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Une classe de copains - Ateliers en autonomie en maternelle

Décembre 1999

 

Ateliers en autonomie en maternelle 

 

Ne nous leurrons pas !
En maternelle, les moments que nous pouvons consacrer à un seul enfant sont rares : l’écriture d’un texte (dicté à l’adulte) compte parmi ceux-là.

La relation de conscience qui se noue, la prise de confiance de certaines facettes du langage comme le plaisir et le pouvoir de mettre en mots toutes les images qui se bousculent dans la tête, le pouvoir d’exprimer et de communiquer sa vie, ses peurs et ses rêves, le pouvoir de faire rire les autres, de faire naître une émotion… font de cet échange un moment privilégié qui ne doit pas être « bradé ».

Des conditions d’écriture s’imposent alors :

- Une certaine durée : au moins dix minutes, parfois plus pour certains enfants. Le temps d’écriture de textes a lieu en principe chaque matin et dure quarante minutes ;

- un endroit un peu à l’écart ;

- Du calme (!!!) ;

- Et en ce qui me concerne, une entière disponibilité !

En clair, lorsque j’écris le texte d’un enfant, les 24 autres, âgés de 3 à 6 ans, ne doivent pas nous déranger, ni par le bruit, ni par leurs sollicitations.

  

Les ateliers du matin

Avec l’aide des enfants, j’ai mis en place une organisation sécurisante, mais rigoureuse dans ses principes, qui favorise l’autonomie, l’initiative et l’entraide : les ateliers du matin.
Ensemble nos avons listé les différents ateliers qui ne nécessitent en aucune façon mon aide et qui en outre n’engendrent pas de bruit. Ainsi nous avons éliminé l’encre, activité « à risques » et nécessitant parfois ma présence, les jeux qu’il faut vérifier, les cubes à empiler car trop bruyants, etc.
Ce ne sont pas des ateliers « occupationnels ». Ils répondent aux besoins des enfants : agir, découvrir, créer, tâtonner, chercher, imiter, s’approprier, prendre plaisir.
Ils se rapportent aux domaines mathématique, scientifique, et artistique. Je suis bien entendu disponible dans ces différents domaines à d’autres moments de la journée.
Pour responsabiliser les enfants et les faire accéder à l’autonomie, chaque atelier a été défini : lieu de l’activité, installation, matériel, rangement du matériel, nettoyage éventuellement et rangement des créations pour présentation au groupe.


Le contrat

- Choisir un atelier (projet), respecter les contraintes de silence et celles inhérentes à l’atelier et aider un copain si besoin est.
- Si le contrat n’est pas respecté, l’enfant vient « s’ennuyer » sur un banc près de moi.

Parmi ces ateliers, « l’atelier des inventions » a beaucoup de succès.

 

L’atelier des inventions en complète autonomie

Il nécessite :
- Du matériel de récupération et des outils rangés à portée de main des enfants ;
- Un espace pour le rangement de leurs « inventions » : deux étagères en vis-à-vis et quatre planches.

Les contraintes de l’atelier :
1. Mettre un tablier ;
2. Aider les copains de l’atelier à boutonner leur tablier ;
3. Installer nappe et papier journal sur les tables ;
4. Respecter les travaux des copains.


 

Un moment attendu, celui de la présentation des inventions

 

Les productions surprennent souvent par leur taille ou par le sujet. Elles font parfois rire. Le plaisir de faire se poursuit avec le plaisir des mots. Les commentaires fusent sur la pertinence du choix des matériaux, de la technique employée : tel carton ne convient pas comme support, la peinture ne tient pas sur le plastique, etc. Des pistes se dégagent, de nouveaux projets se dessinent.

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