Un goût à développer, une pratique à conseiller pour Cueco qui en vante les mérites et en donne la recette dans l’Inventaire des queues de cerises. Tout peut être objet d’inventaire, l’objet importe moins que sa mise en jeu : l’inventaire est exploration, quête obstinée de la réalité des choses, comme la collection qui accumule et classe.
«Voici quelques exemples d’exercices de peinture à partir d’objets que tu te procures chez toi, ou dans la première poubelle venue. Si tu es à court de sujet, tu peux prendre ce que tu trouves sous la main y compris d’ailleurs ta main…» Conseils malicieux pour une pratique décriée dont il note le retour : « Le ressassement est souvent condamné par l’enseignement, seulement, voilà […] tout finit par réapparaître, l’ancien après avoir fait son tour est redevenu le nouveau. La répétition d’un motif est devenue un concept moderne. S’y trouvent pêle-mêle l’idée de série, celle de variation, d’identité des objets ou de sérialité sur le modèle industriel. »
Les objets du quotidien ont la faveur (la saveur...) de Cueco: en témoignent sa collection de pommes de terre, les imagiers (bouts de crayons, ficelles, pelotes, sandows jaune, vert, bleu, sandow du 19.06-1986, imagier des insultes et des caresses…). Ce sont eux qu’il conseille aux futurs collectionneurs : « des cavaliers (sorte de clous sans tête, recourbés et présentant deux pointes), des épingles à cheveux de femme, à linge, des trombones de bureau, des élastiques, etc.»
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