceaux de papier.
Je peins l’ensemble avec de l’encre « vieil or » qui donne un effet marbré quand on la frotte rapidement.


Les CP prennent un grand plaisir à présenter le kamishibaï terminé aux copains qui découvrent alors la fin de l’histoire. Ce sont des CE1 qui viennent le lire aux GS qui se l’approprient par la suite !
Seul inconvénient : faire tenir les feuilles dans le cadre ouvert !

                      

* théâtre de papier, en japonais
  

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