Ça bosse dans les GD !

Octobre 2004

Souvent seuls dans leur école, leur établissement, les enseignants chercheurs Freinet éprouvent le besoin de se regrouper pour échanger, mais comment ? et avec qui ? Comme on a pu le lire récemment sur la liste Freinet, les échanges par courriels sont une piste pour rompre l’isolement pédagogique, sans y laisser trop de temps, trop de disponibilités. C’est un bon moyen, en effet, de dialoguer autour de nos pratiques de classe, mais ces chantiers virtuels permettent-ils de maintenir ou de lancer des actions dynamiques au sein des groupes départementaux ?
Car le lieu d’échanges le plus proche, quand on n’a pas la chance de travailler dans une équipe Freinet,c’est le groupe départemental où l’on trouve des conseils, une écoute, de la documentation, des exemples concrets de pratiques, des possibilités de visites de classes...
Les groupes départementaux de l’ICEM font souvent des choses formidables et simples à la fois. On y vient pour réfléchir ensemble, échanger, mutualiser nos pratiques, s’entraider, construire, se former, produire des outils, des écrits... Un GD peut regrouper quelques personnes, ou compter des dizaines d’adhérents. Il peut s’essouffler, ou même disparaître, mais c’est pour mieux renaître quelques années plus tard.
La lecture des bulletins édités par les groupes départementaux de l’ICEM montre une partie de la richesse du travail des GD, preuve que la pédagogie Freinet est toujours vivante et d’actualité. Coopération pédagogique,revue interne de l’ICEM, se veut vecteur de transmission de ce travail vers tous les militants Freinet.
Comment faire connaître nos actions hors du mouvement et comment permettre aux GD de continuer à s’enrichir mutuellement sans s’essouffler ?
Trop souvent, les GD travaillent de façon confidentielle. Ne parvenant pas à se faire connaître, ni reconnaître, car leur travail n’est pas visible de l’extérieur. Pour sortir de la confidentialité, quelques groupes ont lancé des actions vers le grand public ou les IUFM : le GD 44, le GLEM et le GD 42 ont organisé des salons ouverts à tous, pendant lesquels les participants peuvent réfléchir et échanger autour de pratiques et découvrir la pédagogie Freinet. Si l’organisation de telles manifestations est un travail important à la charge d’un GD, ces salons mobilisent les énergies et donnent un sens aux travaux du groupe.
Quelques GD, de plus en plus nombreux, organisent des stages dans le cadre des plans de formation continue, permettant à la pédagogie Freinet d’être diffusée auprès de nos collègues. La préparation de ces stages renforce elle aussi les liens à l’intérieur du GD et permet un enrichissement du groupe.
Enfin, de nombreux GD organisent aussi des stages lors des vacances scolaires.
Qu’ils soient départementaux, régionaux ou nationaux, ces stages sont des pauses réflexives sur nos pratiques, des moments de travail intense qui donnent une dynamique au groupe, lui permettent de s’enrichir de nouveaux membres et d’aller plus loin vers une ouverture et une diffusion de nos pratiques à l’extérieur du mouvement.
Le groupe départemental de l’Aveyron,quant à lui,s’est posé une question simple : Que pourrait-on faire pour montrer que la pédagogie Freinet est bien vivante ?
Réponse : se lancer dans une action qui soit productive pour le groupe, qui lui permette d’approfondir un domaine spécifique de la pédagogie Freinet, et se donner les moyens de sa diffusion. Vous trouverez dans ce numéro des témoignages de l’exposition « les correspondances » qu’il a réalisé à l’IUFM de Rodez en mai-juin 2004.