Ce qui m’a frappée dans l’œuvre de Limerat, c’est avant tout cette perpétuelle dualité entre la nécessité d’un enracinement et le goût de l’aventure. Des sentiers qui nous égarent aux traces qui disparaissent sous les pas du voyageur, l’instabilité de la condition humaine trouve dans les assemblages de l’artiste une expression saisissante. Ainsi, les thèmes de l’exil, du voyage, de la quête intérieure mais aussi ceux de la claustration, de l’immobilisme ont guidé les ateliers d’écriture que j’ai mis en place avec les élèves de 4ème.
La première étape est la plus importante ; Il s’agit de la rencontre entre l’univers de l’artiste et l’imaginaire des élèves. Pour cela, chacun d’entre eux fait une liste de tous les mots qui leur viennent à l’esprit en observant l’ouvre choisie. Aucune contrainte si ce n’est celle de laisser libre cours à son imagination.
La deuxième étape consiste à regrouper des termes fédérateurs, à supprimer les mots qui n’apportent rien d’original. Les élèves doivent ensuite compléter les champs lexicaux qui apparaissent, rechercher des synonymes, des antonymes, créer des comparaisons, des métaphores et approfondir le vocabulaire du plein et du vide.
Enfin, ils choisissent le genre qui conviendra le mieux pour le thème choisi : texte versifié ou en prose (conte, récit de voyage, récit fantastique…) en sachant que l’œuvre joue un rôle central dans ce texte. Elle est un lieu traversé, découvert par le personnage, ou bien un lieu dans lequel il est prisonnier et que le narrateur doit décrire.
La répétition, le leitmotiv jusqu’à l’obsession, mais aussi les ruptures dans les structures grammaticales permettent de mettre en évidence la singularité de cet univers.
Ce travail permet avant tout d’associer la description à un cheminement intérieur, ce qui m’a semblé d’une grande richesse.
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Le passage
Dans cet immense désert,
La solitude règne,
L’éclat du soleil communique à l’enfant
La chaleur suffocante.
Le sable couleur ocre, presque rose,
Tellement aride, fait apparaître des fissures,
Semblables à une mosaïque.
L’enfant, curieux,
Se dirige vers ce bois d’ébène,
S’approche pour le toucher,
Sa main caresse cette insolite surface rugueuse.
Au loin,
Son regard distrait est attiré,
Par une silhouette.
Il s’approche et reconnaît un temple.
Sur les côtés de celui-ci,
De nombreux troncs de dattiers couchés
Sont disposés d’une façon étrange.
L’intérieur du bâtiment semble abandonné ;
Souillé, endommagé, révolu…
L’enfant s’accroupit à l’angle de la pièce.
Près de lui,
De vieilles planches juxtaposées,
Dissimulent l’entrée d’un passage.
La fatigue s’empare de lui,
L'enfant, terrifié, pelure, puis s'endort...
Héléna Lauret et Alizée Saint Martin - 4ème C
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