Brochures d’Education Nouvelle Populaire
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Brevets et chefs-d'oeuvre
Brevet de cuisinier à l'Ecole Freinet
Brève critique
L'examen est un contrôle des acquisitions ou des aptitudes. Comme tel il est indispensable dans tout système d'enseignement, et les enfants eux-mêmes le désirent et le recherchent. A condition que cet examen soit un contrôle normal, exact, juste et humain, qui réponde tout à la fois aux besoins des éducateurs, des enfants et de l'organisation sociale. * L'examen contrôle des acquisitions, disons-nous. Mais de quelles acquisitions s'agissait-il jusqu'à ce jour ? Des seules acquisitions intellectualistes qui constituaient d'ailleurs naguère encore tout le programme de l'Ecole et qui justifiaient la technique, aujourd'hui presque centenaire du Certificat d'Etudes, avec épreuves d'orthographe, de français, de calcul, de sciences, d'histoire et de géographie. Cette technique répondait, il y a quarante ans, aux besoins tout à la fois de l'Ecole et du milieu ambiant. Le Certificat d'Etudes bénéficiait alors, de ce fait, d'une faveur certaine et conférait en conséquence, à ceux qui le possédaient, des prérogatives non négligeables. Mais les deux dernières guerres et l'évolution accélérée des conditions de production et de vie ont fait éclater le cadre trop réduit des acquisitions scolaires. Les valeurs individuelles et sociales ont considérablement évolué. La culture intellectuelle scolastique perd chaque jour un peu plus de son prestige ; la parole et l'image détrônent l'écrit et créent de nouveaux modes d'expression dont nous ne saurions négliger la splendeur nouvelle. Avec la montée des masses et l'avènement de régimes démocratiques, par l'évolution décisive aussi des techniques de travail, les réussites manuelles et techniques conquièrent une nouvelle noblesse, à tel point qu'un enseignement professionnel et technique double désormais et parfois détrône le classique traditionnel.
Un autre aspect de cette évolution à laquelle l'Ecole n'a pas encore su s'adapter, vient de cette réalité aujourd'hui flagrante : des individus qui, étant enfants, n'ont pas su mordre à la formation intellectualiste de l'Ecole où ils étaient des cancres, ont mieux fait leur chemin dans la vie que les faux intellectuels munis de faux diplômes : nous avons la réussite de l'ouvrier presque illettré qui devient un leader syndical ou politique; l'élève nul en calcul qui réussit par son audace dans le commerce et le négoce ; l'enfant rebelle à la culture formelle qui devient un as du sport et du cinéma.
Disons, sans risque d'exagération, que le C.E.P.E. ne contrôle plus aujourd'hui que la moitié des activités efficientes, et qu'il a, de ce fait, perdu 50% de sa valeur et de sa signification. Pour rétablir ce déséquilibre, une modernisation du C.E.P.E. s'impose si l'on veut que cet examen soit vraiment le témoin qui, sur la fin d'une scolarité, donne des indications précises sur les acquisitions et les possibilités intellectuelles, culturelles et techniques de celui qui le possède et sur les orientations qu'on peut, en conséquence, prévoir pour son activité. Il ne s'agit dons plus seulement d'humaniser les sujets de rédaction, d'harmoniser le décompte des fautes de la dictée ou d'orienter les calculs vers les nécessités pratiques. Il faut prévoir d'autres épreuves et d'autres techniques pour mesurer les diverses aptitudes et les acquisitions nouvelles dont nous avons dit la nécessité. A nous de présenter, de mettre au point et de faire entrer expérimentalement dans la pratique les solutions rationnelles aux problèmes urgents que pose cette modernisation. * La technique elle-même de l'examen n'est pas sans reproche et nous aurons également à la reconsidérer. Sans nous étendre outre mesure à cette critique des examens, nous voulons mentionner cependant les erreurs flagrantes que nous aurons à corriger.
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La technique actuelleaccule l'enfant aux automatismes
L'enfant, fait remarquer notre camarade Finelle (Côte d'Or) est désadapté, car il ne se trouve pas dans son milieu naturel. Levé tôt, astreint à un voyage qui est parfois pour lui une grave fatigue physiologique, transporté dans une ville, dans une salle qui ne lui sont pas habituels, il se trouve dangereusement handicapé pour la journée qui commence. Et si ce handicap était général, l'injustice ne serait que relative. Hélas ! Il joue surtout pour les petits campagnards défavorisés par rapport aux citadins, pour les timides et les émotifs par rapport aux élèves assurés qui ne sont pas toujours les plus intéressants. Mais c'est beaucoup plus psychologiquement que techniquement - ajoute Finelle - qu'il est désadapté. L'enfant fait effort avant l'examen, pour maintenir une certaine tension psychologique supérieure à la tension normale, donc épuisante. Quand l'examen commence, il se produit en l'enfant, du fait de l'émotion, une baisse soudaine de cette tension qui entraîne une perte de contrôle des facultés intellectuelles, une « dérégulation ». De ce fait, au lieu de répondre en faisant appel aux facultés les plus élevées, il n'a recours qu'aux facultés les plus basses : réflexes et mémoire automatiques, habitudes. Parfois même, si l'émotion est très intense, il se produit comme un évanouissement intellectuel. L'enfant reste muet pendant quelques instants. Cette paralysie passagère, tout comme ce recours aux automatismes, sont une négation du réel ou une fuite devant lui, le réel étant la question posée oralement ou par écrit. Ce n'est qu'après un certain temps que le sujet se ressaisit mais sans trouver cependant la présence d'esprit qui lui permettrait de réagir avec les éléments majeurs de sa culture profonde. Tout au plus pourrait-on dire que le C.E.P.E. ainsi compris contrôle aussi la présence d'esprit et une sûreté de réaction qui ont leur valeur dans la vie. Ce qui est un peu exact mais ne doit pas conditionner toute la conduite d'un examen. |
Standardisation insuffisante
Les examens modernes mettent avec raison l'accent sur cette nécessaire standardisation qui fait que les épreuves sont soustraites à l'influence de contingences différentes selon les cas, le but à atteindre étant que des élèves également aptes à subir avec succès les épreuves de C.E.P.E. puissent être reçus quels que soient le lieu et les conditions de l'examen. Or, cela n'est pas aujourd'hui, car on sait bien que tel élève qui échoue ici serait reçu dans le canton voisin, que le cancre à qui on avait promis un échec mérité remporte des lauriers, alors que revient bredouille le premier de la classe. Ces réalités regrettables condamnent évidemment l'examen en tant que contrôle objectif et scientifique de l'acquis scolaire.
Le Certificat d'Etudes contrôle le résultat obtenu
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L'origine de l'idée des brevets
Pour une pédagogie intellectualiste de mots et d'idées, de leçons et de devoirs, les examens traditionnels qui contrôlent les raisonnements abstraits et les connaissances peuvent avoir leur raison d'être et leur logique. De ce point de vue, le Certificat d'Etudes primaires du début du siècle répondait aux besoins et aux buts de l'Ecole primaire d'il y a quarante ans. Nous ne critiquons donc pas l'institution en elle-même, mais sa désadaptation par rapport à une pédagogie dont la modernisation a tout de même fait quelques progrès au cours de ces dernières années. Nous avons lancé l'idée d'une pédagogie du travail que nous construisons méthodiquement par la préparation d'outils et la mise au point de techniques qui permettent l'activité fonctionnelle des enfants dans le cadre nouveau de l'Ecole du travail. Or, le travail ne s'explique pas ; il se fait d'abord, l'explication ne venant qu'ensuite. C'est au pied du mur qu'on voit le maçon. Et le contremaître se méfie même de l'ouvrier qui parle trop bien et avec trop de volubilité ; il lui préfère le travailleur concentré et consciencieux dont l'œuvre est le plus éloquent des langages. Les constructeurs de cathédrales n'ont pas laissé de grands livres explicatifs de leur activité ; mais les monuments réalisés sont là avec leurs portes ouvragées, leurs tours majestueuses, leurs bas-reliefs et leurs vitraux. Il suffit de pénétrer dans une cathédrale pour lire ainsi, d'une façon merveilleuse, intuitive et sensible, l'œuvre collective de ses réalisations. Nous entrerons de même dans notre école au travail ; nous verrons les compagnons à l'œuvre, loquaces ou silencieux selon leur tempérament ; nous participerons à leurs efforts et à leurs recherches, à leurs doutes et à leurs réussites ; nous écouterons leurs explications. Nous saurons alors ce qu'est le vrai travail profond et la destinée sociale de cette nouvelle cellule d'humanité. Mais nous sommes partis aussi d'un autre point de vue pédagogique. Selon l'ancienne école, l'enfant devrait théoriquement exceller dans toutes les disciplines et l'examen exigera une bonne moyenne pour chacune d'elles. Pour y parvenir, on suivra peut- être même les suggestions d'Alain qui conseille de distraire les élèves des activités qu'ils affectionnent pour les obliger à travailler les matières qui ne les intéressent pas - histoire, paraît-il, de cultiver la volonté -…Il faut avoir des clartés de tout, prétendait-on en un temps où l'inventaire des connaissances restait encore à la mesure raisonnable des possibilités humaines. Ces vérités d'hier risquent fort d'être les erreurs des lendemains atomiques. Plus que l'universalité d'une culture extensive, nous devons préparer la culture en profondeur de l'homme curieux et dynamique créateur d'harmonie, de justice et de beauté dans une perpétuelle adaptation à une vie dont le rythme risque de nous étourdir si nous ne parvenons à le dominer puissamment. A temps modernes, pédagogie moderne, culture et contrôles modernes. On nous dira peut-être que nous n'avons rien inventé... Et nous n'en disconvenons pas. Les constructions, les efforts, les découvertes des recherches qui nous ont précédés restent toujours le substrat anonyme sans lequel nous n'aurions jamais accédé aux conquêtes dont nous nous glorifions. Et ce n'est pas du bout des lèvres que nous leur rendons hommage en tâchant de les dépasser afin de poursuivre humblement notre grande œuvre éducative. Les brevets que nous préconisons pour notre premier degré sont imités des brevets scouts qui sanctionnent l'activité des jeunes Eclaireurs. Baden-Powel, dont on ne saurait nier le génie pédagogique, avait bien senti le besoin des enfants de se surpasser sans cesse, et il avait marqué, par les brevets, les étapes de cette excellence. Au lieu de mettre l'accent - comme le Certificat d'études - sur les insuffisances et les échecs, il plaçait ses Eclaireurs sur la ligne de départ et demandait à chacun d'eux d'exceller à quelque moment au moins et dans quelque direction. L'Eclaireur qui avait acquis la maîtrise dans une activité, en donnait la preuve au cours d'une séance solennelle et sa réussite lui valait un brevet, dont il portait l'insigne sur la manche. Baden-Powel avait remarqué aussi que lorsque les enfants peuvent s'épanouir librement dans un milieu à leur mesure et qu'ils possèdent les matériaux nécessaires à leur activité, on n'a plus à les pousser, parce qu'ils vont toujours le plus loin et le plus haut possible ; il suffit d'organiser leur travail au sein de la communauté. Nous avons donc pris à Baden-Powel son idée de Brevets, mais nous l'avons adaptée à notre milieu scolaire, à nos élèves et aux buts que nous poursuivons. Pour l'établissement de nos listes de brevets nous avons dû tenir compte d'un certain nombre de considérations essentielles : 1°Le brevet sanctionne une activité effective, une réalisation ou une conquête. Une des premières conditions est donc que cette activité, que cette réalisation ou cette conquête soient dans le cadre des besoins tout à la fois des enfants et du milieu. Et c'est en considération de l'urgence de ses besoins que nous établirons un ordre de priorité pour le choix de ces brevets. Nous aurons donc à établir une liste de ces besoins en tenant compte tout à la fois -Des désirs et des aptitudes des enfants et de leurs intérêts dominants dans la société actuelle ; -Des besoins et des désirs des parents en rapport avec les exigences de la vie à préparer ; -Des directives des programmes officiels d'études, que nos recherches feront d'ailleurs évoluer dans le sens d'une meilleure adaptation aux buts éminemment efficients de notre éducation. Le choix que nous donnons et l'ordre de priorité que nous avons établi sont loin encore de répondre à ces exigences. C'est à l'usage dans des milliers d'écoles, et dans les milieux les plus divers, que nous pousserons au maximum cette indispensable adaptation. Notre Plan Général de travail nous sera déjà d'un grand secours pour cette tâche. 2°La deuxième condition, mais essentielle, est que les enfants de nos écoles soient techniquement en mesure de réaliser les tâches nécessitées par les brevets. Lorsqu'il s'agit d'acquisitions livresques, l'explication peut remplacer l'observation ou l'expérience. Mais quand il s'agit de réalisations effectives, par le travail, il y faut d'autres outils. Si vous n'avez pas d'imprimerie, il ne faudra pas parler de brevet d'imprimeur, si vous ne pouvez faire de la cuisine, vous ne pourrez pas envisager le brevet de cuisinier. Il ne s'agit pas, en effet, d'expliquer mais de réaliser par le travail. 3°Les brevets ne doivent pas orienter l'éducation vers une formation d'étroits spécialistes, mais vers une nouvelle culture, adaptée aux besoins de notre siècle. Nous ne pouvons tout savoir, mais il faut que nous sachions ce que nous faisons, et non pas machinalement mais intelligemment et humainement en replaçant sans cesse l'activité considérée dans le cadre de la communauté scolaire et sociale dont elle n'est qu'un élément. En somme, nous devrons éviter que, par une scolastisation qui leur enlèverait toute leur valeur essentielle, les brevets puissent se cultiver en soi, et que les épreuves soient abstraites du milieu et des contingences qui les ont suscitées. Nous éviterons d'ailleurs du même coup tous bachotages, cette plaie majeure des épreuves les mieux préparées. Il en résultera que le contrôle de ces brevets supposera, lui aussi, une technique nouvelle que nous allons essayer de préciser. Nous donnerons dans une deuxième partie de cette brochure la liste et les épreuves des brevets que nous prévoyons pour notre degré primaire. Nous disons tout de suite que ce travail ne saurait encore être définitif. Ces brevets ont bien fait l'objet d'une discussion entre les membres d'une équipe spécialisée au sein de notre Institut Coopératif de l'Ecole Moderne. Ils ont été expérimentés et à l'école Freinet et dans un certain nombre d'autres écoles de notre mouvement. Nous n'avons pas la prétention d'affirmer que cela sera suffisant. Une entreprise de cette envergure et d'une telle portée suppose la standardisation méthodique et pour ainsi dire scientifique dans plusieurs milliers d'écoles et nous ne pouvions soumettre les brevets à expérimentation qu'en publiant la présente brochure qui reste, dans une certaine mesure, une œuvre de recherche et de mise au point collective d'où sortira un jour prochain la nouvelle technique de contrôle par les brevets. Ce que nous pouvons assurer c'est que l'idée et la technique ont enthousiasmé littéralement tous les éducateurs et tous les élèves qui ont eu à les expérimenter, et que les parents ne sont pas les derniers à comprendre les avantages de cette nouvelle technique. Nous ne demandons pas aux lecteurs de cette brochure d'offrir passivement à leurs élèves les brevets tels que nous les publions ici pour nous reprocher ensuite leur imperfection. Nous attendons de vous que vous abordiez cette étude d'un point de vue critique, en essayant d'adapter à vos élèves ce qui vous semble imparfait, en notant les réactions des enfants, en recherchant expérimentalement des normes plus favorables que nous vous priions de nous communiquer. Si mille instituteurs seulement se décident à cet effort constructif, nous serons en mesure bien vite de publier une deuxième édition qui apportera alors aux éducateurs le matériel et la technique qui pourraient bien bouleverser radicalement les examens primaires et donc le comportement scolaire des éducateurs.
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Les chefs–d'œuvre |
Notre technique des Brevets sera complétée par celle des chefs–d'œuvre. De quoi s'agit-il ? Nous ne saurions mieux faire que de citer une de ces premières expériences faites dans ce domaine, celle de notre camarade Dutech, de Gurmençon (Basses-Pyrénées). En décembre 1947, il lança dans son école l'idée du « mois du chef-d'œuvre ». Mois du chef–d'œuvre
L'idée a germé et s'est développée avec enthousiasme. Nous allons édifier notre corporation sur le modèle de celles du Moyen-âge. Il y aura des maîtres-écoliers, des compagnons et des apprentis. Pour être maître-écolier, il faudra faire un chef-d'œuvre. Ceux qui auront fait les meilleurs chefs-d'œuvre seront promus maîtres-écoliers et recevront un diplôme de maître de notre instituteur. Les ouvrages moins bons seront récompensés d'un diplôme de compagnon signé par les maîtres. A la fin du concours, nous aurons donc 5 ou 6 maîtres ayant chacun ses compagnons et ses apprentis dans son atelier. Que faire ?… C'est à l'ouvrage que l'on reconnaîtra les bons ouvriers. Cherchons et réalisons. * Comme chefs-d'œuvre Nous avons décidé de faire
le chef-d'œuvre
Parents, nous vous avons classé : Pères Mères Qui s'intéressent beaucoup… 0 1 Qui aident gentiment………. 9 12 Qui aident un peu………….. 14 9 Qui n'aident pas……………. 5 7 Qui s'y opposent…………… 0 0
Pédro : La planchette s'est fendue ! Claude : La pointe a cassé le char. Léon : C'est long et compliqué. Yvette : La hache ne prend pas la bonne direction. A Hounie : Je ne me décourage pas. Jeannette : Ma sœur et mon papa m'ont aidé. Jeanine D : Je suis un peu découragée. Alice : Je ne lâche plus mon guignol. Peyret : Maintenant ça marche bien. Jacq : Je prends plaisir à travailler le bois. Gérard : Le cœur gros, j'ai du recommencer. Nouqué : Je prends plaisir aux dessins. Casenave : Le plus difficile est fait.
* Nous avons commencéMarinette : Mon guignol avance au milieu des pleurs. Madeleine : J'ai eu des colères. Tus : J'ai confiance. Hounie P : du bon travail avec de bons outils. Joseph : C'est plus amusant que la dictée. Louise A : Il faut du soin. Denise : heureusement que j'ai de la colle ! Pélut : puisque j'ai commencé, je finirai. Henri : Bon début, j'espère bonne fin. Janine H : Oui, Monsieur. Anna : Couture et dessin me plaisent. L. Bernet : Le plus dur, c'est de choisir. Reine : On ne m'a pas aidée ! Jean S. : A la seconde fois j'ai réussi.
C'est finiCasanave a réalisé une maison tapissée, meublée et éclairée par une pile. Marinette a bâti un pont avec du bois et du plâtre. Le gave coule entre les cailloux. Fouillassar, Hounie Pierre, Jacques ont fait trois caravelles avec voiles, cordages, bombardes. Anna et Louis ont composé avec des chutes d'étoffes de couleurs, deux tableaux; l'un sur l'automne, l'autre un bouquet de fleurs bien encadrés. Janine H a confectionné un panier à ouvrage en couture garni de soie rose et de dentelle blanche. Pélut a lancé un cargo « Le Coquin » Jean S une barque de pêche « Le Bayard », Tus, un torpilleur « Le Terrible. » Jeannette et Reine ont fait deux cartes, bien encadrées. Peyret et Gérard, qui a pris au dernier moment l'idée à Peyret ont fait à la pyrogravure trois tableaux (matériel : planchettes, tisonnier, aquarelle). Elections
En présence de M.Dutech, Mlle Lavigne et sa classe, chacun a présenté son travail et donné les explications. Cela a duré jusqu'à 4 heures au milieu de la joie et la fierté des exposants. Les tables d'exposition, d'imprimerie, du fichier du secrétaire, les murs étaient couverts des œuvres brillamment illuminées. Sur la table d'exposition, les navires et caravelles toutes voiles tendues semblaient préparer une fête navale dans un port qu'évoquait le pont de Marinette et l'auberge de Cyrille. Le choix Il était difficile, car il y avait de si jolies choses différentes qu'il était malaisé de comparer, ainsi la maison, les tableaux, les navires et les caravelles, les bois pyrogravés, les guignols, les cartes, les brochures manuscrites. On a procédé aux élections des Maîtres-écoliers. Nous sommes tombés d'accord pour : Cyrille, Hounie P, Marinette, Anna, Louise.A, Denise, Pélut, Janine, Dutech, Tus. Ont été élus compagnons : Jeanine H, Nouqué, Madeleine, Jeanette, Augustine, Billourou, Peyret, Jacques, Reine, Jean B, Pedro. Ont eu témoignage de satisfaction : Annie, Yvette. Restent en apprentissage jusqu'au concours à Pâques : Luise H, Alice B, Léon B, Joseph. Mlle Lavigne et M.Dutech ont félicité la classe en entier pour les bons résultats obtenus. Les diplômes ont été signés. Il était 5 heures. Que cette après-midi fut courte !
La visite de M. L'Inspecteur
Chaussé d'une paire de souliers rouges brillants, vêtu de golfs bleus et d'une canadienne beige, M.L'Inspecteur admire nos chefs-d'œuvre. « Casenave, viens présenter ta maison ! » Cyrille enlève la toiture puis le plafond. Il lui montre les lampes électriques, le mobilier, le garage. M.L'Inspecteur critique sans malice : « le mur gauche tend à s'affaisser. » Il regarde le pont de Marinette : « Comment as-tu fait pour les pierres ? Ah, c'est du bois ! Qui t'a aidée ? -C'est papa ! -Cela n'enlève rien à ton mérite. Tu aurais pu faire un pêcheur en plâtre. » Le voilà examinant les caravelles de Christophe Colomb. De sa voix grave, avec des gestes lents, il récite le poème Les Conquérants. Il nous émerveille sur les pays où l'or mûrit. Un coup d'œil sur le torpilleur, le cargo et la barque de pêche : « Tient-il sur l'eau ? -Il penche un peu ! répond Tus- Il faudrait le flanquer de bouchons pour le redresser. » Assis sur un coin de table, il lit : « Sur le gave en canoë ». J'aime ces couleurs légères. » Il sourit en lisant les dernières lignes. Il feuillette la monographie sur la Vache, le conte sur la Grenouille. Il admire en passant la corbeille garnie de rose de Janine H et s'arrête devant le guignol de Denise. « C'est merveilleux ! » Il contemple les décors enluminés, les marionnettes. « C'est toi qui l'as fait seule ? - Oui M.L'Inspecteur ! » répond Denise rougissante. Attiré par l'ensemble délicat des deux tableaux d'étoffes, il demande à connaître les deux artistes qui se lèvent souriantes : « Je vous félicite. Avez -vous vu l'exposition d'Oloron ? Dites à M Dutech qu'il vous y conduise ! » « Les cartes sont très bien réussies ! Qui a fait ce beau bouquet ? -C'est moi, dit Gérard ! -On reconnaît la main de Monsieur ! » Gérard rougit de l'éloge indirect. Il se penche sur un cadre pyrogravé et peint : « Qui a fait ceci ? » Jean Peyret se lève - Il a introduit cet art dans notre école. Avant de partir M.L'Inspecteur a signé les diplômes des Maîtres Ecoliers. « Continuez à faire du bon travail ! » *
Il ne fait pas de doute que cette expérience de chefs- d'œuvre peut être recommandée dans toutes les classes vivantes. Plusieurs camarades nous ont dit avec le même enthousiasme le succès remporté par des essais similaires dans leurs classes.
Quant à nous, nous voyons plutôt cette technique comme complément de celle des brevets et nous avons prévu comme suit le déroulement de nos épreuves.
Pour chacun des brevets prévus sur notre liste nous aurons : -un certain nombre d'épreuves standardisées que les candidats doivent surmonter. Les épreuves standardisées du brevet sportif populaire sont un modèle de ce que nous aurons à réaliser pour nos brevets; -un chef- d'œuvre réalisé par le candidat ; -parfois un compte rendu établi par l'enfant et relatant les diverses phases de la réalisation du brevet.
Je crois que la meilleure explication que nous puissions donner en la matière sera la relation de l'expérience menée à l'Ecole Freinet en 1948.
Dans la première partie de l'année, les enfants selon nos techniques, se spécialisent tous plus ou moins : il y a ceux qui réussissent à l'imprimerie, ceux qui aiment le classement, ceux qui recherchent les expériences ou la mise au point du musée, ceux qui sont de bons petits jardiniers.
Au fur et à mesure que se précisent les préférences et les tendances, nous indiquons aux enfants les épreuves de brevets correspondants. Les enfants pourront certes s'entraîner pour réussir leurs épreuves. Ce ne sera cependant pas du bachotage. Il y a bachotage lorsqu'on fait un travail hâtif et superficiel, valable pour le jour de l'examen et basé presque exclusivement sur la mémoire ou la mnémotechnie. On peut en effet, réussir ainsi une épreuve de calcul, d'histoire ou de géographie. Mais si on veut être reçu au Brevet sportif, il ne suffit pas de commencer la semaine qui précède à monter à la corde ou à lancer le poids. Les muscles n'obéissent ni à la mémoire, ni à la mnémotechnie. Il fait un travail régulier et méthodique qui est d'ailleurs une conquête définitive.
Si nos brevets sont bien compris, tout bachotage sera impossible. Ce n'est pas en quelques jours ou en quelques semaines d'entraînement que les élèves apprennent à soigner les bêtes, à faire la cuisine ou à cultiver le jardin.
Nous pouvons dons parler en toute sécurité d'entraînement pour les brevets. Ce sera une motivation de plus pour notre travail profond.
Quant un élève, donc, croit être en mesure d'affronter les épreuves d'un brevet, il lui restera à : -Préparer le chef- d'œuvre -Rédiger le compte rendu -Passer les épreuves
Brevet de cuisinier de 1ère classe (par Roger BARISEEL)
Chef-d'œuvre : préparation d'un dîner complet pour 8 personnes.
Menu :
Hors d'œuvre : Artichauts vinaigrette Radis beurre Légumes : Pommes de terre marquise Salade Dessert : Gâteau de semoule aux cerises et caramel.
Prix du repas :
4 kg de pommes de terre… 100 fr 1 botte de radis…………… 9 fr 50 gr de beurre……………. 25 fr 7 artichauts………………... 70 fr Margarine………………… 50 fr Lait………………………... 12 fr Fromage………………… 40 fr Salade……………………... 40 fr Semoule…………………… 40 fr Sucre………………………. 50 fr Cerises……………………... 15 fr _____ Prix total du repas……… 451 fr.
Et Roger a expliqué en détail la recette des plats qu'il va préparer. Il note les pages de grand écrivain à lire (fichiers ou livres. Il satisfait ainsi aux conditions du Brevet 2ème série. Préparer un plat (légumes ou viande, ou légumes seuls). Préparer une crème ou une tarte. Chercher dix textes de grand écrivain.
A midi, tout était prêt, la table mise et Roger, en habit de marmiton, faisait les honneurs de son repas. Ce sont les enfants eux-mêmes qui, satisfaits, décidèrent que Roger méritait le brevet.
On verra sur le cliché, Roger, en marmiton devant ses chefs-d'œuvre.
Voici, d'ailleurs, comment Roger lui-même, raconte l'épreuve : « J'ai présenté plusieurs brevets : celui de grimpeur, de calculateur, d'ingénieur des végétaux, puis celui de cuisinier. J'ai passé ce brevet le jeudi 12 mai. Durant toute la veille, j'ai pensé à mon menu, puis je me suis décidé. Le lendemain, j'ai commencé, j'étais bien disposé. Je me suis mis à gratter mes pommes de terre après les avoir pesées et je les fais bouillir au lait. Pendant ce temps, je vais cueillir des radis que je lave pour ensuite les ranger dans une assiette avec du beurre. Et voici pour le hors-d'œuvre. Les pommes de terre bouillent, je les mets dans un plat avec de la crème, du beurre et du fromage. Ensuite je les place dans le four pour qu'elles roussissent. Et voici mon deuxième plat. Pendant ce temps, je prépare ma vinaigrette pour assaisonner les artichauts qu'on avait cueillis dans le jardin. Enfin voici le gâteau ! Je prends de la semoule que je délaie à froid, je fais épaissir cette crème avec du lait en la faisant bouillir. J'y mets des cerises. Je prépare mon caramel : je mouille le moule, légèrement. J'y verse du sucre en poudre, je mets le moule sur le feu. Le sucre fond, roussit, je le répartis sur toute la surface du moule et je verse ma semoule dans le moule. Je l'ai bien réussi. Après cela j'ai fait la salade. J'étais content. S'il avait fallu que j'achète ce dont j'avais besoin, j'aurais dépensé 451 fr. J'ai été photographié trois fois. »
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Voici d'autre part, ce que nous dit notre camarade Flamant, de Bucy les Pierrepont (Aisne) : « J'ai lancé un peu tard la préparation des brevets dans ma classe. J'ai cependant obtenus des résultats positifs indéniables. Ma classe compte 30 élèves de 8 à 14 ans, répartis en équipes de travail de 3 à 4 enfants. Dès que j'eus expliqué le « pourquoi » de ces brevets, les enfants manifestèrent un grand enthousiasme et voulurent commencer immédiatement la préparation de au moins un brevet. Les plus jeunes s'intéressèrent un peu sporadiquement à une telle préparation. Les autres voulurent trop embrasser et limitèrent bientôt leurs prétentions - étant dans l'impossibilité de tout faire - le temps nous séparant des vacances étant réellement trop bref. 15 enfants étaient donc au travail 11 enfants terminèrent victorieusement leur préparation.
Matières choisies :
3 choisirent les minéraux. 4 les plantes médicinales. 2 chasseur d'insectes. 2 la physique avec ingénieur de l'air. 2 " " de l'eau. 4 le brevet d'écrivain. 1 choisit le brevet d'imprimeur. 1 le brevet de menuisier.
Les 2/3 élèves ramassèrent des plantes médicinales ou firent un herbier. Les flores de la B.T. furent utilisées- les enfants se débrouillant très bien, ainsi que purent le constater les collègues en stage dans nos classes- et acquirent rapidement le coup d'œil qui permet de classer les plantes les plus représentatives. Les enfants qui préparèrent le brevet d'écriture « perlèrent » et de superbes albums furent calligraphiés, décorés à l'aquarelle ou par découpages. Un seul prépara une spécialité : imprimeur.Pas un brevet d'artiste. Je fus déçu. Par contre, je constatai que la recherche avait passionné les enfants capables d'un effort que je n'avais jamais soupçonné, même quand un centre d'intérêt s'était révélé de premier ordre. Les acquisitions furent contrôlées et c'est avec une certaine solennité que les brevets furent décernés ou refusés. Il aurait fallu fixer sur la pellicule les visages des enfants pendant la lecture du palmarès, leur gravité montrait combien ils attachaient d'importance à ce petit diplôme. Il n'est pas jusqu'aux familles qui ne se soient intéressées au travail. Il y avait aussi ce fameux chef-d'œuvre qui se préparait mi à la maison, mi en classe- tel enfant préparait des cadres de ruche - tel autre tressait une ruche en paille. Un troisième couronnait son brevet de menuisier par la construction d'un yacht de 1m de long sur 1m65 de mature, dont la quille de plomb coulé pèse 3 kg et exigea mille précautions et maintes gouttes de sueur. Le rythme de travail était tel que les vacances arrivèrent trop vite - nous n'avions pas fini. Le dernier midi, les enfants travaillèrent pendant l'interclasse. Le soir il fallu les mettre à la porte ; certains préparaient les travaux de la rentrée. Leurs lettres, qui me parvinrent à la colonie, m'apportaient des détails sur leurs travaux, leurs collections qu'ils continuaient. Je ne veux pas conclure ; c'est la première fois que nous tentons cette expérience. Un grand courant de travail a remué toute la classe. Ce qui est appréciable. » Une expérience similaire a été faite avec enfants délinquants de Le Hinglé (Côtes du Nord) sur des brevets adaptés à l'âge des élèves. Les maîtres notent eux aussi un intérêt sans cesse croissant. « L'octroi des Brevets, disent -ils, correspond d'avantage à la consécration d'un état de fait qu'à une acquisition récente. » Ces premiers succès nous donnent la certitude que nous sommes sur une voie d'efficient enthousiasme qu'il nous suffit de déblayer et de préciser. _________________________
Le nombre et la forme des brevets
On a tendance à considérer comme trop copieuse la liste de nos brevets, habitués qu'on est à la théorie toujours trop longue des matières portées aux programmes de nos examens. C'est qu'il s'agit de techniques totalement différentes. Il n'est point question ici d'étudier tous les sujets proposés ni d'affronter toutes les épreuves. Nous offrons seulement un choix de travaux qu'il est possible et souhaitable de réaliser dans nos classes. Que les instituteurs ne s'émeuvent pas : ils n'auront pas partout à diriger le préparation au Brevet de cultivateur, et s'ils ne savent pas manier les fils, on ne fera pas le brevet dans leur école, à moins que quelque adulte spécialisé puisse assurer l'initiation. Et si l'école ne possède pas le matériel de menuisier ou de forgeron, il sera certes difficile de préparer les brevets correspondants. Tout au plus ces brevets pourront-ils inciter éducateurs et administrations - et parents aussi - à acquérir le matériel nécessaire aux travaux dont nous aurons ainsi montré les possibilités formatives. Ce faisant, nous donnons à chaque enfant de plus grandes chances de réalisation. Nous sommes le restaurant qui a une carte fort bien garnie avec la presque totalité des plats qu'on peut désirer. Mais Il n'est nullement dans notre pensée que quelque client puisse goûter à tous ces plats. Chacun pourra choisir selon ses goûts et ses besoins et selon sa bourse aussi. Il suffira à chaque enfant d'établir son menu, c'est à dire le maximum de brevets qu'il désire acquérir. Le procédé est incontestablement supérieur à celui du menu, qui est réservé aux restaurants de pauvres ou aux périodes de crise. Là, vous ne choisissez pas. C'est le chef cuisinier, le règlement ou l'instituteur qui vous disent ce que vous devez ingurgiter, qu'il vous en plaise ou non. Cette comparaison vous fait comprendre qu'il n'y a aucun inconvénient à avoir un grand nombre de brevets. Il suffit que ces brevets correspondent aux conditions que nous avons données au début de ce travail. Nous verrons même par la suite certains éducateurs proposer de nouveaux projets selon qu'évolueront les besoins et les possibilités de l'école, sans oublier les brevets spéciaux qui pourront répondre à des activités régionales souhaitables. C'est ce qui est arrivé à notre ami Dutech, qui trouve notre liste un peu longue mais ajoute : « Personnellement, j'ai en vue des brevets qui ne sont pas portés sur la liste et qui visent des classes qui, comme la mienne, pratiquent les sports de montagne. J'ai essayé cette année un brevet de montagnard-pyrénéiste et un brevet d'artiste de montagne au cours d'un séjour au Refuge de Labérouat (1400m) avec ascension au Pic d'Anie (2504m). J'ai eu des satisfactions et des enseignements et je me promets de les mettre au point l'an prochain pour les clases des Basses Pyrénées qui s'y succèderont (à partir du 1er juin) au rythme d'une école tous les 5 jours. » Il faudra certes que nous parvenions très vite à des normes, dont nous présentons ici les bases. Mais la mise au point de ces normes devra être surveillée sans cesse, comme le nombre et la qualité des brevets par une commission des brevets qui, au sein de notre Institut, prendra ainsi une responsabilité particulière, pour laquelle nous aurons à choisir attentivement les éducateurs qui en auront la charge. *** Devons nous réserver nos brevets aux grands élèves de Fin d'études candidats au Certificat, ou devons nous en offrir à tous les enfants de nos écoles ? La réponse est facile : tous nos enfants veulent des brevets, comme ils veulent tous écrire et avoir des correspondants. C'est pour répondre à ce besoin que nous avons prévu deux séries dans nos brevets, comme d'ailleurs dans le Brevet sportif. Il en résultera d'ailleurs que certains élèves pourront avoir conquis le Brevet 2ème série pour certaines branches et en être encore à la 1ère série pour d'autres. Cela est tout à fait humain et stimulant. Il nous suffira de standardiser très soigneusement tous ces Brevets et toutes ces séries pour que soient réservées les gradations et les différences nécessaires pour de nouvelles conquêtes. |
Avantages des brevets
Notre expérience nous permet déjà de donner une liste rapide de ces avantages : · Les enfants y trouvent des sollicitations de travail, bien à la mesure de leurs activités fonctionnelles, et qui constituent des motivations qui s'ajoutent puissamment à toutes celles que nos techniques ont apportées à l'Ecole. Il nous appartiendra d'étudier tout particulièrement les outils et les techniques de travail qui permettent l'acquisition de ces brevets. · Grâce à nos brevets chaque enfant, même le plus déshérité, prendra toujours à quelque moment la tête du peloton. On verra à quel point sera modifié dès lors son comportement scolaire. Nous tirerons ainsi, de chaque nature, le maximum de ce qu'elle peut donner; nous permettons pratiquement à chaque enfant de monter le plus haut possible, ce qui est un des buts exaltants de notre éducation. · Les brevets indiqueront automatiquement l'orientation souhaitable pour chaque enfant -ce que sont loin de donner nos examens actuels qui jugent bien ou mal, tous les enfants sur le même plan. Il nous suffira à nous de prendre le carnet scolaire : tel enfant a conquis le brevet de grimpeur, d'ingénieur de l'eau. Inutile d'orienter cet enfant vers le classique pour le faire mordre aux thèmes ou aux explications de texte. Cet enfant, au contraire, réussira fort bien en mécanique, en travaux pratiques, en calculs modernes. Tel autre a le brevet d'écrivain, de géographie, de lecture, de graveur. A diriger vers l'étude intellectuelle et abstraite. Un autre a le brevet de classeur, de calculateur, de dessinateur : il réussira dans les travaux méthodiques. Et même après l'Ecole, les brevets conserveront toute la valeur de témoin des possibilités intellectuelles et techniques de qui les possède. Le possesseur du C.E.P. peut se présenter aussi bien dans un bureau que dans un atelier mécanique : rien ne dénote aucune de ses aptitudes. Les enfants qui, dans un avenir très prochain, s'en iront avec notre nouveau Certificat d'Etudes, possèderont un livret d'embauche : un coup d'œil au carnet suffira au chef d'entreprise pour voir ce qu'il doit faire faire au postulant qui aura des chances ainsi d'être mieux placé au poste où il pourra montrer un maximum d'efficience, et où il trouvera d'ailleurs un maximum de satisfaction personnelle. · Les parents ont tout de suite été conquis par cette forme de contrôle. D'abord parce qu'ils en voient le caractère éminemment pratique, et aussi parce qu'ils sont fiers de voir leurs enfants réussir à quelque chose. Nous avons dit bien des fois la désespérance des parents -et des enfants aussi- devant l'échec complet à l'Ecole : mal – nul - zéro. Or, il n'y a qu'une très infime partie de nos enfants dont nous puissions dire qu'ils sont nuls. Scolastiquement parlant oui, mais si vous les regarder agir dans leur milieu, dans la rue ou dans les champs, vous serez étonnés des aptitudes dont ils font montre et que vous ne soupçonnez pas. Avec notre technique, chaque enfant aura au moins, un ou deux brevets, ce qui sera un triomphe. · L'Ecole se lie d'avantage à la vie. Alors qu'elle travaillait jusqu'à présent sur des notions particulières, comme l'Ecole du moyen âge, sur son latin, qui étaient bien « scolastiques », c'est à dire particulières à l'Ecole, l'Ecole des brevets descend en plein dans la vie. Et vous verrez les parents se prêter de bonne grâce à toutes les demandes des enfants qui préparent leurs chefs-d'oeuvre. L'Ecole cessera d'être pour eux l'institution aristocratique qu'ils respecte et plus ou moins mais qui leur reste étrangère. L'Ecole se mêlera au milieu et travaillera de plus en plus selon les techniques du milieu. Rien ne aurait répondre plus totalement aux tendances actuelles d'une pédagogie qui se fait à la mesure de l'enfant, à la mesure du travail des hommes, à la mesure du peuple.
Technique de contrôle
Un brevet, quel qu'il soit, n'a de valeur que si on est assuré que celui qui le possède a vraiment satisfait aux épreuves. Et nous devons nous défier de la tendance naturelle des éducateurs de décerner certains brevets partiellement mérités, histoire d'encourager les élèves. Et puis, à tout épreuve, il faut une rigidité de contrôle et une certaine solennité qui donnent valeur au triomphe. Cela est indispensable. Nous touchons là à un des besoins naturels à l'homme, et que nous ne saurions négliger. Nous pouvons donc poser comme principe : le contrôle ne doit pas être fait par le maître, ou du moins pas par le maître seul. Voici à ce sujet, une discussion édifiante dans une de nos écoles se préparant à ce contrôle (Lecanu, à Rocheville, Manche) : « La veille du grand jour, je rappelai que le lendemain était la date choisie pour l'exposition des travaux et que le jury décernerait des prix. - Oui – non – ou – non - non. - Décernera-t' on des diplômes ? Grande majorité de « non ». On se contentera d'un tableau d'honneur. - Qui constituera le jury ? - M. Lecanu ! Oui ! Oui ! (Je me récuse car je me trouve trop intéressé à l'affaire). - Si ! -si ! -si ! - Je refuse car je suis trop en contact avec vous ; mais j'assisterai aux délibérations du jury ! … Ensuite, qui nommez-vous ? - M. Martin (normalien en stage) – Mme Lecanu. (Ma femme était en congé de maternité mais pouvait participer aux travaux de la commission.) - Un jury doit comporter au moins trois membres. - OUI, Mme X…(suppléante). -Bon ! Mais il faut aussi des délégués ouvriers ! Suit un débat animé. Deux délégués sont choisis : une fille, un garçon. - Qui sera président du jury ? - M. Martin ! M. Martin!”
Pratiquement, il nous faudra parvenir à d'autres normes. Pour cela, nous devons tenir compte de considérations essentielles. Il est bon que l'enfant puisse passer son Brevet lorsqu'il en a la possibilité, ce qui lui permettra de passer à d'autres Brevets. S'il n'y avait qu'une séance par an, si solennelle fut-elle, d'attribution des Brevets, nous risquerions d'en revenir plus ou moins à la pratique actuelle des examens, étant donné surtout que nous voyons mal comment une commission pourrait contrôler sérieusement, pour une seule école, plusieurs centaines de Brevets. Nous sommes obligés d'en venir à une certaine décentralisation, rendue possible par la forme nouvelle de nos épreuves. En effet, s'il est assez facile de tricher avec des épreuves ordinaires, lorsqu'il s'agit d'une faute ou d'une erreur d'addition, il n'en est pas de même lorsqu'il s'agit du travail. Au Brevet sportif, ou bien vous grimpez les mètres de corde prévus, ou vous n'y parvenez pas. Ou bien vous sautez sans toucher la corde la corde, ou la corde tombe. Les enfants eux-mêmes seront très sévères, plus sévères que les adultes. A nous d'établir des normes qui jouent presque mathématiquement et sur lesquelles il ne puisse pas y avoir de discussion. Deux ou trois fois par an, selon les besoins, la commission des Brevets se réunit dans toutes les écoles, avec l'assentiment de I.P.. Elle se compose de : -deux instituteurs de l'école voisine. -deux délégués des élèves ou de la coopérative. -un représentant des parents choisis de préférence au sein de la caisse des écoles. -un représentant de la municipalité.
Les candidats exposent leurs chefs-d'œuvre et réalisent ensuite, dans les normes prévues, les travaux indiqués. La commission décerne solennellement les Brevets aux élèves qui ont satisfait aux normes. Rapport détaillé est adressé à l'I.P. Qu'on oppose pas à cette organisation une dangereuse perte de temps. Si notre séance solennelle stimule et encourage les élèves, si elle permet aux parents de mesurer et d'apprécier le travail de l'Ecole, elle nous sera toujours salutaire. Le déplacement des instituteurs ne sera pas, lui non plus, du temps perdu, puisqu'il aidera à l'interpénétration des méthodes de travail dont bénéficieront tout à la fois et l'Ecole et les maîtres. Je sais qu'il y aura des réticences à une telle institution, même et peut être surtout dans les rangs des éducateurs. Elle suppose en effet, une conception nouvelle de notre activité et une confiance salutaire dans les vertus du travail. Mais le progrès marche dans cette direction et c'est nous qui avons raison. Il y a vingt ans à peine, les fêtes de Noël ou de fin d'année n'étaient, elles aussi, qu'une exception : l'instituteur faisait son travail en classe et ne tenait pas à en extérioriser les résultats. Aujourd'hui, il est fort peu d'écoles qui n'aient pas leur fête, parfois si totalement réussie. Et cette pratique, devenue courante, a suscité d'ailleurs tout un tas d'activités qui se répercutent heureusement sur le comportement scolaire : chant, danse, théâtre, marionnettes, expositions scolaires et démonstrations, etc. Nous ne craignons pas de partir encore une fois à l'avant-garde, soutenus par l'intérêt des enfants et les besoins du milieu. L'évolution normale de l'Ecole suivra.
Brevets et C.E.P.E.
Reste à voir la place de ces Brevets et chefs-d'œuvre dans l'organisation nouvelle du Certificat d'Etudes Primaires. Nous ne pensons pas que les séances solennelles prévues ci-dessus pour l'attribution des brevets puissent, pour l'instant, remplacer l'examen du Certificat d'Etudes. Nos techniques ne remplaceront pas brusquement les techniques traditionnelles basées sur les connaissances. Pendant longtemps encore nous serons obligés de prévoir, à côté du contrôle du travail et des aptitudes par les Brevets, un contrôle des acquisitions genre Certificat actuel. En effet, nous ne travaillons pas pour un avenir hypothétique, mais pour l'avenir immédiat. Nous ne proposons pas de techniques d'examen dont on pourrait dire qu'elles sont peut-être souhaitables idéalement, mais dont il n'est pas possible d'entrevoir l'application. Nous voulons, dès cette année, avec la collaboration de notre commission des Inspecteurs, réaliser dans les écoles de notre groupe, des séances solennelles d'attribution des Brevets et c'est avec la Commission des Inspecteurs encore que nous mettrons au point la forme nouvelle du Certificat d'Etudes de demain. Et voilà comment nous concevons cet examen : Il comprendra deux parties : 1° Une partie de contrôle des acquisitions, qui pourra se faire par tests : acquisitions en Français mécanisme de calcul connaissances scientifiques, historiques ou géographiques.
2° Une 2e partie d'aptitudes, attribuée sur le vu des brevets acquis au cours d'année et inscrits sur le carnet scolaire (une grande exposition des chefs-d' œuvre et de comptes rendus de Brevets pourrait avoir lieu à cette occasion). Ce serait une sorte de contrôle officiel des commissions locales des Brevets. Nous aurions en somme, comme à d'autres examens : -un C.E.P.E. classique, comportant la réussite aux tests de connaissances passés le jour de l'examen et la présentation des Brevets obligatoires prévus pour la partie technique. -une partie technique, constituée exclusivement par les Brevets délivrés en cours d'année par les commissions locales. La réussite à cette partie nécessiterait la présentation d'un certain nombre de Brevets obligatoires (six, par exemple) et de Brevets accessoires (dix, par exemple). Si le travail a été fait régulièrement en cours d'année, tous les élèves présentés reviendraient avec le certificat technique qui serait la sanction véritable du travail effectif de l'année, même si les qualités intellectuelles du candidat ne lui ont pas permis l'accession à l'examen complet. Il n'y aurait plus échec. L'examen sanctionnerait le travail de l'année ; la journée d'examen serait moins chargée, plus sérieuse et plus probante. Et l'examen garderait sa signification complète. |
Conclusion
Tels sont les projets de contrôle moderne dont l'introduction, à l'école primaire, est déjà commencée selon les principes que nous venons de donner. Nous savons que, à réception de cette brochure, plusieurs milliers d'autres écoles se lanceront en cours d'année dans l'expérimentation de nos techniques. Nous leur demandons de se tenir en relation très suivie avec notre Commission des Brevets qui continuera la mise au point méthodique des projets publiés. Envoyez nous tous documents réalisés, toutes critiques proposées. La Commission des Brevets se tiendra d'autre part, en liaison permanente avec la Commission des Inspecteurs qui s'est constituée au sein de l'Institut coopératif de l'Ecole Moderne, commission qui aura à nous conseiller utilement sur l'organisation des Brevets et qui étudiera, avec la collaboration des instituteurs, les tests qui assureront sous-peu le contrôle rapide et sûr des connaissances. Nous demandons également aux sections départementales des Instituteurs par l'intermédiaire de nos adhérents, de mettre très sérieusement à l'étude ces propositions pratiques qui apportent une solution technique à une des questions qui influencent le plus directement le travail à l'Ecole, le prestige de l'Ecole Laïque et la vie des instituteurs eux-mêmes. La coopérative de l'Enseignement Laïc et L'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne seront heureux d'œuvrer de leur mieux à cette mise au point qui marquera une étape dans l'évolution de la pédagogie française. |
Liste des Brevets établis en corrélation avec le plan Général de Travail de l'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne (voir brochure : « Plans de travail » B.E.N.P. n° 40) |
1° Brevets obligatoires
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Brevet d'écrivain Première série. Chef-d'œuvre. - Réalisation d'un petit album illustré Compte rendu. - Mémoire sur la vie et l'œuvre de cinq grands écrivains Epreuves.
Deuxième série Chef-d'œuvre. - Réalisation d'un album original genre « Enfantines ». Compte rendu. - Les grands écrivains français. Epreuves. |
Brevet de Lecture Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. - Collection de cinq beaux textes d'écrivains, lus avec expression. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Collection de dix beaux textes d'écrivain, lus avec expression. Epreuves |
Brevet de Bon Langage Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Raconter, de façon vivante, un conte ou une histoire intéressants. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Expliquer, dans un langage clair, un film auquel on a assisté. Epreuves. |
Brevet d'Historien Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Mémoire sur l'histoire du village Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Les grands événements historiques de la région. Epreuves. |
Brevet de Géographe
Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Faire le plan du quartier ou du village. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Le climat de votre région. Epreuves. |
Brevet d'Ingénieur de l'eau Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Mémoire sur l'utilisation de l'eau pour production de force motrice (moulins à turbines). Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Liste des découvertes sur l'eau, avec dates et noms des savants Epreuves. |
Brevet d'Ingénieur de l'air Première série Chef-d'œuvre Compte rendu.. Mémoire sur l'utilisation de l'air dans les constructions mécaniques des hommes. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Mémoire sur une ou plusieurs des grandes découvertes concernant l'air. Epreuves. |
Brevet d'Ingénieur des végétaux Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Mémoire avec textes de grands écrivains sur la vie des plantes. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Etude documentée sur les plantes caractéristiques de votre région. Epreuves. |
Brevet d'Ingénieur des minéraux Première série Chef-d'œuvre. Compte rendu. Mémoire sur les diverses sortes de roches qu'on trouve dans votre région. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre. Compte rendu. Mémoire sur le traitement des minéraux (chaux, plâtre, fer, etc…) Epreuves. |
Brevet de maître du feu Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Comment on produisait le feu autrefois dans votre région. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. La production de la houille, du pétrole et de l'électricité à travers le monde. Epreuves. |
Brevets accessoires
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Brevet de cueilleur Première série Chef-d'œuvre. Compte rendu. Faire une conférence sur les fruits. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Faire une conférence illustrée et documentée sur la cueillette des fruits. Epreuves. |
Brevet de cueilleur de plantes médicinales Série unique Chef-d'œuvre Compte rendu. Mémoire sur la guérison des maladies par les plantes. Epreuves. |
Brevet de fruitier Série unique Chef-d'œuvre. Compte rendu. Rédiger un mémoire sur la conservation et l'utilisation des fruits. Epreuves. |
Brevet de grimpeur Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Rédiger une conférence illustrée sur les animaux grimpeurs. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Rédiger une conférence documentée sur les grimpeurs. Epreuves. |
Brevet de chasseur Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Rédiger un mémoire relatant les traces, le gîte, les cris et les mœurs d'un animal sauvage de la région. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Rédiger un mémoire illustré avec des citations de grands écrivains sur la chasse à travers les âges ou dans la région. Epreuves. |
Brevet d'Explorateur Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Rédiger une conférence documentée sur une exploration d'étang, de rivière, de carrière ou de grotte (avec dessins ou photos). Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Rédiger un mémoire documentée, avec citations de grands écrivains sur une exploration caractéristique. Epreuves. |
Brevet d'Apiculteur Série unique Chef-d'œuvre Compte rendu. Faire un mémoire sur la vie des abeilles. Epreuves. |
Brevet d'éleveur Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Faire un mémoire documenté et illustré sur l'élevage dans votre région. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Chercher et lire dix belles pages de grands écrivains sur la vie et la fidélité des animaux domestiques. Epreuves. |
Brevet de constructeur Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Calculer le prix de revient d'une construction ou d'un aménagement. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Mémoire sur les constructions de votre région, autrefois et aujourd'hui. Plans et photos. Epreuves. |
Brevet de Cuisine Première série Chef-d'œuvre Compte rendu. Enquête sur les prix d'alimentation et sur le prix de revient d'un repas. Epreuves. Deuxième série Chef-d'œuvre Compte rendu. Etude sur la valeur alimentaire des divers produits. Epreuves. |
Brevet de secourisme et d'Hygiène Première série Chef d'œuvre. Compte rendu. Chercher cinq lectures d'écrivains sur l'hygiène. Epreuves. Deuxième série Chef d'œuvre. Compte rendu. Le soleil, l'eau, la propreté au service de l'hygiène. Documents et photos. Epreuves. |
Brevet d'Artiste Première série Chef d'œuvre. Compte rendu. Vie et œuvre d'un grand artiste. Epreuves. Deuxième série Chef d'œuvre. Compte rendu. Vie et œuvre de quelques grands artistes français. Epreuves. |
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Brevet d'Imprimeur Chef d'œuvre. Compte rendu. Histoire de l'imprimerie avec vieilles estampes. Epreuves. |
Brevet de Graveur Chef d'œuvre. Compte rendu. Chercher et montrer des œuvres caractéristiques de graveurs célèbres. Epreuves. |
Brevet de Classeur Chef d'œuvre. Réaliser une collection de timbres ou classer une partie du fichier. Compte rendu. Les collections célèbres (papillons, timbres, roches, etc.…) Epreuves. |
Brevet de Correspondance Chef d'œuvre. Compte rendu. L'histoire d'une lettre. Epreuves. |
Brevet de Voyageur Chef d'œuvre. Compte rendu. Récit d'un voyage avec carte et photos. Epreuves. |
Brevet d'Acteur Chef d'œuvre. Compte rendu. La vie des acteurs célèbres. Quelques pages d'écrivains. Epreuves. |
Brevet de Marionnettiste Chef d'œuvre. Compte rendu. Ecrire une scène pour Guignol. Epreuves. |
Brevet de Chanteur et Musicien Chef d'œuvre. Compte rendu. La vie des grands musiciens. Epreuves.
Brevet de Manieur de fils Chef d'œuvre. Compte rendu. La vie ou le travail des cordiers, des vanniers ou des tisserands. Epreuves. |
Brevet de spécialités Série unique
Brevet de Cultivateur Chef d'œuvre. Compte rendu. Mémoire sur la vie du cultivateur avec textes de grands écrivains. Epreuves. Brevet de Potier Chef d'œuvre. Compte rendu. Le travail et la vie du potier avec textes. Epreuves. Brevet de Forgeron-Rétameur Chef d'œuvre. Compte rendu. L'atelier du forgeron ou la vie du rétameur. Avec citations de grands écrivains. Epreuves. Brevet d'Artisan Menuisier Chef d'œuvre. Compte rendu. Le métier de menuisier avec textes de grands écrivains. Epreuves. |