Par Jean-Charles Huver le 02/01/16 - 17:34
Le 30 novembre 2015, l’éducation nationale a franchi un pas de plus vers la marchandisation de l’école avec la signature d’un nouveau partenariat avec Microsoft, contre un chèque de 13 millions d’euros, qui ouvre à la multinationale les portes du développement du plan numérique à venir…
Cet accord qui n’est d’ailleurs pas le premier signé avec Microsoft (2003) fait suite à des partenariats (au niveau national, académiques, départementaux) avec Total, BNP Paribas, des enseignes commerciales comme Amazon, Carrefour, Auchan…
Cet accord qui n’est d’ailleurs pas le premier signé avec Microsoft (2003) fait suite à des partenariats (au niveau national, académiques, départementaux) avec Total, BNP Paribas, des enseignes commerciales comme Amazon, Carrefour, Auchan…
L’école ne devrait pas être à vendre…
Le Ministère de l’Education Nationale devrait plutôt mettre en œuvre les moyens de lutter contre le développement de logiques consuméristes et individualistes, en soutenant notamment les alternatives non marchandes au service d’une école de qualité et d’équité.
Nos libertés devraient être défendues !
Cet accord passé avec Microsoft bafoue les attentes de la majorité des 60 000 participants à la consultation nationale «sur le numérique dans l’éducation», organisée au début de l’année par Najat Vallaud-Belkacem qui mettaient en avant pour les élèves et les professeurs «un accès libre aux ressources culturelles et scientifiques des établissements publics».
De nombreuses propositions ont émergé de cette consultation, telle la création d’une licence numérique «enseignement» gratuite et s’appuyant sur… le logiciel libre.
L’ICEM-pédagogie Freinet a signé l’appel lancé par l’association APRIL
L’utilisation exclusive de logiciels propriétaires fermés comme le sont les offres Microsoft s’oppose totalement à nos libertés pédagogiques, nos libertés de choix.
L’école devrait garantir le droit :
- d’utiliser et de partager des logiciels libres dans chaque établissement, par chaque enseignant-e en fonction de leurs choix pédagogiques
- à mutualiser et adapter tout document enseignants ou élèves mais également le droit d'en disposer librement, d'en rester propriétaire et de pouvoir le partager de l'éditer et de le promouvoir sans restriction que celle édictées par les Creative Common (http://creativecommons.fr/).
- d'utiliser par chaque famille tout système sans restriction afin avoir accès tant aux ressources et autres production des élèves qu’aux documents élaborées par les équipes pédagogiques de l'école de leurs enfants.
Ce droit permettra de respecter et prendre en compte les différences de conditions culturelles, économiques et sociales des familles.
Naturellement, l’école devrait alors garantir l’accès à chaque enseignant-e à une formation de qualité permettant ensuite à toutes et tous de mettre en œuvre efficacement une politique numérique aux services des enfants, de leurs familles.
Naturellement, l’école devrait alors promouvoir l’utilisation de logiciels libres et un autre rapport à l’éducation au numérique, à la citoyenneté.
Ce n’est donc pas avec Microsoft que des partenariats doivent être signés mais avec les acteurs du logiciel libre qui sont d’ailleurs déjà connus du Ministère de l’Education Nationale.
Refusons personnellement et collectivement d’ouvrir des documents envoyés sous licence Microsoft (doc, docx, xls…), demandons qu’ils soient retournés sous un format ouvert (odt, ods…) et en utilisons nous-mêmes au quotidien, à chaque fois que cela est possible, des logiciels libres…
Ne nous laissons pas faire : Imposons sur le terrain une autre logique.
Ne nous laissons pas faire : Imposons sur le terrain une autre logique.
ICEM-pédagogie Freinet, décembre 2015
Signature visible en suivant ce lien :
56kast #83
Microsoft et l'Education nationale, les liaisons dangereuses
Par Camille Gévaudan, le 13 octobre 2016 - 08:16