Carnet n° 2
Poursuivre après un stage intensif, tel est le pari, loin de l’île d’Oléron et de Christine Quoiraud.
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De ces moments rien pourtant ne s’échappera même si nos routes ne se croisent plus.
Elargissement du monde, nécessité dans notre présent devenu si individuel, si solitaire sans reliance au sol, à l’espace, à la vie.
Que faire sans les autres. Qu’est-ce que l’autre ?
La question est devenue notre question.
Catherine, février 2005.
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Pour moi beaucoup de choses ont commencé à Oléron. Pendant une semaine, marcher, coupée du monde extérieur. Coupés du monde, on est dix dans le groupe avec Christine, c’était comme « rentrer dans son monde... »
On marche avec chacune d’entre nous, deux à deux, on s’apprend, on s’apprend à travers l’Autre, la personne d’en face, mais aussi à travers la nature.
On ne dit rien, on ne fait que respirer, profondément, et on s’aperçoit que, avec juste un regard ou bien un souffle du vent, on apprend beaucoup sur l’Autre et à l’intérieur de l’autre, soi-même.
Audrey, juin 2005.
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Ici à Saint-Nazaire nous avons une semaine pour travailler encore ensemble autour de ces questions. En effet au lycée expérimental nous avons choisi de découper le temps scolaire par quinzaine durant lesquelles tous les matins sont consacrés au travail autour d’un sujet que nous nommons atelier. Les projets artistiques s’incluent dans ce rythme comme tout ce qui s’apprend ici dans le cadre de la formation des élèves. Cette structure pédagogique est par ailleurs un ancrage fort de la cogestion pédagogique. Pour notre travail de danse nous avons décidé élèves et MEE (membre de l’équipe éducative) que nous partirions une semaine et que nous poursuivrions le travail à Saint-Nazaire. Dans le processus de programmation de tous les ateliers que nous faisons au lycée expérimental, il y a une étape de discussion des sujets puis un temps où nous élaborons avec les élèves les limites du sujet, les méthodes d’apprentissage ainsi que les outils et pour finir quel doit être l’objectif que nous fixons à la fin de la quinzaine. Nos ateliers se terminent toujours par une présentation d’atelier à l’ensemble du lycée (nous pouvons accueillir au maximum 180 élèves) qui témoigne du travail de chaque groupe.
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L'auto-portrait, qu'est-ce ?
Moi - l'autre
Auto = soi-même
portrait = reflet de soi
reflet de soi = l'autre
l'autre = moi
Qui suis-je ? qui sont-ils ?
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Pour notre atelier nous ne pouvions définir quel travail précis nous ferions puisqu’il serait dépendant de notre séjour. Nous avions prévu de reprendre nos écrits, de poursuivre des pratiques, mais que nous ne travaillerons pas à proprement parler de la création que nous devons présenter au mois de mai au public. Pour la présentation des ateliers nous avons choisi de montrer une séquence corporelle, qui s’appuyait sur des soli, ébauches peut-être de nos autoportraits et de reprendre un travail proposé par Christine parce qu’il mettait en lumière l’attention à l’autre que nous avons expérimentée.
Mars-avril-mai, de nombreuses semaines pour cheminer sur notre travail d’autoportrait. Avec Christine et sans elle. Nous communiquons beaucoup toutes les deux pour ne pas perdre le fil.
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