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Mars 2000

CréAtions, n°91 - Lieux culturels, Visites actives - en mars-avril 2000 (Editions PEMF)

Lycées Gaston Barré, Thomas-Jean Main, Paul Guérin, Niort (Deux-Sèvres). – Coordinatrice: Frédérique Martineau - Intervenants: Aline Ribière, plasticienne - Laurent Baudouin, comédien - René-Claude Girault, plasticien et metteur en scène.

 

 

 


L’aventure des objets trouvés

Ou comment trois lycées professionnels ont investi
deux musées de la ville de Niort, le
château de Oiron et son musée d’art contemporain.


11 février : matin froid au château de Oiron, rares visiteurs au Musée d’art contemporain qu’abrite de château perdu dans la compagne des Deux-Sèvres.
Trois bus font soudain irruption d’où s’échappent, surchargé de paquets mystérieux, un flot de jeunes en effervescence. Ils vont, en un clin d’œil, investir les lieux sous les regards médusés des visiteurs du musée et offrir dans la journée le spectacle inattendu d’une aventure artistique collective riche d’échanges, de créativité et d’humour.
Frédérique Martineau, l’instigatrice de l’opération, professeur de lettres au lycée Gaston Barré, nous a raconté le parcours de ces trois lycées professionnels.

Les lycées professionnels et la culture

« J’enseigne le français dans un lycée professionnel spécialisé dans les métiers de l’automobile. Le français, c’est la bête noire de nos élèves : écrire, c’est compliqué, s’acharner sur des textes est ennuyeux, retrouver le verbe dans une phrase, c’est comme s’il fallait se mettre à rechercher le sens de sa propre existence !
A la suite du festival « Les étonnants Voyageurs » à Saint-Malo, axé cette année-là sur le roman policier, j’ai lancé un projet « série noire » avec deux classes de Bac Pro en carrosserie et mécanique.
Forte de cette expérience, mais surtout intriguée par la capacité de nos élèves à jouer avec leur matériau professionnel, j’ai voulu aller plus loin l’année suivante pour travailler de manière plus pointue sur le détournement de l’objet.
Le projet « lycée professionnel, lycée des objets trouvés » a été lancé ».

 


Une certaine dignité

« La politique de l’Académie en matière de culture cette année-là visait à ne financer que des projets culturels fédérant plusieurs établissements.
C’est la principale raison du regroupement de trois lycées professionnels (LP).
L’organisation ne fut pas facile, mais pourtant très riche car je n’avais pas soupçonné que la rencontre des élèves de LP ne se fait pas si elle n’est pas provoquée.
Tout fonctionne comme si chaque LP défendait sa spécialité, méprisant celle du voisin, comme s’il avait peur des autres ou bien comme si chacun avait honte d’être LP, de n’être que LP : l’image du LP voisin nous renvoie trop notre propre image.
Et puis le secteur industriel n’a pas l’habitude de se frotter au secteur tertiaire ! Un petit exemple illustrant bien le problème : lorsqu’un carrossier rencontre une lycéenne « d’ailleurs », il lui est impossible de dire qu’il est au LP – Carrosserie, il a honte ! Ilse fait généralement passer pour un élève du lycée technique d’à côté, lui redonnant une certaine dignité… »


 

Sommaire CréAtions N°91

 

D'étonnants costumes

 

Corps-objets, objets détournés, objets fabriqués

                mise en scène, performance