Revue CréAtions en ligne "Poésie givrée" n° 201 - février 2011 - SOMMAIRE

Février 2011

 

 Revue en ligne CréAtions "Poésie givrée"

annoncée dans le Nouvel Educateur N°201 

Publication : février 2011

 


 

 Ont participé à l’élaboration de ce numéro : Jacqueline Benais, Simone Cixous, Anne hadri, Agnès Joyeux, Maud Léchopier, Laurence Maurand, Anne Roy, Eliiane Trocolo, Claudine Vaugelade.
Crédits photographiques :
Marguerite Bachy, Claude Beaunis, Jacqueline Benais, Sylvie Lamandé, Hervé Nunez, Eliane Trocolo.

  titre de l'article niveau de classe thème techniques utilisées artiste
Poésie givrée

édito


La fête à la poésie maternelle et élémentaire: tous les niveaux

La fête à la poésie pour et par les enfants

 

écriture poétique,
peinture, collage
installations

 
Haïkus, arbre à poèmes et marelle poétique
 
élémentaire : classe unique
 

Ecrire dans la nature

encres, peinture 
Ma forêt
 
élémentaire : CE1/CE2

Un stage "Poésie" à l'école

écriture poétique,  dessin, collage,
album

 
Poèmes nonsensiques collège : classes de 4ème

Poésie nonsensique

écriture

Créativité et faux-semblant

collège : classes de 4ème

Détournement de tableaux

collage

 


Les B.I.P-B.I.P de la maternelle

maternelle : GS

C’est le printemps des poètes. Les enfants de la classe de grande section endossent les habits des B.I.P.. Toute l’école attend leur intervention.

écriture poétique
peinture, collage
installations

 
Bibliographie POESIE  maternelle : GS

   


 

 

Poésie givrée - Edito Créations "Poésie Givrée "

 

Revue en ligne Créations n°201 "POESIE GIVREE"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°201 - Publication : février 2011

Bibliographie : Poésie et musique

   

          Edito : Poésie Givrée

 

     La poésie exigerait-elle d’abord pour être, un état, du corps et de l’esprit, une vacuité, celle qui a saisi le groupe réuni autour d’écrits la concernant, par une journée à frimas de janvier : « Poésie Givrée » ? Comment s’est opérée la venue de ce mot qui recueille, tisse ensemble le dehors, où le givre a sculpté la nature en d’étranges formes miroitantes, et le dedans, où il va faire « signe », Poésie Givrée, opération du regard et de la langue, en tous sens sollicités, givrée, ivre et vraie pour le je qu’elle saisit?
    Givrée serait à entendre ici aussi au sens trivial de fou, cinglé, délirant, mais de la folie qui fait vaciller les apparences, celle des fous dans le théâtre de Shakespeare, celle qui décape les mots de leur prêt-à-penser et la syntaxe de la logique du discours dominant.
    Givrés, les poèmes nonsensiques présentés ici ? Création collective, ils témoignent de la découverte d’une pratique joyeuse et créative de l’écriture : déconstruire le sens commun, s’étonner des liaisons nouvelles et paradoxales qui en adviennent, rire ensemble d’improbables mariages de contraires, voir surgir des sons et des images inattendues, étranges ; casser les mots pour en libérer les trésors de sons ou d’images qu’ils recèlent, inventer des mots-valises et à l’instar d’Alice, éprouver délices et vertiges dans cette descente au pays des Merveilles où tout est questions et étonnements, et  chaque réponse, une question. Le paradoxe déstabilise la pensée, la maintient vive dans son étrangeté. Il est d’abord ce qui détruit le bon sens comme sens unique, mais ensuite, ouvre à l’infini du sens. L’écriture des poèmes nonsensiques offre à chacun la liberté de « se faire sa langue » ; elle est, en le nommant, appropriation de son univers.
   La peinture des faux-semblants, accompagnant les poèmes, procède d’un geste créateur proche de la pratique du non-sens : elle consiste à revisiter des peintures qui ont marqué l’histoire de l’art par leur audace, leur rupture avec la peinture classique, en supprimant ou en ajoutant des formes, des objets, pour s’approprier, modifier le thème ou la forme, en fonction de son projet personnel.
    La poésie par son pouvoir créatif est bien survie de la vitalité de la langue, de son devenir (comme mémoire et futur de la langue), elle est aussi liberté, émancipation de la pensée.
     Alors quel temps pour la poésie dans la réalité de nos pratiques ? Faut-il attendre « le Printemps des poètes », susciter un stage de poésie à durée déterminée, ou encore créer des BIP, comme la grande section de maternelle,  Brigade d’intervention poétique, en offensive guerrière de défense de la poésie ?
C’est une semaine entière de poésie (à reconduire !) que revendique Martine Boncourt « en math, ils le font bien ! », pour partager une passion : celle de donner aux autres accès à leur propre créativité, les mettre en « état de poésie » ; par exemple pour s’emparer d’un « parler arbre » après un bain dans les sources vives des poèmes qui en sont la mémoire, puis être l’arbre, sa voix, son corps et même la forêt, avec les autres (cf. article « Ma forêt ») ; Défrichement, déchiffrement joyeux de la langue, par effraction, surprise, connivence, la langue s’enchante, se chante, se fait fête, se fait faim « Mes faims, tournez, paissez faims, le pré des sons…»* ; désir, plaisir de goûter les mots à leur source sonore, comme jaillissement de sens, de vie.
         Cette année, à la Fête du Livre d’Aizenay, la poésie a investi le théâtre, les kamishibaïs, les objets familiers, la rue, pour partager une année de productions offertes comme gourmandises à savourer. « La célébration des petits riens » a demandé à chacun de regarder autrement ce qui fait son environnement quotidien, de l’interroger, d’en découvrir l’intérêt derrière la banalité apparente, de mettre en mots cette découverte, de l’inscrire dans sa mémoire affective.
     Pour cultiver la sensibilité individuelle à la poésie, comme nourriture de la langue, entre rivière et collines provençales, en cheminant le long du sentier, tous leurs sens en éveil, les enfants sont invités à sentir, voir, écouter, et aussi à goûter tout ce à quoi ils ne prêtent pas toujours attention. Sur le site, une invitation à partager, avec l’arbre à poèmes, la marelle poétique, des regards sur le paysage.

 

CréAtions

* « Fêtes de la faim », Rimbaud, Poésies.

témoignages sommaire


 

La fête à la poésie


Revue en ligne CréAtions n°201 "POESIE GIVREE"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°201  - Publication : février 2011

Ecole Louis Buton – Aizenay (Vendée) - Enseignants : Jean-Pierre Geslin,  – Véronique Lusset, CE1 et 2 - Marguerite Bachy, cycle 3 - Joël Blanchard - Julie Praud, cycle 3

En cette année scolaire 2009-2010,
la poésie est  l'invitée de la fête du livre d’Aizenay.

La poésie on ne sait pas ce que c’est mais on la reconnaît quand on la rencontre. Jean L’Anselme

 

Mon poème
c’est des mots
qui sortent du fond du cœur
qui s’assemblent et forment un poème
quand ils chantent avec leurs cœurs et leurs forces.
Aloïs CE2

 

Un poème

Un poème ce n’est pas une fleur
Ce n’est pas un nuage
peut-être le soleil ?
Non tout simplement
un poème,
ce sont des rimes, des paroles
de la joie et surtout du bonheur
Voilà, c’est ça un poème
oui c’est simplement
ça un poème et rien d’autre                                
Thomas CE2

 


Lire: Une année de poésie par Marguerite Bachy

 

Comme de coutume, les enfants prennent part à cette nouvelle édition par la scénographie, l’animation, la rencontre avec des auteurs et des comédiens, la participation aux jeux (dans les vitrines des commerçants), la découverte des livres avec les autres, enfants et adultes.

Nous leur donnons la parole.

           
Les histoires
cousues mains
Les kamishibaï Les poèmes-objets
Les "p'tits bonheurs" Les conseillers-lecteurs Conclusion


 
 témoignages sommaire "Poésie givrée"
 

fête à la poésie pour et par les enfants, écriture poétique, peinture, collage, installations

 

 

Haïkus, Arbre à poèmes et Marelle poétique

Revue en ligne CréAtions n°201 "POESIE GIVREE"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°201 - Publication : février 2011

Classe unique de 15 élèves : GS, CP, CE1, CE2, CM1, CM2 - Ecole de Trigance (Var) - Enseignante : Sylvie Lamandé

 

Haïkus, arbre à poèmes et marelle poétique

 

Faire partager des regards sur le paysage


En 2008, la commune de Trigance s’engage dans la création d’un sentier d’interprétation sur un site du village jusqu’alors à l’abandon. L’objectif étant de réhabiliter ce lieu afin de permettre à tous (habitants, visiteurs) de circuler dans un espace conçu dans le respect des aménagements encore existants (restanques), de la flore et de la faune locales, tout en apportant des informations, des pistes d’observation et de réflexion amenant progressivement les visiteurs à porter un regard nouveau et éclairé sur l’environnement.

L’école est sollicitée pour participer à la création de ce sentier au travers de la conception de modules qui concrétisent les travaux de recherches et d’interprétations réalisés par les élèves dans le cadre de leurs apprentissages et dans les domaines tels que l’étude de l’habitat et de son évolution, une approche de la botanique, la lecture de paysages et de leur évolution du point de vue de la végétation, de la géologie, des aménagements humains, etc.
Certaines de leurs productions sont reprises par des professionnels afin de réaliser des modules qui sont installés le long du parcours dans le sentier d'interprétation.
Les élèves travaillent directement dans le sentier lors de la réalisation de calades et lors des séances de repérages pour la recherche des emplacements les plus adaptés pour les modules (portail, arbre à poèmes, espace de dialogue, marelle poétique...).

Un sentier d'interprétation est le lieu où peuvent s'exprimer toutes les personnes qui ont une relation privilégiée avec le village, la commune : habitants à l'année, adolescents, habitants saisonniers, … Chacun peut y apporter sa marque et ainsi il devient le reflet de ce que tous, adultes et enfants, veulent mettre en avant pour aider le visiteur à porter un regard nouveau sur ce qui l'entoure.

L’ensemble de ce travail autour du sentier d’interprétation sera présenté dans le prochain numéro de CréAtions.

«L’interprétation propose un traitement inventif et créatif des informations à communiquer, afin de les rendre accessibles et attrayantes pour le public : rêve, émotion, imaginaire, création artistique, approches ludiques, sont autant de façons de captiver le visiteur pour lui révéler la valeur cachée d’un patrimoine, perçue autrement par les seuls spécialistes et scientifiques.»

Les élèves, en portant un regard nouveau et affiné sur leur environnement, produisent en particulier des textes poétiques qui invitent le public à regarder l'environnement sous un angle différent.
Ces textes ont la forme de haïkus (poèmes japonais) et ils trouvent leur place dans un album collectif. Mais ils habitent également un arbre à poèmes et sont source d'inspiration pour une « marelle poétique » tracée sur de la pierre de lave.


Les Haïkus
L'arbre à poèmes
La marelle poétique


témoignages article "Création d'un sentier d'interprétation"

sommaire "Poésie givrée"

Ecrire dans la nature, encres, peinture

 

Ma forêt - Un stage poésie à l'école: En math, ils le font bien...

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annoncée dans le Nouvel Educateur n°201 - Publication : février 2011

Classe de CE1/CE2, Ecole élémentaire, Mollkirch (Bas-Rhin) - Enseignante : Fabienne Kayser - Intervenante : Martine Boncourt

 

 Ma forêt

 Un stage «poésie» à l'école

En math, ils le font bien...

...alors, on s'est dit avec Fabienne Kayser : pourquoi pas nous ?
Pourquoi est-ce qu'on ne ferait pas nous aussi, nous qui y croyons si fort, un stage d'une semaine à l'école centré sur la poésie ? Nous qui croyons si fort qu'avec la poésie on peut entrer partout, qu'elle ouvre, oui, toutes les portes, et que pour autant qu'on s'applique à la voir, elle est partout ?
Alors, pendant le congrès de cet été à Strasbourg, si branché sur les échanges en méthode naturelle, nous nous sommes donné rendez-vous pour septembre dans sa classe de CE1/ CE2.
Ça tombait bien, j'habite non loin de là.
Ça tombait bien, Fabienne adore la poésie. C'est même elle qui a animé la soirée « Poésie » pendant le congrès avec sa propre production.
Ça tombe bien, j'adore « faire de la poésie » avec les enfants...

Et j'ai débarqué avec tout mon matériel un lundi matin. Parce que du matériel, il en faut pour faire un stage d'une semaine !
Il en faut des poèmes ! Il en faut du culot pour imaginer qu'on peut faire travailler les enfants pendant quatre jours – et même plus – sur et à partir de poèmes d'auteurs, c'est-à-dire sur ce qui d'ordinaire occupe, au mieux, une demi-heure dans la semaine de classe...

 

L'arbre en poésie

Plongeons dans le bain

Premiers jets

S'éloigner pour mieux dire 

Passons au dessin Parlons-en Passage par le corps

Revenons à l'écriture

 

témoignages

sommaire "Poésie givrée"

L'arbre en poésie

un "stage Poésie" à l'école, écriture poétique, dessin, collage, album.

 

La poésie nonsensique en classes de collège


Revue en ligne CréAtions n°201 "POESIE GIVREE"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°201 - Publication : février 2011

Classes de 4 ème, Collège André Lahaye, Andernos (Gironde) – Enseignant : Philippe Geneste

La poésie NONSENSIQUE

en classes de collège

Pour une pédagogie de l’imaginaire


Aux poèmes nonsensiques sont associées
des réalisations de classes de 4ème d'un autre collège

autour du thème "Créativité et faux-semblant"
(Pour en savoir plus sur ce travail: cliquez ici!)

 

 

La poésie nonsensique se trouve déjà au Moyen âge dans des poésies fondées sur le coq à l’âne (répertorié par les rhétoriqueurs de la fin du Moyen âge et de la Renaissance) et autres procédés de la littérature carnavalesque dont l’énumération chère à Rabelais, ou encore la néologie.
L’allographie (transposition d’un texte en d’autres mots, comme en usent les charades et les rébus), l’antilogie (soit l’association de deux idées contradictoires),
la dissociation (unir un thème et son propos qui sont incompatibles, c’est-à-dire une sorte d’antilogie au niveau de la phrase),

l’effacement d’objet (un couteau sans lame dont il manque le manche),
la polyglossie, sont des procédés qui portent ou peuvent porter le texte à du non-sens. Quand on parle de poésie nonsensique, on pense immédiatement à
Lewis Carroll. Ce dernier étant un logicien reconnu, il sera facile au lecteur de comprendre que derrière le non-sens se cachent des règles. Et c’est de là que je suis parti.

Depuis plusieurs années, je fais faire des limericks aux élèves.

Je demandais donc des poèmes de cinq vers, en multipliant l’appel aux procédés cités dans le paragraphe ci-dessus : anthologie, etc.

Mon modèle était le livre de E. Lear, Poèmes sans sens (Aubier-Flammarion, 1974) traduit et introduit par Henri Parisot qui est, aussi, celui qui a traduit Lewis Carroll en La Pléiade, et les pages 235 à 242 du livre de A. Duchesne et Th. Legay,  Les Petits papiers, chez Magnard, de 1991.

Le plaisir engendré par les poèmes obtenus, le plaisir de les dire qui traverse le niveau des élèves en français, m’a poussé à rechercher d’autres procédés similaires. C’est ainsi que j’en suis venu à la poésie nonsensique que j’écris d’un seul mot et sans trait d’union. Mais, si pour le limerick, je partais directement des écrits des élèves, pour des poèmes plus longs, j’ai ressenti le besoin de m’appuyer sur une trame formelle. Du coup, l’occasion était trop belle, j’ai décidé d’amener les élèves dans une tranche de l’histoire de la poésie qui naît en Angleterre au XIXème siècle. Une revue, remarquablement éditée (Plein Chant n°14 de 1983, 4euros - Plein Chant 16120 Bassac), offre justement plusieurs poèmes de William Brighty Rands (1823-1880). Moins connu que Lear ou Carroll, Brighty Rands appartenait à ce courant de poésie nonsensique qui n’est pas sans lien avec celui des nursery rhymes (Carroll suffit à le comprendre). Il publia deux recueils Lilliput Levee en 1864 et Lilliput lectures en 1871. Les poèmes rassemblés par Plein Chant sont extraits du premier recueil.

 

Il me restait à trouver un dispositif pédagogique adéquat. Très vite je me suis dirigé vers une poésie collective, en me disant que la confrontation allait permettre de faire s’épanouir le rire et l’humour et motiver la recherche lexicale, syntaxique voire rhétorique par le groupe pour aller plus loin. Mais pour qu’il y ait poésie collective, il faut, bien sûr, qu’il y ait apports personnels de chaque élève. De plus, je trouve très lassant les textes collectifs -on ne sait jamais trop, au final quelle est la part des élèves, celle de l’enseignant-e, la part de chacun enfin. J’ai donc cherché une formule permettant d’allier les deux démarches d’écriture : bref, un poème collectif où chaque écrivain aurait à cœur de développer sa part de poésie de l’œuvre collective. J’ai donc adopté le dispositif suivant

 

L’année prochaine, je vais continuer à travailler sur la poésie nonsensique. Outre la revue Plein Chant, je vais m’appuyer sur l’ouvrage Rabutes et Clignettes : beaucoup de limericks, des comptines, de la joie et de la jubilation: «Tire Tire Pompon,/ Il faudra vingt bobines / Pour sortir de la mine / Un gros sac de charbon / Pour faire la cuisine / Avec les Aubépines / Et rentrer les moutons», soit la maxime «Le meilleur moyen de se libérer l’esprit est de s’occuper les mains»… en écrivant par exemple.


Philippe Geneste

 

témoignages

Sommaire

Poésie nonsensique, écriture

 

Créativité et faux semblant


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Classes du Collège K. Thoueilles, Monsempron Libos (Lot et Garonne) - Enseignant : Hervé Nunez, professeur d’arts plastiques


Créativité et faux-semblant

 

Deux fauteurs de trouble : non-sens et faux-semblant

 

D'après Impression soleil levant de Monet :
 
mauvaise « impression » que ce bateau…

 

Le caractère de faux-semblant est au cœur même des langages pictural et verbal au sens où, qu’il s’agisse des mots ou de l’image, c’est la représentation du réel qui est en jeu et que son mode a toujours à faire avec la « duplicité » au sens à la fois de « double » et d’(in)authentique. Le faux semblant interroge la Mimesis, l’imitation dans la tension, le paradoxe du « semblant vrai » érigé en valeur artistique dans les termes du « vraisemblable », du réalisme, de l’illusion de réalité.

 

D'après Les tournesols de Van Gogh :
conformisme et liberté/ordre et désordre/ton sur ton.

 

Du non-sens de Lewis Carroll aux faux-semblants des peintres de la figuration narrative, il y a la même traversée du miroir. Quelles images surgissent derrière leur double, leur reflet ? L’inquiétante étrangeté du déjà vu, qu’il s’agisse du mot ou de l’image, brouille les apparences, le non-sens se joue de la linéarité convenue du discours. Et comme le faux-semblant dans l’image, il noue des rencontres improbables, burlesques ou absurdes, paradoxe et humour déconcertent la pensée logique, provoquant la curiosité, la surprise, et souvent le rire.

D'après une nature morte de Van Spaendonck :
La Joconde : en nature morte ?


D'après La chambre de Van Gogh à Arles
de Van Gogh :

espace révélé - qu’appelle ce vide ?

Les élèves du collège de Libos découvrent à l’exposition «Faux-semblants»,réunissant des artistes de la figuration narrative comme Cueco (voir ci-dessous, La mort de Sardanapale), comment s’emparer de formes, modes d’expression, d’artistes du passé, remarquables par leurs audaces novatrices. Les détourner, les remanier, permet soit de leur rendre hommage, de mettre en valeur des ruptures parfois méconnues de l’histoire de l’art, soit de les mettre au service, thèmes et formes, de leur propre représentation du quotidien.
Il s’agit de revisiter l’histoire de l’art pour s’approprier dans les toiles rencontrées ce qu’elles ont à offrir de créativité, de liberté, d’ouverture, et d’enrichir ainsi son imaginaire pictural.

D’après Le Serment du Jeu de Paume de David :
mémoire et oubli/clin d’œil à l’histoire,
le Jeu de paume, mis à nu, retrouve ses attributions premières.

 

D’après La mort de Sardanapale de Delacroix :
Double détournement de l'œuvre, par Cueco puis par un élève :
Le tragique «saupoudré» de trivial !

Cueco a gardé de cette peinture narrative qui fit scandale, considérée comme le manifeste de la peinture romantique, le cadre éclaté, la perspective débordée, le chaos des corps – mais corps de chiens et de femmes- et a transfiguré le « lac de sang » de Delacroix en houle bleue, d’identique étrange violence.

 

« Il n’y a pas de ligne droite ni dans les choses ni dans le langage… »  (Deleuze)
Présences insolites, saugrenues, métamorphoses, c’est le choc d’associations inattendues, paradoxales, qui fait sens, en révélant la singularité du traitement de la peinture et de l’espace du tableau, ou en interrogeant le thème pour le souligner ou le détourner.



D'après La crucifixion de Vélasquez :
rencontre insolite du sacré et du profane.

 

 témoignages témoignage: "La poésie nonsensique en classes de collège" sommaire

détournement de tableaux, collage

 

Les B.I.P-B.I.P de la maternelle


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Classe de Grande Section, Ecole Maternelle Jean Moulin – Pernes-les-Fontaines (Vaucluse) - Enseignante : Eliane Trocolo

 

Les B.I.P.-B.I.P. de la maternelle

 

C’est le printemps des poètes. Les enfants de la classe de grande section endossent les habits des B.I.P. (Brigades d’Intervention Poétiques). Toute l’école attend leur intervention.

Dans les classes des enseignants du mouvement pédagogique Freinet, la poésie fait partie depuis toujours de pratiques quotidiennes. Sans faire de bruit, les élèves rencontrent des poètes, disent des poèmes, lisent des ouvrages de poésie et s’expriment par l’écriture, participent à des manifestations : Avignon, Aizenay, etc.


Alors pourquoi, étant institutrice débutante en maternelle dite traditionnelle, n'ai-je trouvé que de la poésie dite "pour enfants", mis à part « Les livres d’Or des poètes » de Georges Jean ?
Pourquoi tant de mièvrerie, de « petits » poèmes, de comptines à rime, de livret d’auteurs pour enfant ?
La poésie, n’était- elle que pour les grands, enfin pour ceux qui pouvaient la comprendre ?

Je suis partie à sa recherche car, pour nourrir mes élèves, il fallait que je pénètre le plus loin possible dans ce monde où la réalité prend une autre dimension. J’ai lu des livres de poètes anciens et contemporains, j’ai recueilli des poèmes dans des cahiers, j’ai participé à des ateliers d’écoute et d’écriture poétiques, j’ai réalisé un dossier constitué d’articles pédagogiques tous horizons (les plus riches en documents ce sont les pédagogues Freinet), j’ai vu des expositions dans des lieux dédiés à la poésie et des spectacles où les poèmes étaient mis en scène.
La tête bien pleine, je devais passer à l’acte dans ma classe avec mes jeunes élèves .

Je commence directement par la pratique "d'ateliers d'écriture". Il faut que mes élèves parviennent à exprimer leurs ressentis par des mots différents de leur langage quotidien. Comment faire naître ces mots dits poétiques? Un évènement climatique inattendu, une chute de neige importante dans la journée et voilà l'élément déclencheur à exploiter... Les réalisations des enfants sont réunies dans un album. L’album NEIGE est le premier ouvrage où l’écriture est très importante. 


L’année suivante je découvre une manifestation nationale « Le Printemps des poètes ». Je prépare une nouvelle approche des poètes en mettant en place des B.I.P  : Brigades d’Intervention Poétiques avec les élèves à la place des comédiens. Les « petits poètes » envahissent la classe, l’école mais aussi les maisons car le projet a pour objectif de :
- permettre à tous les enfants de rentrer dans la magie de la poésie par sa lecture : bains de lectures poétiques, son écoute, etc...
- développer les échanges entre les classes et la transmission des grands aux petits
,
- faire entrer
la poésie dans les foyers,
- réaliser des productions à partager,  les  « Haïkus »
,
- proposer des représentations toujours courtes pour créer la surprise et capter l’auditoire,
- faire voyager les mots des poètes dans l’école et ailleurs : la bibliothèque municipale , le centre de la poésie en Avignon,
- enrichir la B.C.D d’un rayon Poésie.

témoignages sommaire

printemps des poètes, écriture poétique, peinture, collage, installations

 

Bibliographie POESIE

 

 

Revue en ligne Créations n°201 "POESIE GIVREE"
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Bibliographie : Poésie et musique


BIBLIOGRAPHIE PEAU ET ZIC!
(Poésie et musique)

 

- Conversation de l'arbre et du vent, Marie-Josée Christien, Jean Yves Le Gloaguen, Ed.Tretium,  - Un ouvrage pour tous, petits et grands, où haïkus et photographies se font écho...

Chez "Pluie d'étoiles éditions" http://www.pluiedetoiles.com/ , association ayant pour objectif de favoriser et développer la lecture et l'écriture poétiques édite et  diffuse des recueils de poésies, avec des commentaires et des exercices poétiques réalisés par les auteurs et aide à la réalisation de recueils de poésies d'enfants publie un bulletin d'information poétique regroupant des textes d'enfants. Par exemple :

- A l'ombre des mots, Jean Louis Trïanowski, Ed. Pluie d'étoiles,

- Dans le cercle des saisons, Anne Briet, Ed. Pluie d'étoiles,

- Heureux comme l'orque, Patrick Joquel, Ed. Pluie d'étoiles, - Patrick Joquel, enseignant et poète, édite la revue "Cairns" deux fois par an dans laquelle il fait découvrir une maison d'édition et publie des inédits :éditions de la Pointe Sarène, 5 traverse de l'orée du bois, 06370 mouans-sartoux, http://monsite.orange.fr/pointesarene 

- Fredonnaisons, Daniel Schmitt et Gilles Bourgeade, Ed. Lo Païs,

- Dans la lune, revue de poésie destinée "aux enfants de cinq, six, sept à cent dix-sept ans et quelques" publiée par le centre culturel de Tinqueux, centre de créations pour l'enfance. http://www.danslalune.org/editions/revue-dans-la-lune.html 

- A l'aube du buisson, Jean Pierre Siméon, Ed. Cheyne, Chambon sur Lignon , 1985, 1998, 2009

publié avec le concours du Centre National du Livre et sélectionné par le ministère de l' Education nationale, illustré par Martine Mellinette.  

- Quelques animaux de transport et de compagnie, Jacques Rebotier, Ed. Harpo &, 2004 - Recueil de courts textes en prose pleins d'humour accompagnés des "bidulogravures" de Virginie Rochetti

- Pour vivre, presque poèmes, Bernard Friot, Catherine Louis, Ed. De la Martinière, Paris, 2005 - Les mots, les couleurs et les formes s'amusent et jouent pour notre plaisir dans ce bel album en forme de journal intime.

- Cligne-musette, poèmes diminutifs et gymnastiques, David Dumortier, Ed. Cheyne, Chambon sur Lignon, 2008 - Définitions pleines de sensibilité élégamment mêlées aux collages de Martine Mellinette.

- Couleur de terre, Anne Marie et Philippe Jacottet, Ed. Fata Morgana, 2009

- Mes poules parlent, Michel Besnier, illustrations de Henri Galeron, collection Pommes Pirates Papillons, Ed. motus, Landemer, 2004 - "Ce n'est pas toujours rose d'être les poules d'un powète..." 

- Remarques, Nathalie Quintane, Ed. Cheyne, 1997 - Surgis du quotidien le plus ordinaire, quelques arrêts sur image qui ne le sont pas...

- Pas revoir, Valérie Rouzeau, Ed. le dé bleu, Chaillé sous les ormeaux, 1999 - "Valérie Rouzeau recycle par bribes des lambeaux de mélodies, des miettes de souvenirs, des bris d'émotions ; elle ferraille dans l'or du temps."

- Visions d'un jardin ordinaire, Lucien et Josiane Suel, Ed. Marais du livre, 2000 - Un appel à la contemplation de la nature rythmé de photographies qui nous invitent à redécouvrir les joies ordinaires.

- Cent onze haïku, Basho, traduits du japonais par Joen Titus-Carmel,Ed. Verdier, Lonrai, 2003 - Basho, poète japonais du dix-septième siècle fut un maître du haïkaï.

- Le sourire de Jules, Jules Renard, Ed. alternatives, 2005 - Un étonnant cocktail des textes de Jules Renard, des calligraphies de Patrick Cutté et des images d'insectes de Michèle Daufresne !

- Le petit Oulipo, anthologie des textes de l'Oulipo réunis par Paul Fournel, images de Lucile Placin - "Au fil des pages de l'album, chaque contrainte d'écriture utilisée par les écrivains oulipiens est explicitée". 

- Cocottes perdues, Thierry Dedieu et Katy Couprie, Ed. Gallimard-Le sourire qui mord, Paris, 1992 - Mille et une poules caquètent dans ce petit album à picorer sans modération. 

- le Kamishibaï, Odidoc N° 4, Ed. Odilon, http://www.odilon.fr/ - Un guide pour fabriquer un butaï et apprendre à inventer des histoires sous forme de kamishibaïs

- Tour de terre en poésie, Jean Marie Henry, Ed. rue du monde, 1998 - Anthologie de poésies des cultures du monde

- Poèmes à crier dans la rue, Jean Marie Henry, Ed. rue du monde, 2007 - Anthologie de poèmes pour rêver un autre monde

- Le français est un poème qui voyage, Jean Marie Henry, Ed. rue du monde, 2006 - Anthologie pour parler le français ici et ailleurs

- Il pleut des poèmes, Jean Marie Henry, Zaü, Ed. rue du monde, 2003 - Anthologie de poèmes minuscules

- Un petit bouquet de poèmes, choisis par Jacques Charpentreau, Ed. livre de poche jeunesse N° 1064, 2010

- Aborder la poésie autrement  l'école (avec un CD audio), Christian Poslaniec, Ed. Retz, ?, 2010

- Gouttes de mots, Ed. ICEM, Nantes, 2007 - Un fichier d'incitation à la création poétique 

La poésie à l'école, Martine Boncourt, Ed. du champs social, 2007 - Quels sont les enjeux de la poésie dans les classes ?

Poésie, etcetera, ménage, Jacques Roubaud, Ed. Stock, 1995

-  L'espace du dedans, pages choisies (1927-1959), Henri Michaux, Ed.Poésies/Gallimard, 1998

- Courir les rues, Battre la campagne, Fendre les flots, Raymond Queneau, Ed.Poésies/Gallimard, 1998 - "Une modernité qui se paie le luxe d'utiliser encore le vieil alexandrin ou le sonnet prétendument disparu de la poésie moderne, un goût des mots inséparable d'une appréhension dramatique de l'existence et du monde"

- Le Parti pris des choses, Francis Ponge, Ed. Poésies/Gallimard -  « Il ne s'agit pas d'arranger les choses (le manège) [...]. Il faut que les choses nous dérangent. Il s'agit qu'elles nous obligent à sortir du ronron. » (Méthodes, 1961).

- lien vers la bibliographie  d'Eliane in Les BIP BIP de la Maternelle  : www.icem-pedagogie-freinet.org/node/12423

  

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