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Une Pratique, un Outil : L'atelier "feutres noirs"

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Janvier 2006

 

CréAtions n° 120 "Le corps et ses langages"
publié en
janvier-février 2006

Classe de CP, Ecole de Mons-en-Baroeul (Nord) – Enseignante : Danielle Thorel

 

L'atelier "feutres noirs"

Cela fait deux ans que j’ai introduit dans ma classe l’atelier « feutres noirs ».
Il est constitué de deux barquettes contenant des feutres noirs de différentes épaisseurs de trait, des feuilles de papier Canson 120 g de format1/4 raisin, un porte-vue contenant les créations de la classe. Ce matériel est rangé dans une grande boîte posée sur une étagère à portée des enfants parmi les autres ateliers permanents de la classe : feutres, pinceaux, craies grasses, découpage-collage de différents papiers, découpage-collage avec des magazines, peinture à la gouache, terre, encres colorées.


Je ne pensais pas que cet atelier aurait tant de succès et que les enfants s’accapareraient cet outil en si peu de temps.
C’est peut-être parce que la technique est facile à utiliser et ne demande pas aux petits de CP la grande dextérité qu’exige la peinture ou la terre. Délivrés des contraintes techniques, je pense qu’ils sont plus tournés vers la recherche et l’expression. Au début, les dessins sont été très figuratifs. Puis il y eut le dessin de Mariam qui « ne représentait rien » et le dessin de Morgan qui représentait un « cheval extraordinaire ».
Bien sûr, ces dessins ne sont pas survenus par hasard mais ont eu leu origine dans les précédentes présentations de créations de la classe où il y avait déjà des œuvres non figuratives en peinture. Il y a eu aussi une visite au Musée d’Art Moderne de Villeneuve d’Ascq.


Voici ce qu’on dit les enfants du dessin de Mariam :

 

- Elle a utilisé beaucoup d’épaisseur de traits.

- On dirait des chemins et il y en a qui sortent du papier. On ne sait pas où ils vont.

- Ça ne ressemble à rien.

- On dirait deux yeux qui nous regardent.

- On dirait une grande pieuvre.

- Elle a fait des petites vagues avec les feutres fins. Ça fait beau.

- On dirait une toile d’araignée.

- Je trouve que ça fait peur.


Mariam nous dit qu’elle a voulu faire comme un tableau qu’elle a vu au mus »e, mais elle ne sait plus son nom.

 

 

A partir de ce qu’ont dit les enfants pendant les différentes présentations, on a pu construire une grille d’analyse des créations aux feutres noirs de la classe :


- Est-ce que l’enfant a utilisé plusieurs épaisseurs de traits ?
- Est-ce que le dessin représente quelque qui existe ?
- Est-ce que le dessin représente quelque chose qui existe mais qui a été transformé ? (animaux extraordinaires…)
- A quoi cela nous fait-il penser ? (peur, tristesse, rêve…)
- Y a-t-il un seul grand dessin ou plusieurs petits dessins ?
- Y a-t-il des surfaces coloriées en noir ?
- Y a-t-il des surfaces « décorées » ? Avec quoi ?
- Y a-t-il des lignes qui « sortent du papier » ?

Cet atelier a permis également d’inaugurer l’utilisation d’un vocabulaire précis : épais, fin, extra fin, surface, ligne, etc.
 

 

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dessin, présentation, analyse