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Août 1997

 


CréAtions 77 - L'enfant et son paysage - publié en juillet-août 1997

 

Classe de 5ème, Collège Val d'Adour, Riscle (Gers) - Enseignante: Anto Alquier.

 Les Bastides

 

Ce travail s’inscrit dans le cadre d’un projet d’action éducative sur le patrimoine local. Une jeune architecte en est l’initiatrice.

En effet, le Gers possède de nombreuses bastides fort bien conservées et nous avons tellement l’habitude de les traverser, de nous promener sous leurs couverts que nous n’y prenons pas garde. Notre œil est tellement habitué à voir sans regarder, qu’il nous faut faire effort pour découvrir les lieux où nous visons. Notre ambition a été de permettre aux enfants de découvrir trois bastides proches du collège, non pas à partir d’un cours magistralement organisé mais par l’observation dirigée afin de susciter des questionnements et de tenter d’y trouver des réponses. Il fallait que chacun puisse enfiler l’habit d’un seigneur du Moyen Age qui désire créer une cité nouvelle.

 

 


 

Quel emplacement choisir ? Quel plan ? Faire comprendre aux enfants que ces deux questions appellent des réponses qui dépendent d’une certaine conception de la société a été notre souci.
Ce projet s’est déroulé pendant l’année scolaire avec trois classes de cinquième, le Moyen Age étant à leur programme d’histoire.

Les professeurs de français, maths, biologie, histoire, langues y ont participé, chacun dans sa discipline tirant à lui un aspect de la découverte. Ainsi, en maths on s’est occupé à tout ce qui touche les mesures : dimensions de la place centrale, proportions, etc. Le professeur de biologie s’est attaché aux matériaux de construction, celui de français à la rédaction d’un guide touristique, celui d’anglais à la traduction du guide et à la découverte de villes anglaises de la même époque, etc.
Il y avait du pain sur la planche pour toutes les disciplines et, pourquoi pas, pour les Arts plastiques ?
 

  Notre projet comportait la visite de trois bastides :

Marciac, village désormais connu pour son festival de jazz en août, situé dans une plaine, avec sa place rectangulaire et ses couverts, et un chemin de ronde intact ; celle-là servant de piste de découverte.

Sur place, les élèves ont dessiné le plan de la place, se sont situés dans ce plan, ont évalué des proportions, codé des éléments : trottoirs, arbres, bancs, rues, maisons… Pas facile quand on a douze ou treize ans de mettre à plat ce qui est en volume et surtout de l’imaginer comme si on voyait depuis un avion !

Que de surprises sur les capacités d’abstraction de nos élèves… et pourtant … en sixième, on avait vu ci, on avait fait ça, tout cela nous semblait à leur portée… mais on n’avait jamais fait du vécu, in situ… Plus d’un (prof !) s’est rendu compte alors qu’il ne faut pas confondre comprendre et réaliser ! Les plans étaient corrigés par les enfants entre eux, ce qui a permis un échange très productif et efficace. Lors de cette visite, ils se sont intéressés aux matières et matériaux à travers les sensations tactiles et la couleur. Ceci a permis une prise de conscience de l’insuffisance de vocabulaire de base dans ce domaine ; aussi, dès le retour en classe, j’ai mis en place une approche spécifique qui sera racontée dans un prochain numéro.

 

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