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Le carnet de bord des élèves de l'atelier danse

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Carnet n° 2 - suite

 

Peu d’invitations pour des marches à deux, 4 pas plus, les mardis entre 12 heures et 13 heures pour les manipulations, pas ou peu d’interpellations sur notre sujet de l’autoportrait pendant la période de février aux vacances de Pâques. Seul le prochain rendez-vous de programmation du dernier atelier, qui doit nous permettre de finaliser les différentes créations autour du thème de l’autre, va nous permettre de revenir à un questionnement collectif sur notre travail d’autoportrait. Ce moment de programmation est l’occasion de faire un point et de constater que pour chacune rien n’est encore construit et que même les médiums sont incertains. L’atelier a lieu après les vacances de Printemps et chacune s’engage à revenir avec des matériaux soit corporels ou sonores ou écrits ou autres et être en mesure de se confronter au public.
Retour de vacances. J’ai fait mon autoportrait afin de me rendre disponible pour épauler les élèves, être là, donner un peu d’énergie pour qu’elles osent. Nous voilà face au travail de nouveau ensemble ; nous faisons un tour afin d’exposer ce que nous devons faire cette quinzaine.

Tout d’abord, je pense que l’expérience que nous avons vécue sur l’île avec Christine, nous a permis à toutes de nous découvrir sous un autre angle qu’au lycée expérimental.
Les apparences sont trompeuses, ces cinq jours vécus le prouvent. Grâce à ces marches-duos, nous avons appris à nous connaître, à comprendre l’univers de l’autre ce qui a donné au final un groupe soudé, lié par un partage commun.
Et je crois que c’est ce qui m’a fait avancer tout au long de cette Quinzaine. Ce lien, en même temps, respectait le chemin que je traçais toute seule.

                         Marion, juin 2005.

Au début, je voulais faire de la vidéo dans des lieux précis de Saint-Nazaire, la base sous-marine, mais le temps se rétrécit et je vais travailler sur l’Afrique parce que pour moi c’est ce qui m’a le plus transformée et là où j’ai énormément appris.
J’ai construit une scénographie avec deux toiles carrées et du carton pour faire un baobab. Les matières avec lesquelles j’ai travaillé sont des terres de différentes couleurs, rouge ocre blanche, du sable et du papier journal.
J’ai réalisé un village d’Afrique devant le Baobab. Au sol, j’ai délimité un demi-cercle comme un coucher de soleil en mélangeant le sable et la terre blanche; j’ai disposé des pots en terre que j’ai réalisés au mois de mars pendant mon voyage en Afrique. Dans ce décor j’ai dansé en incorporant quelques paroles et une marche.
                      Noémie, juin 2005.

Rester dans le projet sans pour autant reprendre le rôle de prof.
Etre là et faire ensemble, ce qui nécessite d’être toujours dans l’improvisation surtout dans les moments de déconvenue. Nos avons les invitations d’une heure de marches à deux à poursuivre ici quand on veut. Mais nous pouvons aussi continuer la pratique des manipulations mises au point par Min Tanaka (Body weather laboratry) qui nous demande d’être dans une écoute distanciée de l’autre. Il s’agit d’un travail de relâchement et d’étirements du corps en profondeur et dans sa globalité. C’est un moment de centration sur soi et sur une autre personne, dans un rapport duel. Il y a aussi le texte que Christine nous a envoyé et qui retrace sa propre vision du séjour à Oléron et l’interrogation sur la mémoire.
De retour à Saint-Nazaire, j’ai ressenti l’impression que nous étions toutes encore dans notre monde, dans cette nature qui vit, là où il n’y a pas un bruit de voiture, de la verdure, du sable et la mer à perte de vue… Pour moi le choc du retour a été rude mais à la fois très paisible.
En danse, nous nous sommes tenues la main afin de continuer le parcours commencé à Oléron. Nous nous connaissions davantage, comme s’il n’y avait plus de secrets, pour moi, nous étions toutes pareilles… on continuait à vivre… A partir de ce travail, nous devions construire notre propre autoportrait ou du moins, découvrir notre autre avec des gestes. Pour ma part, il me suffisait de mettre dans l’esprit dans lequel nous avions vécu une semaine, je fermais les yeux, respirais et me laissais aller, par le souffle de mon corps et de mon âme, de là est partie la peine mais aussi la gaîté de mon moi et de mon Autre…
Le reste s’en suivit…
                    Audrey
, juin 2005
Pour moi, ce fut la photo car c’est le support qui me parle le plus pour ce thème. Mes photos sont accompagnées par un texte, expliquant les photos et comportant un message.
Le travail en danse a servi pour ce thème à la définition du médium parce que à Oléron j’ai fait beaucoup de photos.
Par ailleurs j’ai suivi le travail proposé par une intervenante en photographie dans le cadre de l’atelier artistique.
J’ai ainsi rejoint les deux propositions de danse et de photographie.
                     Nadia, juillet 2005

Pendant le second atelier, j’ai pu découvrir la difficulté de se dévoiler aux autres, même à soi. L’autoportrait n’est pas une chose simple. Nous avons tous une face cachée que nous gardons précieusement en nous. Il y a une espèce de crainte, je crois…
C’est pour cela que ça n’a pas été facile de trouver la gestuelle de mon autoportrait. J’avais peur d’aller trop loin ou au contraire d’être à la surface de moi-même. Au final je pense avoir trouver les gestes qui étaient pour moi, à ce moment là, les plus justes. Peut-être que dans deux mois, un an ou même quinze jours, ils n’exprimeront plus rien parce que dans la vie on fait des rencontres, on vit des expériences qui nous changent. Mais l’important est que l’autoportrait que j’ai fait soit ce que je suis à cet instant précis. Et je pense avoir réussi.
J’ai vécu un moment très fort. J’ai pu ressentir un partage énorme ente-nous. Alors, merci.
                        Marion, juin 2005

 

                                

 
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