Revue CréAtions en ligne "Ouvertures" n° 196 - février 2010 - SOMMAIRE

Février 2010

 

CréAtions "Ouvertures"

Nouvel Educateur n°196 Spécial CréAtions

Publication février 2010

 

 

 

 

Ont participé à l’élaboration de ce numéro : Jacqueline Benais, Simone Cixous, Véronique Decker, Anne Hadri, Katina Iérémiadis, Agnès Joyeux, Maud Léchopier, Danielle Maltret, Laurence Maurand, Anne Roy, Eliane Trocolo.

Crédits photos: E Apfeldorfer, M. Bachy, J. Benais, J. Blanchard, M.A Bories, S. Brouard, B. Bustrau, C. Duval, A. Eracher, A. Joyeux, V. Limonet, L. Maurand, C. Musseau, C. Quoiraud, S. Usaï.

  titre de l'article niveau de classe thème techniques utilisées artiste
"Concerto pour une porte et un soupir"   édito    

Autour du livre objet 

public adulte

élémentaire: CP

Voir le livre autrement
Une expérience qui mêle arts plastiques et écriture dans une classe de CP et dans un atelier d'adultes.

papier mâché,  peinture, écriture
calligraphie

 

Des cerfs-volants


maternelle : MS/GS
Des cerfs-volants, médiateurs culturels, des cerfs-volants, porteurs de messages de paix.    

Le carnet de bord des élèves de l'atelier danse

 lycée Ecriture
Carnet de bord

Danse - Musique - Geste

 

Création de Haïkus pour le printemps des poètes

élémentaire : CM1

Poésie - Haïkus - Illustration

écriture, peinture

 

Un théâtre s'installe dans notre quartier

maternelle et élémentaire

Quand plusieurs enseignants de l'école Victor Hugo à Limoges témoignent de l'influence de cet événement sur leur pratique de classe ...  Guerre

théâtre, dessin, pastels, peinture, travail in situ  

 

 
Bouquets de poèmes

 élémentaire (école Louis Buton d'Aizenay)

La fête du livre par et pour les enfants - Réaliser des livres-matières.

Atelier d'écriture poétique avec une comédienne

écriture poétique, peinture, collage, techniques mixtes, installations.

Zaü, illustrateur invité d'honneur

 


  

 

Edito Nouvel Educateur n°196, Janvier 2010

Revue en ligne CréAtions n°196 "Ouvertures"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°196 - Parution : février 2010

Edito par Véronique Decker

Concerto pour une double-porte et un soupir  

Ne fermez pas la porte de sortie de l’école !
Il faut autoriser les classes à observer le monde.
Loin du modèle imposé, loin de l’œuvre à reproduire, loin de l’étude des « œuvres » à mémoriser, il faut le réel et l’émotion du monde pour trouver l’audace de créer. Il faut rencontrer le paysage, pour avoir envie de le transformer. Il faut sentir la nature, toucher les embruns, garder un instant le flocon de neige au bord de ses doigts, fouler les feuilles mortes avec les pieds. Impossible de faire cela, ni dans les livres, ni sur Internet. Il faut aller voir l’atelier du sculpteur, il faut entrer dans le musée pour voir l’expo, il faut aller écouter le concert, il faut aller voir la pièce de théâtre. Laisser aux seuls parents le soin de cet enseignement du monde, c’est à l’évidence créer des fractures supplémentaires et des enfances séparées.

Ne fermez pas la porte d’entrée de l’école !
Il faut autoriser le monde à venir travailler avec les classes.
Loin du manuel à apprendre dans l’ordre, loin de l’heure réglementaire hebdomadaire d’arts, travailler avec un artiste, un musicien, un peintre, un danseur, un illustrateur, c’est une nouvelle relation au monde, permettant de se créer des pouvoirs nouveaux. Un projet entre dans la classe, un projet qui va demander à tous de s’ajuster : l’artiste qui doit rencontrer les enfants, les enfants qui doivent s’imaginer dans ce projet, le porter pour l’emmener là où nul autre qu’eux ne peut le construire, l’enseignant qui doit réguler et organiser la vie du projet avec tous. Sans l’émotion de ces rencontres, sans l’humanité partagée de ce travail, la démarche de création est moins fertile, l’énergie se délite.

Soupir ! nouveaux programmes !
Des techniques vides, des répétitions mortifères, des sélections et des classements, les « nouveaux programmes » font croire qu’apprendre c’est réciter.
Mais étudier la vie de vingt grands hommes, ce n’est pas apprendre l’histoire.
Réciter la liste des pays de l’Europe, ce n’est pas apprendre la géographie.
Pire encore, la vision de l’histoire de l’art, avec l’apprentissage de l’admiration obligatoire des « œuvres », sans chercher à comprendre ce qui a présidé à leur réalisation, sans sentir les tensions qui les ont fait émerger, sans une pratique artistique réelle dans la classe, c’est la caricature de l’apprentissage vers un silence de l’art.

 

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Autour du livre-objet


Revue en ligne CréAtions n°196 "Ouvertures"
annoncée dans le Nouvel Educateur n° 196 - Publication : février 2010

Classe de CP, Ecole du Champ Cordet, Torcy (Saône-et-Loire) – Enseignante Anne Hadri
Atelier adultes – maison des familles et enfants de l’accompagnement scolaire, Torcy - Intervenant : Vincent Limonet, association Les Rats d’Arts

    

             Autour du livre-objet

                               Voir le livre autrement             

 

Cette année, à Torcy (Saône et Loire), plusieurs initiatives s’articulent autour du livre :
- la ville a choisi d’offrir chaque trimestre un livre aux familles des enfants scolarisés de la PS au CM2.
- le projet fédérateur de la ZEP « Des livres et vous, Délivrez-vous ! » permet un travail autour du livre-objet
- l’association Les rAts d’Arts, dans le cadre d’un projet intitulé « De l’objet livre au livre-objet » propose des ateliers de pratiques artistiques. Vincent Limonet intervient dans une classe de CP. Il anime également un atelier « Le livre chamboulé » auprès d’un groupe d’adultes de la maison des familles. Adultes et enfants de l'accompagnement scolaire découvrent ensemble des expositions.


Une expérience qui mêle écriture et arts plastiques dans une classe de CP

J’ai l’habitude de faire écrire aux enfants une grande histoire comme le suggère Mireille Brigaudiot http://progmaternelle.free.fr/.
Comme nous avions lu en classe plusieurs albums de la série « Les p’tites poules » de Christian Jolibois http://www.ricochet-jeunes.org/auteurs, l’idée d’écrire une histoire sur les poules a germé.

 

 

Démarche d’écriture 

Les enfants listent les personnages qu’ils veulent voir dans l’histoire puis ils décident de ce qu’ils vont faire. Superpoule et Monstrepoule sont les premiers, suivent la princesse, la sorcière etc. Pour éviter d’aller dans tous les sens, nous en limitons le nombre. Le scénario s’élabore collectivement : il s’agit de faire vivre ces personnages. Quand les enfants sont en panne d’imagination, je leur fais jouer le scénario pour débloquer la situation. Le fait de théâtraliser leur permet de donner corps aux personnages et de se les approprier.

En général, les enfants trouvent le début et la fin de l’histoire puis la complètent.

 

Pour garder une trace, je dessine chaque épisode de l’histoire sur une grande feuille. Lorsque le scénario est élaboré et accepté par la classe, nous n’avons plus le droit de le modifier.

Une fois l’histoire dessinée, les enfants, par groupes de six de même niveau, la mettent en mots et la dictent à l’adulte. Quand un groupe a fini d’écrire, je lis sa proposition à la classe. Le groupe suivant peut apporter des modifications légères avant de poursuivre l’écriture.

Cette organisation permet une certaine souplesse : quand un groupe n’a plus d’idée, il s’arrête, un autre prend la relève. Selon le groupe je retravaille avec les enfants autour des connecteurs, des répétitions, etc.

 Au fur et à mesure que l’histoire avance, j’écris sur un rouleau, brouillon de l’histoire. Lorsqu’elle est complètement terminée, je la saisis à l’ordinateur.

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dans une classe de CP

 

atelier adultes

Ecriture poétique, peinture, collage, techniques mixtes, installations.

 

Des cerfs-volants

Janvier 2010

Nouvel Educateur spécial CréAtions
Annoncé dans le Nouvel Educateur de février 2010

Grande section, école maternelle du Chat Perché, Cergy-Saint-Christophe (Val-d’Oise)
Enseignantes : Claude Duval, Agnès Joyeux.

 

Des cerfs-volants, médiateurs culturels,
des cerfs-volants, porteurs de messages de paix

 

En 2006/07, nous apprenons que se tiendra à Marines, village proche de notre commune, un Festival des Cerfs-volants du Monde, organisé par le comité des fêtes et l’association « Hanoumane ». Nous décidons d’y amener les enfants.
Quelques semaines avant le festival, chaque enfant prépare un cerf-volant qu’il décore avec des encres à l’eau rehaussées de graphismes aux feutres.
Le jour J, nous arrivons dès le matin sur le lieu du festival. Nous visitons tout d’abord l’exposition des cerfs-volants du monde : nous découvrons les cerfs-volants coréens rectangulaires et percés d’un trou, les cerfs volants en feuilles d’arbres tressés, le gigantesque dragon chinois, etc.

 

 

 

 

Le pays invité d’honneur est le Guatemala. Leurs cerfs-volants sont de forme hexagonale, ils sont souvent très grands (plusieurs mètres de diamètre), décorés avec des papiers découpés et portent des messages adressés aux ancêtres morts. Une grande fête des cerfsvolants a lieu à la Toussaint. Les Guatémaltèques nous montrent également leurs tissages traditionnels et invitent les enfants à participer à un atelier culinaire.

 

 

Après le pique-nique, les enfants assistent à des démonstrations de grands cerfs-volants et apprennent à faire voler le leur. Ils reviennent à l’école enchantés de leur journée.

Quelques jours plus tard, les cerfvolistes guatémaltèques viennent à l’école pour faire une démonstration des papiers découpés qui décorent leurs cerfs-volants.
Nous lisons des albums sur les cerfsvolants, notamment « le cochon
Amarillo* ».
Par équipe de six, les enfants décorent trois cerfs-volants guatémaltèques et nous décidons d’adresser des messages à tous ceux qui verront nos cerfs-volants, et ils seront nombreux car nos cerfs-volants seront exposés au Congrès international de l’ ICEM-Pédagogie Freinet organisé à Paris en août 2007.
Quelques messages :
Il faut protéger la terre.
Il ne faut jamais gâcher la nourriture.
Le papier coûte cher.
J’ai besoin de l’eau.
Au revoir les Guatémaltèques, c’était bien, le Guatemala.

 En 2007/08, nous retournons au festival des Cerfs-volants du Monde de Marines. Cette fois, c’est l’Inde qui est l’invitée d’honneur. Les enfants rencontrent Abdul, fabricant de cerfs-volants. Trois enfants de la classe, originaires du Pakistan, parlent une langue proche de l’Hindi d’Abdul !

 

 

Nous le regardons qui prépare un cerf-volant en papier de soie avec un motif d’oiseau blanc porteur de paix.
La semaine suivante, les enfants, réunis en conseil de coopérative, décident d’acheter à Abdul le cerfvolant avec l’oiseau blanc...
À travers les pays et les langues, faisant fi des conflits économiques ou idéologiques, les cerfs-volants rassemblent des hommes et des femmes tolérants, ouverts aux autres et curieux des savoir-faire venus d’ailleurs.

Dans nos classes de ZEP les origines familiales sont variées : Afrique noire, Afrique du Nord, Asie, France… La rencontre de ces deux microcosmes est particulièrement riche : nombreux sont les parents d’origine étrangère qui ont pratiqué les jeux de cerfs-volants dans leur enfance. Plusieurs papas, qu’on ne voit d’habitude jamais à l’école, viennent nous montrer comment ils bridaient** traditionnellement leurs cerfs-volants, ils nous expliquent quels matériaux ils utilisaient... Les enfants, déjà porteurs d’une double culture, s’ouvrent à d’autres modes de vie, à d’autres savoir-faire, à d’autres arts. Ils forgent ainsi petit à petit leur culture personnelle, singulière et mosaïquée plutôt que métissée, car elle n’est souvent pas bipolaire mais plutôt multiculturelle.

 

 

Ces rencontres ont un fort impact sur les enfants et sur les adultes de l’école : Abdul leur a apporté l’esprit de tolérance et de paix à travers notre toute petite planète puisque trois fillettes de l’école, coïncidence si heureuse, parlent sa langue. Les Guatémaltèques auront permis à chaque enfant d’envoyer un message de tolérance et d’ouverture au monde.

Des enfants reviendront pendant le week-end avec leur famille, des adultes qui nous accompagnaient également.
L’an prochain, nous retournerons au Festival des Cerfs-volants du Monde. D’autres classes de l’école souhaitent connaître aussi ce festival et y participer.
Qui rencontrerons-nous ?
* « mon cochon Amarillo » par Satomi Ichikawa édité par l’école des Loisirs.
** « brider » un cerf-volant, c’est attacher des cordes directement sur sa structure. À ces cordes sera fixé le fil qui relie le cerfvolant au cerf-voliste. Cela se fait selon des règles précises dont le respect influence directement la tenue de vol du cerf-volant.

 

 

 

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CréAtions N°196
OUVERTURES

 cerfs-volants, paix.

 

Haïkus

Revue en ligne CréAtions n°196 "Ouvertures"
annoncée dans Nouvel Educateur n°196 - publication : janvier-février 2010

Classe de CM1, Ecole de la Pépinière, Le Creusot (Saône et Loire) - Enseignante : Simonette Usaï

 Créations de Haïkus pour le printemps des poètes

 

D’abord de la couleur plein les yeux, et des formes, signes, empreintes, d’une grande liberté et souplesse, semble-t-il, dans le geste du tracé noir qui les fait surgir, comme une calligraphie, de la matière couleur. Puis, comme en écho, vient le poème qui doit noter sur le vif, saisir l’instantané des sensations, de l’émotion, que suscite l’apparition d’un paysage, d’une présence, d’une rencontre, d’un lieu, d’un objet…

Dans l’énoncé du projet pour le printemps des poètes, seule la Création de Haïkus était annoncée : de la peinture ou du haïku, qui a été premier ? Comment a été conduit concrètement ce travail dont on ne peut que savourer le résultat ?

Chaleur épuisante
La bête recherche son petit
Fleurs d’eucalyptus

Messaoud

 

 
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"Ouvertures"
Suite

Poésie, Haïkus, Illustration, Ecriture, Peinture. 

 

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démarche de l'enseignante66.5 Ko

Un théâtre s'installe dans notre quartier

Janvier 2010
 

Revue en ligne Nouvel Educateur n° 196 "Ouvertures"
annoncée dans le Nouvel Educateur n° 196 "spécial Créations" publié en février 2010

Ecole élémentaire Victor Hugo, Limoges (Haute Vienne) - Enseignants :Eve Apfeldorfer, Marie-Ange Bories, Sandrine Brouard, Brigitte Bustreau, Frédéric Vaillander
Théâtre de la Marmaille : Compagnie O NAVIO Théâtre - Directeur : Alban Coulaud

 

 

Un théâtre s’installe dans notre quartier …


Quand plusieurs enseignants de l’école Victor Hugo à Limoges

témoignent de l’influence de cet événement sur leur pratique de classe …


L'école Victor Hugo touche une petite zone industrielle de Limoges dans laquelle un artiste, Alban Coulaud, comédien et metteur en scène, a installé un théâtre jeune public avec sa compagnie O'Navio. Il vient nous proposer de travailler ensemble. Une occasion unique pour les enfants du quartier: un petit îlot peuplé de Guinéens, Algériens, Marocains, Macédoniens, Malgaches, Mahorais, Limousins, Réunionnais.
Nous décidons de participer à l'inauguration du lieu.

 

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 guerre, théâtre, dessin, pastels, peinture, travail in situ.

 

La fête du livre jeunesse d'Aizenay " La fête par et pour les enfants"


 Revue en ligne CréAtions n°196 "Ouverture"
annoncée dans le Nouvel Educateur n° 196 - Publié : février 2011

Ecole Louis Buton, Aizenay (Vendée)

    
La Fête du livre jeunesse d'Aizenay


"La fête par et pour les enfants"

 

Cette année, le thème en est «Comment ça va sur la terre ?», titre d’un album dont l’illustrateur, Zaü, est l’invité d’honneur de l’association Bibliobulle, soutenue par la municipalité.

 

 

 


La scénographie de la manifestation est créée par les membres de cette association.

 

- Sophie M., ancienne maman d’élève et artiste reprend et agrandit les illustrations de Zaü pour les panneaux du hall d’entrée et de l’espace central.

 

- Les parents se sont réunis une fois par semaine depuis décembre pour peindre des grands portraits en noir et blanc et ressortent les portraits couleurs, déjà exposés lors d’une précédente fête.

 

- Ils construisent les grands «livres-debout» et les «livres-tentes» pour l’espace réservé aux plus petits.

 

- Enfin, parents et enfants réalisent des «Oiseaux-livres» en référence à l’album «L’oiseau-livre» d’Elisabeth Brami et Zaü.

 

- Ils invitent également les écoles des environs à présenter des «livres-matière»* sur le thème de la fête.

 

Les enfants ne s’étonnent pas de cet intitulé «livre-matière», c’est devenu une tradition de la fête du livre. Il s’agit de réaliser une production sous forme de livre ou volume ou autre en relation soit avec un album de l’auteur ou de l’illustrateur invité, soit avec le thème de la fête.

 


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