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Genèse d'un conte

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Janvier 2011
 
A la fin du premier trimestre 95 - 96 nous sommes allés à la M.J.C d'Hérouville pour voir un conte africain, Kumongé, interprété par le théâtre du Papillon Noir. 
Tout ce qui avait trait à l'Afrique noire nous touchait particulièrement puisque l'école Célestin Freinet avait établi une correspondance avec l'école d'Agnam Thiodaye, l'un des villages de la Communauté Rurale jumelée avec Hérouville Saint-Clair. Nous avions eu également des cours de percussions africaines en Novembre - Décembre.
 
 
 
Le spectacle nous a bien intéressés. A la fin, nous avons pu nous approcher des marionnettes qui représentaient les personnages du conte et sur out nous avons regardé très attentivement l'arbre Kumongé situé derrière la scène. Un arbre magique fait avec des objets métalliques de récupération, assemblés, soudés, de façon à évoquer de manière incontestable sa qualité d'arbre extraordinaire.
De retour en classe, nous avons discuté du spectacle auquel nous avions assisté, mais aussi de ce drôle d'arbre. J'ai saisi cette belle occasion et j'ai demandé aux enfants s'ils aimeraient fabriquer un arbre de ce genre. Je savais que c'était gagné d'avance !
 Nous avons donc commencé à rassembler tout un matériel hétéroclite que nous avons entassé dans un placard:  vieilles casseroles, poêles à frire, couvercles, louche, écumoire, boîtes de conserve, capsules de bouteilles diverses, fil de fer, ... Un pied métallique pour sapin de Noël, un gros tuteur en bois et une armature dégarnie de parapluie ont constitué l'ossature de notre arbre. Après, les assemblages ont pu commencer. Percer les objets (couvercles, capsules), les assembler à l'aide de fil de fer, les accrocher, les décrocher, les agrandir, les raccourcir, les élargir ... tout cela nous prenait beaucoup de temps. Les volontaires étaient trop nombreux au début pour travailler à la construction de notre arbre, mais peu à peu les rangs s'éclaircissaient.
 Malgré tout, l'arbre commençait à prendre une tournure sympathique. C'est alors que j'ai demandé aux enfants s'ils se sentaient capables d'in venter une histoire afin de mettre en valeur cette construction. Là encore, connaissant leur appétit concernant l'Afrique, je savais que nous allions nous régaler.
 Tout le monde a été concerné par l'écriture qui s'est faite en groupe. L'histoire ayant été choisie, c'est nous tous qui l'avons enrichie afin d'obtenir ce que les enfants ont appelé leur " conte africain à !a mode d'Hérouville ". Et c'est tout naturellement que nous avons joué " L'Arbre sorcier " un samedi de Juin devant tous les enfantsde l'école et les parents. Chaque enfant avait un rôle à jouer car nous avions inventé de nouveaux personnages au fur et à mesure que l'histoire avançait : acteurs, narrateurs et percussionnistes. Chacun s'était déterminé en fonction de ses goûts et de ses compétences,
C'était une belle histoire. Ce fut aussi une belle aventure.
Georges SÉNÉCAL