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logo blog La même classe, et pourtant !

C'est encore plus sensible cette année que l'an passé, je ne peux donc pas passer à côté.

Mille choses me viennent à l'esprit, je vais essayer de ne pas être trop brouillon...

Petit historique !
Je suis arrivée das la classe de cycle III de l'école de Belmontet en 2006, il y avait alors 22 élèves, et tout à construire pour les amener sur mes chemins. En 2007-08, ils étaient 25, puis 27 en 2008-09, avec une remarquable proportion de 3 x 9 ! L'année suivante, au gré de quelques fuites et déménagements, je démarrais à 21 pour finir l'année à 24, dont une intégration d'un enfant accueilli en ITEP.
Cette année, ils sont 29 élèves à occuper le petit espace de la classe !

Outre le nombre, ce qui change, c'est ...
- la proportion des nouveaux arrivants, 12 CE2 (et 10 CM1, 9 CM2)
- une nouvelle maîtresse pour le complément du mi-temps syndical.
- et surtout, nous avons fait le constat que ce groupe d'enfants ne comptaient plus d'enfants-auteurs de notre institution-classe !

En effet, c'est pendant les deux premières années que se sont construits les principaux outils de régulation, dans une démarche partant des tableaux de croix pointant les "gêneurs" jusqu'à la mise en place des droits (et de leur privation) et des réparations.
Elaboré en fin d'année 2006-07, le principe des réparations a été institué par le groupe d'enfants de l'année suivante. Les "premières années" de la promotion 2007-08 sont désormais tous partis au collège ! Et si bien sûr des enfants de la classe ont vu vivre, on fait vivre les réparations, ils n'en ont pas été les auteurs. Ils ne se positionnent pas en garants de cette institution, et ceci est renforcé du fait de l'arrivée d'un grand nombre de nouveaux élèves.

Nous aurions pu faire le même constat l'an passé, car il n'y avait plus que 5 élèves  (CM2) porteurs de l'institution, mais le tuilage s'est fait assez naturellement car les enseignantes porteuses avec les enfants de ce projet n'avaient pas changé.

C'est donc l'occasion de reconstruire coopérativement tout à la fois les règles, les sanctions, et les cadres institutionnels qui les permettent. Une aventure tout en tâtonnements que je souhaite partager ici dans les prochaines semaines...

mon soutien

Bravo pour ton courage dans la résistance. Chez nous, on sait tous que l'école de la République s'autodétruit progressivement: les mesures Darcos augmentent les inégalités... Les plus chanceux par naissance ont maintenant la possibilité d'accroître leur avance tandis que les plus défavorisés doivent se contenter de mesurettes nous permettant à peine de leur tenir la tête hors de l'eau.
Alors on grogne, on se plaint, on dénigre... On est dépités, dégoûtés voire résignés... Ton courage nous plaît: on l'envie, on le jalouse.
Bravo et merci à toi.

François

Merci

Merci beaucoup François.
Mais est-il réellement question de courage ?
Il y a l'éthique d'abord, la conscience qui fait refuser, qui fait dire non...
Ensuite, on est dans le bateau, le bateau de tous les refuseux, où qu'ils soient, et d'où qu'ils viennent. Et il y a alors une solidarité, des liens qui rendent très forts, vraiment !
Très forts : on ne peut pas savoir ça "de l'extérieur", pas même l'envisager, dans.
Et je me dis qu'on a finalement beaucoup de chance d'être amenés à vivre cette expérience, savoir que nos épaules sont fortes parce qu'elles sont toutes les épaules des copains, et qu'on ne sera jamais seul.
Grâce au groupe départemental de l'ICEM, grâce au Réseau des désobéisseurs, grâce à chaque lien qu'on crée les syndicats ou les associations...

C'est la première chose à faire : du lien, en conscience.

La même classe et pourtant.

Ça fait du bien de voir nos interrogations partagées. Je suis un peu dans la même situation que toi,mais, travaillant dans une école plus "grosse" avec des enfants qui arrivent tous avec des repères différents (quoique pratiquement tous dans la même optique de pédagogie Freinet ou Pi) et au conseil, ça s'entrechoque "on devrait faire comme l'an dernier chez Agnès, on faisait ça et ça" et l'autre "non, moi, je voudrais qu'on fasse comme chez Pia (ou chez Aurélie etc..) et on faisait ça et ça. Et ils attendent ma réponse, et probablement aussi mon jugement des collègues ( les jugements entre adultes, ça, ils aiment bien). Chaque classe avait son règlement interne, et ils étaient tous intelligents et pensés. Mais les gamins veulent que "je décide". Pour l'instant, c'est très flou. Pour eux, comme pour moi. Tu pourrais nous donner des détails sur l'institution sanction- réparation ? Ça pourrait élargir nos débats à nous et sortir du dilemme " qui c'est la meilleur maîtresse, d'après toi?". Je sens qu'ils me tendent un piège redoutable.
Merci pour ton blog. C'est sympa de partager tout ça.

Marie laure. (Marseille)