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Militant du SNUipp militant pour quelle direction ?

Février 2001

Engagement au SNUipp

Syndiqué depuis mon arrivée à l’éducation nationale ; depuis deux ans, date à laquelle j’ai pris une direction, comme on dit, je me pose beaucoup de questions sur nos revendications quant à la direction d’école. Plus de temps de décharge, c’est aussi diriger toujours plus seul, c’est encore se couper davantage des collègues qui sont en classe. La décharge c’est bien, mais que fait-on des réunions en mairie, à l’inspection, … à 16h30, 18h ou 20h30, le mercredi ? Que fait-on des présences non obligatoires mais souhaitées dans diverses manifestations ? Serait ce bien perçu si je restais au lit le jour où je suis déchargé de classe ?

 Engagement aux CEMEA et à l’ICEM (école Freinet)

Tous les éléments mis en place autour de la direction correspondent à une image individuelle de la direction (indemnité, décharge, …). Depuis longtemps, de part mon engagement volontaire aux CEMEA (pour diriger de formations BAFA, BAFD), dans les centres de vacances (directions de colos), à l’ICEM (pour échanger et faire progresser nos pratiques de classe), j’ai la volonté politique d’ouvrir les jeunes, les collègues, les enfants sur d’autres formes de travail, d’autres formes d’échanges où je ne suis plus seul détenteur du pouvoir, où le pouvoir est partagé. La responsabilisation, l’autonomie des enfants comme des adultes ne doivent pas être de vains mots. Les mouvements éducatifs et pédagogiques, les syndicats (surtout le mien) doivent être porteurs d’un vrai projet, pour construire une société moins individualiste, plus solidaire et plus participative.

Diriger, oui mais comment ?

« Dirigeant » depuis deux ans une école, je n’ai pas envie de diriger seul ou d’être un secrétaire. J’ai, aujourd’hui, la chance d’être dans une équipe où la participation de chacun dans la mesure de ses possibilités est acquise. Le poids des différentes charges est de plus en plus partagé mais jusqu’à quand ? Sans retour de notre administration, sans prise de conscience personnelle des enseignants, cet investissement toujours plus important risque de s’essouffler. Diriger ensemble, la formule doit être reconnue officiellement si l’on veut promouvoir un véritable travail d’équipe et aller toujours plus loin dans cette voie.

 

S’engager vers une direction coopérative, mes revendications…

« Plus de maître que de classes »

Le partage des taches de direction passera par une décharge répartie sur l’ensemble de l’équipe ; pour animer l’équipe le directeur doit enseigner.

« Clarifier les responsabilités de la direction d’école »

L’école a besoin d’un référent, d’un animateur avec un rôle clairement établi. Elle n’a pas besoin d’un secrétaire, d’un agent de maintenance, d’un exécuteur des basses œuvres, …

« Former les directeurs »

Oui, mais former à quoi ? Qu’on ne nous fasse pas croire que nous dirigeons une entreprise. Apprenons à diriger ensemble à travailler en équipe, quoi ?

« Et l’indemnité de direction dans tout cela ? »

Garde-t-elle un sens ? Réclamons, exigeons plus pour tous, cela paraît bien plus conforme à la réalité et aux besoins.

                       

Jean-Guy Lafaye

Membre du groupe départemental 91 de l’ICEM