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Honte et colère

Octobre 1996

Comment traduire aujourd'hui l'image d'un pays, notre pays, pays des Droits de l'Homme, dit-on,... sinon par un sentiment de honte et de colère ?

Honte et colère lorsqu'on bafoue la dignité humaine au nom de lois inhospitalières, de lois ségrégationnistes, de lois... Pasqua, tout simplement.
Honte et colère lorsque les force de... l'ordre, dit-on, chassent des hommes d'un lieu de culte, en fracassant la porte à coups de hache, avec (je cite) "dignité et humanité".
Honte et colère lorsqu'on expulse des hommes, des femmes, des enfants ayant commis le crime de vouloir devenir citoyens de notre pays.
Comment accepter une société où tout s'achète, où tout se vend, du corps des athlètes, modelé au préalable, transformé en panneau publicitaire, au trafic d'organes, en passant par le corps des enfants ?
Une société où l'on meurt de faim ou de froid ?
Une société où l'on n'a plus ni droit au travail, ni droit au logement, ni droit à la protection sociale ?
Les évènements de décembre 95 ont posé le problème de la société dans laquelle nous voulons vivre. Tout nous pousse plus que jamais à nous interroger sur la part de l'éducation dans la formation de l'Homme du prochain millénaire.
Même si l'on nous dit que vouloir changer la société est une utopie, alors résistons à la fatalité d'un monde sur lequel nous abandonnerions tout pouvoir, d'un monde condamné à la misère, à l'oppression, voire la barbarie, et participons à l'élaboration de nouvelles utopies qui nous permettront d'entrevoir l'avenir.
 
Nicole Bizieau
Jean Marie Fouquer
C.D de l'ICEM