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L'aventure des objets trouvés - Corps-objets, objets détournés, objets fabriqués

 

 

 

 

L'aventure des objets trouvés

 

Corps-objets, objets détournés, objets fabriqués

Au lycée Gaston Barré – Carrosserie et mécanique, trois groupes ont été constitués :

- le premier a travaillé sur la création d’objets « à la mémoire d’un être cher » ;

- le deuxième a sélectionné des objets au Musée Bernard d’Agesci afin d’en détourner la fonction ;

- le troisième s’est constitué comme élèves-objets et a réfléchi sur « si j’étais moi-même un objet ».

Les réalisations « à la mémoire d’un être cher », avec l’appui de René-Claude Girault, plasticien et metteur en scène, ont donné lieu à des productions diverses et surprenantes selon la culture des élèves.
Car s’ils parlent d’Ayrton Senna, ils sont aussi passés par le roi Arthur, Kurt Cobain, Christophe Colomb, Coluche, pour arriver à l’objet « rendant hommage à un personnage inconnu de tous, sauf de l’élève lui-même ».
Ce travail de création exigeait de mettre en mots cet hommage : l’exposition réalisée à Oiron et au Musée Bernard d’Agesci était accompagnée du commentaire individuel de chaque élève.

Ferrari

Kurt Cobain

Coluche

Vasarely

C. Colomb

Roi Arthur

L'ange

Au Musée d’Agesci, une bonne connaissance du lieu était nécessaire : chaque élève devait choisir un objet du musée afin d’en modifier la fonction première. Ces objets détournés de leur histoire étaient présentés dans une mise en scène spécifique.
Ainsi un objet servant à découper les peaux (il y avait une chamoiserie à Niort) est devenu instrument pour dames, servant à épiler.
Démonstration en fut faite !
Un travail théâtral avec des comédiens, réalisé avec le comédien Thierry Faucher, a permis de mettre en scène l’aspect automatique des gestes et des sons induits par les mécanismes quotidiens de l’atelier, tandis que d’autres travaillaient à montrer le corps devenu objet, à se vivre comme objet.

 

 


Echanges entre élèves et intervenants,
extraits du journal Correspondances

« Je me souviens que Nicolas a étonné les professeurs avec son ange…
Je me souviens qu’un professeur d’atelier m’a dit : « Votre projet c’est pas mal… mais il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps… »
Je me souviens que Nicolas a dit son texte de René-Guy Cadou avec de plus en plus d’assurance.
Je me souviens du sourire de la petite vietnamienne.
Je me souviens de Laurent Baudouin habillé en donjon de Niort qui vacillait…
Je me souviens qu’un professeur m’a dit : « Alors, ça c’est de l’art… !
Je me souviens de m’être demandé si j’étais à ma place dans ce lycée…
Je me souviens d’avoir pensé qu’être présenté comme « artiste » était une très mauvaise chose, que cela nous éloignait le plus souvent des uns et attirait l’ironie ou la sympathie des autres pour de mauvaises raisons…
Je me souviens que tout cela existait grâce à des profs comme toi Frédérique, comme René… comme Huguette… comme Caroline… et tant d’autres que j’oublie… »
René-Claude Girault, plasticien

                                                       
  « C’était vraiment excellent ce projet. Ça sortait du cadre de l’école mais cela nous a enseigné autre chose que l’on ne peut apprendre en cours… Ce projet m’a permis de me dépasser et de prendre confiance en moi face à des gens qui étaient là pour écouter et voir ce que nous avions fait. De plus, j’ai découvert un monde que je ne connaissais pas… » Arnaud   Vaste et difficile sujet
Détournement d’objets, ça va chercher loin :
Objet de l’infraction : flagrant délit de poétisation…
Evidemment !
Grillages, cartons et plastiques dématérialisés pour faire des robes de rêve…
Obscurs objets de désir.
Fourbi d’élèves enthousiastes, inventeurs à la petite semaine, chacun son lot d’idées, de trouvailles, d’originalité et se transportant allègrement d’un lieu archéologique à un espace d’art contemporain.
Elèves supports, élèves bricoleurs, élèves plasticiens, comédiens, intermittents du sacro-saint Programme, mais poètes à plein temps, étonnants, émouvant… »
Hervé-Louis Charbonneau, comédien                                        


Final au château de Oiron

Les élèves motivés et volontaires étaient invités à participer à une journée dans le cadre de la Semaine d’art contemporain à Thouars et à Oiron.
Le château de Oiron nous a permis de nous retrouver tous et de présenter aux autres les réalisations. Chaque groupe avait choisi sa salle en fonction du travail qu’il avait à montrer. Une réflexion collective a suivi ce projet mettant en évidence la richesse, l’inventivité des élèves de lycée professionnel face à de telles activités et l’importance de ce type de projet comme ouverture culturelle et artistique. D’autre part, la rencontre de professionnels de l’art et de la culture et un travail aboutissant à une production véritable ont mis les élèves en situation de s’ouvrir aux autres et d’accepter leurs différences.

 


 



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