Laurent Inquimbert, transporteur d’émotion

Guerrier (détail)
Hervé Nunez : Comment vous définissez-vous ?
Laurent Inquimbert : Créateur, sculpteur, inventeur de formes, transformateur de matières, recycleur, détourneur de matériaux, de techniques ou de mises en œuvre, voire constructeur…, j’aurai entendu beaucoup de termes différents pour qualifier mon métier. Il est vrai qu’on ne peut pas parler de métier au sens strict du terme, car, en définitive, j’utilise des connaissances provenant de plusieurs métiers différents : Le moulage et la fonderie, bien sûr, mais aussi la métallerie, l’ébénisterie, la soudure, les patines, le verre, etc., pour finalement synthétiser leurs opérations, ce qui est l’essence de la création artistique. Cela représente ma méthode et mon objectif artistiques.
Au-delà de la technique, qu’il s’agisse de création pure, de fonderie artistique (et donc de relecture) ou de formation, ma recherche est la même, à savoir « une liberté d’expression qu’aucun autre média ne peut permettre : celle de l’émotion et de l’intime ».
Un geste n’appartient qu’à celui qui le met en œuvre, une idée de forme n’appartient qu’à celui qui la conçoit, etc.
Chaque individu est unique, comme chaque geste ou chaque œuvre d’art, et aucun rapport à une œuvre ne peut être expliqué aussi profondément qu’il n’est vécu. Ainsi, l’œuvre d’art permet le transfert émotionnel et donc intime.
HN : Croyez-vous que l’art puisse changer le monde ?
LI : L’art permet d’atteindre le cœur des choses par l’invention de formes, de traits ou de couleurs, par l’assemblage de ces inventions ou par l’utilisation de techniques hors du commun. Le feu en est un exemple flagrant : personne, devant une coulée de bronze, ne se comporte comme dans son quotidien. L’effort de concentration atteint un niveau inhabituel.
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Entretien

Arbre creux
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