Revue CréAtions en ligne "Préparer la rentrée" n° 188 - juin 2008 - SOMMAIRE

Juin 2008

 

CréAtions "Préparer la rentrée"

Revue en ligne annoncée dans le Nouvel Educateur n° 188

Publication : juin 2008

 

 

Ont participé à l’élaboration de ce numéro : Jacqueline Benais, Simone Cixous, Katina Iérémiadis, Maud Léchopier, Agnès Joyeux, Laurence Maurand, Hervé Nunez, Eliane Trocolo.
Crédits photos : Joël Blanchard, Myriam Bourianne Katina Iérémiadis Danielle Maltret, Corinne Marlot, Hervé Nunez, Françoise Salmon.

  titre de l'article niveau de classe thème techniques utilisées artiste
Plus que jamais, je fais des arts plastiques !   édito    

Est-ce facile de faire des arts plastiques ?

enseignants des groupes départementaux
 article collectif    

La cave


maternelle : cycle 1  
De la caverne d’Ali Baba à l’antre de la sorcière

récupération
stockage des matériaux
 
 

Couleurs   

élémentaire :
cycles 2 et 3  

Le maître propose aux enfants de "lire" des couleurs.
couleur, mélanges, encres 
 

Atelier de peinture libre et classe coopérative

maternelle et élémentaire: GS/CP   
Expression d’une synergie : peinture au quotidien gouache  

Images de l’eau
Carnet de bord

(publié également dans le numéro sur le thème de l'eau)

maternelle : cycle 1

Construire des représentations de l’eau (réelle et imaginaire) au moyen des différents langages (écrit et oral, visuel, sonore, corporel, etc.), mais aussi découvrir et se nourrir d’apports extérieurs (albums, documentaires, productions d’artistes, etc.)
coulures, collages à plat et en volume, encres et craies grasses
photographie, graphisme, peinture carreau, ribambelle

 

La maison de la la créativité (Paris)
Association TRACES

échanges enfants et adultes La Maison de la Créativité est pensée comme un espace de partage de savoirs et de démocratie permettant aux différents protagonistes de l’action de se former ensemble.    

Myriam Bourianne

artiste

Maman est une artiste !  Vers l’illustration  

illustration d'albums   Myriam Bourianne
Bibliothèque de "choses"
élémentaire 

Une pratique, un outil :  Multiplier les référents culturels

 

musée, exposition, objets  



 

Edito: Plus que jamais, je fais des arts plastiques!

 

Revue en ligne CréAtions n°188 "PREPARER LA RENTRÉE"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°188 - Parution : juin 2008

Édito


Plus que jamais, je fais des Arts Plastiques !!!

 

C’est décidé, cette année plus que jamais, vu les programmes qui me sont imposés, je fais des arts plastiques.
J’ai donc tout l’été pour penser l’espace de ma classe entre ordre et désordre, espace qui donnera envie aux enfants de se mettre en projet.
Dès le premier jour, nous échangeons sur les envies et les idées de chacun.
Nous procéderons à l’inventaire de tout ce que nous avons à notre disposition :
- matériel de la classe, de l’école, de ce que chacun peut récupérer ;
- documentation classe/école ;
- des possibilités extérieures : expos – galeries - artistes.
Nous réfléchirons à une organisation : planning – plan de travail – emploi du temps, aux liens avec les projets envisagés dans les autres domaines.


A partir de là, s’organiseront progressivement :

L’espace :
- le libre service des outils et des matériaux ;
- le rangement individuel des réalisations personnelles ;
- la mise en place d’espaces spécifiques pour certaines pratiques (terre- peinture- etc.).


Le temps :
- la durée et la fréquence des temps d’ateliers ;
- la possibilité pour chacun de mener un projet à son rythme en respectant les tâtonnements, les essais, les erreurs, les recommencements ;
- les échanges entre enfants, en petits groupes, en grand groupe, avec ou sans l’adulte : projets individuels et/ou collectifs se mettent en place ;
- les diverses formes de finalisation possibles (musée de classe - présentation aux familles (expo – film – installation).


A partir des réponses à un questionnaire, le secteur vous propose des pistes dans l’article ci-joint « Est-ce facile de faire des Arts Plastiques ? », mais aussi dans l’Espace CréAtions du site de l’I.C.E.M., où vous pourrez découvrir des dispositifs comme : la cave, la bibliothèque de choses, des ateliers d’arts plastiques de la maternelle au collège, le carnet de bord d’une classe de maternelle pendant une année scolaire, etc.

Et c’est décidé, je m’inscris tout de suite au stage CréAtions de cet été !!!!

Le chantier CréAtions


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PREPARER LA RENTREE

 

 

Est-ce facile de faire des arts plastiques ? Article collectif

 

Revue en ligne CréAtions n°188 "PRÉPARER LA RENTRÉE"
annoncée dans le Nouvel Éducateur N° 188 - Publication : juin 2008

Les membres du Chantier CréAtions


Est-ce facile de faire des arts plastiques ?

 

« Paroles de terrain »

 

- Non, pour moi, ce n’est pas facile de faire des arts plastiques. - Pas forcément car nous pratiquons dans les salles de classe où il n’y a pas le matériel à disposition, pas de point d’eau, il faut protéger les tables, voire changer la configuration de la salle… - L’affichage n’est pas toujours évident car les locaux sont petits.
- L’affichage n’est pas toujours évident car les locaux sont petits.
- Ça n’est effectivement pas toujours facile, même si en maternelle, ce domaine est largement présent.
- Pour les arts, je fonctionne en ateliers : des ateliers peuvent disparaître alors que d’autres apparaissent en cours d’année. Si une œuvre a bien plu, lors de la séance suivante, l’auteur explique aux autres comment il a fait et ils essaient à leur tour (par exemple pour faire des rosaces).
- Non, manque de budget pour acheter peinture, organisation matérielle des ateliers plus difficile quand la technique abordée l’impose (linogravure, monotypes, fabrication de papier, etc). - L’an passé, c’était moi qui donnais des pistes de travail jusqu’à ce que l’artothèque apporte un nouveau souffle : la première œuvre empruntée a déclenché commentaires et productions, amplifiés ensuite par les réactions des enfants des autres écoles à nos productions.
Pour l’an prochain, je voudrais mettre en place une organisation semblable à celle des ateliers Sciences de cette année. Je m’appuierai notamment sur le fichier d’arts plastiques dans un premier temps : choix d’une fiche - préparation en amont: lister matériaux et outils nécessaires - réalisation sur le temps de l’atelier - temps de présentation au groupe.
 



Quels obstacles rencontrez-vous ?

 


- Nous nous adressons à des élèves en difficulté scolaire aussi cette discipline est souvent au départ très dévalorisante pour eux, je ne sais pas faire, c’est moche….. Certains enfants mettent plus d’un mois pour s’autoriser à produire par peur de laisser des traces, peur du regard des autres.
- Pour ma part les obstacles concernent le lien paradoxal entre une consigne à donner et le créatif à développer chez l’enfant. - L’obstacle principal est surtout l’organisation matérielle : la classe étant petite, pour favoriser des recherches et des productions personnelles, un espace permettant l’autonomie dans l’installation et le rangement de l’atelier est nécessaire.De plus dans l’école, il n’y a pas de lieu spécifique pour l’accrochage sinon le couloir. Donc, c’est moi qui affiche et le problème est qu’il n’y a pas non plus de public.


Difficultés rencontrées:


- manque de temps pour préparer le matériel avant l’activité ce qui faciliterait l’autonomie dès le début
manque d’espace  une salle d’arts plastiques sonore, mal aménagée et sans point d’eau –  dans nos classes pas de point d’eau.
Nos attentes, nous avons l’impression que nos ateliers sont trop dirigés. Nous nous questionnons sur la part de la créativité des enfants : les plus jeunes sont souvent dans l’imitation, manquent d’imagination et ne donnent pas assez d’importance à la mise en valeur de leur travail.

- séances dispersées dans le temps
point de départ des réalisations : une technique ? un artiste ?
culture personnelle limitée
manque d'idée pour la mise en valeur des oeuvres.


Qu’est-ce qui marche bien ?


- En général toutes les activités tournées autour du portrait.
Tout ce qui a trait à l’imaginaire fonctionne plutôt bien à condition de partir d’un élément concret.
Tout ce qui donne un sens à une expression, un objet, une idée…
Tous les travaux menés à partir d’artistes.
Tout ce qui est volume.
Tout ce qui est à réinventer : à partir d’un objet ou d’une photo réinvente un concept, un nouvel outil, un ustensile…
- L'atelier libre de constructions avec objets recyclés.
Le dessin au tableau de manière individuelle avec expression orale de l’auteur et questionnement des autres.

- Les manipulations de matériel. De façon générale, ils savent que lorsqu’ils sont en train de faire de la peinture par exemple (ce qui peut être contraignant parfois), ils ne font pas n’importe quoi. Je pense que la manipulation libre et plus guidée dès le début de la maternelle aide à cela.

- Le travail à partir d’œuvres de l’artothèque du GD.
La mise en place d’après-midi arts plastiques.
Des idées s ‘amorcent à partir de la lecture des revues Créations.

Pistes de réflexion proposées par le chantier CréAtions de l’ICEM


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La cave

Juin 2008

 

 

Les matériaux disponibles dans la cave

 

 

Sac toile de jute (café)
Plâtre
Guitares cassées
Plastique à bulle (emballage)
Liteaux et planches
Rouleaux de moquette
Emballage de radiographie en aluminium
Polystyrène
Couvercles et bouchons (fer, carton, plastique)
Boîtes, bouteilles de toutes formes et de tous types de matériaux
Bouchons de liège
Chiffres et lettres de plaques d’immatriculation
Emballages d’œufs en carton
Manches à balai
Anneaux de rideaux
Plaques de lièges
Rouleaux papier WC
Restes de passementerie
Dentelles (rideaux)
Laine
Pots de jardinage
Gravier
Cordes

Annuaires
Emballages en plastique
Sciure, copeaux
Grillage en coton
Papier peint
Ferrailles de toutes sortes (rondelles, ressort, clous, clefs, etc.)
Tissus
Tuyaux jardin
Raphia
Seaux
Plaques carton
Cagettes
Lattes de lit
Ficelle
Rideaux de bois
Rondins de bois
Carrelage
Rouleaux de papier (caisse enregistreuse)
Siporex
Tuiles cassées, ardoise
Journaux
Tambour de machine à laver
Vieilles cages de cochon d’inde
Vieux globe en bois cassé


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  matériaux, déclencheur, imaginaire

 

La cave

Juin 2008

 

Revue en ligne CréAtions n°188 "Préparer la rentrée"

annoncée dans le Nouvel Educateur n°188 -  Publication : juin 2008
publié dans Créations n° 121 "Récupération" en mars-avril 2006 (Editions PEMF)

Cycle 1 - Ecole maternelle, Saint-Maurice-en-Trièves (Isère) – Enseignante : Katina Iérémiadis

 

La cave

De la caverne d’Ali Baba à l’antre de la sorcière

 

Dans notre école, nous n’avons pas d’autre lieu de stockage du matériel que celui de la cave. Les étagères de la salle de classe (accessibles aux enfants) ne suffisent pas et ce d’autant plus que les matériaux sont parfois très encombrants (planches, liteaux, cartons, boîtes, etc.). Des travaux d’agrandissement de l’école ont permis d’annexer la cave et de la rendre accessible par l’intérieur du bâtiment. Il faut franchir une porte et un escalier pour s’y rendre. Mais les enfants n’y descendent qu’en présence de l’adulte, pour des raisons de sécurité, si bien que la cave conserve toujours une part de mystère.

Avec le temps, la cave a revêtu une importance plus grande pour les enfants. Les enfants savent qu’ils peuvent à loisir apporter des matériaux mis au rebut par leurs parents et il ne se passe pas une semaine sans qu’un enfant n’y dépose des choses (par exemple : bidons, roues de vélo, carrelage, tuiles cassées, boîtes de toutes sortes, couvercles, ferraille, rouleaux de carton, laine, tissus, vieilles guitares cassées, etc.).

 

Cette « culture de la récupération » s’est développée de telle façon que même les anciens élèves et leurs parents continuent par la suite à alimenter le stock. La plupart des personnes ont pris l’habitude de réfléchir avant de jeter quelque chose et de penser à l’école. Le tri sélectif, encouragé par les communes, a contribué à influencer les pratiques quotidiennes.



Le foisonnement de matériaux disponibles permet non seulement le développement de l’esprit citoyen, mais il provoque également toutes sortes d’expériences, en particulier sur le plan de la pratique artistique. Les enfants ont pris l’habitude de s’y rendre lorsqu’ils cherchent des matériaux pour les ajouter à leur production en cours ou pour démarrer une production. Dans leurs constructions en volume, ils se laissent le plus souvent guider par la forme des objets elle-même, ce qui permet d’enrichir leur démarche. La forme et la diversité des objets et des matériaux deviennent alors les moteurs de la création, permettent à l’élève de faire évoluer sa démarche initiale, d’emprunter d’autres voies et de se confronter à de nouveaux problèmes (techniques d’assemblage, passage du plan au volume, etc.).

 

Emilie a fabriqué son nuage pour le projet d’illustration collective de la chanson « Mon petit nuage pleure sur mon village » de Fabrice Jeanne. Elle a représenté l’eau qui coule avec des matériaux évoquant les caractéristiques de l’eau : rondeur, transparence, linéarité, légèreté, brillance, etc. Quelques matériaux utilisés : pipettes d’échantillonnage du laitier, boules de polystyrène, vieux CD, pots de yaourt transparents, rouleaux de papier toilette, couvercle de boîte de camembert, bandes de papier découpées et décorées, etc.

Mais le lieu de la cave est devenu lui-même au fil du temps un lieu de rêverie collective. Nous savons que la cave est régulièrement fréquentée par une gentille sorcière avec laquelle nous avons entretenu cette année une correspondance. Mieux encore, la sorcière nous est venue en aide pour trouver une valise décorée pour les trésors collectifs. La valise était habitée par Souricette (peluche), le doudou de la sorcière. Souricette a été adoptée immédiatement par les enfants qui l’emmènent à présent régulièrement à la maison. On la lave dans le bain ou dans la machine à laver, on l’attache dans la voiture à côté de soi et on lui fait raconter ce qui s’est passé à la maison lorsqu’elle revient à l’école. Les élèves de GS ont même pris l’initiative d’un tableau pour organiser un roulement.

 

 

 

Anaëlle a construit son arche de Noé avec des boîtes de carton (coque), du bois (mât) et du papier (drapeau) puis elle a décoré son bateau avec de la peinture et des collages de matériaux (graines, mosaïques de bois, etc.).


 

Collage libre GS (Diane a commencé par créer des rythmes sur des planches de bois à l’aide des matériaux de récupération, puis elle a assemblé ses planches sur un fond en couleurs). Les matériaux employés : bouchons peints, coquillages, plumes, dentelle, coquilles de noix, laine, bâtons de glace colorés, mosaïques de verre.

 

Plus qu’un simple lieu de stockage à l’usage exclusif de l’adulte, la cave est devenue un déclencheur intéressant sur le plan des apprentissages: développement de l’imaginaire, de la démarche d’exploration et de création, de la langue et du vivre ensemble. Elle constitue un outil de plus au service de l’autonomie, mais également un outil très chargé sur les plans symbolique et affectif.

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dans la cave

  matériaux, déclencheur, imaginaire

 

Couleurs

 

Revue en ligne CréAtions n°188 "PRÉPARER LA RENTRÉE
annoncée dans le Nouvel Éducateur N° 188 - Publication : juin 2008

Cycles 2 et 3, Ecole Freinet, Hérouville Saint-Clair (Calvados) – Enseignante : Danielle Maltret


COULEURS

 

 

 

A l’Ecole Freinet il y a des ateliers décloisonnés le mardi après midi durée 1H20 par cycle de trois scéances. Je demande deux cycles contigus pour que les enfants aient plus de temps pour explorer les couleurs.


Part du maître
Comme les enfants apprennent à lire des textes de mots je leur propose de « lire » des couleurs.


Installation matérielle
Des reproductions de peintures sont affichées tout autour de la salle, des bâches étalées sur le sol (côté gris dessus), une palette de trois couleurs primaires pour deux élèves (couvercle de seau blanc), un pot d’eau propre, des chiffons à disposition de chacun et une feuille format raisin en papier Canson épais: pour sacraliser le travail, pour pouvoir laver par endroit, essuyer, effacer, gratter éventuellement.

Première séance

Lecture libre des posters

Chacun regarde en silence les posters durant quelques minutes, puis a lieu un tour de table.
« Quel est celui que tu préfères ? Pourquoi ? » Les enfants commencent par le récit de l’image. Je profite des remarques pour orienter les discussions sur les couleurs, un rouge ne dit pas la même chose dans deux tableaux de Delacroix…

 

Présentation de "lumière et couleurs" devant une fenêtre
Je remplis d’eau , à demi, une petite carafe transparente en verre(genre vinaigrier ancien).
La partie en eau semble amplifier la lumière du jour qui traverse la carafe (la petite carafe ronde de dentellière éclairée par une bougie)
Donc l’eau donne une "impression de lumière".
Je verse quelques gouttes de lait dans la carafe, le liquide blanchâtre est étanche à la lumière; c’est pourquoi je ne donne du blanc, sur une petite palette, que vers la fin du cycle de l’atelier.

 

Retour aux couleurs

Je remplis d’eau des petites bouteilles transparentes, une jaune ,une bleue, une rouge. En superposant les couleurs de ces fioles deux par deux, devant la vitre, on obtient les couleurs secondaires et suivant l’ordre de superposition du bleu et du jaune on peut obtenir un vert plus ou moins jaune…
Quand les flacons sont juxtaposés la couleur de l’un se reflète sur l’autre et réciproquement, de même, les bords du flacon jaune encadré du rouge et du bleu ne sont pas de la même couleur.
Chacun confectionne un cube de couleur-lumière sur une feuille dessin A4.


Tâtonnement des enfants
Un petit chiffon est entouré sur l’index en guise d’outil pour peindre. Je souhaite ainsi que l’enfant ose des gestes amples, ose superposer, diluer, effacer les couleurs et recommencer. Je vois les enfants étonnés par les couleurs qu’ils obtiennent, ils échangent parfois leurs « recettes ». Comme les palettes sont différentes  (bleu de sérule, bleu roi, rouge vermillon, carmin, rose thyrien, jaune d’or, jaune citron, etc.),  une multitude de couleurs apparaît.
J’insiste sur le mouillé des couleurs pour avoir de la lumière.
Après ce quart d’heure de premier contact, tout le monde suspend son travail et on regarde ensemble, on commente, on questionne ces premiers résultats. C’est une sorte de glane collective.
A la fin de la scéance les peintures restent en place et le lendemain matin, je les ramasse, sèches.

 

Séances suivantes

Chaque séance de travail commencera par l’installation, au sol, des travaux en cours. Avant de se mettre à peindre, il y a la recherche collective de nouvelles « sensations » sur les posters toujours affichés : profondeur, chaleur, eau, vent, mouvement, calme, violence… C’est intéressant de discuter quand deux élèves n’éprouvent pas le même sentiment pour un même tableau.
Quand on revient aux travaux installés au sol, on peut retrouver des sensations évoquées plus tôt. Avant de reprendre le travail chacun dit rapidement où il en est, ce qu’il pense faire ou dit s’il est en panne. Il peut obtenir des avis ou des conseils du groupe.
Dans cet "atelier Couleurs", l’enfant évolue bien dans son travail par des échanges multiples : lecture collective des posters, conseils , étonnements, demandes des autres.

En six séances l’enfant a le temps de mûrir son projet d’une semaine à l’autre, la plupart se sont détachés d’une représentation fidèle pour se retrouver dans « l’abstraction ».
Je pense que cet atelier, qui peut paraître trop cadré, a permis aux enfants d’oser jouer à s’étonner dans un premier temps, puis ils ont tenté de représenter des sentiments à travers des travaux peu figuratifs le plus souvent. Ils ont appris à reprendre un travail plusieurs fois, en effaçant, en le complétant, en le réequilibrant.
Je pense qu’ils se sont vraiment investis dans ces moments de peinture parce qu’ils se souviennent parfaitement de leurs œuvres et de celles des autres enfants de leur groupe au moment de la distribution.


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Atelier de peinture libre et classe coopérative

 

Revue en ligne CréAtions n°188 "Préparer la rentrée "
annoncée dans le Nouvel Educateur N° 188 - Publication : juin 2008

Classe de GS/CP- Ecole F. Mireur, Draguignan (Var) - Enseignante, Corinne Marlot

Atelier de peinture libre et classe coopérative

Expression d’une synergie

 

L’organisation coopérative de la classe sollicite et développe tout un réseau de communication entre les différents acteurs. Ce réseau, permet la circulation et l’échange des connaissances et des savoirs dont la teneur dépend de l’organisation et des enjeux de la situation . Ce travail propose une illustration de la pratique coopérative dans le cadre d’un atelier de peinture libre d’octobre à janvier.

Le cadre général
Un des fondements de la classe coopérative concerne l’accueil qui est fait à la parole de chaque enfant.
Cet accueil se formalise au sein des institutions de la classe que sont les moments du “ quoi de neuf ” et du “ conseil de coopérative ”. Les moments de présentation de travaux ainsi que l’organisation de la classe autour de projets fédérateurs contribuent à la mise en place de situations d’échange entre les élèves.
Cependant, il est du ressort du maître d’organiser la classe dans le temps et dans l’espace pour que ces échanges puissent être opérants en terme d’apprentissage et contribuer à une meilleure expression des qualités et de la singularité de chacun.

 

Espace et temps
Dès le début de l’année un espace est dévolu à l’atelier “ peinture libre ”. Il s’agit d’un panneau en contre-plaqué incliné couvrant tout un pan de mur et installé pendant les vacances d’été, par la municipalité, à ma demande.
Ce plan de travail vertical peut accueillir 5 élèves.

Au démarrage de l’atelier, je propose différents outils, laissés librement à la disposition des élèves : pinceaux, brosses, rouleaux, éponges de tailles et formes différentes, bouchons, peignes, clous, plumes, brosses à dent… Peu à peu, au fil du temps, les enfants enrichiront l’atelier : tissus, formes/pochoirs, gabarits, pailles, ficelles, etc.
Pour ce qui est de la matériau, nous utilisons uniquement la peinture dans les trois couleurs primaires ainsi que le noir et le blanc.
Une seule consigne est donnée: ne pas mélanger les couleurs dans les pots mais sur les palettes. Si la couleur obtenue doit être conservée on la “ fabrique ” alors en quantité dans un nouveau pot.

Pour ce qui est du temps l’atelier est doublement inscrit:
- d’abord au niveau collectif, puisque dans l’emploi du temps de la journée un temps est réservé tous les matins de 8h20 à 9h aux ateliers libres et dans l’emploi du temps hebdomadaire, le vendredi après midi, la classe s’organise en ateliers d’arts plastiques dont celui de “ peinture libre ”.
- ensuite, au niveau personnel, puisque chaque enfant inscrit sa participation à l’atelier, d’abord sur un tableau, puis, l’année avançant, sur son plan de travail (travail libre, travail personnalisé et responsabilités).

La part du maître
L’observation des productions des enfants montre qu’il y a influence mutuelle et diffusion de propositions selon une logique de “ séries ” qui se croisent, s’enrichissent et évoluent au fil du temps. Cette “ progression ” s’inscrit directement dans le temps de l’élève, au gré de ses découvertes.
Cependant l’enrichissement de ce milieu est “ outillée ” par le maître et ce, de différentes manières :
- par l’inventaire et le classement : je constitue les “séries” en regroupant et en affichant au coin “peinture” les productions proches.
- par la diffusion aux autres: une fois par mois, nous procédons à l’analyse critique de toutes les productions plastiques de la classe et nous en tirons des “régularités” et dégageons des pistes pour aller plus loin.
- par l’apport culturel : les ateliers "arts plastiques " du vendredi après-midi permettent à la fois de mettre en parallèle les productions des enfants avec celles des artistes, et de proposer de nouvelles pistes sous forme de découverte de parcours d’artistes ou d’apport de techniques plastiques.

Il faut dire, à ce niveau, qu’au fur et à mesure que l’année avance, il y a de plus en plus d’interactions, et ce, dans les deux sens, entre les propositions de l’atelier de peinture libre et celles des ateliers fondés sur les apports culturels.
Par exemple, une production de l’atelier de peinture libre va nous conduire vers un artiste ou vers une technique particulière qui sera alors explorée. A l’inverse, une proposition de technique (opération plastique, outil, matière) faîte par un élève ou par le maître (liée à un projet) comme la découverte d’œuvres vont, à leur tour, nourrir l’atelier de peinture libre.

 

Analyse des productions
La proposition de présentation que je fais ici est une reconstruction possible de ce qui s’est passé dans l’atelier pendant ces quatre mois. En effet, les productions des élèves n’ont pas été toutes datées !
Pour être probant, il me paraît important que cette présentation soit doublée d’une monographie des productions d’un ou deux élèves sur la même période.
Cependant, si elle n’intègre pas le facteur temps de manière linéaire, cette présentation permet de mettre en lumière certains éléments qualitatifs et quantitatifs:
Tout d’abord, que l’atelier de peinture libre se structure en “ séries ” dans lesquelles les enfants s’installent plus ou moins longtemps.

Certaines séries ont la vie dure (!) et réapparaissent plusieurs mois plus tard.
Plusieurs séries peuvent coexister en même temps et donner lieu à des percolations, des infiltrations. C’est à partir de là que s’effectue une sorte de mise en réseau et de circulation des “idées” qui attestent du dynamisme de l’atelier.
Certaines séries concernent peu d’enfants, d’autres un nombre plus important.
Le phénomène de “ percolation ” s’observe à la fois à l’intérieur d’une même série (intra) et entre séries (inter).
Cette percolation se traduit par un double mouvement d’enrichissement et d’appropriation personnelle pour chaque élève.
Cette présentation peut s’organiser en séries :
- les traces
- les mains
- les empreintes
- les arcs en ciel
- les projetés
- les encadrés
- les initiales
- les personnages
et en séries croisées:
- traces/empreintes/mains
- arc en ciel/empreintes
- projetés/traces/encadrés
- encadrés/initiales
- initiales/personnages

En conclusion

La qualité et la quantité de diffusion d’idées, de connaissances et de savoir à l’intérieur de la classe témoigne de la dynamique de fonctionnement de la classe coopérative.
L’atelier de peinture libre permet la mise en œuvre, très simplement, de cette dynamique, en renforçant l’établissement et le fonctionnement au quotidien de réseaux de communication.
Une des valeurs de l’atelier de peinture libre est de permettre aux enfants de prendre la mesure “ en acte ” de l’échange. En ce sens, cet échange se concrétise par des productions plastiques, visibles par tous, au delà de tout discours.
La pratique de cet atelier avec les enfants m’a enseigné que c’est sans doute dans la simplicité basique de la communication: “ faire ensemble dans la proximité ” que l’expression personnelle trouve son enrichissement.
Je ne peux alors m’empêcher de convoquer notre ami Jean Foucambert à qui je donne le mot de la fin: “C’est (bien) ensemble qu’on apprend tout seul”.

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La maison de la créativité - Association TRACES

 

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annoncée dans le Nouvel Educateur N° 188 - Publication : juin 2008

Association TRACES (Paris)

La maison de la créativité


Association T.R.A.C.E.S.
(Paris)

 

L'atelier Re-Créatif Enfant-Parent de l'association T.R.A.C.E.S.* présente au congrès Freinet de Paris, développe maintenant son activité sous cette appellation dans une ancienne usine parisienne : la Forge de Belleville.
Dans le cadre institutionnel de la structure, la prise en compte de la parole des enfants et des adultes, de leurs propositions et donc de leurs désirs crée le lien entre le projet individuel et la dimension collective nécessaire à sa réalisation.
Par le caractère innovant de son action, la Maison de la Créativité a pour objet d’articuler les dimensions artistiques et éducatives. Elle est pensée comme un espace de partage de savoirs et de démocratie permettant aux différents protagonistes de l’action de se former ensemble.

 

L’atelier Enfant-Parent : un concept mis en œuvre au départ avec les arts plastiques mais qui va s’étendre à d’autres formes artistiques en fonction des demandes.
Quelle que soit la forme développée, nous nous situons dans un processus artistique, l'acte créatif doit être respecté et reconnu. Ce qui se trame est l'expression intime de la personne, donc sa liberté. Les enfants s'approprient très vite ce concept de liberté et deviennent acteurs de leur projet. Le plaisir de sa réalisation simple ou complexe, sur le court ou long terme, développe chez l'enfant des mécanismes intellectuels communs à toute construction de savoir : réflexion, analyse, sens critique, recherche et persévérance.
C’est la notion du "laisser faire" qui est développée, à l’opposé du "faire plaisir" ou du "faire joli" pour l'adulte. L'exigence est particulière : nous aidons l'enfant à faire aboutir son projet techniquement ou conceptuellement en réfléchissant à ses côtés.
Les parents créent avec leur enfant ou à côté. Certains partagent cet échange du regard et d'autres échangent entre eux autour d'un thé ou d'un café sans forcément rester tout le long de la séance. Dans tous les cas, l’art est vécu comme médiateur de la relation enfant-parent. En accompagnant leur enfant, les parents sont confortés dans l'exercice de leur responsabilité éducative. En valorisant leurs compétences, nous mobilisons un processus de changement dans une démarche participative. Certains parents viennent seul sur un temps qui leur appartient.
Les espaces de l’atelier sont en inter relation permanente. La répartition des espaces de travail est le reflet immédiat du principe de liberté qui anime l’atelier. La répartition des espaces de l’atelier évolue en permanence. Parents et enfants y « baignent » car ils occupent et définissent ces espaces et l’usage qui en est fait.

 

 

 

La formation

L’action de formation proposée a été pensée en concertation avec l’équipe du projet comme devant concourir au projet lui-même, par ses méthodes, ses objectifs, et les outils pédagogiques utilisés. Elle a comme caractéristique d’allier deux dominantes extrêmement complémentaires dans l’idée même de ce projet :
- la création artistique comme moyen d’expression, comme exercice d’appropriation d’un territoire et de soi.
- l’éducation en milieu ouvert comme pratique d’ouverture des enfants, des familles, aux autres, à la Ville, à la vie en société.

La formation proposée sera très orientée sur la pratique et l’analyse de la pratique. Elle associera dans un même groupe de stagiaires, des volontaires de l’association T.R.A.C.E.S., des artistes vacataires, des parents concernés par le projet T.R.A.C.E.S., l’éducateur spécialisé permanent de l’association, et tout autre personne ou groupe désirant s’associer à cette formation.
Cette collégialité sera à même de favoriser l’émergence d’un travail concerté entre les divers partenaires, ainsi qu’une culture commune de pratique et de pensée.
L’action proposée ira bien au-delà d’une simple confrontation formateur/ stagiaires. Les itinéraires des membres de l’association T.R.A.C.E.S., leurs expériences nombreuses dans des domaines d’intervention proches, la connaissance du terrain et du public qui caractérise les volontaires, amènent bien évidemment à considérer un double sens de formation, quelquefois vertical (exposés, projections de documents, travail sur des écrits), le plus souvent horizontal (partages, échanges, confrontations et observations sur le terrain).


La formation proposée se réalisera au travers des ateliers, des conférences, des pratiques de terrain et alternera plusieurs dominantes, qui sont présentes dans le projet à développer :

La dimension artistique :
- L’art et les enfants
- Les pratiques artistiques proposées hors des lieux consacrés : caractéristiques, organisation, gestion, évolutions.
- Nourrir une démarche artistique : utiliser les sorties, les rencontres, les contraintes.

La dimension pédagogique :
- Comment organiser un travail avec des enfants en partant de l’événement, de l’apport des enfants, de l’inattendu.
- Apprendre à théoriser sa pratique.
- L’apport des pédagogies dites nouvelles : Freinet, Korczac, ...
- La gestion du temps dans la relation pédagogique.
- La gestion du groupe et des conflits dans les actions en milieu ouvert.
- Réflexion sur les caractéristiques du travail "de rue".
- Compréhension des besoins et des ressources des enfants "de rue".
- Le travail avec les familles : réflexions sur la parentalité, autorité et légitimité des parents.
- Répondre également aux besoins des parents.
- Travailler en groupe multi-âges et mener des activités communes en laissant une place à chacun.
- Le travail de développement communautaire en pédagogie et en travail social.
- Pratiques pédagogiques sur la base d’ateliers artistiques et culturels ayant pour objectifs de renforcer l'enfant dans les sentiments de confiance en lui et de reconnaissance de sa créativité par le monde adulte.

 

L’ICEM, en tant que partenaire officiel de la Maison de la Créativité, y a donc toute sa place, et particulièrement le secteur Création.
 

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témoignages

Préparer la rentrée 

 

 

Myriam Bourianne: Maman est une artiste ! Vers l'illustration

 

Revue en ligne CréAtions  n°188 "Préparer la rentrée"
annoncée dans le Nouvel Educateur n° 188 - Publication : juin 2008

Myriam Bourianne, artiste

Myriam Bourianne : Maman est une artiste!

Vers l’illustration

 

Myriam est une jeune femme pleine de paradoxes… Elle fait des études de comptabilité, empoche son BEP-CAP de comptable et… se lance dans l’animation ! A l’âge où toutes les jeunes filles ne rêvent que de s’amuser, elle se marie… et devient très vite maman de 3 enfants : Camille, Louis et Coline. En fait, rien ne la prédestinait à peindre, et pourtant…

Après la naissance de son fils Louis, elle décide de prendre un congé parental pour s’occuper de ses enfants et retaper la grande bâtisse qu’elle vient d’acheter avec son mari. Elle commence à peindre par hasard, pour évacuer la boule d’angoisse qui parfois lui noue l’estomac… “ Peindre est venu comme quelque chose de naturel, une manière d’évacuer les sentiments que j’avais en moi… Je n’y connaissais rien : j’ai fait des expériences, j’ai lu des livres, j’ai demandé des conseils autour de moi, notamment à ma belle sœur qui a fait les Beaux Arts ” se souvient-elle.

Sa technique : l’émotion !
Myriam est admirative quand elle écoute des artistes expliquer leur travail, leurs motivations, leur parcours… Chez elle, la peinture est spontanée, elle correspond simplement à une envie soudaine de partager une émotion. Une émotion qu’elle a choisi d’exprimer à travers des portraits de femme… “ Ce que j’aime chez la femme, c’est son côté maternel, sensuel. Une femme, c’est rond, c’est beau, non ! ” dit-elle avec enthousiasme. Pourtant, sur ses draps qu’elle déchire et enduit d’apprêt – faute de moyens – elle ne peint pas que des femmes rondes et sensuelles ! Dans ses premiers tableaux, elles apparaissent plutôt dans la fragilité de leur maigreur, le visage simplement représenté par un ovale, sans yeux… Spécificité artistique, choix délibéré…L’explication est beaucoup plus simple : “ je ne sais pas dessiner ! Et les visages, c’est ce qu’il y a de plus dur à faire… Le regard surtout, qui doit être vivant et expressif. Alors, pour contourner le problème, je ne le dessinais pas, voilà tout ! ”
Du hobby à l’art, Myriam hésite à passer le pas…
Myriam se voit alors plus comme un peintre du dimanche que comme une artiste… Sa salle à manger lui tient lieu d’atelier – “ je rangeais mes pinceaux quand il y avait du monde qui venait ” - et ses tableaux, elle les garde pour elle, dans le secret de son grenier. Jusqu’au jour où des amis découvrent son hobby et s’enthousiasment pour ses peintures. Plutôt que de tendre ses toiles sur un cadre en bois, elle demande alors au ferronnier d’art de la ville voisine de lui confectionner des encadrements sur mesure. Et l’histoire aurait pu s’arrêter là.
Au hasard des rencontres une artiste est née.
Mais le ferronnier d’art croit à sa peinture et lui propose d’exposer ses œuvres dans sa boutique, à l’occasion des “ portes ouvertes des métiers d’art ”. Très vite, des sages-femmes la contactent pour illustrer un petit journal sur la naissance, et elle se met au travail avec bonheur… Une jeune femme, rencontrée lors d’une réunion de parents d’élèves, lui présente sa sœur qui rêve d’écrire des livres pour enfants : elle se propose spontanément et bénévolement de les illustrer. Mais faute d’un éditeur prêt à se lancer dans l’aventure, le projet tombe à l’eau. Elle renouvelle l’aventure avec son beau frère et un livre sur le respect de la nature et de l’environnement. Lui aussi reste dans les cartons… Mais l’expérience est enrichissante : les éditeurs contactés reprochent notamment aux images d’être trop statiques et trop “ léchées ”… Myriam évolue alors vers un nouveau personnage : la lolita, une étonnante petite bonne femme aux grandes chaussettes rayées, vivante et impertinente.


Le succès est enfin au rendez-vous !
La lolita séduit… Grâce à elle, Myriam vend ses deux premiers tableaux et reçoit un prix destiné à récompenser le talent d’une jeune artiste. Une artiste qui a pris confiance en elle, et qui a affiné sa technique – elle sait maintenant dessiner les visages et mieux encore, leur donner une expression qui les rend séduisants ! - . Elle n’hésite plus à prendre des contacts pour exposer ses œuvres et vendre des toiles, même si, devant le prix fixé par certaines galeries, Myriam n’en revient toujours pas ! Et si elle ne vit pas encore de son art, elle sait maintenant qu’elle a de l’or au bout de son pinceau…

“ J’ai réalisé que je pouvais devenir une artiste, le jour où ma fille aînée, Camille, a inscrit “ illustratrice de livres pour enfants ” en face de la mention : “profession de la mère”. Un jour prochain, peut-être, elle pourra écrire : “artiste peintre”!” espère Myriam.

Un titre qui ne serait pas volé, tant elle mérite à être connue!
Elle est en tout cas un bel exemple de persévérance, et la preuve que l’on peut débuter une carrière, par hasard, en laissant simplement s’exprimer le meilleur de ce que l’on a en soit.
Un espoir, pourquoi pas, pour toutes celles qui aimeraient bien, mais n’osent pas…
Sylvie Grunberger.


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