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On a fait tant de choses - L'intervenant: un statut - Affirmer la place de l'enfant

 

 

 

On a fait tant de choses - Atelier de pratiques artistiques

 

Si l’on note à Créations le manque de comptes-rendus des activités artistiques du quotidien des enfants dans la classe, il faut se dire qu’outre la difficulté pour les maîtres d’avoir leur appareil photo et leur stylo en permanence prêts à réagir, ces activités, à l’instar des activités manuelles, sont souvent en sommeil à cause de l’importance grandissante d’autres activités : activités de communication comme l’informatique ou les langues , activités scientifiques comme les mathématiques, les sciences de la vie ou l’histoire, sans oublier les activités sportives. Lorsqu’il subsiste, le langage plastique est relégué à des apprentissages de techniques ou à des projets très ponctuels favorisant le spectaculaire ou la récompense. Et comme le maître s’avoue souvent lui-même peu "doué" pour mener à bien les activités dites « empiriques », la présence « d’intervenants extérieurs » est une réponse de plus en plus fréquemment donnée dans les écoles.  

 

 

L’intervenant : un statut


« La venue d’un intervenant est réglementée par l’établissement d’une convention entre celui-ci et l’Education nationale. Il doit être considéré, non comme un prestataire de services mais comme un vrai partenaire, membre de l’équipe pédagogique. A ce titre, il est associé à la conception du projet artistique qu’il met en œuvre avec le maître, sans jamais se substituer à lui. Il apporte son expérience sa différence et sa compétence pour donner une autre ampleur à l’éducation artistique, dans le respect des textes qui la définissent.» (in BO spécial du 26-08-1999).

 

Ces recommandations sont destinées à éviter certaines dérives comme la professionnalisation des intervenants, le « copinage » ou un nivellement par le bas tendant à réduire la création artistique d’aujourd’hui à la peinture du dimanche.
C’est une ouverture pour de jeunes artistes issus des écoles des Beaux-Arts, c’est le moyen pour des artistes confirmés de faire partager leur démarche autrement qu’avec les moyens traditionnels, c’est le moyen pour l’école de prendre l’école de prendre contact avec la recherche
artistique contemporaine.

 

Affirmer la place de l'enfant


Appropriation et réinvestissement dans d’autres domaines

Coco Texèdre est une artiste plasticienne qui intervient régulièrement à la demande des établissements scolaires, principalement les écoles primaires, mais elle a aussi fréquenté des lycéens.
Voici ce que concluait l’enseignant après l’intervention :

« Quand nous avons formé le projet de faire une classe de pratique artistique avec les plus grands élèves de notre école, je dois avouer que j’étais inquiet à l’idée de leur faire pratiquer presque à temps plein, pendant un nombre de jours limité, une activité artistique intensive. Non pas qu’ils n’en soient pas capables, ni par une peur toute professionnelle de ma part de sacrifier du temps sur les apprentissages fondamentaux, mais plutôt parce que je pensais à tort que les enfants avaient trop de préjugés sur ce que l’école devait leur apporter pour entrer dans une telle démarche : leur impatience, leur appétit de lecture, malgré l’image souvent fausse et imprécise qu’ils se font de l’acte de lire, me faisaient appréhender une forte opposition de leur part. De nombreuses fois que je me suis entendu dire, y compris lors d’activités structurées de lecture dont manifestement je n’avais pas réussi à leur faire saisir le sens : « Pourquoi tu nous apprends pas à lire ? On est venus à l’école pour ça ! » Les objectifs me paraissaient trop éloignés dans leur perception du temps, trop abstraits pur eux, pour qu’ils acceptent de se les approprier.
En fait, d’emblée, les enfants sont entrés dans le jeu, ont dialogué avec Corinne. Ils ont su, bien mieux que je n’aurais pu le faire, s’approprier et retraduire avec leurs gestes plastiques et leurs mots le monde de l’artiste, dans des productions dont ils sont très fiers parce qu’elles sont une image authentique d’eux-mêmes, de leur monde.
A ma grande surprise, ce travail eut des répercussions sur le plan plus scolaire. Certains enfants se sont mis à lire et à écrire bien plus facilement qu’avant. Si ces enfants ont beaucoup retiré de cette expérience, ils ont aussi donné sans le savoir une leçon à leur instituteur : les préjugés que l’on porte aux autres ne sont bien souvent que le reflet inversé des siens propres. »

 

 

 



 
                               SOMMAIRE CREATIONS N°97 Début de l'article

L'atelier de pratiques

                                      

  écriture, calligraphie, enduit et grattage, assemblage d’un livre