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Ils sculptent… et sculpturent… et s’cultivent…

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Octobre 2002


 

CréAtions 103-  Grands formats - publié en septembre-octobre 2002

Classe de CM1 et CM2, Ecole des 3 Maisons, Nancy- (Meurthe et Moselle) – Enseignant : Dominique Tiberi

 


Ils sculptent… et sculpturent… et s’cultivent…

 

Je voulais ouvrir un atelier « sculpture », mais un atelier où les enfants seraient autonomes, un genre de truc où ils pourraient aller et venir à n’importe quel moment.
Je voulais tendre vers une production qui vaille par son histoire, sa genèse et non en tant que produit fini… Picasso a dû dire ça quelque part…


On a donc récupéré des catalogues pas chers, un rouleau de scotch pas cher, un pistolet à colle pas très cher.

On a roulé une par une des feuilles de catalogue (dans la diagonale, bien serrées et fermées par un morceau de scotch), on a commencé à assembler ces « baquettes de mikado » au gré de nos envies.

Alors, la structure a commencé à prendre forme, en hauteur, en largeur, alimentant l’imaginaire collectif et les délires individuels.
On a aussi défié les lois de l’équilibre en tâtonnant à la recherche des points de bascule, chacun y allant de son hypothèse.

               Collègue : Oh ! On dirait une girafe !
               Sarah : Mais non ! Cest pas une girafe…
               Collègue : Mais si, regardez là, le cou, la tête…
               Nina : Non, c’est pas une girafe !
               Collègue : Mais alors, qu’est-ce que c’est ?
               Sarah : Ben ! C’est rien du tout !
               Collègue : Mais le maître vous a bien donné une consigne. Il vous a bien dit de faire quelque chose.
               Camille : Oui, on fait ce qu’on eut, nous, on a juste envie de coller des baguettes où on a envie, c’est rigolo.

Petit à petit, cette sorte de structure vivante a occupé notre quotidien et notre espace, se déplaçant au fil des besoins : sur des tables périphériques, sur l’aquarium, sur les meubles bas, dans le couloir.
Elle nous offrait à chaque déplacement un profil différent selon l’angle, selon la lumière.

Depuis, notre sculpture continue à évoluer. Vers quoi, on ne sait pas. Elle sera porteuse d’une partie de l’histoire de la classe.
Peut-être, fera-t-on une photo de famille autour d’elle.
Peut-être,on la peindra à la bombe.
Peut-être, on lui collera dessus des morceaux de gélatines colorées.
Peut-être,, on lui fera une sœur tout en bois avec des petites branches mortes…
Ou, peut-être, pourquoi pas, on la transformera en feu de joie?

N’est-ce pas une belle aventure ?
Les enfants sont entrés
de plain-pied
dans l’inachevé
dans l’éphémère
dans l’abstraction…
et ceci de façon très naturelle, sans «phase de structuration», sans «évaluation formative»… et sans complexe
.

  

    sommaire n° 103  Grands formats  

 

papier, sculpture par assemblage