Raccourci vers le contenu principal de la page

Vingt-cinq enfants à Marrakech

Dans :  Principes pédagogiques › communication › 
Mai 2001

 

Vingt-cinq enfants à Marrakech :
Chronique d’une correspondance
entre la Belgique et le Maroc
 

 

 

 
Quand une institutrice belge prend un père d’élève au mot, lorqu’il lui propose d’emmener sa classe au Maroc, cela donne un voyage échange peu ordinaire que nous raconte, ici, Marianne Delcroix au jour le jour.
Découverte d’une autre culture, correpondance, implication des parents, tous les ingrédients sonr réunis pour que l’école joue alors pleinement son rôle d’ouverture sur le monde.
 
 
 
 

 

 

Tout commença en troisième année… J'avais invité les parents d'origine marocaine à venir en classe pour présenter le Maroc aux enfants avant de visiter avec nous l'exposition "Splendeurs du Maroc" au musée de Tervueren. Ces parents avaient été surpris de l'intérêt des enfants et de leurs questionnements à propos de cette culture bien différente de la nôtre.
 
Septembre 99
début de quatrième année
 
Le papa de Hind vient me trouver et me propose d'organiser pour la classe un voyage à Marrakech. Je suis quelque peu ébahie, moi qui avais programmé un séjour en Ardennes pour le mois de mai...mais je ne dis pas non, pensant que des occasions pareilles ne se présentent pas tous les jours et qu'il ne faut pas les laisser passer!
 
Je donne immédiatement un coup de téléphone à ma directrice en pensant secrètement qu'elle trouvera ce projet déraisonnable, mais non, elle est d'accord et me dit même que si je pars, elle m'accompagnera!
 
J'écris au bourgmestre qui lui aussi me donne le feu vert. Les premiers obstacles sont donc franchis, les parents papotent beaucoup entre-eux, les enfants aussi, la question est même posée au conseil de classe: « Irons-nous à Marrakech ou en classe verte ? » Il est donc temps de réunir les parents pour voir si ce projet recueille l'adhésion d'une majorité faute de quoi, il serait annulé.
 
Entre temps, les choses se sont precisées : par internet, nous avons trouvé une école primaire privée, l'Institut Oum Hani qui se montre favorable aux échanges interscolaires. Nous voici donc engagés dans une correspondance individuelle d'abord, car nous avons reçu douze lettres d'enfants de cinquième année de cette institution.
 
Lors de la réunion de parents, ( parents d'origine marocaine ou latino-américaine ou encore professeurs dans le secondaire, donc habitués aux voyages en avion, parents habitant en majorité à Schaerbeek et qui voudraient que leurs enfants voient une autre image que celle des Marocains de Belgique. Quant aux parents d'origine marocaine, ils souhaitent eux, que leurs enfants voient autre chose que le Maroc des vacances), le projet est accepté par la majorité (malgré quelques petites réticences) à condition que le voyage ne coûte pas trop cher.
 
Entre temps, la correspondance s'enrichit d'une autre classe provenant d'une école publique de Marrakech, grâce à Ajiba, l'amie marocaine de parents de ma classe, institutrice dans cette école, mariée à un Belge et en congé sans solde à Bruxelles.
 
Les enfants sont très enthousiastes, l'arrivée du courrier de Marrakech est une vraie fête, chacun possède maintenant un(e) correspondant(e) dans l'une ou l'autre école. Ils se découvrent des goûts communs avec des enfants habitant à plus de trois mille kilomètres de chez eux.
 
En février, nous organisons un souper couscous à l'école afin de récolter des fonds. Tout le monde s'y met : les parents, les enfants, l'association de parents, les amis : deux cent vingt assiettes de couscous seront servies. En plus de cela, pendant tout l'hiver, nous avons vendu des gaufres chaudes lors des récréations. Ces deux actions nous rapporteront quelques quatre-vingt mille francs*.
 
Début mars, une mauvaise nouvelle tombe: la C.O.C.O.F. (Commission de la Communauté Française : organisme de gestion de la Culture pour la communauté française de Bruxelles) nous annonce qu'elle ne subventionne pas notre voyage car celui-ci a lieu pendant l'année scolaire et qu'elle ne s'occupe que du parascolaire. Néanmoins, nous obtenons une dérogation de l'Inspection (on ne peut quitter la Belgique avec des enfants du second cycle primaire). Tous les obstacles administratifs ont donc été franchis, ne reste plus que l'épineux problème du budget. Un parent d'élève prend alors contact avec le cabinet du ministre Nollet et quelques jours plus tard, un coup de fil reçu à l'école nous annonce que cent mille francs nous sont octroyés (dans le cadre d'un budget d'intégration). En classe, c'est le délire : les enfants crient, se congratulent, s'embrassent,…
 
Ainsi donc, nous partirons à Marrakech. Le prix du voyage est fixé : huit mille francs par enfant, quatorze mille francs par adultes (huit mamans d'élèves sont prêtes à nous accompagner)
 
Au vu des congés dans les écoles marocaines, notre voyage est fixé juste après les vacances de Pâques, ce qui me permettra heureusement de passer une semaine de ces vacances à Marrakech, avec Ajiba {l'institutrice en congé} et de prendre toutes les dispositions nécessaires avant l'arrivée des enfants.
 
Dix-sept avril : je m'envole pour Marrakech avec Ajiba
 
Le lendemain, nous nous rendons à l'école Oum Hani où la directrice nous a concocté un programme chargé. Je lui explique que ma classe correspond aussi avec une école publique et qu'il nous faut donc des jours de liberté pour nous rendre dans leur école. Finalement, nous tombons d'accord pour passer deux jours dans leur école (avec un repas dans la famille) et une journée ensemble à Essaouira. De plus, leurs petites camionnettes de ramassage scolaire viendront nous chercher à l'aéroport et assureront certains transports en ville pour nous. Une question importante se trouve ainsi résolue.
 
Voilà donc un bon début. Le jour suivant, nous voici à l'école publique. Le contraste entre les deux bureaux des directions est fort : d'un côté, le luxe d'un mobilier cossu, ordinateur, fax, imprimante, de l'autre côté, un bureau vieillot, des chaises bancales, un simple bic. Mais l'école publique ne veut pas être en reste, nous y passerons une journée (avec repas dans la famille) et irons avec eux dans la vallée de l'Ourika le lundi premier mai.
 
Reste encore à nous rendre à l'auberge de jeunesse. Là, le bâtiment est impeccable : cour intérieure sur laquelle s'ouvrent les chambres et les sanitaires. Tout est propre mais il n'y a pas d'eau chaude. Un gros point noir : la cuisine est minuscule et dépourvue de frigo, il n'y a que deux becs de gaz, pas de grandes casseroles ni assez d'assiettes, de verres et de couverts. Impossible d'y cuisiner pour les trente-six personnes que nous serons. Nous prendrons donc seulement les petits déjeuners à l'auberge et les repas de pain. Les repas chauds seront pris dans les petits restaurants qui voudront bien nous accueillir.
 
25 avril, la classe atterrit
à Marrakech
 
Enfin, le grand jour arrive : à 18 h 30, ma classe atterrit à l'aéroport, encadrée de ma directrice, d'une éducatrice et de huit mamans d'élève. Je les accueille avec le directeur, mon correspondant, quelques élèves de l'école publique de même que ma correspondante de l'école privée et quelques uns de ses élèves. Les petites camionnettes sont là et nous voilà en route vers l'auberge de jeunesse.
 
Là, Ajiba, quelques collègues à elle et Monsieur Bennys, inspecteur de l’enseignement primaire à Marrakech, nous attendent et ont prévu l'accueil marocain traditionnel : le lait, les dattes, le thé et les gâteaux. Les enfants sont comblés.
 
Après une première nuit assez courte, une douche froide et un bon petit déjeuner, nous arrivons en transport en commun à l'Ecole Oum Hani. Les enfants découvrent leurs correspondants, leur salle de classe et ensuite toute leur école. Cérémonie du thé puis discours très écouté de la directrice. Présentation par les élèves des monuments historiques de Marrakech.
 
L'après-midi, nous assistons à un spectacle de chants puis de danses. Nous présentons nos poèmes et projetons notre vidéo présentant notre école et notre ville.
 
27 avril,
la « tente du caïd »
 
Le lendemain, c'est l'école publique qui nous attend. Sur leur programme, ils nous avaient annoncé "accueil dans la tente du caïd" mais nous étions loin de soupçonner ce qui nous attendait…
 
Dès notre arrivée dans leur cour de récréation, nous restons bouche bée face aux couleurs des vêtements, aux sourires, aux mots de bienvenue... huit cents enfants en costume traditionnel, cela constitue une palette de couleurs étonnantes. Ils forment une haie d'honneur et nous offrent à chacun une rose de Marrakech...
 
Ensuite, nous sont offerts le lait et les dattes puis nous nous installons sous la tente caïdale. Là, nous assistons à des chants et à des danses de différentes régions du pays. Tout à coup, sortie d'un petit taxi apparaît une jeune fille richement vêtue. C'est la mariée. Elle est portée jusqu'à la tente sur un palanquin au milieu des chants, des youyous et des lancers de pétales de roses. Puis c'est au tour du marié… Nos correspondants ont ainsi reconstitué pour nous une cérémonie traditionnelle de mariage.
 
A midi, nous allons manger dans les familles. La répartition des enfants n'est pas chose aisée. Treize enfants de ma classe ont un correspondant chez lequel ils iront manger avec un autre enfant de la classe et parfois une maman mais certaines familles marocaines espéraient accueillir un Belge et rentrent bredouilles... c'est dommage mais seuls trois enfants de Clair-Vivre sont d'accord pour aller manger seuls chez leur correspondant. L'école se vide complètement. Au Maroc, pas de cantine scolaire, l'école ferme à l'heure de midi.
 
Quant à moi, j'accompagne Alice chez sa correspondante. Sa maman a passé toute son enfance en France. Ses parents y vivent toujours. Elle est revenue en vacances au Maroc et s'y est mariée à l'âge de seize ans. Elle est toute heureuse de parler français et se montre intarissable Elle se réjouit que sa fille ait une correspondante à Bruxelles où habite sa soeur. Les deux filles vont jouer dehors, après avoir échangé leurs cadeaux.
 
Les enfants rentrent peu à peu, détendus, souriants. Tous sont contents de leur repas. A 15 h, nous sommes au complet. C'est à notre tour de leur présenter notre vidéo et notre petit spectacle de poésie.
 
28 avril,
à l’école
 
Vendredi matin, nous sommes de retour à l'école Oum Hani. Cette fois-ci, notre classe est divisée en quatre groupes et assiste à une matinée de leçons dans les classes. Là, les enfants se rendent vraiment compte de la différence entre l'enseignement au Maroc et le nôtre. Comme le dira Morgane : « Dans notre école, nous sommes beaucoup plus libres et les chaises ne sont pas attachées aux tables ! » Il faut dire que dans l'école, en plus de l'institutrice, un éducateur ou une éducatrice accompagne la classe lors de ses déplacements dans les couloirs et s'assoit dans le fond de la classe afin d'assurer la discipline.
 
J'assiste pour ma part à une leçon de lecture expliquée où les enfants lisent et relisent plusieurs fois le même texte, répondent à des questions orales sur ce texte puis le dramatisent. Ensuite, vient une leçon sur la voix active et la voix passive : analyse d'exemples, déduction de la règle, répétitions multiples de cette règle puis exercices individuels. Heureusement, il y a aussi un anniversaire à fêter (comme chez nous) et un cours d'éducation physique qui a lieu dans la cour : on peut enfin bouger !
 
A midi, nous allons manger dans les familles. Cette fois, les départs se font plus aisément puisque le premier pas a été franchi. Je suis accueillie par la correspondante de Pauline. Au cours du repas, la maman de Fathia m'a dit qu'elle avait lu notre journal scolaire et qu'elle avait été stupéfaite d'y lire le texte de Marie sur les sans-papiers. Elle y a appris la mort de Semira et n'imaginait pas que cela puisse se produire en Belgique.
L'après-midi, nous nous rendons dans le centre ville avec les minibus de l'école. Quelques élèves d'Oum Hani nous y présentent les monuments historiques (la Koutoubia, le palais Badi, les tombeaux saadiens).
 
29 avril,
le quartier des tanneurs
 
Le lendemain, samedi, monsieur Bennys se met à notre disposition pour nous guider en ville. Dans le quartier des tanneurs, nous découvrons le travail sordide de ces hommes et celui des enfants (nous pensons d'ailleurs avoir reconnu un enfant du livre « Découvrir le Maroc et ses enfants »). Nous quittons ce quartier pour nous rendre à pied dans les souks. Sur le trajet, nous visitons la merveilleuse université coranique Ben Youssef. Enfin les souks, les enfants sont impatients de dépenser leurs dirhams. Monsieur Bennys nous guide, nous conduit là où les enfants désirent acheter leurs cadeaux : babouches, djellabas, bijoux, tam-tams,… Ici, on peut tout acheter à condition de savoir marchander. Monsieur Bennys nous aide dans cette tâche.
 
Un bus nous emmène sur la place Jema El Fna. La soirée commence et l'ambiance y est tout autre que l'après-midi. Les gargotiers installent leurs échoppes classées par nourriture : les viandes grillées, les poissons, les soupes, les escargots,...
 
Nous regardons les musiciens, les danseurs, les acrobates, les charmeurs de serpents, achetons un gâteau à une échoppe et repartons à l'auberge... en calèche.
 
30 avril,
Essaouira
 
Dimanche, 6 h du matin : nos correspondants de l'école Oum Hani viennent nous chercher en car pour nous emmener à Essaouira. Nous découvrons cette petite ville bien différente de la ville rouge de Marrakech avec ses murs blancs et ses volets bleus. L'ancienne Mogador est entourée de murailles et domine l'océan. On y respire un air plus vivifiant qu'à Marrakech. Essaouira (dite la bien dessinée) nous dévoile ses rues rectilignes où il est impossible de se perdre. On y vend surtout de l'artisanat réalisé en bois de thuya. Les enfants font leurs achats avec aisance, maintenant ils savent marchander !
 
Dans la rue, des musiciens nous font participer à leurs rythmes et à leurs chants. Nous rejoignons l'immense plage de sable et là, tout de suite, les enfants courent vers la mer et les vagues. J'aurai beaucoup de mal à les en faire sortir !
 
1er mai,
l’Atlas
 
Lundi 1 mai, c'est au tour de nos correspondants de l'école publique de nous emmener dans la montagne de l'Atlas, le long de la vallée de l'Ourika. Dans le car, les corres marocains ont emmené de petits tam-tams et entonnent gaiement des chants puis se lèvent même pour danser. Bref, une ambiance joyeuse à laquelle se mêlent aisément les enfants de Bruxelles.
 
Premier arrêt : le souk du lundi à Sti Fatma. Il s'agit d'un grand marché de village où les paysans viennent vendre leur récolte. A l'entrée du village : un grand parking rempli d'ânes et de mulets. Plus loin, les échoppes débordent de couleurs, d'odeurs,...Ici, on peut aussi se faire couper les cheveux, manger, boire,...Mais c'est très difficile de résister aux marchands ambulants proposant toutes sortes de bijoux.
 
Le car continue son ascension dans la montagne, le long de l'Ourika. Les bords de la rivière sont verdoyants et le long de la route, des enfants vendent des paniers de cerises mais dès qu'on s'éloigne de l'eau, c'est la montagne aride avec ses villages berbères accrochés à ses flancs, villages de pierres sèches dont on se demande comment ils survivent.
 
Nous mangeons au bord de l'eau dans une petite taverne où nous partageons le pique-nique de nos correspondants : pains fourrés de poulet et de salade, oeufs durs, salades de riz, frites froides,...nous sommes comblés.
 
L'ascension en car reprend jusqu'à un autre village où la route s'arrête et où nous continuons à pied sur la piste. J'aimerais continuer à explorer ce chemin car j'y devine d'autres villages, d'autres vies, mais les enfants ont surtout envie de tremper leurs pieds dans la rivière et notre promenade s'arrêtera là.
 
2 mai,
dernier jour à Maarakech
 
Le lendemain, dernier jour à Marrakech. On boucle les valises. Une dame vient dessiner au henné sur les mains des enfants qui le désirent et la soeur d'Ajiba nous cuisine un couscous à l'auberge.
 
Vers 16 h, nous partons goûter à l'école Oum Hani et dire un dernier au revoir à nos correspondants. Ils ont dressé des tables dans leur jardin. Nous buvons des jus de fruits ou du thé et mangeons des gâteaux, dans le jour finissant qui ravive les parfums des fleurs. Mes élèves laissent leur casquette verte en souvenir aux corres et nous repartons dans les minibus qui seront présent le lendemain à 5h du matin pour nous conduire à l'aéroport. Merci aux chauffeurs !
 
Retour en Belgique
 
De retour à Bruxelles, nous écrivons tout de suite aux corres pour les remercier du bon accueil reçu chez eux. Ensuite, nous nous répartissons le travail pour l'exposition qui sera organisée à la fin juin pour les autres classes de l'école, pour les parents et pour tous ceux qui ont permis la réalisation de notre voyage.
 
Nous nous rappelons la chronologie du séjour et individuellement ou par groupes de deux, en traite une partie. Les textes tapés à l'ordinateur seront agrandis et serviront de panneaux pour l'expo. J'achète également des craies d'art aux couleurs de Marrakech et les enfants dessinent en grand les monuments, les sites,...Chacun réalise aussi une histoire chiffrée sur ses dépenses en argent de poche.
 
Et pour l'ouverture de l'expo, la multitude de cadeaux reçus par chacun fera bonne figure sur une longue table. Après l'inauguration de l'expo, aura lieu un méchoui dont les bénéfices serviront à accueillir les corres de Marrakech l'an prochain...
 
Je ne peux terminer ce compte-rendu sans évoquer le grand nombre de réunions qui se sont tenues en classe avec les parents, parfois chez les parents eux-mêmes et pas toujours en ma présence. Parents, qui chacun à leur niveau et selon leurs possibilités ont permis l'aboutissement de ce projet. De plus, certains parents qui n'entraient pas dans l'école auparavant, y sont entrés par le biais du projet. Ce fut un réel travail d'équipe, mené sans discontinuer tout au long de l'année.
 
Marianne Delcroix
Institutrice de 4ème année (CM1)
à l’école communale Clair-Vivre
de Bruxelles
 
*1 franc belge = 15 cts

 

Quand une institutrice belge prend un père d’élève au mot, lorqu’il lui propose d’emmener sa classe au Maroc, cela donne un voyage échange peu ordinaire que nous raconte, ici, Marianne Delcroix au jour le jour.
Découverte d’une autre culture, correpondance, implication des parents, tous les ingrédients sonr réunis pour que l’école joue alors pleinement son rôle d’ouverture sur le monde.

 

 

 

 

 

 

 

Le repas dans les familles
 
Nous sommes allés avec Murielle, chez le correspondant de Kévin. Nous avons mangé des légumes et puis nous avons reçu le coucous et ensuite, le tajine et enfin les fruits et du thé (à la menthe). C’était délicieux !
Kévin, Mehdi et moi, avons gonflé la balle et puis, nous avons été sur le toit de la maison. Là, il y a des poules et des lapins. On les a faits sortir de leur cage. Nous avons papoté et puis nous sommes partis.
Mehdi m’a offert un livre et une grosse orange. A Kévin, il a offert un livre, une orange et une petite guitare. Ils étaient gentils avec nous. C’était très chouette !
 
Kévin et Marwan

 

 
Les « sans-papier »
 
Dimanche, je suis allée voir les « sans-papier ». Ce sont des gens qui n’ont pas de carte d’identité. Ils se cachent dans des bateaux ou bien leurs amis les aident à quitter leur pays.
Les « sans-papier » ne vivent pas comme nous.
Ils vivent tristement car ils ont beaucoup de problèmes. Il y a par exemple la guerre dans leur pays ou bien qu’on les oblige à se marier comme Semira. Elle est venue en Belgique parce que, dans son pays, sa famille l’obligeait à épouser un homme de 60 ans.
Mais les policiers ne voulaient pas qu’elle reste ici, alors ils ont mis un coussin sur son visage.
C’est comme ça qu’elle est morte !
 
Marie

 

 
Le quartier des tanneurs
 
Samedi matin, nous sommes allés visiter le quartier des tanneurs. Heureusement, ils nous avaient donné une feuille de menthe à nous mettre sous le nez parce que ce quartier sent mauvais !
Les tanneurs transforment les peaux de chèvres en cuir. Ils lavent d’abord les peaux, puis les trempent dans la chaux (c’est une matière blanche que l’on mélange avec de l’eau) pour en enlever les poils.
Après les avoir lavées une nouvelle fois, ils les trempent dans de la fiente de pigeon pendant deux semaines afin de les assouplir. C’est pour ça que ça sent si fort. Ensuite, on les trempe dans des bassins contenant de l’écorce de chêne pour les teindre en brun. Enfin, on leur fait subir un dernier bain dans une eau contenant du mimosa pour chasser les odeurs.
Finalement, on les fait sécher puis on les gratte du côté de la viande pour obtenir un cuir bien propre et bien souple.
Ils travaillent de père en fils et possèdent six bacs par famille. Ça ne doit pas être chouette d’être tanneur parce qu’il faut vivre dans cette odeur et dans cette chaleur même si à la fin, on s’y habitue. En plus, ça nous dégoûte de travailler dans cette crasse.
 
Sybille, Justine et Pauline D

 

 
L’Ourika
 
L’Ourika, c’est une rivière dans les montagnes. On s’est trempé les pieds dans l’eau. Elle était bonne.
Sybille a trouvé une grenouille. Aurélia a construit une petite maison pour la grenouille. Elle était toute petite, elle était mignonne Nous avons fait de la peinture avec des pierres.
Près de l’Ourika, les maisons sont pauvres. Elles sont construites en terre sèche.
Les femmes et leurs enfants lavaient leurs habits sur une planche à lessiver dans la rivière.
Il y avait des enfants qui prenaient les restes de nos repas et même les fonds de Coca et de Fanta que nous avions laissés sur les tables de pique-nique.
Nos mamans leur ont donné des boissons et du pain tellement ils sont pauvres.
 
Nara et Alice D