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Les élevages en classe

Novembre 2000

 

Les élevages en classe

A l’heure où se développe à l’école une pédagogie du virtuel, une culture de l’image coupée de toute réalité, nous nous proposons de montrer l’intérêt de pratiquer des élevages en classe, à travers trois témoignages.

On pourra se référer utilement, au dossier sur la méthode naturelle en biologie, paru dans le Nouvel Educateur n° 118, d’avril 2000, dont ces pages se veulent un prolongement.

 

 

 
Participez au chantier de travail de l’ICEM : le Chantier « Ecole ouverte »

 De la maternelle au lycée, ce chantier englobera les domaines tels : l’histoire, la géographie, l’étude du milieu, les sciences de la Terre.

 

Pour tout contact :

Patrick Pierron, 14 Grand’rue

62129 Herbelles.

Mél : p.pierron[arobase]wanadoo.fr

 

« Partir de ce principe que l’expérience tâtonnée doit se faire, que l’enfant doit tout éprouver par lui-même, qu’il doit être le portier qui filtre les acquisitions souhaitables ; mais l’aider à faire ces expériences pour en accélérer le processus.

...Il faut :

1. Donner aux enfants la possibilité technique de cette riche expérience tâtonnée : milieu, cahmps, prés, travaux efficaces, animaux, outils primitifs, puis perfectionnés ;

2. Prévoir le matériel et la technique qui rendront cette expérience tâtonnée plus rapide, plus complète, plus profonde, plus sûre dans ses conclusions ;

 3. Confronter sans cesse cette expérience tâtonnée avec l’expérience et la technique ambiante : enfants, adultes, machines, etc. »

 

Célestin Freinet.

Essai de psychologie sensible

Editions du Seuil

  

Rares sont les enfants, même en milieu rural, qui peuvent suivre une poule suivie de ses poussins, prendre un lapereau dans ses mains, voir un veau têter sa mère.

 La présence d’animaux en classe, permet de rendre plus concrètes les notions de vie et de mort, de reproduction, de croissance… La charge affective des enfants envers les animaux, leur font souvent jouer un rôle de médiateur, de libérateur de la parole, en particulier pour les enfants en difficulté.

 Leur observation, le contact avec eux permettent d’éveiller les sens, préalable à toute connaissance.

 La classe coopérative, de part les structures de vie et de travail qui s’y mettent en place quotidiennement, est un lieu propice à la mise en place d’un élevage.

Peu importe comment les animaux arrivent dans la classe, (apportés par les enfants, ou par le maître, en préalable à une activité ou comme complément d’un travail déjà engagé).

 L’accueil de la parole des enfants, le partage des responsabilités, les réseaux multiples d’information existants, tous ces facteurs permettent d’inscrire cette activité dans une démarche de tâtonnement expérimental et d’appropriation des savoirs.

 Les différentes pratiques présentées montrent la richesse des échanges qui ont pu avoir lieu dans les classes, visant à la construction de savoirs partagés.

Nous espérons que l’aventure vous tentera.

 Xavier Gaillon

Bibliographie :

 

Méthode naturelle en biologie, dossier du Nouvel Educateur n°118

 Collections BT, BTj : de nombreux numéros ont été consacrés aux élevages, aux insectes... Vous pourrez y trouver des plans de vivarium, de couveuses…

 Réaliser des petits élevages,

Dournaud : éditions Bordas

 Pistes pour la découverte de la nature et de l’environnement : Louis Espinassous : éditions Milan

 

 

 

Des élevages de poussins

 

Qu’il s’agisse d’une activité « apportée » par le maître, comme dans la classe de Michel Prost*, pour enrichir le milieu, ou l’exploitation d’une visite, comme chez Elizabeth Dumas Domergue, l’élevage de poussins semble un bon moyen d’expérimenter sur le vivant, d’ouvrir de nombreuses pistes de recherches et de travaux.

L’essentiel, là encore, est de permettre aux enfants de s’organiser, de les aider à créer du sens à partir de ce qu’ils observent, sans vouloir, à tout prix, bousculer les étapes en leur livrant un savoir déjà construit.

 

Créer un milieu riche et aidant

 

A propos d’élevages de poussins et poulets dans la classe.

Arrivant dans une nouvelle école (urbaine) après cinq années dans une école de petit village, j’ai voulu tout de suite intéresser « mes » nouveaux élèves à diverses activités jugées motivantes, d’autant plus qu’on m’avait fait cadeau de plusieurs élèves difficiles.

J’ai donc, entre autres choses, installé au fond de la classe une couveuse électrique (professionnelle) prêtée par un collègue instituteur, avec laquelle j’avais déjà réalisé avec succès plusieurs couvées les années précédentes.

Dès le 9 septembre, la couveuse était branchée pour stabiliser et régler la température. Deux élèves étaient choisis parmi les volontaires comme responsables de la couveuse. J’ai expliqué à toute la classe, avec les apports des enfants qui savaient déjà quelque chose, quel était le rapport entre cette caisse en bois et la couvaison des œufs par une poule. J’ai indiqué une règle de sécurité (ne pas toucher les fils électriques et les prises), et des règles pour la réussite de l’entreprise : ne pas toucher le bouton de réglage de température (c’est arrivé une fois précédente et la surchauffe des œufs a empêché l’éclosion), maintenir toujours de l’eau dans le bac du fond (pour l’humidification de l’air ; une fois, les responsables ont oublié et les œufs n’ont pas éclos), vérifier que la température est toujours comprise entre 38 et 40° (à l’aide d’un thermomètre restant à l’intérieur), et tourner les œufs d’un demi-tour le matin et le soir (pour le samedi et le dimanche, c’est la concierge de l’école, toujours prête à rendre service, qui le ferait).

 

Partir des représentations

 

Les enfants ont exprimé ce qu’ils pensaient savoir sur la reproduction des poules et des coqs, j’ai pu constater une fois de plus que le rôle du coq (le mâle) leur posait problème ; « nous en reparlerons plus tard ». Parlant à un moment sans trop réfléchir de la reproduction des oiseaux, j’ai compris que pour la plupart (tous ?) les poules et les coqs n’étaient absolument pas des oiseaux. Là encore, « mise au frigo » pour travail ultérieur sur les espèces animales et les classes d’animaux.

J’ai annoncé la durée de l’incubation (le temps à attendre) et nous avons placé les premiers œufs, venus de mon poulailler, donc fécondés, au moins pour une partie d’entre eux. Les responsables ont écrit la date au crayon sur les œufs. Plusieurs jours de suite, j’ai apporté des œufs de mon poulailler, et ils les ont datés. Ils ont aussi calculé la date prévue d’éclosion, et l’ont inscrite sur le calendrier de la classe.

Quelques enfants ont proposé d’apporter des œufs ; j’en ai profité pour reparler de la reproduction : « il faut absolument que les œufs viennent d’un élevage où il y a un ou des coqs. – Bien sûr ! » Pourtant, le lendemain, parmi les œufs apportés, deux venaient du supermarché. J’ai pensé qu’il faudrait passer par l’expérience vécue, nous avons inscrit sur chaque œuf qui l’avait apporté, la date, et pour deux d’entre eux « supermarché ».

 

Responsabiliser les enfants

 

Nous avons attendu impatiemment les premières éclosions. Chaque matin, au moment des « métiers », les deux enfants responsables venaient annoncer à la classe le nombre de jours restants et la température relevée dans la couveuse. La veille du jour attendu, les responsables ont remarqué qu’un œuf était légèrement troué ; on voyait aussi la pointe du bec sortir par le trou, et en plaçant l’œuf près de l’oreille, on entendait une respiration et des petits cui-cui. Il n’était que 8 h 15, mais la nouvelle a couru parmi les élèves déjà entrés en classe, puis ceux restés dehors et même plusieurs élèves d’autres classes qui attendaient eux aussi l’éclosion sans que je le sache. Tous ont voulu voir, entendre, et il a fallu faire baisser l’excitation pour qu’ils arrivent à entendre quelque chose.

Toute la journée, les responsables, bien entourés, ont surveillé l’évolution mais le soir, rien n’avait avancé et ils m’ont supplié de pouvoir aider le « pauvre petit poussin » à sortir de sa coquille. Je leur ai dit qu’il ne fallait pas aider l’éclosion, car nous avions déjà eu des déboires en le faisant (poussins boiteux). Tout le monde est parti à regret.

Le lendemain matin, les premiers arrivés sont allés droit à la couveuse, et ont vu le premier poussin, juste éclos, encore tout humide, le duvet collé sur sa peau, à plat ventre et immobile, épuisé par les efforts, mais vivant et réagissant au bruit. Quelle joie ! Au bout de quelques heures dans la chaleur de la couveuse, le duvet était gonflé, ébouriffé, et le poussin bien dressé sur ses pattes. Les enfants ont voulu le nourrir, tout de suite. Je leur ai expliqué qu’il devait rester deux jours au chaud dans la couveuse, mais sans manger, avec seulement de l’eau à boire. Un autre jour, la naissance étant imminente, la responsable Alba n'a pas voulu quitter la classe à 16 h 30, a surveillé, et nous avons assisté (c'est rare), quelques élèves et moi, à une naissance en direct. Puis les naissances se sont succédées.

 

Construire ses savoirs

 

Nous avons observé les coquilles vides et les traces de vaisseaux sanguins à l’intérieur. Nous avons vérifié par le calcul la durée d’incubation de chacun (20, 21 ou 22 jours). Quelqu’un a proposé de mesurer les poussins, un autre de les peser. Pour les mesures de hauteur (ou de longueur), les résultats ont été bien différents. Nous avons compris en discutant que certains avaient mesuré la hauteur du poussin debout tandis que d’autres l’avaient étiré pour bien mesurer de l’extrémité d’une patte à celle du bec. Pour les pesées, autre difficulté : les premiers jours, tout allait bien ; nous avons même pesé des œufs pleins, des coquilles vides, et cherché d’où venaient les différences entre ces résultats : « le poussin s’est nourri avec ce qui manque ». Il a d’ailleurs fallu faire la distinction entre « se nourrir » (par assimilation) et « manger » (avec son bec). Le poussin ne mange pas avec son bec avant d’être sorti de sa coquille. Devenus plus grands, les poussins ne voulaient plus rester tranquillement sur le plateau de la balance pendant qu’un enfant plaçait des « unicubes » et des barrettes de 10 g.

Il a fallu les enfermer dans une boîte, puis inventer le calcul qui permettait de trouver la masse du poussin (en retranchant la masse de la boîte vide). Les responsables ont noté chaque jour les masses mesurées pour les différents poussins. Mais si le petit noir et le blanc se reconnaissaient bien, les marron étaient quant à eux difficiles à reconnaître. Au moment de faire des graphiques, trois semaines plus tard, il a donc fallu prendre seulement la masse du plus léger et celle du plus lourd.

 

Une dimension affective

 

Dès que les poussins ont eu le droit de sortir de leur couveuse, après deux jours de confinement, et de rejoindre la caisse chauffée par une lampe infra-rouge, beaucoup d’enfants ont eu envie de les prendre, de les caresser, de les porter. Il a fallu donner des recommandations pour la sécurité et le bien-être des animaux : ne pas trop les toucher au début, ne pas les laisser tomber, ne pas crier près d’eux, ne pas les serrer… A chaque récréation, puisqu’ils étaient autorisés à rester en classe, ils se partageaient les poussins, les plaçaient dans une boîte décorée et capitonnée, sur leur bureau, les regardaient, les dessinaient, leur donnaient à picorer. Nous avons eu des dizaines de dessins de poussins, plus ou moins réalistes. Des grandes filles d’une autre classe venaient aussi, avec mon autorisation, pour regarder et dessiner les poussins. Nous étions devenus « la classe aux poussins ».

Quand ceux-ci ont été un peu plus grands, ils ont pu passer les récréations dehors, pas dans la petite cour bruyante, mais dans le jardin de la concierge, plus calme, attenant au jardin public. Nous avions à chaque récréation un cortège d’enfants portant la cage aux poussins jusqu’au jardin, puis se répartissant les petits animaux, déjà baptisés, préférés de l’un ou l’autre enfant, qui comparaient leur beauté, leur intelligence, leur rapidité ou leur patience…

Ils ont eu droit ensuite à des exercices d’équilibre sur la main, sur l’épaule, sur une branche d’arbre ; à des brins d’herbe, des graines données dans la main. Quand les poulets, devenus grands, trop bruyants et surtout trop malodorants ont dû quitter l’école pour rejoindre mon poulailler, ils ont eu droit à des adieux pleins d’affection de certains enfants.

 

En fait, il y a eu une dizaine d’élevages étalés sur plusieurs années, d’abord avec des 6°/5° SES, puis avec des maternelle/CP, puis avec des CE1 à CM2, puis avec cette classe urbaine. Dans l’école rurale précédente, les poulets pouvaient se promener dans la cour en herbe, et dès qu’ils étaient assez grands, ils restaient en liberté toute la journée. Nous avons même eu des pontes d’œufs par les poulettes devenues grandes.

 

Michel PROST 

 

Michel PROST,

instituteur en CM1-CM2

à l’école des Monts Duplan

dans le Gard

michel.prost[arobase]lokace-online.com

Vie coopérative

Je veux rappeler l’importance d’avoir un ou des enfants nommément responsables de chaque animal (ou élevage) ; dans ma classe, cela fait partie des « métiers ». Quand la responsabilité reste collective au niveau du groupe classe, on remarque qu’il y a risque d’oubli. Nous l’avons vécu il y a quelques années avec un cochon d’inde qui a été retrouvé mort un jeudi matin, sans doute par manque d’eau. C’est la même chose pour les cultures (oubli d’arrosage).

L’enfant qui est responsable d’un animal le vit très fort. Je me rappelle d’une responsable des poussins, qui, une naissance étant imminente, a renoncé à son cours de théâtre et demandé à sa mère de revenir à 18 h. D’autres veillent jalousement sur les animaux et n’oublient jamais les soins nécessaires, prévoient les achats de nourriture à faire.

Ouverture sur d’autres êtres vivants... recherche documentaire

L’année dont il est question dans le texte, l’élevage des poussins a été le point de départ de nombreuses « visites » d’animaux dans la classe, apportés par leurs propriétaires : chats, hamsters, cobayes, lapin, mais aussi araignées, souris, escargots, tortue. Un texte de notre journal leur a d’ailleurs été consacré.

La procédure est toujours la même : l’enfant doit demander au Conseil de coopé l’autorisation d’amener son animal en classe. Après acceptation, un jour est fixé et l’enfant peut alors informer ses parents, qui souvent aident à apporter la cage. Ces nombreuses visites ont aidé certains enfants à obtenir de leurs parents l’achat d’un animal de compagnie, jusqu’ici refusé. Ils ont été aussi à la source de recherches documentaires, exposés, fiches d’identité, mesures et pesées, ainsi qu’observations et dessins.

L’intérêt manifesté pour les animaux a pu se réinvestir en diverses occasions : vision du film Microcosmos et travail d’écriture à partir du film, en direction des correspondants et pour le journal scolaire, visite d’une exposition sur les animaux de la garrigue organisée par une association locale, et là aussi travail d’écriture pour les correspondants et le journal de classe.

Hétérogénéité des réactions d’enfants - valorisation des responsabilités

L’intérêt pour les différents animaux est très variable selon les enfants. Certains ont très peu approché les poussins, alors que d’autres passaient près d’eux tout leur temps libre. Cela fait partie des possibles offerts par la classe Freinet pour s’investir dans la vie de classe et dans les apprentissages. En revanche, tous doivent le respect aux animaux présents dans la classe, en respectant les règles édictées, en grande partie à l’initiative des enfants responsables et après discussion en classe.

La présence d’animaux a pu être pour quelques enfants en grande difficulté scolaire ou comportementale, une occasion de s’investir et de se valoriser.

C’est aussi parfois l’occasion d’un contact privilégié avec certains parents, quand il faut prendre en charge un animal pour les vacances ou après l’élevage en classe. Avec un papa, la transmission des poussins, gardés un temps dans la famille, a été l’occasion d’une longue et profonde conversation, alors qu’elle n’avait jamais eu lieu de toute l’année ; peut-on alors parler de médiation ?

Les sujets d’étude variés

En reproduisant un tel élevage d’une année sur l’autre, on ne s’ennuie jamais. Les intérêts des enfants sont changeants d’une fois sur l’autre : une année, on a beaucoup travaillé sur les masses et la réalisation de graphiques ; une autre année sur le développement de l’embryon jusqu’à la naissance ; une année sur les problèmes de fécondation et les formes de reproduction animale ; observation et expériences sur les coquilles : porosité, masse.

Reproduction - la vie - la mort

Une fois les naissances terminées, après quelques jours d’attente par sécurité, on casse les œufs non éclos dehors avec les volontaires (ça sent mauvais) ; cela permet de voir que certains œufs n’ont pas évolué en embryons, alors que d’autres contiennent des embryons plus ou moins avancés, et morts. Cela permet de reprendre la discussion sur la fécondation par le coq, et les causes possibles de mortalité pré-natale. Ce qui pose problème, y compris aux adultes, c’est la coquille de l’œuf, qui apparaît comme une barrière à la semence du mâle ; il faut leur expliquer que la coquille se forme au moment de la ponte, alors que l’œuf est déjà fécondé. Il y a aussi bien sûr quelques morts après naissance, qui sont toujours ressenties avec émotion et donnent lieu à discussion et tentatives de compréhension et même de modélisation ; la vie des survivants n’en a que plus de prix.

 

L’histoire de nos poussins

Extraits d’un album collectif de la classe de Elizabeth Dumas Ecole Mt Duplan à Nîmes

 

Au cours d’une sortie en Cévennes, nous avons visité une ferme à Concoules. Il y avait là plusieurs élevages. De retour en classe, nous avons essayé de retrouver les noms de tous les animaux rencontrés, nous avons cherché dans des livres le nom de leur cri et nous nous sommes demandés pourquoi on élevait ces animaux.

Mais pour les poules, il y a un problème, on ne mange pas souvent les poules, on mange du poulet.

 

 

I ) Qu’est qu’un poulet ?

- Un poulet c’est un petit coq. (Anne)

- Un poulet c’est plus gros qu’une poule. (Mostapha)

- C’est une poule qui n’a pas de crête. (Jimmy)

- Elle a une crête mais elle est plus petite. (Nicolas)

- C’est une poule naine. (Olivia)

Comment poulets, poules, coqs naissent ?

- Par la bouche. (Mostapha)

- Par les fesses. (Linda)

- Par les œufs. (Paul)

Est-ce qu’on a vu des poulets à Concoules ?

Oui

Non

On ne sait pas.

Que peut-on faire pour le savoir ?

- On peut y retourner pour voir. (Nelly)

- On peut téléphoner à la ferme. (Anne)

- On peut écrire. (Julie)

- On peut chercher dans le dictionnaire pour voir les différences. (Amanda)

-On pourrait aussi essayer d’en avoir en classe. (Mme Dumas)

Comment peut-on avoir des poulets en classe ?

- On va en chercher dans une ferme. (David)

- Il faut d’abord avoir des œufs. (Anaïs)

 

Est-ce une poule ou un poulet qui va sortir de l’œuf ?

Non, c’est un poussin. (J-Christophe, Linda, Nicolas)

Donc, on peut écrire :

Poule > œuf > poussin >... après on ne sait plus.

 

II ) Que peut-on faire ?

- On va apporter des œufs. (Mickaël)

- Pour qu’il y ait des poussins il faut que l’œuf soit dur, j’en apporterai un. (Jimmy)

- Il faut faire chauffer l’œuf. (Olivia)

- Il faut un œuf frais. (Nicolas)

- Il faut mettre l’œuf dans du coton. (Julie)

- Ou alors dans de la paille. (Linda)

- Il faut un œuf frais mais pas un œuf qui sort du frigo, un œuf qui vient d’une ferme directement. Si on l’achète dans un supermarché ça ne risque pas de marcher. (Anaïs)

- Pour avoir des poussins, il faut une poule et un coq. (David)

- Pour avoir des poussins, il faut une poule surtout pour leur tenir chaud. (Mickaël)

- Ou alors une couveuse comme le voisin de mon papi qui a eu des poussins comme ça. Je lui demanderai s’il peut en fabriquer une. (Anaïs)

III ) Bon, on va essayer tout ça

Le lendemain, veille de vacances, on a un œuf dur, cuit, sur la paille, un œuf du commerce dans du coton.

 

De retour de vacances, on a :

L’œuf dur, cuit > pas de poussin, il sent mauvais, on pense qu’il est pourri, on décide de le jeter.

L’œuf pas cuit > pas de poussin. Mickaël pense que 12 jours ce n’est pas assez. On le garde.

Nelly a apporté 2 œufs normaux et un œuf de poule naine d’une ferme où il y avait plein de poules et 3 coqs.

On en met un dans de la paille et deux dans du coton.

 

Anaïs a apporté une couveuse construite par son papi et 11 œufs de la ferme.

On attend pour la mettre en route, une fiche que son papi doit envoyer.

 

Déjà, Amanda demande ce qu’on fera des poussins plus tard.

On propose :

- On les mettra sur de la paille. (Linda)

- Dans du coton. (Anaïs)

Et avec la couveuse est-ce que ça va marcher ?

On a reçu les instructions du papi d’Anaïs (voir fiche technique) et des maîtresses ont apporté une autre couveuse de l’école normale et des œufs qui étaient déjà dans un couvoir.

Qu’est-ce que c’est un « couvoir » ?

Ils vont nous le montrer sur les diapositives (60c EAU 294 aviculture aujourd’hui CDDP), on y verra aussi une poule couvant ses œufs, une ferme qui ressemblait à celle qu’on a vu.

Nous, en classe, on a 2 couveuses qui vont remplacer la poule.

 

La maîtresse nous fait chercher ce qu’il doit y avoir dans la couveuse pour remplacer la poule :

- de la chaleur (et un thermomètre pour lire la température)

- de l’eau (on a pu le lire dans les fiches : avec la chaleur il faut éviter que les œufs ne sèchent)

- tourner les œufs d’un quart de tour, comme sur la pendule, chaque jour (la poule bouge ses œufs)

 

Faut-il de la lumière ?

Dans une couveuse, il y a une lampe mais dans l’autre non, alors cette lampe servira à chauffer mais c’est pas la peine d’éclairer.

 

On installe les 2 couveuses

Mais samedi et dimanche, nous ne serons pas là. On va demander à Mme Schroll qui habite dans l’école si elle est d’accord pour s’en occuper. Un responsable s’en charge et il lui donnera les consignes.

Pour la couveuse d’Anaïs, un maître a dit que pendant les deux premiers jours il ne fallait pas tourner les œufs alors comment expliquer à Mme Schroll pour qu’elle ne se trompe pas de couveuse ?

 

On décide :

- de les numéroter : 3 pour celle d’Anaïs et 7 pour l’autre ;

- d’établir un tableau de responsabilités pour les couveuses (voir tableau) ;

- d’afficher un panneau sur la porte demandant le silence parce qu’on a lu qu’il fallait du calme sur la fiche.

 

Que fera-t-on des poussins ?

- On les vendra. (Mickaël)

- On les donnera à Lucette (la fermière qui a donné les œufs à Nelly). (Mostapha)

- Avant on les gardera. (David)

- On les montrera aux autres classes. (Nelly)

- On les vendra ou on les donnera aux parents. (Amanda)

 

Nelly demande : que mangent-ils ?

- De la Pâtée pour chats. (Mickaël)

- Du lait. (Nicolas)

- Du pain trempé dans de l’eau, c’est ce que ma mamie donne aux poules. (Linda)

- On peut chercher dans des livres, j’en ai un qui parle de ça, je l’avais emmené à l’école maternelle. (Nelly)

- On pourra essayer de leur donner des choses mais il ne faut pas les empoisonner. (Paul)

- Moi, je crois qu’il faudra acheter du premier aliment pour poussin, c’est exprès. (Anaïs)

- On l’achètera avec l’argent de la coopérative. (Jimmy)

- Je demanderai à ma tatie si elle peut m’en envoyer, elle en vend. (Amanda)

 

 

Et qui va s’en occuper ?

- Moi, moi, moi,… !

- Et aussi les parents quand on sera pas là dans la classe. (Anne)

- Mme Schroll (concierge de l’école). (Nelly)

- La maîtresse. (Linda)

 

Cela fait maintenant 17 jours que l’œuf pas cuit est dans le coton = toujours rien, on le laisse encore.

Cela fait 5 jours que les œufs de la ferme sont dans de la paille et le coton = rien on attend.

 

 

Le lundi suivant, en entrant on se précipite vers les couveuses. Pas de poussins.

Le responsable rajoute de l’eau, un autre vérifie la température avec l’aide de Mme Dumas parce que c’est difficile de lire les degrés mais petit à petit les enfants arriveront à la lire tout seul. Il faut 38° environ, elle est bonne pour toutes les deux mais pour la couveuse  N°3, Mme Schroll a dit qu’elle était descendue à 33° parce que le samedi et le dimanche, il n’y a pas de chauffage autour. Dans la couveuse 7, c’était bon parce qu’il y a un thermostat, c’est un appareil qui maintient la température qu’on lui indique au départ.

Un autre responsable tourne les œufs. Amanda remarque qu’ils sont chauds.

 

Et les autres œufs dans le coton ou la paille ? Rien

Il faut sûrement les tourner aussi.

En les tournant, on s’aperçoit qu’ils sont froids. Amanda place un thermomètre à côté : on lit 19°. Ce n’est pas assez.

Réponse : le coton ou la paille ne fournissent pas de chaleur, ils la garde seulement. Les œufs ne sont donc pas à la chaleur et ne peuvent pas éclore.

On décide de les mettre dans la couveuse n°3.

 

Comment savoir si les responsables ont bien tout vérifié ?

- On écrit sur un cahier ce qu’on a fait. (Olivia)

- On fait une croix sur la feuille chaque fois et chaque jour. (Paul)

C’est la dernière solution qui a été adoptée.

 

Voici les tableaux obtenus, ils permettent de situer l’éclosion et de matérialiser le temps qui passe.

S’ils sortent bientôt, qu’est qu’on va leur donner à manger ? (Nelly)

- Il faut acheter du 1er aliment pour poussin. (Anaïs)

- Est-ce qu’on a assez de sous ? (Nicolas)

- Mais combien ça coûte ? (David)

- Il faut demander au marchand. (Julie)

- Mais où on l’achète ? (Mickaël)

- Ma tata ne peut pas en envoyer. (Amanda)

 

On décide :

- de demander aux parents où on peut en acheter ;

- de se renseigner et demander combien ça coûte ;

- de faire les comptes de la coopérative avec le responsable.

 

Aujourd’hui, comme d’habitude les responsables vérifient tout en entrant et Amanda arrive avec un sac de 1er aliment pour poussin acheté à 4F, que la coopérative lui rembourse.

Tout est prêt.

 

Mais quand ces poussins vont-ils naître ?

Le papi d’Anaïs lui a dit qu’il fallait 21 jours. C’est long !

 

Quelle surprise !

Dans la couveuse n°7, on entendait piauler puis quelqu’un a crié : « Ca y est, il y a des poussins ! »

Un , deux, trois, quatre !

Un œuf n’avait pas changé. Mais il y avait 6 œufs dans la couveuse. On a remarqué que la caisse apportée par Julie avait disparu, la paille avait été touchée…

 

Plus tard, Mme Schroll a apporté le poussin né le premier, dans la caisse. Elle avait laissé ce papier :

La maîtresse a fait un film vidéo, nous l’avons vu le lendemain.

 

- Je suis contente que ça ait marché. (Anaïs)

- Ils sont beaux. (Linda)

- Il y en a un qui est marron. (J-Christophe)

- On peut les toucher ? (Olivia)

- Mais si on les sort de la couveuse, ils auront froid. (Nelly)

- Il y a du sang sur la coquille. (Nelly)

- Et du jaune aussi. (Linda)

On reste un moment à les regarder autour de la couveuse. Ils tiennent à peine sur leurs pattes seul le marron (né le premier) est plus dégourdi.

On décide :

- de leur donner à manger ;

- de leur donner à boire :

- de les laisser au chaud dans la couveuse ;

- d’enlever l’œuf non éclos et de le mettre dans l’autre couveuse.

 

Il faut leur donner des noms, le marron c’est Cassetout !

- Il faut le dire aux autres classes qu’on a des poussins. (Nelly)

- Le « facteur » va le dire. (Mostapha, lui-même facteur)

- On pourrait fabriquer des faire-parts comme ceux qu’on a vu en lecture. (Jean-Christophe)

- Et en apporter un dans chaque classe. (Paul)

Plus tard, pendant la récréation et toute la journée, les enfants de l’école viendront voir notre couvée.

Au bout d’un moment, on regagne notre place mais chaque fois qu’on a fini un travail, on retourne les voir.

Et soudain Linda crie : « Il y en a un qui est mort ! »

On se précipite, il y en a un qui est couché sur le côté, les pattes étendues, les yeux fermés…

Puis un autre passe à côté de lui, lui donne un coup de bec, il sursaute et le revoilà debout !

Ouf, il était seulement fatigué !

Il nous a fait peur !

- Ses poils sont collés. (Julie)

- Il est mouillé. (Olivia)

- Dommage qu’on ne l’ait pas vu sortir. (Nicolas)

Réponse : On regarde les heures de naissance, ils sont nés le soir, pendant la nuit ou le matin. Aucun est né pendant la journée, c’est pareil pour les petits d’autres animaux.

 

Nos observations :

Les poussins mangent beaucoup, ils grattent dans la paille pour trouver des choses à manger. Il faut leur mettre souvent de l’eau parce qu’ils la renversent.

On a remarqué :

- Ils sont doux, on dirait qu’ils ont de la fourrure. (Nelly)

- Quand ils boivent, ils penchent leur tête en arrière et ils allongent bien leur cou pour que l’eau descende mais pas quand ils mangent. (Linda)

- Chaque fois qu’on leur donne à manger, ils mangent, ils ont toujours faim. On a essayé de leur donner tout le temps à manger et ils n’ont pas été malade. (Mostapha)

- Ils aiment bien nous voir. (Olivia)

- Quand on les garde dans nos mains, ils tremblent et ils s’endorment. (J- Christophe)

- C’est parce qu’on leur tient chaud. (Mickaël)

- Ils ne ferment pas leurs yeux comme nous, ils montent la paupière du bas. (Paul)

- Des fois, ils nous pincent avec leur bec. (Anne)

- Pendant qu’on travaille, ils crient puis quand on leur donne à boire ils se calment pour longtemps. (Julie)

 

Les poussins ont déjà changé depuis qu’ils sont nés.

 

Comment peut-on voir s’ils grandissent vite ?

- On les dessine. (Davis)

- Tous les combien ? (Mme Dumas)

- Tous les jours. (David)

- Entre hier et aujourd’hui est ce qu’on a vu du changement ? (David)

- Non, alors on va les dessiner toutes les semaines parce que ça fait 4 jours qu’on les a et ils ont changé. (Anaïs)

- Moi, je ne sais pas les dessiner. (Linda)

- On pourrait les prendre en photo. (Nicolas)

- Lundi, j’apporterai mon appareil et tous les lundis suivants. (Mme Dumas)

Avec les maîtres et les maîtresses (des élèves professeurs, on a répondu à ce questionnaire facilement. Il montre ce qu’on connaît maintenant sur les poussins.

On a aussi cherché comment naissent d’autres petits animaux, par groupes de 3, d’après des photos et des livres.

 

Nos poussins ont 5 semaines, ce sont des poulets,

maintenant.

 

Ils ressemblent à des poules et des coqs en plus petit. On voit bien leur crête. Ils n’ont plus de duvet. Cassetout est plus foncé et les autres sont devenus blancs. On voit bien les nouvelles petites plumes de Cassetout, en bas, sur son cou.

Maintenant qu’ils sont grands, on essaie de leur donner d’autres aliments. Ils ont mangé de la salade, de la tomate, des pommes de terre…

 

Les poulets n’ont pas beaucoup de place dans leur caisse. Ils ont grossi !

Chaque jour on les laisse sortir un peu. Ils aiment bien.

Ils battent des ailes en courant. Il leur faut plus d’espace.

Bientôt ce sera les vacances, alors on décide de les donner.

Deux vont aller à Caveirac dans le jardin d’un monsieur qui est envahi de petits escargots. Ils vont se régaler !

Deux iront chez la fermière qui nous a donné les œufs et l’autre, dans une ferme aussi où il y a d’autres poulets.

Nelly et Amanda nous donneront de leurs nouvelles.

 

Et la couveuse n°3 ?

On a attendu 25 jours, puis on a débranché la couveuse. Un œuf était fendu et son sang avait coulé. Quelques jours après on a décidé de casser toutes les coquilles.

Dans un œuf le poussin était un peu formé. Dans les autres il n’y avait que du jaune un peu dur.

Il ne s’agit pas vraiment d’élevage, car nous n’avons pas organisé la reproduction de ces animaux pour en étudier la reproduction et le cycle de vie complet. Disons que nous avons recueilli en classe des animaux que nous avons observés pendant un temps donné.

 

Une mante religieuse en classe

 

Un matin de septembre, Chloé arrive en classe avec une drôle de bête enfermée dans un bocal.

« C’est méchant ?

-Ne la touchez pas !

-Beurk, c’est affreux !

-C’est quoi ?

-C’est une mante religieuse, annonce Chloé.

-On peut la garder en classe ?

-D’accord, gardons-la quelques jours pour l’observer, puis on la relâchera. »

 

Se posent tout de suite les premiers problèmes : «  Où va-t-on la mettre ? Que mange-t-elle ? »

Heureusement, j’ai toujours au fond de la classe un vieil aquarium. On installe l’insecte : herbe, branches feuilles…

« Il faut lui donner à boire ! » Un couvercle de bocal rempli d’eau fera l’affaire.

Pendant que l’on s’affaire, un élève est parti à la BCD et revient triomphant avec une BTJ sur la mante religieuse. Victoire !

Voyons, que mange-t-elle ? Des insectes. Vite allons en chercher dans la haie !

Cinq minutes après notre mante religieuse se voit approvisionnée en fourmis, sauterelles et autres petites bêtes découvertes dans la haie.

Bon, il est 9 heures 20, notre mante est installée en classe, la journée peut commencer.

Au cours des jours qui suivent, les enfants sont invités à dessiner l’insecte le plus précisément possible et à noter toutes les questions qui leur viennent à l’esprit. L’insecte est observé régulièrement, son comportement, ses attitudes sont relevés. La mante religieuse est devenue la vedette de l’école. Tout le monde vient la voir : les autres élèves de la classe des grands, les maternelles, des parents.

 

Un moment collectif ponctue cette première phase :

-Qu’avons-nous observé ?

-Que savons-nous déjà ?

-Que voulons-nous savoir ?

 

La BTJ circule, on la lit en classe, à la maison, les découvertes sont présentées au « Quoi de neuf ? »

Nos questions trouvent petit à petit des réponses.

Mais malgré nos soins, l’animal semble aller de plus en plus mal : sa couleur change, il devient léthargique. Que se passe-t-il ? Les enfants sont inquiets. Mais un matin : «  Regardez, la mante, qu’est qu’elle fait ? » Elle secrète une bave mousseuse au bas de l’abdomen. Notre BTJ nous est encore d’un grand secours : elle pond ! Nous apprenons même qu’un célèbre entomologiste aveyronnais, Henri Fabre, avait lui aussi observé le même phénomène.

 

Hélas, quelques heures plus tard, la mante est morte.

 

Passé la déception, nous avons tous ensemble fait le point sur ce que nous avions appris sur la mante. La somme des connaissances acquises au sujet de cet insecte par des enfants de cours élémentaire était assez extraordinaire !

 

De la chenille au papillon

 

Au printemps, nous avons accueilli des larves de chenilles que j’avais apportées en classe.

Les enfants ont tout de suite supposé qu’il s’agissait de chenilles qui deviendraient des papillons.

Comme pour la mante, nous avons dessiné les larves et écrits nos questions.

Puis, de la même manière, nous avons mis en commun nos observations, nos questions et nos hypothèses.

J’ai fourni aux enfants un document leur permettant de répondre à certaines questions, surtout celles ayant un rapport avec la manière de soigner ces animaux dans de bonnes conditions.

Ce travail s’est renouvelé toutes les semaines, car, à chaque changement, il fallait remettre en cause nos hypothèses. La métamorphose complète a duré un mois, mais hélas, les papillons sont apparus pendant les vacances de printemps et les enfants n’ont pu assister à la dernière étape.

Un nouveau document leur a été distribué grâce auquel ils ont pu répondre à leurs dernières interrogations et apprendre davantage de choses sur leurs « belles-dames ».

Certains textes et dessins ont été placés sur nos pages du site ou insérés dans le journal pour faire partager nos découvertes.

Et puis nous avons relâché nos papillons dans la nature. La mauvaise expérience de la mante, morte en classe, leur a bien fait comprendre le stress apporté aux animaux soumis à la captivité.

 

Outre les connaissances spécifiques apportées par l’étude de la mante et des papillons, d’autres points sont apparus importants : les enfants, en apprenant à connaître ces insectes ont aussi appris à les respecter, les réactions de dégoût et de répulsion que l’on trouve en général dans le rapport des humains à l’insecte, ont fait place à une réelle curiosité et un réel intérêt. Les enfants se sont, comme je dis « décrotté » les yeux : c’est à dire, qu’ils ont appris à voir et à considérer ce qui les entoure, même la plus petite bête trouvée dans l’herbe. Dans le cas des papillons, l’approche plus expérimentale à permis aussi de se rendre compte que certaines vérités peuvent être remises en cause : les chenilles n’ont pas fabriqué de cocon, comme ils le croyaient tous, mais se sont métamorphosées en chrysalides.

 

De mon côté, se pose la question de l’expertise : n’ayant pas su répondre à certaines de leurs questions, j’aurai bien aimé trouver une personne ressource dont les connaissances m’auraient été d’un grand secours. La recherche sur Internet reste longue et fastidieuse. Pourrait-on imaginer un jour une collaboration ponctuelle avec des scientifiques ? Existe-t-elle déjà ?

 

 

Des insectes en classe

Classe de CE1 et CE2 de Ceignac – 15 élèves

Marie-Christine Toulas* nous présente ici sa pratique de classe, concernant les « petites bêtes » que chacun voit arriver en classe, apportées par l’un ou l’autre.

Le site internet de sa classe présente quelques uns des travaux réalisés par ses élèves : http://perso.worldonline.fr/pedagogie-12

Quelques conseils ?

 

-Avoir toujours dans un coin de classe un aquarium qui servira à recueillir les charmantes bestioles que nous rapportent les enfants : escargots, têtards, chenilles, …

 

-Ne pas mener de front plusieurs élevages : les escargots arrivés en classe en même temps que les chenilles ont vite été abandonnés.

 

-S’équiper en documents type BTJ, « Copains de bois » et autres encyclopédies pour répondre aux questions posées mais surtout trouver des conseils pour les élevages le plus rapidement possible : comment installer les animaux, quels sont leurs besoins. Je sais bien que certains prônent l’expérimentation à tout prix( que mange-t-il ? essayons différentes choses…), mais faire mourir des animaux en classe parce qu’on n’a pas su les nourrir me pose problème.

 

-Je conseille aussi l’élevage de phasmes, très facile à mettre en place et très riche en observations.

 

 

On voit bien à travers ces deux témoignages, comment l’introduction des élevages en classe a permis l’émergence des questionnements des enfants. Ils ont débouchés sur de nombreuses activités : en lecture-écriture, mathématiques, recherche documentaire, en lien direct avec la vie de la classe. On est bien loin alors de la leçon de sciences naturelles.

 

 

Marie-Christine Toulas,

Institutrice en CE1– CE2

À Ceignac

dans l’Aveyron

 

Page du site de l’école de Ceignac

 

 



Les animaux et leur cri

Pourquoi on les élève

L’ânesse brait

Parce qu’on l’aime (Nelly)

pour le lait (Anne)pour porter les paniers (Anaïs)

La vache meugle

Les veaux

Les génisses

elles donnent du lait (tous)pour leur viande (Paul)

Le canard cancane

pour la nourriture (tous)

Les oies cacardent

elles préviennent par leur cri (Linda)

La pintade criaille

pour leur viande (Mostapha)

La poule caquette

pour leur viande (Jimmy)pour les œufs (Nelly)

Les chèvres et les moutons bèlent

pour le lait (Michaël)pour le lait et la viande

Les chiens aboient

pour la compagnie (Amanda)

pour garder les troupeaux

(J-Christophe)

Les chats miaulent

pour chasser les souris (tous)