Carnet n° 5
Dernière étape de notre participation à ce carnet de bord proposé par CréAtions. Nous avons choisi qu’au fur et à mesure des carnets j’allais m’effacer et faire place à la prise en charge des quatre pages par les élèves. Ce n’est pas si simple et c’est celui-ci qui portera la marque de Marion, de son cheminement dans le lycée, dans la danse et les carnets de bord que nous constituons depuis trois ans. Ce travail de maquette et d’écriture pour Créations va nourrir son travail de carnet de bord pour ses épreuves pratiques de danse.
L’occasion de montrer aux nouveaux élèves ce que nous avons réalisé à l’occasion du séjour sur l’île d’Ouessant en compagnie de Christine Quoiraud ou d’un travail réalisé par deux élèves lors de la venue de Dirk Schambacher et Sandrine Bécquet de la Compagnie Christine Bastin et, enfin du travail de production autour du thème de l’eau. Evocation de souvenirs, d’émotions partagées que nous avons maintenant dans nos personnalités, preuve que l’école et la vie sont la même chose, à condition que nous soyons capables d’offrir des activités peu normées (ne faisons pas d’angélisme, la danse contemporaine a élaboré ses codes et ses normes, mais ils sont peu connus, et la pensée qui anime les danseurs et chorégraphes est souvent en opposition aux normes) et, surtout, sans y mettre une norme scolaire par le biais de l’évaluation. Et ce qui est pour moi le plus important, guidé par Carl Rogers et les écrits de John Cage et Merce Cunningham, c’est d’instaurer un lieu apaisé, où « le faire » prime sur le jugement, où comme le dit Suzane Buirge « on fait, on jette, on fait, on jette, on fait, on jette… On jette beaucoup. On fait beaucoup aussi. » (La composition : un long voyage vers l’inconnu in Nouvelles de Danse). Nous sommes les garants de ce lieu et les artisans aussi de ce lieu. C’est je crois tout l’essentiel de mon travail. La danse peut alors s’installer et naître.
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