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Commntaire sur le dossier

Février 2011
Quelques remarques sur le tableau des capacités Lire-écrire au cycle II
Commentaires de Danielle de Keyser
 
 

1- Le découpage en étiquettes. 

L'étiquette : sait reconstituer un texte (ou une phrase) mot par mot.

C'est le genre de puzzle (pour un texte surtout) qui est souvent insoluble, les mots du texte peuvent être utilisés ailleurs qu'à la place initiale et c'est vraiment un casse tête chinois qui n'est vraiment pas nécessaire, si le gosse est entraîné à écrire personnellement, là il fera ce travail de placer les mots (chaque mot dont il a besoin) dans le contexte de sens qu'il souhaite exprimer.

On n'a jamais intérêt à couper les expressions en mots pour faire reconstruire un texte. Essayez vous mêmes sur un texte !
 
2- L'importance du " par coeur " !
Il y a les étapes de départ, celles qui sont fondamentales pour accéder à tout le reste, qui ne sont pas représentées dans le tableau, et c'est pourtant un savoir faire déterminant. Si on veut sécuriser parents et enseignants, il faut s'ingénier à faire émerger toutes ces étapes que j'appelle sous-terraines et qui ne sont, jamais répertoriées, jamais prises en compte.
Le " par coeur ", le mémorisé condition de l'engrangement, doit être reconnu comme une étape, comme un savoir - faire indispensable et de valeur.

Quelle que soit la méthode, les premiers savoirs passent obligatoirement par une perception visuelle, qui laisse une trace et qui va servir de point de repère.

Chez nous, cela correspond à :

-savoir dire juste 1,2, 3 textes
.
- je sais réciter , dire tous nos textes (en faisant coïncider ce que Je dis et ce que Je montre) etc...

Dans d'autres cas, cela correspond à :

- répertorier quels textes, quelles phrases sont connues.


3- Écrire ; pas fabriquer !

Dans ce que tu proposes, il y a :

- savoir fabriquer des mots nouveaux.

Ça, ça ne peut pas être une compétence, car on s'ingénie à l'empêcher !

Les mots existent, on ne les fabrique plus.

Ce qui est une compétence, c'est lire un mot nouveau, ou l'écrire, en référence à des mots connus, si on dit à l'enfant qui veut écrire " éléphanteau ":

é comme écureuil

lé comme télé
ph comme Philippe  
an comme mange
teau comme gâteau

 Il fabrique le mot, mais pas comme ça lui chante ; sinon c'est du bruit et pas un mot.
 

4- Le problème des " sons ".

Tu me demandes comment faire pour ceux qui sont tentés de capitaliser des graphies et comment traiter les compétences de liaison grapho-phonétiques (on c'est on de on a vu).

Ceux qui sont tentés de faire des listes de graphies ne peuvent pas en faire l'économie. Quand ils auront fait, ils se rendront compte que certaines ne .servent à rien, et s'arrêteront d'eux- mêmes.
ll y a plusieurs périodes : CP,CE ; et plusieurs types de listes de graphies.
Au CP, les listes ne servent pas à grand chose, ce n'est pas que les enfants vont chercher les mots. Ils vont les prendre dans leur contexte de sens. De plus,si liste il y a , ça ne peut être que lorsqu'un grand nombre d'enfants de la classe a fait ces remarques.

Ces listes n'ont pas pour objectif de faire découvrir tel phonèrne et de le renforcer, elles ont pour but, (si elles l'atteignent), de créer des séries, des mises en séries, ...

des " c'est comme " : le plafond, un rond, il fait un bond par dessus la chaise.

C'est l'écrit qui fait le point quotidien de ce qu'il maîtrise.

un bateau, un gâteau, un château. 

Ces séries ont un but orthographique.
Ces séries peuvent être utiles à chaque enfant dans la mesure où LUI a un de ces mots fortement ancré et qu'en associant les autres, ça lui donne la clé de l'écriture de ces autres mots, s'il sait que " poteau "f ait partie de la liste et qu'il sait " gâteau " ,il a la réponse à comment s'écrit le "teau ", de " poteau ".
Au niveau du CE, ces listes, qu'elles soient collectives et/ou individuelles, peuvent être continuées. Là, les enfants sont plus rapides pour écrire et ils peuvent même compléter seuls leurs listes au fur et à mesure; là encore, c'est un gros travail de correction, car il faut absolument que ce soit écrit juste.

Ces listes sont surtout utiles aux moments de leur constitution, de leur enrichissement, car elles développent à ce moment là l'attitude de comparaison, d'observation et de raisonnement.

Elles déclenchent un comportement qui ne s'exerce qu'à ce moment là, qui peut devenir permanent. Pour moi c'est là leur réelle utilité. Sinon pour les enfants qui n'en sont encore qu'à localiser les mots, qu'à en reconnaître quelques-uns, elles ne servent à rien ; elles ne sont pas néfastes si on ne les oblige pas à les ingurgiter de force.

Relire la totalité des textes ou le texte source, est pour eux l'activité la plus utile.

Ces listes affichées constituent une imprégnation dans la mesure où elles sont vivantes, c'est-à-dire complétées au fur et à mesure des rencontres.

Si elles sont dans un, recueil à disposition de l'élève, il est préférable que ce recueil n'aille pas à la maison,- il serait dangereux pour les enfants (de CP j'entends) qui ne sont pas capables de le lire, de les reconnaître tous,- les parents pourraient s'acharner il les leur faire déchiffrer, mémoriser hors du texte etc ...
De toutes façons, il, faut savoir que ces recueils prennent un temps fou, temps perdu puisqu'il n'y a pas de raison d'y aller voir, ce n'est pas un dictionnaire, et ça ne raconte pas une histoire

Je te dis la seule utilité, c'est au moment de la construction des listes, c'est pourquoi .je pense qu'on devrait se contenter des listes collectives affichées dans la classe.
D'ailleurs la construction des listes au départ se fait toujours dans un moment de remarques, (les découvertes des enfants, c'est ce qui nous permet de solliciter des recherches dans l'ensemble de nos textes).
Le gamin qui sait " on " de " on a vu ", n'a pas besoin de liste, le meilleur moyen pour apprécier sa compétence, c'est de l'observer " écrire ".

On retenait 1 ou 2 expressions types (référence), en tête de liste, mais sur les panneaux, on ajoutait au fur et à mesure, on y faisait réfërence pour écrire. 

Je pencherais là encore, plus pour des listes collectives, enrichies aufur et ù mesure des rencontres.

5- Séries grammaticales.
Pour ce qui est des séries grammaticales, en CE, j'avais toujours des panneaux coIIectifs qui recueillaient les remarques ou les expressions toujours utilisées, du style :
je vais à la mer 
on a vuo
on a un lapin
il faut sauter 
on veut chanter 
etc...

Je relis ta question relative au livret : est-il possible, souhaitable ?

Au CP, il est possible, souhaitable non.

Au niveau de lu réalisation, il serait peut-être plus facile que, Dire-Lire-Écouter-Écrire aient un code une couleur par exemple, et, face à " la ou les " pages des diverses compétences et que , lorsque tues d'accord, l'enfant n'ait qu’à colorier avec lu couleur dite lorsqu'il a acquis cette compétence.

Tous ces outils d'évaluation, pour qu'ils soient utilisables, il faut en .simplifier au maximum l'emploi.
Au CE1 ou sur tout le cycle, il est possible et souhaitable aussi ; ça demande bien .sûr de répertorier le plus possible de compétences.
Danielle de Keyser 
janvier 1993