Difficultés
Les difficultés administratives
L’administration déteste les situations atypiques : un professeur de maths qui fait du théâtre, une classe théâtre au collège. Cela a donné lieu à des situations cocasses : l’expérience était reconnue au niveau ministériel, mais le même enseignant qui était invité dans un stage du plan national de formation n’obtenait chaque année un poste au collège qu’avec difficulté.
L’incompréhension des collègues
D’abord accueillie avec bienveillance – nous apportions la Culture aux petits banlieusards déshérités ! - , l’expérience a agacé, puis indisposé une grande partie des collègues. Ils ont préféré supprimer toutes les classes à projet, que certains d’entre eux animaient, plutôt que de tolérer plus longtemps le théâtre.
Les raisons de cette incompréhension sont multiples. Plus le projet a grandi, et changé de forme, plus il a nécessité des moyens logistiques importants : gros budget, aménagement de l’emploi du temps… Cela a provoqué jalousie et suspicion : « Ce que vous avez, moi, je ne l’ai pas. »
Les adolescents qui choisissent de faire du théâtre sont plutôt extravertis, et le théâtre qui favorise l’expression de soi n’en fait pas forcément des enfants dociles. De plus, leur formation théâtrale était centrée sur la parole : critique argumentée du groupe, autoévaluation, etc. Ils ont cru qu’ils pouvaient transposer cette compétence à tous les cours. Mais une telle attitude est un peu déstabilisante pour un adulte qui n’y est pas préparé.
Enfin, les classes à projet étaient constituées d’élèves qui les avaient choisies. Cela aussi crée des déséquilibres car les enfants les moins motivés se retrouvent dans des classes sans projet.
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