L'ICEM pédagogie Freinet et le confinement...

 

Pratiques de classes confinées

Des pistes d'activités, de recherches, etc.

Journaux

Des textes, des jeux, des dessins, des photos, etc.

Blog, padlets, sites

Des outils de communications en ligne

Du côté des chantiers, secteurs

Arts et Créations, Outils, Pratiques sonores, etc.

Du côté des revues

Jmag, Jcoop, BTj, nouvel éducateur

Du côté des adultes

Débats, prises de positions, etc.

Quelques outils

Outils pour élèves, enseignant-e-s

Et après le 11 mai

Quand les écoles seront ouvertes ou presque...

Pour tout contact : communication[arobase]icem-freinet.org

Pratiques de classes...

 

Nos activités, école élémentaire les Vignes, Vaux, 57...

Des vidéos, des journaux, de la lecture :
Quelques-unes de nos activités pendant cette période confinée.

 

 

 

Journal du confinement n°1 en classe unique...

 Ecole élémentaire les Vignes, journal numéro 1

 

Journal en confinement n°2 en classe unique...

 Ecole élémentaire les Vignes, journal numéro 2

 

Lire et comprendre des FTj, école élémentaire les Vignes, Vaux, 57...

Nous avons travaillé sur des FTj :

 

Les enfants ont choisi chacun une fiche FTJ sur les animaux pendant le confinement et ils ont été initiés à la création de questionnaires en ligne sur LearningApps.
 
Retouver ici les FTj (accès libre durant la période de confinement ) :
https://informaticem.net/ftj/
Ce sont des fiches documentaires qui accompagnent la parution de la revue BTj.














Animaux marins :










 

 

Partager nos contes, école élémentaire les Vignes, Vaux, 57...

Nous avons décidé de partager nos contes 
en mettant nos montages sur le site de la mairie,
en envoyant à nos correspondants,
aux copains et copines de la maternelle...
 

 

 

 

Premier conte : 

 https://youtu.be/KXrfSzXbXRA

 

Deuxième conte

 

 

Troisième conte

 

Quatrième conte

 

Partager nos poésies, école élémentaire les Vignes, Vaux, 57...

Nous avons décidé de partager nos poésies
en mettant nos montages sur le site de la mairie,
en envoyant à nos correspondants,
aux copains et copines de la maternelle...
 

 

Premier recueil : 

https://youtu.be/edxCFUdsWhM

 

Deuxième recueil :  

https://youtu.be/QkJa1vgTNyU

 

Troisième recueil :  

https://youtu.be/Sh7VkB6VqKk

 

Quatrième recueil

 

Au jardin...

 Jardiner en étant chez soi...

Des pistes proposées par les équipes BTj, FTJ et EncyCoop :

◊ Le jardinage

◊ Nos semis

◊ Comment obtenir plusieurs plantes ?

◊ Elevage d'animaux

 

Ecrire des textes, s'exprimer, évacuer...

Enfants d'ici et d'ailleurs, enfants, confinés,
blog de Laurence De Cock

 

Il y a presque un siècle, l'instituteur célestin Freinet faisait écrire librement les enfants.
Aujourd'hui, des millions d'enfants connaissent une situation inédite de confinement.

Cette édition fait le pari de leur donner la parole et de les faire dialoguer entre eux d'abord, puis avec les enfants du passé.

Retrouvez-nous sur le blog Médiapart : 
https://blogs.mediapart.fr/edition/enfants-dici-et-dailleurs-enfants-confines

Retrouvez-nous sur Twitter :
https://twitter.com/enfantsici

Envoyez vos textes ici :
enfantsdupasse[arobase]gmail.com

 

 

 

Quelques activités, école Célestin Freinet, Hérouville-Saint-Clair, 14...

Dans la classe de Julie Müh

 

 

Premières propositions...

Aides et idées...

Jeux de lecture...

Des réalisations d'enfants, 1...

Des réalisations d'enfants, 2...

Des réalisations d'enfants, 3...

Ma semaine à la maison

Le matin je fais mes devoirs.

Après je fais une récréation de trente  minutes.

Je continue mes devoirs puis je mange le repas du midi.

Ensuite je fais des activités dans ma chambre.

Et l’après-midi, je fais des activités, comme le lundi, j’ai fait  un

parcours sportif.

J’ai passé une super semaine.

Manon

 

Les 12 mois de l’année 
 
En janvier, commence l’année avec des arbres enneigés.
 
En février, protège bien ton petit nez.
 
En mars, pour le carnaval fais des farces.
 
En avril, ne te découvre pas d’un fil.
 
En mai, fait ce qu’il te plaît.
 
En juin, prends soin de ton jardin.
 
En juillet, chouette on va se baigner.
 
En août, fait des châteaux de sable avec louloute.
 
En septembre, range ta chambre.
 
En octobre, méfie-toi des microbes.
 
En novembre, les  arbres et les feuilles tremblent.
 
En décembre, c’est le mois des  guirlandes.
 
Jeanne
 
 

Des réalisations d'enfants, 4...

Des réalisations d'enfants, 5...

Simon

Romy

 

Manon

 

Idir

 

Manon

Des réalisations d'enfants, 6...

Mia, maquette

 

Laly, jeux de mots

 

Noah, symétrie

 

Romy, symétrie

 

Laly, bébé oiseau (BD)

 

Des réalisations d'enfants, 7...

Le challenge des tours !

Des réalisations d'enfants, 8...

Fabrication d'un véhicule !

Des réalisations d'enfants, 9...

Des mots fléchés !

Un guide de travail pour une semaine...

Retour à l'école, l'après 11 mai, (1)...

Retour à l'école, l'après 11 mai, (2)...

Slamer pour les soignant-e-s, école Germain Rallon, Thénezay, 79...

Les élèves de CM1 CM2 de la classe de la fourmilière, comme tous leurs autres camarades, ont du inventer "une nouvelle école" pendant la crise du COVID-19. Ils ont choisi le slam pour s'exprimer et témoigner leur reconnaissance aux personnels soignants (même le maitre s'est prêté au jeu).
Tout a été réalisé avec "les moyens du bord" donc soyez indulgents pour les problèmes de son.

 

L'envie est née en "visio-conseil" de faire parvenir un témoignage de soutien aux soignants. Certains élèves en ont dans leur famille et ont témoigné de leur réalité (même si dans notre région les hôpitaux n'ont pas été saturés).

S'en sont suivis des propositions et des créations (pancartes, banderole, valises de mots et écriture de textes) Chemin faisant nous avons orienté les textes vers un slam et le professeur de piano d'un élève a fait une impro pour accompagner les textes.

Le tout est monté avec les moyens du bord, chacun a fait de son mieux avec le matériel dont il disposait mais l'essentiel est sauf : ils ont pu dire ce qu'ils avaient à dire.

Reste maintenant à trouver quelqu'un pour écouter. Les parents ont accepté la diffusion sans réserve et ce petit clip part vivre sa vie sur les réseaux donc si vous avez besoin d'une pause prenez donc 6'25 pour écouter et si le cœur vous en dit, faites un retour, je ne manquerai pas de le transmettre aux intéressés.

 

https://www.youtube.com/watch?v=kEn7RqrRIDU

 

Défis du jour, PS, MS, GS à l'école maternelle la Mareschale, Aix-en-Provence, 13...

Les défis du jour
Véro Vicente, Aix-en-Provence, 13

Le blog de la classe :
https://padlet.com/stephaniedailloux/vero_petite_maresch 

(Accès en demandant une inscription)


CHAQUE JOUR

- atelier 10 mn, avec graphisme, écriture, coloriage, dessin très travaillé
- écrire à chaque fois son prénom et la date sur les productions
- se repérer sur le calendrier

 
06/05/2020
- le mot du jour CABANE
- baccalauréat avec le C : prénom, animal, fleur ou fruit ou légume, objet quelconque
 
05/05/2020
- le mot du jour BOBINE
- baccalauréat avec le N : prénom, animal, fleur ou fruit ou légume, objet quelconque
- atelier de 10 mn pour dessin anniversaire Rahma (atsem)
 
04/05/2020
- calendrier du mois de mai
- les grands j'aimerais voir 2 écritures cette semaine!!! (en attaché évidemment)
- fiches lecture 
- le mot du jour : BANANE
- baccalauréat avec le B : prénom, animal, fleur ou fruit ou légume, objet quelconque
 
01/05/2020
- trouver 5 objets gris et 5 objets blancs
- petite enquête avec vos parents, pour savoir ce que signifie ce jour et pourquoi on ne travaille pas, quel est le symbole de ce jour là et si vous le trouvez , dessinez le!!
 
30/04/2020
- trouver 10 objets noirs
- un peu de gym
  https://www.youtube.com/watch?v=g0u8aRbVy6U
- pr les grands écrire les chiffres de 0 à 9
 
29/04/2020
- trouver 9 objets marron
- un labyrinthe
- un jeu de points à relier
- une petite fiche de lecture où il s'agit de retrouver et entourer son prénom
 
28/04/2020
- trouver 8 objets violets
- des Sudoku plus difficiles pour ceux qui demandent 
- un jeu de lecture
- le prénom à décorer en graphisme (l'intérieur des lettres) pour les G , et les M qui veulent, à colorier pour les P, vous pouvez utiliser les bandes graphiques que j'ai envoyées hier pour vous aider
 
27/04/2020
- dernière série de fiches pour les G (et ceux qui veulent)
- trouver 7 objets orange
- un coloriage magique pour les P
- un fichier de numération pour les P
- atelier de 10 mn, sur une 1/2 feuille si c'est trop dur au début : soit un dessin libre mais obligation de dessiner 10 mn avec SOIN ; soit un dessin avec contour au feutre noir puis coloriage avec SOIN ; soit graphisme ,par exemple plier la feuille en 2, puis à nouveau en 2, , et encore une fois pour les M et les G en appuyant bien sur les pliures, déplier et repasser les pliures au feutre noir, dans chaque case choisir un graphisme et un couleur pour remplir la case, puis on change, il va sans dire que ce travail doit être exécuté avec SOIN, et que le graphisme consiste à faire des petits dessins précis, je vous envoie plein d'exemples si vous n'avez pas d'idées
 
24/04/2020
- dimanche 26 avril, Giulia a 6 ans, elle veut des gâteaux au chocolat, ça ne devrait pas être difficile vu le nombre de gourmands, ou des tartes ou des crèmes ou des mousses, bref du CHOCOLAT!! et comme album, elle veut des coeurs (très étonnant pour qui connaît Giulia) donc des gros coeurs, des ptits coeurs, un gros ou plein de petits, de toutes les couleurs, dessinés, peints, découpés, modelés ce que vous voulez, et les grands j'aimerais bien voir un peu de GRAPHISME!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 
- le mot du jour : NATURE
maintenant on a 10 mots, on peut vraiment tout mélanger et jouer, et aussi on peut essayer de construire des mots croisés, il faut donc trouver une définition pour chaque mot, ou plutôt une devinette, par ex "je suis ronde, je suis rouge, on peut me manger en salade, qui suis-je?" , on peut commencer 2 par 2, c'est plus simple pour comprendre le principe, donc on choisit 2 mots avec une lettre commune au moins pour qu'ils puissent se croiser, au début c'est juste pour que les enfants comprennent le principe, que la lettre est commune, on ne l'écrit qu'une fois dans la grille à l'endroit du croisement...et vous pouvez faire les mots 2 par 2, puis on en rajoutera un et on essaiera de construire une grille plus grosse
- un petit coloriage magique
- une fiche de discrimination visuelle
 
23/04/2020
- le mot du jour : LEVURE
- des jeux de différence
- un erreur dans le prénom
 
22/04/2020
- le mot du jour : LIMACE
- colorier ou décorer votre prénom
- des sudoku
 
21/04/2020
- le mot du jour : FACILE
- des points à relier
- un jeu de lecture où il faut associer les syllabes de son prénom
- un autre jeu pour colorier les cases avec les lettres de son prénom
- un petit livre avec Ponti et Tromboline et Foulbazar à réaliser au gré de vos envies
 
20/04/2020
- fiches de lecture
- le mot du jour : FARINE
- poésie du petit chat gris
- des labyrinthes
 
18/04/2020
- réaliser un bookface : le principe consiste à photographier votre enfant (ou vous!) avec une couverture de livre ou de revue, de sorte à ne faire qu'un avec le document, avec mise en scène possible....
- une chasse au trésor (déjà toute prête, cf pdf)
- réaliser un dessin en perspective (cf vidéo d’un grand frère https://youtu.be/wMiOdsz9vCc)
 
17/04/2020
- 5 objets en vert
- des lotos des prénoms pour les moyens et petits
- un jeu de lecture
- des spectacles de danse offerts par le Pavillon Noir
 
16/04/2020
- 6 objets jaunes
- jouer aujourd'hui avec les doubles et les moitiés, essayez de trouver la moitié de 2, de 4, de 6, de 8 et de 10, et de trouver tous les doubles que vous pouvez
- fiches de numération 
 
15/04/2020
- anniversaire d'Amaury, 4 ans, il veut des gâteaux aux fraises, donc gâteaux, tartes, salade de fruits en vrai ou comme vous voulez, je veux voir des fraises!!! des histoires, des modelages, des chansons, des poèmes que sais je, si vous n'avez pas de fraises! et comme album il veut de la musique, je vous laisse choisir, une chanson, des notes de musique, des instruments, un orchestre, en tout cas quelque chose qui a rapport avec la musique, on va se donner un moment, par exemple 16h après la sieste où tout le monde envoie qq chose pour Amaury, et voilà!! les grands vous pouvez bien sûr écrire, entraînez vous donc , un petit message d'anniversaire en CURSIVE (= en attaché), non mais!!, les moyens vous pouvez écrire aussi, mais comme vous voulez, les petits vous pouvez juste écrire Amaury
- petit défi maths....aujourd'hui vous avez trouvé deux nombres, l'idée c'est de se rappeler les nombres que l'on a trouvés aujourd'hui, donc le 2 et le 4, et de les additionner pour trouver le 6, bien sûr il faut laisser les enfants calculer,  dans les paires , tous les objets vont par ? (2), et l'âge d'Amaury c'est ? (4), vous allez ajouter ces deux nombres pour en trouver un autre, donc le (6) et aujourd'hui je vais vous proposer de fabriquer des collections de (6) objets bleus
 
14/04/2020
- défi maths 1 : trouver tout ce qui va par 2 dans la vie, dans la nature, dans la maison, sur vous, il faut faire des paires, vous les dictez, vous les dessinez, vous les photographiez, peu importe je veux plein de paires de choses, de trucs et de machins
- défi 2 maths : vous allez composer un tableau rouge, en l'honneur d'Amaury, avec des objets de cette couleur que vous allez trouver dans la maison (tout seuls!!!!) et il devra y avoir autant d'objets que le nombre d'années d'Amaury.., il faut savoir son âge.(ne trichez pas les parents!!, vous lisez le mail, les enfants soyez attentifs), pour le tableau vous assemblez les objets et les parents font une photo, ou vous les dessinez ou écrivez ou faites une liste
 
11/04/2020
- le mot du jour : DOMINO
- anniversaire de Pascale (atsem), dessin, oeuvre, ce que vous voulez, entraînez à écrire Joyeux Anniversaire Pascale
 
10/04/2020
- fiches de lecture
- le mot du jour : PILOTE
- un autre genre de travail de chemins… 
 
09/04/2020
- fiches maths
- le mot du jour : PIRATE
 
08/04/2020
- défi artistique : le carré noir
- le mot du jour : TULIPE
- poésie à apprendre et à illustrer Ogre des bois
 
07/04/2020
- le mot du jour : PATATE
 
06/04/2020
- série jaune de maths
- le mot du jour : TOMATE
tous les jours je vais donner un mot simple, les enfants vont devoir réfléchir à comment il pourrait s'écrire avec le moins d'intervention possible de l'adulte, l'enfant fait des hypothèses, laissez le se tromper, proposer, reformuler, ne posez pas de questions, si vous voyez qu'il est près du but, laissez le se dépatouiller, il peut écrire,
utiliser les lettres aimantées, ce qu'il a sous la main, il faut manipuler et essayer etc. Si vous voyez que l'enfant est très très loin du compte vous pouvez donner des indices, en lui demandant quel son il entend par exemple, et procéder comme avec un puzzle. Quand le mot est trouvé, vous l'écrivez sur un carton rectangulaire, il faudra ensuite le découper par syllabe et le mettre dans une boîte, puis sur un carton carré vous demandez à l'enfant de le dessiner. exemple pour lundi, j'ai choisi TOMATE, vous le dites bien en articulant et prononçant toutes les lettres et en avant pour la devinette, il n'y a pas de mauvaise réponse, il faut essayer se tromper etc. ensuite vous l'écrivez sur un carton
rectangulaire, et il sera découpé comme ça : TO/ MA/ TE, puis vous dites à l'enfant de dessiner sa plus belle tomate, sur un carton carré. Tous les jours on rajoutera un mot, à la fin de la semaine, on aura 5 mots à mélanger. Posez moi des questions si je ne suis pas claire!!! sinon je peux faire une petite explication audio :)
 
04/04/2020
- dessin, création pour les personnes âgées et isolées en ehpad ou ehpa
 
03/04/2020
- conseil de famille
c’est l'occasion de parler des petits problèmes, essayer de les régler, trouver de nouvelles façons de prendre du temps pour soi et de vivre ensemble, d'autres responsabilités, de nouvelles décisions. C'est aussi l'occasion de se féliciter pour tout ce qui a été réalisé, beaucoup de travail, beaucoup d'idées, d'imagination, c'est superbe. C'est aussi l'occasion de proposer des idées, partager le temps, l'espace, les envies de chacun, les propositions et établir des règles de participation à la vie de la maison mais aussi de respect des temps communs et individuels
- fiches lecture
- fabriquer un tangram
 
02/04/2020
- nouvelle série de maths
- chasse aux triangles, vous cherchez des triangles partout dans la maison, dans la cuisine, dans le salon, dans la salle de bain, dans vos chambres, dans vos jouets, dans les livres partout partout partout, vous les prenez en photo, vous les dessinez, vous les décrivez, vous faites des devinettes, vous les présentez, vous les fabriquez, bref c'est la journée du triangle!!
 
01/04/2020
- défi des poissons!! À dessiner ,colorier,  peindre, fabriquer, modeler, avec ou sans modèle
 
31/03/2020
- fichier maths, série orange
- fichier lecture
- faire un abécédaire avec les enfants
en gros le principe, pour une lettre donnée, vous l'écrivez en gros, en silhouette pour que les enfants puissent décorer l'intérieur, ou bien la transformer en animal ou autre, peu importe mais il faut que la lettre soit reconnaissable. ensuite il faut que l'enfant trouve un mot qui commence par cette lettre , vous l'écrivez à côté et l'enfant illustre. ce n'est pas grave s'ils ne font pas les lettres dans l'ordre pour l'instant, l'enfant peut choisir la lettre qu'il veut, vous pouvez le faire sur des petits cartons que vous gardez, ensuite il faudra apprendre à les mettre en ordre petit à petit, et 1 ou 2 lettres par jour, pas plus!! sauf s'ils deviennent passionnés!! j'espère que c'est assez clair, sinon la hotline fonctionne toujours, comme ça cela nous fait un petit projet. il n'y a pas d'obligation, vous expliquez l'idée, on commence doucement, et on peut le proposer chaque jour, pour ajouter des lettres petit à petit
 
28/03/2020
- circuit de dominos à construire
 
27/03/2020
- le défi d'aujourd'hui , des tableaux à double entrée
pour les petits et les moyens, c'est simplement des formes et des couleurs à associer et mettre dans la bonne case, celui des moyens est juste plus grand, ce n'est pas si évident à faire, soit ils dessinent, soit vous préparez des jetons formes et couleur, ce qui est bien c'est d'en préparer qui ne sont ni de la bonne forme ni de la bonne couleur pour faire des tris (par exemple vous rajoutez des rectangles ou des formes jaunes)
ensuite vous pouvez les utiliser avec n'importe quoi, des animaux, des objets, des jouets, des fruits etc, c'est un travail de logique, parfois c'est compliqué pour les enfants , dans ce cas il faut revenir à un tri plus simple, trier par couleurs , formes ou tailles, différents objets, vous vous ajustez ou vous me demandez :)
pour les grands comme ils ont l'habitude, vous pouvez mettre des nombres, ou encore des doubles formes comme dans l'exemple, il faut toujours mettre la forme de droite avant celle du haut, j'ai rempli une case pour montrer. pour les nombres j'ai mis de 1 à 5 pour montrer mais vous pouvez aller plus loin ensuite, de 6 à 10, de 11 à 15 etc...
- jeu Hybrides
 
 
26/03/2020
- 2e série de fiches de maths, série verte ,
- préparer un haiku, un tout petit poème en 3 lignes, 5 syllabes/ 7 syllabes/ 5 syllabes sur un sujet de votre choix bien entendu, écrivez le, les grands peuvent le recopier, ce sera l'écrilire... tout le monde peut l'illustrer
 
25/03/2020
- fabriquer un costume, voire un masque
 
24/03/2020
- série rouge en maths
- poésie à apprendre et à illustrer "Le chat"
- jeu de lecture supplémentaire : dans ce poème, cherchez le mot "chat" et le mot "soleil", un indice : ils y sont 3 fois chacun (chercher avec modèle bien sûr, sauf pour ceux qui commencent à lire, essayez d'abord de vous demander quelles lettres il peut y avoir dans ces mots là)
 
23/03/2020
- défi lecture : l'adulte écrit le prénom de l'enfant de sa plus belle écriture (comme sur le modèle, initiale en majuscule, le reste en scripte), sur une demi feuille, et trace des traits pour séparer les lettres, l'enfant découpe (ou l'adulte pour les PS), ensuite on mélange et on reconstitue son prénom. Pour les MS on peut mettre 3 prénoms mélangés, le sien et celui des frères et soeurs, des parents, des copains, l'enfant choisit, pour les GS au moins 5. Ensuite gardez les lettres dans une boîte et de temps en temps, vous recommencez , en ajoutant un prénom si vous pensez que c'est OK. Ils ont déjà presque tous fait cet exercice, ils le connaissent, vous pouvez nommer les lettres avec eux, mélanger, rejouer, faites le sur un carton fin si vous pouvez
- fiches de maths
 
21/03/2020
- bricolage de Maria
- organiser un marché des connaissances en famille, chacun choisit une de ses compétences et l'apprend aux autres : une recette de cuisine, une chanson, une chorégraphie, un bricolage, une poésie, lire une histoire, organiser un jeu ou jouer à un jeu de société...peu importe , faites vous confiance et soyez créatifs…
 
20/03/2020
- faire un jeu de société : loto, domino, memory, Uno et tout ce que vous avez
- faire un puzzle ou même réaliser un puzzle, faire un dessin sur un carton souple (genre boite de céréales..), avec beaucoup de détails et en remplissant bien la feuille pour éviter que ce soit trop difficile, quand il est terminé , demander à l'adulte de tracer des traits au marqueur noir sur le dessin pour partager en 4,6,8, etc morceaux, on peut largement aller jusqu'à 20 pour les GS, ensuite découper (ou faire découper ) sur les traits, et reconstituer (parfois on peut prendre une photo AVANT de découper :) )
- fichier de maths
 
19/03/2020
- construire une hutte, une cabane, avec des bâtons et de la ficelle , ou ce que vous aurez sous la main, spaghetti,, mikado etc. en tout cas il faut que ça tienne debout!!!
- faire les rimes de la classe (en utilisant la liste des prénoms de la fiche lecture) : challenge "trouver une rime pour soi
et au moins 3 copains"
 
18/03/2020
- demander à un adulte de votre choix (!!) de vous lire un livre que vous avez choisi, essayer de le raconter avec ou sans les images et l'adulte écrit, comme pour le cahier de progrès
- regarder un film de ce catalogue là par exemple et me dire lequel vous avez choisi, s'il vous a plu ou non, et pourquoi : 
  https://www.films-pour-enfants.com/
- fiche de yoga
 
17/03/2020
- faire une construction, quelle qu'elle soit ( kaplas, legos, Duplos, clipos, n'importe quel jeu , ou avec des boîtes , peu importe) mais vous devez lui donner un nom, on doit pouvoir reconnaître ce que c'est et il faut la commenter, l'adulte prend des notes :) les grands , et même les moyens , et les petits qui veulent , doivent ensuite la dessiner, en respectant bien les couleurs....c'est dessin d'observation et pas dessin libre
- écrire son prénom, le mieux possible avec ou sans modèle…
 
16/03/2020
- tout le monde fait un dessin et l'envoie en photo au groupe pour partager avec les copains
- fiche d'écriture vierge pour les grands

 

 

 

Pour les petits et les moyens...

Conseils de travail pour les petits et les moyens,
Jean Astier, Marseille, 13

 

Parents,

Mettez à la disposition de votre enfant des feuilles, des feutres, des stylos et des crayons pour qu'il puisse dessiner abondamment.

Portez toujours un regard positif sur son travail.

Ne critiquez pas ses choix de couleurs.

Si vous croyez qu'il gribouille, laissez-le faire car, en fait, il est en train de s'entrainer et s'il s'entraine tous les jours, vous verrez peu à peu apparaître des formes nouvelles, puis des bonshommes, des monstres, des animaux, des véhicules, des maisons, etc .

Pour varier, vous pouvez lui conseiller de copier le dessin d'un livre ou lui proposer de poser une poupée à côté de leur feuille pour la copier, vous l'aidez un peu en l'encourageant.

Mettez des catalogues et des revues à sa disposition ainsi que des ciseaux et de la colle pour qu'il puisse découper et coller.

Vous pouvez lui apprendre à faire des ribambelles.

https://www.lepaysdesmerveilles.com/ribambelles-en-papier.html

Cuisinez avec lui.

https://www.enfant.com/votre-enfant-3-5-ans/activites-loisirs-jeux/des-recettes-a-faire-avec-son-enfant/

Fabriquez avec son aide de la pâte à sel. Laissez-le modeler, découper la pâte à sa guise, même si le résultat n'est pas flagrant, il est important qu'il prenne plaisir à malaxer, triturer...

https://www.teteamodeler.com/boiteaoutils/creativite/fiche10a.htm

Vous pouvez, tous les jours, lire plusieurs albums à vos enfants, même s'ils les connaissent déjà. Proposez leur de choisir ceux qu'ils aiment et, de temps en temps, faites-leur découvrir des albums nouveaux. Vous pouvez aussi leur montrer des livres scientifiques sur le corps, la nature, la faune, le monde, le cosmos.

Cinq minutes par jour, vous pouvez jouer à apprendre à reconnaître les lettres de l'alphabet.

Si votre enfant ne gribouille plus, s'il commence à bien dessiner, vous pouvez lui donner le modèle de son prénom ou d'autres mots qu'il choisit et vous lui demandez de recopier au-dessous de votre modèle en majuscules d'imprimerie. Ne le brusquez pas, soyez toujours positif et encourageant . Cela lui donnera du cœur à l'ouvrage. Sauf s'il en redemande, cet exercice ne doit pas durer plus de 10 minutes par jour.

Et puis, il y a tous les jeux que vous pouvez faire avec eux : des puzzles faciles ou difficiles, des jeux de société : petits chevaux, dominos, mikados, jeux de l'oie, mistigri, dames, etc.

La maman de Leïla m'a envoyé ce film et ces dessins. Faites-en de même, je me charge de les diffuser ou de faire un journal virtuel avec tous vos envois.

La maman d'Oscar propose les sites suivants, peut-être pour vous, pour vos aînés ou pour regarder un court moment par jour avec votre enfant :

10 musées à visiter à partir de la maison. Collections virtuelles en ligne.

1. Pinacoteca di Brera - Milano https://pinacotecabrera.org/

2. Galleria degli Uffizi - Firenze https://www.uffizi.it/mostre-virtuali

3. Musei Vaticani - Roma http://www.museivaticani.va/…/collezio…/catalogo-online.html

4. Museo Archeologico - Atene https://www.namuseum.gr/en/collections/

5. Prado - Madrid https://www.museodelprado.es/en/the-collection/art-works

6. Louvre - Parigi https://www.louvre.fr/en/visites-en-ligne

7. British Museum - Londra https://www.britishmuseum.org/collection

8. Metropolitan Museum - New York https://artsandculture.google.com/explore

9. Hermitage - San Pietroburgo https://bit.ly/3cJHdnj

10. National Gallery of art - Washington https://www.nga.gov/index.html

 

 

 

Journaux...

 

Vous pouvez trouver sur le site Coop Icem les journaux faits
avant et pendant le confinement à la page :
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/journaux-scolaires

 

 

Coupé du monde, journal numéro 1, collège Jean Moulin,Saint-Jacques de la Lande, 35...

Dans ce premier numéro dujournal « Jean Moulin coupé du monde », des élèves de 6A, 6B, 6D et 5C du collège de St- Jacques nous proposent un témoignage sur leurs journées passées en confinement.
Ils expliquent comment ils s’organisent au quotidien et les activités qu’ils font lorsqu’ils ont enfin terminé leur travail.
Ils expriment ce qu’ils ressentent, ils évoquent ce qui leur manque et ce qu’ils pensent de cette situation si particulière.

 

Coupé du monde, journal numéro 2, collège Jean Moulin,Saint-Jacques de la Lande, 35...

Le confinement a continué mais n’a pas étouffé la créativité des élèves et des adultes du collège Jean Moulin de St-Jacques. Au contraire !
Ce numéro regorge de nouveautés et démontre que sous le calme apparent des villes et des rues, des maisons et des appartements, la vie bouillonne dans les esprits, dans les yeux, dans les cœurs et dans les mains qui écrivent, dessinent, photographient et inventent.

 

Journal en confinement n°1 en classe unique...

 Ecole élémentaire les Vignes, journal numéro 1

 

Fichier attachéTaille
vaux_news_ndeg2.pdf1.2 Mo
vaux_news_ndeg3.pdf1.27 Mo

Journal en confinement n°2 en classe unique...

 Ecole élémentaire les Vignes, journal numéro 2

 

BTS, FED2,deuxième année, lycée Rosa Parks, la Roche-sur-Yon..

 

Professeure : Marlène Pineau

numéro 1
numéro 2
numéro 3
◊ numéro 4
numéro 5

 

Vous pouvez aussi trouver sur le site Coop Icem d'autres journaux faits
avant et pendant le confinement à la page :
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/journaux-scolaires

 

 

Ecole Célestin Freinet, Hérouville-Saint-Clair, 14...

 

 

Journal de classe
journal de confinement de la classe de Julie Müh

◊ numéro 1
◊ numéro 2
◊ numéro 3
◊ numéro 4
◊ numéro 5
◊ numéro 6 partie 1
◊ numéro 6 partie 2
◊ numéro 7
◊ numéro 8
◊ numéro 9
◊ numéro 10
◊ numéro 11
◊ numéro 12
◊ numéro 13
◊ numéro 14
◊ numéro 15
◊ numéro 16
◊ numéro 17
◊ numéro 18
◊ numéro 19
◊ numéro 20
◊ numéro 21

 

Vous pouvez aussi trouver sur le site Coop Icem d'autres journaux faits
avant et pendant le confinement à la page :
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/journaux-scolaires

 

 

Ecole François Jacob, Mouans Sartoux, 06...

 

Cocon-finement, magazine 

 
numéro 4
numéro 5

Vous pouvez aussi trouver sur le site Coop Icem d'autres journaux faits
avant et pendant le confinement à la page :
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/journaux-scolaires

 

 

Ecole Goubet, Paris, 75...

 

Journal du confinement 

numéro 1
numéro 2
numéro 3
numéro 4
◊ numéro 6
◊ numéro 7

Vous pouvez aussi trouver sur le site Coop Icem d'autres journaux faits
avant et pendant le confinement à la page :
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/journaux-scolaires

 

 

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jdc_7.pdf920.57 Ko

Ecole Pauline Kergomard, Nogent-sur-Oise, 60...

 

 

Le magazine des p'tits futés
journal de confinement de la classe de ce1

Journal numéro 1, un clic ICI

Journal numéro 2, un clic ICI

Journal numéro 3, un clic ICI

 

Contacter la classe : laclassedejournalistes[arobase]gmail.com

Autorisations parentales accordées pour les photos d'enfants

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Vous pouvez aussi trouver sur le site Coop Icem d'autres journaux faits
avant et pendant le confinement à la page :
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/journaux-scolaires

 

 

Ecole la Bastide, Clermont-Lautignac, 31...

 

L'Anti Coco Virus

numéro 1
numéro 2
numéro 3
numéro 4

Vous pouvez aussi trouver sur le site Coop Icem d'autres journaux faits
avant et pendant le confinement à la page :
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/journaux-scolaires

 

 

Ecole maternelle des Moulins, le Panier, Marseille, 13...

 

 

Dessins libre à la maison
journal de confinement de la classe de Jean Astier

Tous les numéros du journal en cliquant ICI..

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Vous pouvez aussi trouver sur le site Coop Icem d'autres journaux faits
avant et pendant le confinement à la page :
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/journaux-scolaires

 

 

Blogs, padlets, sites...

 

La classe Freinet, Hervé Allesant, Marseille, 13...

De jolies choses se sont mises en place :

Une élève de CP a appelé son papy, pour qu’il lui explique ce qu’était un partisan, parce qu’un autre élève avait fait une balade dans une grotte où ils se cachaient pendant la guerre.
Nous avons nos prénoms en hiéroglyphes, nous avons parlé de piratages informatiques, de la lune qu’on peut voir le jour, nous avons partagé des recettes, des bricolages, de pâte à sel...
Ce n’est pas l’école, non... Mais c’est un lien.
J’ai eu des photos des enfants en pyjama qui me montrent leur animal de compagnie. Des mercis de parents qui sont un peu paumés et qui essaient de faire bosser leur gamins, tant bien que mal.
Et surtout, j’ai eu des messages d’un peu partout, pas qseulement de gamins de ma classe.

Alors, je vous invite à coopérer avec nous, faire du lien avec nous.
www.twitter.com/laclassefreinet

Hervé Allesant

 

Le padlet de survie, Groupe Départemental 37...

Kit de survie en période de déconfinement
ICEM 37
 
Le GD37 a créé un padlet qu'il a partagé sur le département et plus
pour tous ceux qui veulent partager des expériences intéressantes
ou qui veulent découvrir d'autres manières de faire.


A enrichir si on veut, à partager ou à consulter notre modeste contribution
pour rendre le télétravail et la continuité pédagogique supportable...
 
 
https://padlet.com/lesce2demandela/16vu8bear92x

 

Le padlet des CE1 de l'école Pauline Kergomard, Nogent-sur-Oise...

La galerie des artistes de la classe de CE1
Solidarité, création et travail pendant ce confinement

 

Projet rayon de soleil, solidarité avec les soignants
et les personnes âgées dans les EPHAD.

 
 
https://padlet.com/jenniferdupressoir/p8lyfkzih8nd6vzc

 

Les amis de l'école Mandela, Château-Renault, 37...

Les élèves de l'école Nelson Mandela de Château-Renault s'unissent
pour dire aux résidents de l'EHPAD qu'ils pensent à eux...

 

https://padlet.com/lesce2demandela/Bookmarks

 

Découvrir l'école Mandela

https://ecolenelsonmandela.wordpress.com/

Les CVC,Classes Virtuelles Coopératives...

Les Classes Virtuelles Coopératives

une solution pour confinement et déconfinement. Deux sites à consulter :


  • La CVC-Images : votée en 2016 et ouverte en 2018, elle est réservée en priorité aux images. Elle s'oriente « conte populaire oral» et « fichiers ».

  • La CVC-Antivirale : ouverte le 17 mars 2020. Cette dernière est présentée sur sa page d'accueil avec lien vers une explication de l'esprit des Classes Virtuelles Coopératives [Pédagogie/généralités].




 

 

Le principe en quelques mots.

 

J'ai enseigné le français, puis, après bac avec un mi-temps en histoire de l'art et l'autre dans ses prolongements techniques : éclairage plateau, cadre, puis, à plein temps, pour finir en montage vidéo. Même façon de faire dans tous les cas quel que soit le niveau des apprenants y compris en classes d'examen. Actuellement j'anime essentiellement en maternelle depuis deux ans (contes et CVC).

Le concept des CVC et son évolution est développé sur les sites concernés. Pour résumer : nous partons des besoins des classes ou écoles inscrites : nos fichiers sont élaborés par les élèves ou étudiants, par eux-mêmes, à partir de leurs difficultés. Pour cela il leur faut un espace de travail en commun qui permette de valoriser leurs travaux tout en les rendant utiles. Nos premiers outils documentaires et méthodologiques étaient sur support papier. Dès que l'informatique puis internet sont apparus, sans abandonner classeurs et boîtes à chaussures, nous les avons adoptés. Le site web avait pour avantage d'intégrer l'évaluation et de maintenir dans sa classe un élève ou étudiant malade ou hospitalisé. Le confinement, nous aurait dérangés, mais ne nous aurait pas surpris en classe de BTS ou de lycée.

 

Confinement et déconfinement : la Classe Virtuelle Coopérative-Antivirale.


Le premier précept de Freinet que j'ai retenu : en priorité, en toutes circonstances, s'adapter.

Dès le premier jour du confinement nous avons ouvert la CVC-ANTIVIRALE, sur le modèle de celles qui ont fonctionné pendant une dizaine d'années, accrochées au site de la FIMEM, destinées à tous niveaux et toutes langues. Une annonce a été faite, la première semaine, sur le site de l'ICEM avec proposition de mettre en place un groupe de travail qui aurait constitué la partie « adulte » de la CVC en projet.
La CVC-Antivirale a été adoptée immédiatement par la classe (Mireille) de maternelle de l'école Thérèse Roméo à Nice, avec quelques collègues. On trouvera ce récit sur la page d'accueil du site. A part deux essais qui n'ont pas été suivis, personne n'a rejoint l'équipe. La CVC s'est donc structurée en fonction des besoins qui sont apparus au fur et à mesure des créations des enfants, envoyées par leurs parents. Cela signifie qu'aujourd'hui, la classe virtuelle s'est adaptée à ces besoins et qu'elle ne peut accepter pour des raisons structurelles que des participations ponctuelles et ciblées - comme des envois de dessins, pour répondre à un appel correspondant à un projet de l'école T. Roméo, animatrice.
Reste ouverte, la CVC-Images. Reste toujours possible, l'ouverture d'une nouvelle CVC pour un groupe qui souhaiterait en adopter le principe. A construire ensemble.

 

Ce que nous pouvons dire en quelques mots concernant cette expérience.

 

Le débat que nous ne mènerons pas : l'informatique ne remplace pas le présentiel et je fais partie de ceux et celles qui n'ont cessé de dire l'importance du corps dans les relations humaines et pour les apprentissages eux-mêmes. La Classe Virtuelle Coopérative n'est pas une Classe Virtuelle Scolastique déversant des cours, et distribuant des exercices d'application, dans le prolongement de pratiques enseignantes qui rendent, effectivement, la présence en classe inutile et onéreuse pour l'État.

 

Pour mesurer la richesse de la CVC Antivirale [cvc-freinet.fr], mieux vaut prendre le temps d'aller voir.

La seule inconnue pour nous au départ, dans ce quartier populaire à forte population immigrée et précaire, soumise aux banques alimentaires probablement pour 1/3 : allons-nous toucher les familles qu'on parvient rarement à faire rentrer dans l'école ?

Les moyens de communication ont été multipliés : courriels, sms, appels téléphoniques visioconférence... Toutes les familles ont un téléphone qui peut prendre des photos et capter du son. Tous peuvent rendre compte des travaux des enfants. À nous de les rendre lisibles quand ils n'ont pas la qualité requise.

En téléphonant régulièrement – sans harcèlement – à ces familles très isolées par le confinement, les enseignants leur offrent une ouverture et leur proposent des solutions pour que leurs enfants confinés n'explosent pas.

 

Ces enfants, par manque d'encouragement à la maison, par manque de pratique, ou parce qu'ils ont d'autres centres d'intérêt, n'ont peut-être pas le niveau des autres en dessin par exemple, si important en maternelle. Si nous pratiquions le vote, aucune de leurs créations ne serait peut-être pas retenue (même en améliorant la qualité de l'image photographiée). D'où l'importance de leur offrir une autre valorisation, dans un film d'animation par exemple, dans lequel on pourra, en décomposant le dessin, mettre en évidence le symbole qui prouve qu'ils ont compris : le sens est présent dans une forme qui ne résiste pas à la comparaison avec les autres. L'important est que l'enfant soit satisfait de son œuvre et non qu'elle soit exposée avec les autres en lui donnant un complexe d'infériorité que personne ne perçoit. Part du maître en classe, mais facilement oubliée lorsqu'on publie.

Toute production transmise a été publiée sur le site dans des contextes différents. Les retours des familles expliquent que les enfants apprécient de voir leur travail publié. Souvent la présentation de réalisations d'enfants donne envie aux autres de créer à leur tour, comme la rubrique «  je cuisine, tu cuisines »ou les « réalisations de la semaine » ou bien les interactions avec la classe des correspondants sur deux activités : le bookface et les prénoms écrits avec des objets ?

À noter un constat : les familles les plus perturbées par le confinement ont été celles dans lesquelles les deux parents étaient en télétravail : trois enfants à la maison dont deux en collège, avec des horaires qui les obligent à s'isoler totalement, des journées entières. Mais ce sont habituellement des familles aidantes.

La CVC est vivante. Le compteur sous chaque article permet de mesurer l'intérêt porté, immédiatement après l'annonce faite aux familles, d'un appel ou d'une mise en ligne. Des propositions, des idées qui se transforment en projets. Un enrichissement continu avec des progrès mesurables (les dates sont indiquées) au fil du temps écoulé. Auraient-ils fait davantage de progrès dans leurs apprentissages en étant en classe, socialisation mise à part ? Qui peut le mesurer ?

La CVC continuera dès mardi 12 mai, avec des inconnues du fait de la situation inédite. Le premier souci sera de maintenir la classe unie en maintenant la relation entre présents et absents.

Michel et Mireille

 

Du côté des chantiers et secteurs...

 

Arts et Créations, différentes activités à pratiquer en classe, à la maison...

 

 

Les membres du chantier Arts et Créations
proposent régulièrement différentes activités ...

 

Le haricot intelligent

Foisonnement autour du carton

Oh ! Les mains

Le grand livre des labyrinthes

De ma fenêtre

Carré noir ou une autre couleur foncée

Avec des photos de magazines

Créer à partir de postures du corps

L'arbre et la forêt

Les kolams

Abécédaires en livres accordéons

Entrelacs

Animaux en papier déchiré

Nos humeurs du jour

Plier, froisser

Nous maquillons nos photos

Collages poétiques

Chapeaux de papier

Du dessin au poème

Le regard mis en boite

 


Contact : creations[arobase]icem-freinet.org

 

Arts et Créations, les défis...

 

 

Les membres du chantier Arts et Créations
proposent régulièrement des défis...

 

Suite à différents échanges entre collègues du secteur “Arts et CréAtions”, un groupe a été créé sur Whatsapp afin d’y proposer des défis artistiques et de recueillir les réponses plastiques.
Ce groupe s'est étoffé au fur et à mesure et il est maintenant constitué de 22 foyers de tous horizons, adultes et enfants réunis par l'envie de créer.

Le premier défi, qui avait pour thème le printemps, a réuni 22 productions toutes plus variées les unes que les autres.
Pour le deuxième défi, sur le thème des poissons, 36 productions  ont été récoltées.
Nous attendons avec impatience les productions du troisième défi dont le thème "le ciel, l'espace, l'air" s'inspire de la "lune rose".
Nous vous présentons ici des créations des premier et deuxième défis.

Nous espérons pouvoir organiser une grande exposition festive à la sortie du confinement pour tous et toutes se retrouver en chair et en os.
En attendant, nous continuons de créer dans nos maisons, transformant les salons en ateliers d'artistes.
Notre groupe peut s'agrandir si cela vous intéresse.

 

◊ Défi 1, le printemps

◊ Défi 2, les poissons

◊ Défi 3, l'espace, le ciel et l'air

◊ Défi 4, les portraits

◊ Défi 5, le chemin

◊ Défi 6, les totems




Contact : creations[arobase]icem-freinet.org

 

Second degré, le mammouth, numéro 5, réalisé en confinement...

Mammouth

Une revue qui travaille son second degré

C'est quoi, Mammouth ?
C'est une revue à la périodicité aléatoire, qui présente l'actualité de la pédagogie Freinet au second degré.
Quatre pages de témoignages et de réflexions, en relation étroite avec nos pratiques dans les collèges et les lycées, toutes disciplines concernées.
Dans la grande variété des démarches pédagogiques qui peuvent être relatées ici, il y sera essentiellement question d'apprentissage par la  coopération lorsque la coopération place  l'initiative des enfants et des jeunes au cœur du travail, apprentissage par l'expression lorsque l'expression nourrit la créativité et la liberté de la personne.

Voir les autres numéros, un clic ICI...

 

 

 

Outils

 

 

 

Le module de travail Jeux de société et pédagogique Freinet met en ligne quelques prototypes de jeux ainsi qu'une démarche pour aller plus loin.

Jeux que l'on pourra retrouver dans le boite vendue chez PEMF.
14 plateaux de jeu ( formats A3 et A4), 20 fiches " Règles du jeu", 100 pions et 120 jetons, 12 cartes spéciales, 6 dés , 1 jeu de 54 cartes et 1 clé USB.

Présentation ici.
Commande ici
.

 

Les jeux proposés :

trois ou rien

touche

à poings fermés

conquête

dés stop

fourmilière

l'exposition

perdus dans l'espace

pyramide

yanapa

la foire aux fromages

 

 

Pratiques sonores et musicales...

Cap'tain son
sur le site
sur Bandcamp

Dans le couloir, pendant la récré, tout le temps ! Ils créent du Son...
improvisations, compositions, recherches sonores, chants libres...
Cap'taine Son vous présente les naviga'sons et divaga'sons de ces jeunes.

Mais aussi sur le site,
une petite encyclopédie sonore.


Du côté des revues...

 

Jmag, BTj et Jcoop...

 

Les équipes des trois revues pour enfants proposent
durant toute la période de confinement
un accès libre à leurs contenus.

Régulièrement, de nouvelles activités sont mises en ligne.

Un clic sur le logo des revues pour accéder aux différents contenus.

 

         

Encycoop...

 

 

Durant toute la période de confinement,
Encycoop est accès libre et gratuit.

Régulièrement l'équipe propose de nouveaux contenus,
des recherches à faire et diverses activités.

Découvrir :

Les livrets BTj          

  

          Les fiches FTj

  


Le Nouvel Éducateur...

 

 

Pendant la période de confinement,
le numéro est en accès libre.

La correspondance, l'horizon s'élargit.
Avril 2020, numéro 247

Feuilletable ici.

Téléchargeable ici.

 

 

Du côté des adultes...

 

Ateliers d'écriture, jeunes adultes...

Nous avions commencé en janvier par une vraie rencontre avec feuilles et stylo. Puis, ne pouvant plus nous retrouver en vrai, j'ai lancé l'idée improbable d'une écriture à distance pour au moins une séance supplémentaire. A présent, nous nous retrouvons tous les 15 jours et plus personne ne veut arrêter.

Ce groupe de huit personnes est composé de quatre jeunes dits MNA-MIE, francophones et ayant fréquenté l'école dans leur pays d'origine jusqu'au niveau CE ou 6ème, et de quatre moins jeunes engagés dans la défense des droits des personnes migrantes. Tous les jeunes sont inscrits en Lycée.

Toutes les personnes sont d'accord pour que je transmette leurs écrits à d'autres du mouvement Freinet.

Ce travail à distance s'est effectué en conférence téléphonique via ovh, par framapad pour le recueil des écrits.
J'ai utilisé Open office Draw pour les mises en page.

Ce groupe est composé de jeunes MNA qui sont à présent scolarisés et qui ont bénéficié à leur arrivée il y a un an ou deux ans des Ateliers de français sur la CIMADE de Tarbes.
En tant que bénévole intervenante FLE, je les ai suivis dans leur apprentissage du français, et des maths également pour certains, tant qu'ils n'étaient pas scolarisés.

J'ai proposé cette année cet atelier d'écriture à l'ensemble des jeunes MNA, jeunes majeurs à présent pour certains, que nous accompagnons sur la vallée d'Azun depuis un an et demi.
C'est un accompagnement qui est né de plusieurs initiatives individuelles citoyennes : offrir à ces jeunes non pris en charge par l'ASE un cadre "éducatif" de nature familiale ou tout simplement humaine, de même qu'un accompagnement à la scolarité.
Nous sommes à présent constitué en commission autour d'une association.

Marguerite Gomez

 

Quelques remarques à la fin de la première séance :

- On peut plus s'exprimer à l'écrit qu'à l'oral.

- J'ai peur un peu, je sais pas comment écrire. J'ai les idées mais j'ai peur d'écrire des bêtises.

- Intéressant. On est comme des auteurs.

 

Atelier d'écriture, 1...

25 avril 2020

 

Atelier d'écriture, 2...

10 mai 2020

 

Une prise de position de l'ICEM pédagogie Freinet...

 L’heure n’est plus au bouclage des programmes
mais à l’humanisme pédagogique...

 

Quelques réflexions d'Eric Zeder, Vallauris, 06...

Ce soir j'ai mal à mon école.

Ce soir j’ai mal à mon école. Pour de vrai. J’ai un peu honte aussi. De notre grande « maison » comme disent les restaurateurs, et de son incapacité totale à gérer la crise sanitaire et sociale que nous vivons.

Je viens d’apprendre que la maire de notre ville n’ouvrira pas les écoles maternelles et primaires le 12 mai. Dans une bafouille toute sérieuse au DASEN elle l’informe de sa décision. Une décision que je peux comprendre. Les risques sont là, réels, même pas tapis dans l’ombre. La responsabilité est énorme. Pour elle, comme pour tous les élus décisionnaires. Pour un enjeu qui n’est même pas clairement défini. Économique, pédagogique, social... un peu tout à la fois sans doute. Les diverses annonces gouvernementales de ces derniers jours, les paroles présidentielles glanées ça et là dans la presse incitent à la prudence tant la cacophonie est grande. Entre cynisme et amateurisme, il est difficile de percevoir les lignes directrices de nos dirigeant.es. Il est parfois même difficile de savoir si eux et elles-mêmes les perçoivent.

Alors cette décision de ne pas ouvrir les écoles d’une ville, je la comprends. Mais elle me blesse car je sais pertinemment qu’elle laissera sur le carreau, oh pas beaucoup, mais quelques enfants et leurs familles, pour qui ce retour dans une école en pleine crise était une bouée de sauvetage. Un horizon loin d’être dégagé, mais un horizon tout de même pour celles et ceux qui sont asphyxié.es par ces semaines d’enfermement. Celles et ceux qui ne parlent à personne ou presque depuis bientôt 2 mois. Celles et ceux qui n’ont pas vu le ciel, ni senti l’air chaud et le vent sur leur visage, même la pluie tiens, je suis sûr qu’ils s’en prendraient une bonne douche. Celles et ceux qui n’entendent plus que les cris de papa et maman, les pleurs de leur petit frère. Celles et ceux qui n’ont pas ouvert un livre depuis 46 jours tout simplement parce qu’ils n’en ont pas un seul à la maison. Celles et ceux qui ont faim, qui ont peur, qui ont besoin des autres. Qui ont besoin de nous !

Oh nous ne leur aurions pas offert une école de rêve, car la classe à la sauce COVID tient plus de la caserne que de celle de Jules Ferry, de Marcel Pagnol ou de Célestin Freinet. Mais tout de même, nous leur aurions offert une ou deux journées de classe par semaine avec des sourires derrière les masques, des yeux qui brillent (pas forcément à cause de la fièvre), des encouragements et des checks du coude. Mais même cela nous ne le pourrons pas.

Quand je lis dans la lettre que la maire adresse au DASEN que les enseignant.es ont été consulté.es je ne peux qu’y relever un mensonge. Quand j’y lis que 74 % des familles ayant répondu au sondage de la mairie se sont prononcées défavorablement à un retour à l’école, je ne peux m’empêcher d’ajouter « pour leur enfant » ! Mais les autres ? Les 26 % restants, et toutes les familles n’ayant pas répondu ? Celles qui sont trop « éloignées du numérique » (expression à la mode pour dire « dans la galère »), n’ont pas compris l’enjeu du sondage, ne l’ont pas eu ou tout simplement attendaient de connaître les conditions d’une reprise pour se prononcer ? Que leur offre-t-on à ces familles ? RIEN ! Pire : nous n’aurons même pas essayé !

On se gargarisera sans doute du Service Public, des agents « au front », des morts évités par le confinement. On taira bien sûr les masques qui n’arrivent pas, les dates lancées en conférence de presse sans rien avoir prévu. On ne parlera pas des heures passées par les enseignant.es à concevoir, sur leur matériel personnel, des séquences pédagogiques réalisables à distance, par ordinateur, smartphone ou à l’oral (heureusement que « nous étions prêt.es »). On évitera certainement d’aborder le sujet du manque de place dans nos classes, de personnel RASED ou de médecins scolaire. On ne dira pas que, comme l’hôpital, nôtre école va mal, très mal. Qu’elle se casse la gueule et que ce n’est même pas en silence puisque nous avons fait assez de bruit ces derniers mois, ces dernières années pour alerter les « décideurs ».

Notre école n’a rien d’une « école de la confiance » puisqu’on n’y fait confiance ni aux enseignant.es, ni aux élèves ni aux parents. La chaîne hiérarchique fonctionne belle et bien dans le même sens que l’ascenseur social : de haut en bas, jamais dans l’autre sens. Lorsque le ministre a annoncé qu’il laissait aux instances locales le soin de décider du plan d’attaque pour la reprise, c’était une façon bien lâche de se dédouaner, de refiler un bébé ingérable à des équipes dont il savait pertinemment qu’elles n’auraient pas la main sur l’organisation à venir. C’est dommage car nous avions des choses à dire, à proposer. Nous avions essayé tant bien que mal d’anticiper, de préparer une organisation, perfectible certes, mais personnalisée et certainement viable... Nous n’avons pas fait qu’attendre d’hypothétiques consignes : nous avions également conçu un projet pour cette école qui nous tient tant à cœur. Un projet qui part ce soir à la corbeille à papier car notre Education n’a plus grand chose de Nationale. L’école vient de devenir municipale. Envisagée comme un simple service de garderie organisé à la hussarde par des gens dans les bureaux d'une mairie. Soit. Mais cela se fera sans moi. Je ne collaborerai en aucune façon à cette chose qui se met en place, et espère de tout mon cœur qu’elle ne deviendra pas l’école de demain.

Quelques réflexions de Cédric Forcadel, GD76...

Combien vaut une vie d’enfant ?

Nous sommes désolés...
Nous, directrices, directeurs, enseignantes et enseignants, sommes désolés pour vous les enfants. Désolés de ce que nous allons vous faire subir pendant huit semaines, désolé de ce régime semi-carcéral de privation de liberté que l’on va vous imposer. Rentrée en file indienne, enfants espacés d’un mètre les uns des autres, « lavage de mains ». Installation sur des tables individuelles espacées d’un mètre les unes des autres elles aussi. Pas d’échange de matériel, pas de manipulation, pas d’entraide, pas de travaux de groupe, pas de réunion, donc plus de projet, plus de coopération, plus de vie qui s’épanouit... « Lavage de mains », sortie surveillée dans la cour, sans croiser d’autres enfants, sans ballon, sans jouets que l’on s’échange, sans se toucher, sans plus aucun atelier. « Lavage de mains ». Retour en « classe »... La journée s’écoulera comme celle d’un prisonnier, rythmée par les rituels « lavage de mains ». Routine, contrainte, surveillance... Qu’elle sera loin l’école que vous avez quittée le 13 mars...Qu’ils seront loin « les droits de l’enfant » dont nous avons fêté cette année les 30 ans. Cette célébration était-elle finalement un enterrement ?
 
Nous sommes désolés...
Nous sommes désolés aussi pour vous, chers parents. Nous savons ce que beaucoup attendaient de ce retour à l’école : pouvoir retourner au travail, poursuivre les apprentissages des enfants et les savoir en sureté. Nous n’arriverons à rien de tout cela. Compte tenu de nos moyens humains, nous ne pourrons pas accueillir vos enfants à l’école tous les jours, certaines écoles ne pourront le faire qu’un jour par semaine en moyenne. Toute cette organisation, tous ces risques (nous y reviendrons), toute cette horripilante et inhumaine machine à gaz pour... un seul jour d’école par semaine par enfant ! Enfin, d’école... d’inhumaine garderie plutôt ! Vous aurez donc, pour beaucoup d’entre vous, à trouver comment garder votre enfant 2, 3, voire 4 jours ouvrés sur 5, car dans beaucoup de petites communes, faute de moyens, il n’y aura ni étude ni 2S2C.
 
Nous sommes désolés de ce que cela impliquera pour vous. Cette « reprise » ne permettra pas non plus à vos enfants de combler le retard pris sur une année scolaire normale. D’une part, parce qu’on ne rattrape pas quatre mois en six jours et d’autre part parce que comme notre hiérarchie l’a répété, avec bon sens pour une fois, il nous faut considérer que les apprentissages nouveaux se sont arrêtés vendredi 14 mars et qu’il nous faudra, collectivement, en tenir compte lors de la rentrée de septembre. La période actuelle, qu’elle soit en présentiel ou en distanciel, ne doit servir qu’à entretenir les acquis.
 
Nous craignons, hélas et surtout, que ce retour à l’école ne s’accompagne d’une prise de risque sanitaire insensée. C’est avec honnêteté et gravité que nous vous le disons : nous ne pourrons pas, malgré toute notre bonne volonté, assurer le strict respect du protocole sanitaire défini par le gouvernement. Nous travaillons, chacune et chacun, toutes et tous, à organiser une structure qui, en théorie, pourrait permettre ce respect.
Mais nous ne vivons pas « en théorie », dans cet univers imaginaire où tout se déroule comme nous l’avions programmé.
 
Nous vivons dans un univers bien plus riche, bien plus imprévisible : le « réel » ! Et dans ce réel, les enfants, comme les adultes, ne respectent pas toujours les règles. Les enfants attendent avec impatience de retrouver leurs camarades. Qui peut sérieusement imaginer qu’ils seront capables, huit heures par jour, de respecter tous les gestes barrière, toutes les consignes données, toutes les mesures de protection et toutes les distances de sécurité ? Qui peut sérieusement penser que les enfants pourront réprimer leurs envies et leurs besoins de contact, de chaleur, de câlins et d’humanité ?
Aucune école n’est capable de freiner une épidémie de poux, de gastroentérite ou de grippe... Alors sommes-nous prêts à tenter ce coup de poker avec un virus qui, en France, a déjà fait plus de 25 000 morts ?
 
Nous sommes désolés...
Nous sommes désolés pour nous aussi de participer à cela, de prendre part à cette organisation insatisfaisante, déshumanisante et potentiellement dangereuse. Nous sommes désolés de nous faire les complices d’un fonctionnement qui nous révulse. Nous participons pour beaucoup d’entre nous à l’accueil des enfants de soignants depuis le début de cette crise et chaque jour depuis le 16 mars, tous ceux et toutes celles parmi nous qui le pouvaient sont allés dans leur école ou dans d’autres qui avaient besoin d’eux. Jusqu’à présent, nous pouvions être fiers de ce que nous faisions, car les enfants que nous recevions étaient bien traités et passaient des journées, certes moins bonnes qu’en temps normal, mais qui étaient loin d’être désagréables.
 
À partir du 12 mai, ces enfants seront traités comme des poulets en batterie. Leur liberté de discuter, de jouer, d’échanger, de partager, de se déplacer, de construire et d’apprendre ensemble, sera réduite à néant.
Le traitement que nous leur réservons est indigne et contraire au respect des droits des enfants. Nous avons honte. Honte de participer à cela avec les enfants des autres alors que nos propres enfants resteront souvent chez nous, en sécurité, physique et psychologique.
 
Nous aimerions pouvoir nous rassurer en nous disant que rouvrir dans ces conditions, c’est aider les familles à reprendre le chemin du travail... Mais en n’accueillant pas les enfants tous les jours de la semaine, nous savons que ce ne sera même pas le cas.
 
Et surtout... Faire subir aux enfants ce que nous allons leur faire subir, cette fausse école sans âme ni échange, ce lieu où le commun n’existera plus, où le lavage (des mains) sera plus important que le partage, leur faire subir cela vaut-il le gain de la reprise (très partielle) du travail ?
 
Combien vaut une vie d’enfant ? Combien vaut la santé, physique et psychologique, d’un enfant ?
Si nous avions considéré qu’elle n’avait pas de prix, nous n’aurions pas rouvert. Cette décision, hélas, ne nous appartenait pas.

Cédric Forcadel

Quelques réflexions de Jean Astier, Marseille...

Quand l'école sans école
tente de tenir ensemble le groupe classe
 


Voir le blog de Jean Astier et d'autres blogs d'enseignant-e-s Freinet,
ici... 

Quelques outils...

 

Quelques pistes proposées par Bruno Jolys...

 

Rien ne peut remplacer la classe physique, nous le savons tous :
ce que nous mettrons en place ne sera qu'un palliatif.

Et bien sûr que le risque sera ensuite de s'entendre dire que l'enseignement à distance "ça marche". 
Mais nous aurons des arguments.
Après, nous n'avons pas vraiment le choix et il faut bien essayer de faire vivre à nos élèves quelque chose, le plus proche possible de nos idées.

Dans ces conditions, autant échanger aussi sur les outils à distance les moins mauvais à nos yeux. 
L'idée est de tester en vrai et d'échanger ensuite sur ce qui produit des choses intéressantes... ou pas.

Quelques exemples

Le texte libre :
Demander aux élèves de continuer à écrire des textes, prendre simplement une photo du texte et l'envoyer à l'enseignant (mail ou SMS).
L'enseignant·e traite le texte comme d'habitude (corrections...) et le renvoie à l'élève.
Pour les textes à diffuser : mail, blog, site des classes...

Le toilettage de texte :
Faire des petits groupes pour relire un même texte, donner une heure de rendez-vous .
Mettre le texte sur
un Framapad.
Créer une petite conférence téléphonique (couper la vidéo) pour discuter : 
- ou bien par téléphone avec
une conférence téléphonique OVH
- ou bien par smartphone (application
Jitsi Meet) et/ou internet (site Jitsi Meet)
C'est mieux avec un casque et un micro.
Suivre ensemble les corrections du texte sur Framapad tout en discutant (éventuellement déterminer un ordre de prise de parole). 

 

Quelques pistes du côté de l'univers du libre...

 

Quelques outils, services, associations
que nous recommandons.

Autant promouvoir les outils à distance les moins mauvais à nos yeux. 
L'idée est de tester en vrai et d'échanger ensuite sur ce qui produit des choses intéressantes... ou pas.

 

Les outils et services proposés par Framasoft :

Ils sont très nombreux de l'écriture collaborative de textes, aux outils de visioconférence en passant par des alternatives à YouTube, Facbook, etc.

Issue du monde éducatif et désormais tournée vers l’éducation populaire, l’association Framasoft est avant tout un réseau de projets, dont le premier, l’annuaire Framalibre, remonte à 2001.

Ces projets sont animés par des personnes collaborant autour d’une même volonté : promouvoir les libertés numériques.

Le respect des libertés fondamentales des utilisatrices et utilisateurs, garanties par des contrats légaux (les licences libres), est au cœur du mouvement libriste et permet de s’assurer que l’humain reste en maîtrise de l’outil numérique.

Le but de Framasoft est de proposer, principalement en ligne, un ensemble d’outils concrets et pratiques visant à faciliter l’adoption :

de logiciels libres (annuaire, clés USB, installateur…) ;
de créations culturelles libres (blog, traduction, maison d’édition…) ;
de services libres (plus de 30 dans le projet Dégooglisons Internet).

Présenté comme une « porte d’entrée dans le monde du Libre », le réseau Framasoft souhaite se positionner comme un trait d’union entre la communauté des libristes et le grand public.

Tous les services

 

Les outils et services proposés par la mère Zaclys :

L'association « La Mère Zaclys », a pour objet la fourniture de services web, dans le respect de la confidentialité et de la propriété des données de chacun, ces données étant de plus hébergées en France (chez OVH).

Ces services constituent une alternative à ceux proposés par les géants du web, peu soucieux des droits cités précédemment, et qui n'en ont d'ailleurs aucun avantage, d'après leur modèle économique basé en partie sur la revente des données des utilisateurs.

Les services web proposés sont variés (partage de photographies, espace cloud (ownCloud/Nextcloud), email, envoi de gros fichiers ...), et constituent un ensemble de services de base, susceptible d'être utiles, et ce de manière simple, au plus grand nombre.

L'association « La Mère Zaclys », a pour objet la fourniture de services web, dans le respect de la confidentialité et de la propriété des données de chacun, ces données étant de plus hébergées en France (chez OVH).

Ces services constituent une alternative à ceux proposés par les géants du web, peu soucieux des droits cités précédemment, et qui n'en ont d'ailleurs aucun avantage, d'après leur modèle économique basé en partie sur la revente des données des utilisateurs. Les services web proposés sont variés (partage de photographies, espace cloud (ownCloud/Nextcloud), email, envoi de gros fichiers ...), et constituent un ensemble de services de base, susceptible d'être utiles, et ce de manière simple, au plus grand nombre.

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Le collectif Chatons

 

CHATONS est le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires.

Il rassemble des structures souhaitant éviter la collecte et la centralisation des données personnelles au sein de silos numériques du type de ceux proposés par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).

Tous les services
 

Et après le 11 mai ?

 

Ecole Célestin Freinet, Hérouville-Saint-Clair, 14...

Vous nous manquez !

Le débarquement, Jeanne

Ma rencontre avec Léon Gautier, Jeanne

 

Martin Luther King, Jeanne

 

La Réunion, Mia

La légende de Jack

 

Notre problème à tous

 

Quelques textes

 

Des jeux

Noémie, Mimi et Lolo

Anys

Caroline

Romy

 

En images, 1

Laly

Mia

Idir

Mia

Idir

Idir

Laly

Jeanne

Mia

Idir

Idir

Romy

Laly

 

En images, 2

Laly

Romy

Laly

Laly

Laly

Romy

Laly

Laly

Déplacer son imaginaire : deux histoires de reprises, Jean Teissier...

Je m'excuse de remettre ça sur le tapis mais vu de loin, par quantité de personnes les plus diverses, le projet de réouverture s'apparente quand même beaucoup à une folie collective.

D'où une question à la con : comment s'assurer que ce ne soit pas le cas ?
 
J'entends l'argument qui dit : « qui n'essaie n'a rien ». Que, dans le flou et l'incertitude présents, agir est hasardeux mais ne rien tenter ne nous apprendra rien.
 
Il me paraît sensé...
...à condition de trembler autant, aussi, devant le risque inverse : celui de s'acharner dans une voie qui ne crée que malheur et morbidité.
 
Aucun.e d'entre nous ne souhaite maltraiter ses élèves.
J'espère que, si cela se produit, nous saurons nous dire « STOP ! » et arrêter.
 
Je crois que ce n'est pas facile à faire.
« L'enfer est pavé de bonnes intentions ».
Personne n'accepte facilement de reconnaître qu'il fait mal. « Comment cela se pourrait-il alors que, précisément, je voulais bien faire ? »
Personne n'accepte aisément qu'il blesse ceux et celles qu'il prétend protéger.
Je crois que, très souvent, il est plus facile de ne pas le voir. De le nier. De refuser de l'envisager.
Et je crois que la seule chance que nous ayons d'éviter, peut-être, ce geste de déni, c'est de l'avoir anticipé, d'une manière qui permet de le reconnaître, de le prendre au piège, lorsqu'il advient, s'il surgit.
 
Proposition 1 :
Dans la mesure où il n'est pas impossible que cette réouverture s'avère une folie, il nous faut prévoir aussi des gardes-fous. Des gestes à ne pas faire. Des limites à ne pas franchir.
 
Proposition 2 :
Il ne suffira pas de jeter quelques grands principes en l'air comme des promesses d'ivrogne.
Il va en plus nous falloir apprendre à en reconnaître les symptômes. Les signes que nous sommes en train de déraper complet.
 
Je n'ai aucune expérience de ce que la réouverture va donner. Je n'ai pas d'autre recours que de faire appel à la fiction.
Je vous propose ci-dessous deux histoires. Peut-être vous paraîtront-elles invraisemblables. Abusées. Pour ma part, je les ai écrites parce que je les prends au sérieux.
 
Comment ça risque de mal tourner
 
Nous allons appliquer le protocole sanitaire. Nous allons dresser nos corps et ceux de nos élèves à le suivre spontanément, sans plus avoir à y penser.
A faire taire toute pulsion contraire, comme s'il s'agissait de désirs obscènes, honteux.
 
Comme dans la colonie pénitentiaire de Kafka, nous allons nous soumettre à la machine qui grave la loi dans la chair des prisonniers.
Lentement. Très lentement, la machine écrit, dans leurs corps, l'énoncé de la loi qui justifie la mise à mort des prisonniers. Le visiteur fasciné s'aperçoit que cette longue agonie passe par plusieurs phases. Passé un premier temps de révolte, d'agitations, de cris, l'attention du prisonnier se concentre sur ce qui est en train d'être gravé dans sa chair. Il s'efforce de lire sa propre sentence. Et, à la toute fin, quand la machine achève écrit et prisonnier, le visiteur peut voir, dans le regard du condamné, la lueur d'une révélation. Il meurt en comprenant pourquoi : ce dont on le punit, de quoi on l'accusait.
La conclusion est sans appel : cette longue torture est bel et bien la forme de mise à mort la plus douce, la plus clémente qu'il puisse exister sur terre. C'est une exécution pour le bien de l'exécuté. Elle est bienveillante.
 
Une micro-représsion après l'autre.
Nous interdirons les écarts à une loi, d'autant plus implacable qu'elle est mécanique. Ce n'est pas ma loi, ce n'est pas ta loi... c'est celle de la machine.
Il n'y aura pas, dans notre histoire, de diable ou de tyran. Il n'y aura que le fonctionnement d'une logique sociale répétant partout, à qui veut l'entendre : « Il nous faut obéir ».
Une micro-représsion après l'autre.
Nous ne serons pas méchants, ça non. Nous ne serons pas cruels. Nous n'éprouverons pas de plaisir à étouffer les vies qui nous ont été confiées. Nous en serons même probablement navrés. Ce ne sera pas notre intention. Et ce ne sera pas notre fait. Ce sera juste que « c'est comme ça, on n'y peut rien, c'est la loi ». A plus long terme ça pourra même devenir quelque chose de bien mieux qu'une loi, quelque chose de bien moins discutable : une réalité qui s'impose. Et que pourrions-nous faire, nous, contre la réalité ? A part nous soumettre ? Nous résigner ?
Une micro-représsion après l'autre.
D'ailleurs nous resterons vigilants, actifs, humains. Nous prendrons soin des corps. Nous chercherons des moyens d'adoucir leur peine. Nous trouverons des moyens de les maintenir en forme. De temps en temps, nous les autoriserons à faire des gestes, à côté de leur table, comme on prévoit des temps de promenade en prison. Lorsqu'ils auront soif, nous leur donnerons de l'eau. Nous ferons en sorte de rendre la souffrance tolérable.
Une micro-représsion après l'autre.
Un grand silence envahira lentement nos pensées comme celles de nos élèves. La « réalité » étendra son voile d'indiscutabilité. Nous nous autoriserons à formaliser son cadre et à répéter en chœur sa vérité : « les temps sont durs mais nous obéissons ». Au nom de la « réalité », nous nous autoriserons peut-être à varier les formules de cette obéissance. Et nous appellerons peut-être ça « liberté ». Ou même « liberté pédagogique », tiens... ça sonne bien, non ?
Ce que nous nous interdirons, c'est la moindre parole empirique. Nous ne parlerons pas depuis notre expérience, nous ne parlerons pas en son nom. Cela nous déporterait trop loin. Nous risquerions d'être envahi et débordé par tout ce qu'il nous aura fallu faire taire. Et, nous nous devons de parler « au nom de la Loi », de toute façon.
Nous parlerons éventuellement d'autres choses. De choses sans danger car sans ancrage. Sans aucun lien avec notre présence, ici, maintenant.
Une micro-représsion après l'autre...
 
Comment ça pourrait bien tourner
 
Nous apprendrions à vivre à l'intérieur d'un cadre, grâce à nos élèves.
Le protocole n'en serait qu'un des éléments. Massif, contraignant, certes. Mais incapable de définir à lui seul ce qui compose nos vies scolaires.
Nous, adultes et enfants, qui sommes sommés d'habiter ce cadre, qu'aurions-nous donc à partager, qui ne soit pas une contrainte pure ?
Un désir de l'habiter ensemble, une mémoire collective, une manière commune de se risquer à exister.
Un présent, qui prend appui sur un passé pour se jeter vers un avenir.
 
Logique du symbole.
Obligés de se quitter, de vivre à distance l'un de l'autre, deux amis prennent un morceau de poterie et le cassent en deux. Chacun en prend un bout et reprend sa route, muni de sa moitié, de cette promesse de se retrouver, un jour, au détour d'un sentier. « Il faudra bien que nous nous retrouvions, sans quoi la poterie ne sera jamais rassemblée : elle deviendrait une simple motte d'argile, dépourvue de sens. »
C'est tout ça un symbole : un acte de création qui fabrique une coupure ; une coupure qui témoigne d'un vécu partagé ; un vécu qui persiste, sous la forme d'une promesse, par-delà la coupure.
Avec nos élèves, il nous faudrait apprendre à symboliser.
 
Il faudrait commencer par redonner aux élèves la parole qui leur a été confisquée.
Nous aurions, par ce geste, une chance de retrouver nous aussi cette parole, que nous ne nous autorisons plus.
Qui parle en ce moment, dans ce protocole sanitaire ?
Certainement pas mes élèves, réduits au statut d'enfants (in-fans : « celui qui ne parle pas »). Et certainement pas moi : on se passe très bien de mon avis. Du vôtre aussi, je vous rassure. Vous avez, comme moi, le droit de répondre « Amen » au sermon en latin du prêtre. Pour ce qui est du reste, veuillez fermer vos gueules, merci. On n'interrompt pas la cérémonie qui épelle le mystère de notre « union sacrée », avec des invisibles, sans commune mesure avec nos pauvres expériences de terrestres.
J'ironise mais je ne ne me moque pas.
J'ai rencontré des croyants. Je suis très conscient que ces histoires de communion sont des affaires sérieuses – des questions de vie ou de mort – pour ceux et celles qui les vivent. Et je ne peux nier qu'il y a, en ce moment, des vérités (sanitaires) qui échappent à mon expérience de la vie.
Mais je sais aussi, grâce à ces rencontres, qu'une communion, ça ne se réduit pas à ça : à un gardien du savoir qui ferait passer une Vérité Objective dans le crâne de ses ouailles, en interdisant toute réaction, tout commentaire, les leurs comme les siens.
Pourquoi voudrais-je devenir ce genre de caricature ?
Au regard de l'expérience qui s'annonce, je ne suis pas plus avancé que mes élèves. Au nom de quoi tenterais-je de leur faire croire (et de me persuader au passage) que ma parole a plus de vérité que la leur ? Au nom de quoi me mettrais-je à prêcher en chaire ?
 
Aujourd'hui, comme autrefois, je veux croire que :
« Personne n'éduque autrui, personne ne s'éduque seul, les hommes s'éduquent ensemble par l'intermédiaire du monde. » (P. Freire) et que « L'enfant est de même nature que l'adulte » (C. Freinet, invariant n°1).
 
Descendons de nos magistères, de nos estrades, de nos programmes. Prenons-le temps de parler avec les élèves.
Non pour exorciser des démons – pardon... « pour exprimer leurs émotions » – comme nous le propose le ministère. « Consacrez tant de temps à l'expression des sentiments, en chantant par exemple cette-superbe-chanson-mièvre ! »
Car les « enfants » ont ceci de commun avec le « peuple » que ce sont des êtres sauvages, dangereux, irrationnels : il ne faut surtout pas leur parler honnêtement, ça pourrait les effrayer et on ne saurait pas comment ils réagiraient.
On peut faire ça, en effet. Leur offrir des moments pour qu'ils puissent libérer la vapeur. Les gérer comme des cocottes-minutes.
Ou alors, nous pourrions leur donner le droit de réagir.
 
Ça fout la trouille, je sais.
Ils sont petits et on ne veut pas les effrayer. Jouer à leur faire peur, ça serait bel et bien maltraitant pour le coup.
Sauf que la situation est maltraitante, de fait. Qu'ils sont, comme nous, déjà pris dans une angoisse sourde, qu'ils ne peuvent même pas nommer. Et que ça n'a rien d'un jeu.
Il ne s'agit pas d'ajouter de la peur à la peur. Ou de les y enfoncer.
Il s'agit de ne pas commencer par la nier.
Il s'agit de redonner peu à peu du sens à ce qui les travaille – tout ce qui les travaille : la peur comme le reste – en les autorisant à créer.
 
Je suis convaincu que nous avons, toutes et tous, besoin de créer. De nous exprimer.
 
Nous pouvons reproduire encore et encore les mêmes entraînements et les mêmes consignes. Tenter de croire encore à un monde qui n'existe plus.
Ou nous pouvons rendre à nos disciplines scolaires leur statut de langages : maths, poème, danse, chanson, science, histoire, récit, géographie... Bien avant d'être un ensemble de « savoirs à savoir pour passer au collège », ce sont des manières de symboliser ce qui nous entoure et nous altère.
 
Ne pourrions-nous pas chercher comment les offrir en tant que langages (des moyens d'exprimer leur expérience) aux élèves ?
 
Le projet a quelque chose d'écrasant, c'est vrai.
Il est, pour le moment, rempli de boîtes vides bien plus que de matières scolaires.
Et pourtant, pour peu qu'on déplace le regard, les idées commencent à venir :
 
Expression écrite  : les élèves qui seront à l'école ne verront pas ceux et celles qui n'y sont pas. Et réciproquement. N'y a-t-il pas là une occasion d'écrire des histoires, des chansons, des poèmes, pour symboliser la perte en s'adressant à ceux qui nous manquent ?
 
Expression vocale : ne pourrait-on pas trouver des chansons « de confinement » ? (Ca devrait pas être dur : y'en a déjà plein qui ont tourné sur les réseaux sociaux) Organiser des mini-chorales ? Les enregistrer ? Les diffuser à ceux dont on voudrait pouvoir se rapprocher ? Et puis, plus tard, écrire nos chansons nous-même ?
 
Expression corporelle : ne pourrait-on pas danser, chercher ce que nos corps peuvent faire, ensemble à partir de cette contrainte qui nous est réellement imposée : pas moins d'un mètre ?
 
Expression ludique : ne pourrait-on pas modifier / réinventer les jeux que nous voudrions pouvoir faire à partir de cette nouvelle contrainte de ne pas pouvoir se rapprocher ?
Comment jouer au loup ou à l'épervier... sans avoir le droit de se toucher ? Ça me semble une question intéressante.
 
Grandeurs et mesures : Bon ben là, je sais pas comment rendre la question féconde pour le moment, mais on a une occasion en or de travailler sur le mètre.
 
Mathématiques : Les mathématiques, c'est des relations. Et nous allons faire face à un problème massif pour entrer en relation. Y'a sûrement 2 ou 3 choses à faire quand même...
De la création mathématique, par exemple : c'est peut-être l'occasion de le tenter après tout... qu'est-ce qu'on risque ? De ne pas réussir et donc de « perdre du temps » ? De ne pas terminer les programmes ? De toute façon, ils ont déjà volé en éclats, alors bon...
 
Expression artistique : Je suis une bille cosmique pour ça mais ça m'étonnerait qu'on ne puisse pas trouver quelques centaines d'idées.
 
Sciences : Ben déjà y'a la question de « comment communiquer à distance ? » Qui ouvre vers des expériences sur l'air (faire voler des avions en papier), sur le son (fabriquer des téléphones à fil)...etc.
 
Réflexion : ne serait-ce pas le moment de lancer ou relancer des débats philo ?
Expression politique(pardon... des fois je suis vulgaire, j'utilise des gros mots) : ne serait-ce pas le moment de lancer ou de relancer les conseils de classe et d'école ?
 
Ce n'est là que des trucs qui me passent par la tête en passant en revue différentes matières...
Y'a sûrement plein d'autres choses...
 
 
 
Voilà. C'est ça que je vous propose, à partir de lundi :
 
-        Au-delà de la mise en place du protocole sanitaire...
-        Au-delà de l'écriture d'un droit d'alerte pour la mairie, l'inspection et le CHSCT...
 
-        Définir ensemble des garde-fous...

-        … et des moyens de rendre la parole aux élèves en leur offrant des langages scolaires qui leur permettent de s'exprimer. 

Et quand les écoles seront de nouveau ouvertes ou presque...

Après le 11 mai, quelques pistes :
activités à l'école respectant essentiellement la "distanciation sociale" ? 

 
Propositions issues des échanges sur la liste mail ICEM.
A nuancer, à adapter selon les niveaux : complétons, argumentons !


Référence du protocole en question (1er degré) :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoints/protocole1ddef.pdf


 
 
PRATIQUER DES ACTIVITES MATHEMATIQUES
- Balade mathématique dans la cour ? 
- Exercices auto-correctifs sur fichiers plastifiés 
 
PRATIQUER DES ACTIVITES DE LANGAGE
- Quoi de Neuf ?
- Lire son texte libre à la classe
- Toilettage de texte
- Exercices autocorrectifs sur fichiers plastifiés 
 
PRATIQUER DES ACTIVITES DE VIE QUOTIDIENNE
- Apprendre le port correct du masque (lien vers courte vidéo/affiche ?)
- Apprendre à se laver les mains selon le protocole (lien vers courte vidéo/affiche?)
 
ACTIVITES MANUELLES ET ARTISTIQUES
- Faire un groupe de rock (proposition d'un élève de GS)
- Dessins individuels
- Dessins collectifs avec crayons personnels ?
 
PRATIQUER DES ACTIVITES PHYSIQUES
- Athlétisme : course couloir individuel, sauts, lancers > faire marques au sol de 1m pour file d'attente ?
- Yoga des enfants (liens?)
- Flashmobs :
https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=6Ki9INA8sVM&feature=emb_title
https://www4.ac-nancy-metz.fr/eps57/spip.php?article430&lang=fr
 
PRATIQUER DES ACTIVITES DE SCIENCES et DE DECOUVERTE DU MONDE (HISTOIRE, GEOGRAPHIE...)
- Découvrir/redécouvrir ce qu'est un virus
 
PRATIQUER DES ACTIVITES DE CITOYENNETE

- Conseil d'enfants

 

Ils nous mentent, François le Ménahèze...

 

Irresponsable, un texte de Christian Rousseau...

Irresponsable


Si les effets du confinement peuvent être dommageables pour certaines familles et donc certains enfants, penser une reprise scolaire en mettant des enfants dans des ronds à plus d'un mètre de distance de leur camarade dans un décor de bâches recouvrant les partie inaccessibles de la classe relève de la maltraitance.
Il s’agit à présent d’exprimer la réalité à l’aune de ce qui était annoncé :

Le confinement ?

Il n’y a pas eu de continuité pédagogique : les enseignants ont donné des travaux, les enseignants ont appris empiriquement à utiliser de nombreux outils numériques mais les enseignants n’ont pas enseigné. Tous les enfants n’ont pas eu accès aux outils numériques. Avoir accès à ceux là ne garantie en rien un usage conforme aux attendus des enseignants. Le confinement a creusé un peu plus les inégalités scolaires dont notre système éducatif est expert.

Le déconfinement ?

Les textes, les déclarations de notre ministère, rien ne vient nous convaincre de la place du risque à se fréquenter socialement à nouveau. Et surtout pas ce protocole sanitaire qui prend les acteurs de l’école pour des patients et non pour des êtres sociaux. Le respect strict du protocole sanitaire empêche les écoles et les enseignants d’exercer leur métier d’éducateur. Par exemple il y aura une impossibilité à faire respecter d’une façon stricte les règles de distanciation, à moins d’agir d’une manière autoritaire dans une volonté de dressage. Sans distanciation, risque augmenté.

Donc, ce qui est empêché ne peut se faire. Autrement dit, ce ne sont pas des écoles qui ont rouverts leur porte pour faire ce qu’on attend de l’école, mais plutôt des lieux  où l’obligation de dressage sera nécessaire pour atteindre les objectifs sanitaires qui nous sont fixés, objectifs contraires à la posture, à l’éthique auxquelles doit se conformer tout éducateur.

La répétition, la surabondance des informations, des tribunes, des prises de positions, des annonces politiques, des corrections répétées d’annonces politiques, tout cela et plus encore ajoute à la confusion et à l’incapacité de discerner dans une sécurité affective la bonne décision à prendre pour les enseignants, les communes et les familles. Sans confiance, la charge de stress et la surcharge cognitive conduit à une perte de confiance en soi. Qu’y a –t-il de plus délétère pour un enfant scolarisé que d’avoir en face de lui un enseignant insécure ?

À vrai dire, ça n'est pas le risque qui encombre dans cette reprise scolaire manipulatrice, c'est l'incapacité des politiques et de notre hiérarchie à assumer ce moment en faisant peser la charge de l'angoisse et de la confusion sur les enseignants, les communes et les familles.

Le zèle avec lequel nos hiérarques nous encouragent coute que coute à accueillir les enfants dans les écoles montrent bien, s’il en était, que l’objectif à atteindre c’est une réponse politique conforme aux annonces.
Peut-être qu’il s’agit là d’une stratégie profondément imaginée : proposer l’impossible pour s’abandonner à l’impensable. Car, quand il n’est plus possible de penser le possible, protocole sanitaire strict et éducation, on s’abandonne à l’impensable avec un sentiment diffus que, si tout le monde le fait, c’est que, malgré tout, c’est possible.

Et le ministère de l’éducation nationale, irresponsable, c'est-à-dire sans responsabilité sur le terrain, peut annoncer que l’école déconfinée, c’est possible.

Christian Rousseau, enseignant, parent, directeur d’école en attente de déconfinement

 

 

L'intérêt supérieur de l'enfant est encore et toujours l'intérêt supérieur de l'adulte, Catherine Chabrun...

 La rentrée pour les enfants dont les parents sont volontaires ou…
n’ont pas le choix

 

Les enfants  entrent en classe…
Ils voient les tables disposées de manière à respecter une distance d’au moins un mètre entre elles et entre le bureau du professeur.
Ils s’assoient et écoutent  les informations pratiques sur la distanciation physique, les gestes barrière dont l’hygiène des mains…
Ces prescriptions seront répétées autant que nécessaire, pour que leur mise en œuvre devienne un rituel.

Ils constatent vite les premiers changements :
         Le matériel est neutralisé,
         Les livres sont  hors de portée
         Chacun son stylo, sa fiche…
         Plus de déplacements
         Plus de face à face
         Plus d’échanges personnels
         Plus de travail en coopération

… après un temps d’échange et d’empathie bien surveillé…

« Un temps d'échange, d'au moins une heure, peut être proposé aux élèves, dans le strict respect de la doctrine sanitaire. Il s’agit de faire en sorte de répondre favorablement, dans un premier temps, aux besoins, interrogations ou demandes d'expression qui pourraient avoir lieu dans les classes par des élèves très jeunes et des adolescents. A l'école primaire, des jeux coopératifs pourront être organisés afin de permettre l'expression des élèves. Dans un second temps, il conviendra de veiller à orienter les discussions sur le fait qu’une même peine atteint les familles et leurs proches, au-delà de tous les pays, dans une même humanité. Pour clôturer ce temps d’échanges sur une perspective optimiste, il pourrait être intéressant de solliciter des récits de solidarité sociétale dont les élèves ont pu être témoins. Le fait de recentrer le sujet sur la scolarité permettra de « contenir » le groupe. » (Eduscol.1).

très vite, et dès la maternelle, ils sont évalués…

Il faut faire le point sur acquis, il reste si peu de temps avant les vacances…
 « Faire le point sur les acquis des élèves, consolider et poursuivre les apprentissages en ciblant les enseignements essentiels »
Ne pas s’inquiéter, des fiches sont à disposition pour les enseignants.

… et en élémentaire, voire en grande section,  ils remplissent des fiches, font des exercices…

Il faut reprendre les bonnes habitudes et les fondamentaux chers au ministre… :
« En fonction de ce que les enseignants ont donné comme travail à leurs élèves durant la période de confinement et en fonction des bilans des acquis qui seront faits lors du retour en classe, les professeurs détermineront les enseignements et les modalités d'accompagnement les plus adaptés. Les apprentissages en français et en mathématiques sont prioritaires. Les leçons qui portent sur ces deux domaines d'enseignement bénéficient donc d'un horaire quotidien plus important qu'avant le confinement, pour lequel des indications explicites sont fournies. Les autres domaines d'enseignement seront abordés en fonction des modalités d'organisation qui seront retenues pour l'école. »

Le reste des connaissances ? Juste du luxe réservé à ceux qui ont d’autres possibles que l’école ! 
Les savoirs restent donc confinés dans des fiches d’exercices, des cahiers du jour et des évaluations qui ne les déconfineront même pas !
Vous êtes de bons parents ou pas ?  Vous recevrez une fiche « navette » pour la transmission des acquis de votre enfant.

… et après l’effort …
Pas question de jouer avec ses camarades, dans la cour, les récréations sont organisées par classe, en tenant compte de la distanciation et des gestes barrière dans le meilleur des cas. Si ce n’est pas possible, les enfants resteront confinés dans la classe avec juste un temps de pause… entre les travaux scolaires.

… quant à l’avis de l’enfant ?
Ce n’est pas prévu. Tout est décidé par l’adulte, pour l’adulte.

Le droit d’être entendu, de donner son avis, l’un des quatre principes fondamentaux de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) n’est pas prévu.2  

Rappelons les deux articles de la CIDE, non seulement on y retrouve le respect de l’opinion de l’enfant, mais surtout son expression et son écoute :

Article 12
1. Les Etats parties garantissent à l'enfant qui est capable de discernement le droit d'exprimer librement son opinion sur toute question l'intéressant, les opinions de l'enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité.
2. A cette fin, on donnera notamment à l'enfant la possibilité d'être entendu dans toute procédure judiciaire ou administrative l'intéressant, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un représentant ou d'une organisation approprié, de façon compatible avec les règles de procédure de la législation nationale.
Article 13
1. L'enfant a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen du choix de l'enfant.

 
Pourtant le matin de la rentrée,  après les temps d’information, d’échange, etc. un temps pourrait, plutôt devrait être proposé aux enfants. 
Ils pourraient y suggérer des activités, des modalités d’utilisation du matériel, des formes de  récréation respectueuses de la distanciation et des gestes barrière.
Ils pourraient donner des modalités pour coopérer, s’entraider, prendre en compte chacun, se déplacer, aller aux toilettes…
Ils pourraient suggérer des lectures, des visionnages de films, de documentaires,
Ils pourraient proposer des sorties,
Ils pourraient…

 
Les droits de chaque être humain, donc de chaque enfant ne s’exercent que s’ils sont assurés par et pour chacun. 
 


2. Le texte de la CIDE : https://www.humanium.org/fr/texte-integral-convention-internationale-relative-droits-enfant-1989/

Pour une reprise des collèges et lycées en septembre...

Pour une reprise en septembre :
secteur second degré ICEM pédagogie Freinet 

 
Le protocole pour la réouverture des établissements secondaires nous impose un déconfinement dans des conditions intenables si l’on tient compte de la réalité des locaux et des exigences de notre travail. Les préconisations détaillées rationalisent l’espace et les mouvements en oubliant simplement les réalités humaines : les élèves ne sont pas des mannequins que l’on aligne mécaniquement dans un cadre prévu uniquement à cet effet. Les mouvements, proximités diverses, échanges et contacts sont inévitables dans une classe et dans un établissement scolaire.
Ces mesures rationnelles interdisent par ailleurs la variété des situations qui garantit la valeur et l’efficacité de notre enseignement : sans échanges interpersonnels, pas d’enseignement, pas d’apprentissage, mais de la garderie et de la surveillance… 

Dans le respect de la santé et des droits des enfants, des mesures plus adaptées sont envisageables.
Le gouvernement peut écouter les voix des personnes concernées et pas seulement l’urgence d’une reprise économique dont les conditions méritent également d’être questionnées. 
Les préoccupations des familles peuvent être conciliées avec le soin accordé à l'apprentissage.
Au lieu d’imaginer des cloisons entre les murs, pourquoi ne pas faire bénéficier les enfants, trop longtemps confinés, de plus grands espaces ? Les occasions d’apprentissages y abonderaient et peut-être même les occasions de renouveler l’apprentissage. 

S’il faut retrouver nos murs assortis de tous ces barreaux, nous préférons reprendre le chemin des collèges et lycées en septembre. 
Nous espérons que notre refus sera compris de tous.
Que cette période troublée ait au moins une conséquence positive : faire sentir à chacun la nécessité des services assurés par les personnels de la fonction publique.

Article collectifsecteur second degré de l'ICEM pédagogie Freinet

 

Premiers jours, premiers sentiments, un texte de Christian Rousseau...

Premier jour, premiers sentiments.

2 enfants... seulement... 2 enfants sur 94 sont revenus à l'école maternelle.

Les autres sont restés dans leur foyer, pas trop confortable pour certains, carrément insupportable pour d'autres, j'imagine, car il s'agit d'enfants issus de milieux défavorisés comme on dit, pour lesquels notre ministre de l'éducation nationale plein de sa clairvoyance et de son empathie a souhaité qu'on rouvre les écoles pour leur apporter ce dont ils ont cruellement manqué durant deux longs mois.

Pour autant, notre ministre n'inspire pas confiance.
Sa parole condescendante n'atteint pas la conscience de ces familles dont l'insécurité est bien souvent le quotidien. Alors, pensez... ajoutez de l'insécurité à de l'insécurité et vous resterez enfermé dans votre terrier, trop étroit certes mais à l'abri des incertitudes des effets d'un virus qui inquiète encore beaucoup trop.

Quant à envoyer son enfant dans un hôpital, pour le protéger du virus ce serait ridicule. Du reste, le lieu le plus significativement exposé au virus c'est l’hôpital.

Or, pour s'affranchir de son ignorance du risque d'exposition des enfants, des familles, des enseignants, des personnels communaux, le ministre a imaginé un protocole sanitaire hospitalier qui s'imposerait aux écoles.

Or les enfants sont en général, à ce jour, en bonne santé physique et ils n'ont pas besoin de fréquenter un sanatorium aux règles pénitentiaires. Ils ont besoin d'aller dans un lieu éducatif, pédagogique où règne une sécurité nécessairement affective, physique et éducative.

Leurs familles se sentent déjà bien démunis dans leur insécurité économique, sociale, scolaire, administrative pour ne pas vouloir en faire subir un peu plus à leurs enfants.
Donc ils n'envoient pas leurs enfants à l'école.

Je pense quand même aux autres familles, d'autres écoles, moins insécures, mais qui n'ont pas le choix que de confier leurs enfants à une institution scolaire pour laquelle ils devinent aisément les conditions impossibles qui lui sont imposées pour remplir des missions qui ne seront pas celles de l'école.

- Essayez de raconter une histoire avec un masque devant le visage ;
- essayez de faire comprendre la relation entre les sons et les lettres avec un masque devant le visage ;
- essayer de montrer un geste d'écriture avec un masque, à distance respectable, pour éviter les contacts ;
- essayer de corriger ce geste à distance ;
- essayez de vous convaincre d'utiliser des produits sanitaires virucides dont la toxicité au premier usage ne fait aucun doute à la première inhalation...

Tout enfant dans son développement et dans ses apprentissages passe par des phases d'imitation, pour faire comme les autres. Il y a dans cette fonction universelle et anthropologique une fonction sociale qui aide à comprendre ce qu'on ne comprend pas encore. Ce chemin de l'imitation peut parfois être long et demande une nécessaire promiscuité. Faire comme les autres c'est intégrer l'idée qu'on est un peu compétent comme les autres : "t'as vu j'ai fait comme toi, donc je suis un peu comme toi, donc tu m'acceptes dans ton monde à toi ?". C'est la fonction qui crée l'organe. L'école c'est le lieu de la rencontre, des échanges, c'est le lieu où on mesure son propre développement à l'aune de sa relation aux autres. C'est le lieu où la liberté de faire, de dire et de circuler s'apprend avec les autres enfants, où l'on confronte, d'abord par imitation, sa capacité à se conformer pour être accepté par un groupe et partager d'autres expériences. C'est comprendre plus tard, au delà de l'imitation, le sens du besoin de règles communes, mais aussi s'en affranchir quand elles ne répondent qu'à une simple répétition de conformité, qu'aucune nécessité ne les justifie, ou que l'arbitraire domine.


Si on sépare les enfants entre eux on ne fait plus d'acte éducatif.
Aujourd'hui on nous demande de dire aux enfants :
"Tu ne fais pas comme les autres, mais tu fais comme on te dit. Et tu dois faire aussi bien que si tu savais déjà comment le faire et pourquoi le faire."
Il fut un temps où on parlait d'écoles casernes. Ces écoles, architecturalement parlant ressemblaient du reste à des casernes. Pardon pour la tautologie mais une école n'est pas une caserne et une caserne n'est pas une école. L'une ne peut se comparer à l'autre. Du reste si ce modèle était pertinent il serait devenu pérenne.

Un hôpital n'est pas une école et une école n'est pas un hôpital.
Il ne suffira jamais de transférer un règlement vers un autre lieu d'une autre nature pour en changer la nature.
J'en conclus qu'à ce jour, aucune école n'a encore rouvert.
 
Christian Rousseau
mouvement Freinet :
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/
SNUipp :
http://10.snuipp.fr/
 

Sur le confinement et la réouverture des écoles, ICEM 69...

 

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