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Voyage en Bulgarie

Dans :  Techniques pédagogiques › organisation de la classe › 
Mars 1996

Une classe découverte pas comme les autres, une destination peu banale, en clair un voyage hors des sentiers battus, qui nous a touchés, séduits, car il nous a poussés sur un chemin inhabituel.

Ce voyage est à lui seul un fabuleux cocktail rempli de vie, d'échanges, de découvertes, d'ouverture sur les autres, de culture.
 
Vaulx-en-Velin, vous connaissez sans doute, à travers les gros titres des journaux. Cette ville de banlieue, avec sa ZUP, son village, son his­toire, est la ville la plus pauvre du département du Rhône, où la crise fait des ravages. Mais c'est aussi une ville qui vit, qui crée, avec un tissu social qui se réanime, se cherche, se recherche. Malgré les difficultés, la plupart des écoles de Vaulx-en-Velin contribuent à son in­dispensable respiration.
Parmi elles, une école un peu parti­culière, l'école primaire Anatole France, située près d'une cité de transit (Abbé Pierre) mais aussi de pavillons et d'immeubles. Une école animée depuis de nombreuses années par une équipe du Mouvement Freinet, où des parents appartenant à la FCPE jouent un rôle actif, et dont les en­fants sont à la fois les acteurs et le centre. Une école où l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, du calcul... ont autant d'importance que celui du "métier" de citoyen ouvert sur le monde.
 
Le voyage
 
L'idée de ce voyage est née suite à des rencontres animées par le Mouve­ment Freinet du Rhône, entre des adeptes bulgares et français de cette méthode pédagogique. Une fois l'idée lancée et reprise, il fallait la structurer, la concrétiser.
Côté pédagogie, ça "roule" : corres­pondance avec l'école en Bulgarie (Arkadia), recherches sur la Bulga­rie, documentation sur la France, le département, Lyon, Vaulx-en-Velin, pour présenter le tout aux amis bul­gares sous forme d'une brochure.
Côté argent : c'est un peu plus dif­ficile (1) que d'habitude. Le trans­port le plus adapté étant l'avion, les sommes à trouver sont plus éle­vées. Mais qu'à cela ne tienne... des subventions, ça se cherche et on en trouve quelques-unes. les élèves, les parents, les enseignants se mobili­sent : braderies, vente de pots de sable décoratifs, de pains au choco­lat à l'école, de brioches au marché, plus un chèque de la FCPE de l'école. Le budget est bouclé, du moins le croyaient-ils (2).
Côté hébergement et nourriture, ils sont assurés gratuitement par les Bulgares.
Côté organisation : deux instituteurs et une grand-mère d'origine Bulgare encadrent ce voyage.
Le coût du voyage par élève sera équivalent au prix d'une classe verte pour les parents. Seuls les institu­teurs paieront plein tarif (finances obligent !)
Point négatif, les refus d'autorisation parentale plus nom­breux que d'habitude. Raison invoquée : la Bulgarie, c'est loin, il faut passer les frontières. Autre point négatif : les enfants bulgares ne pourront pas venir à Vaulx-en-Velin, malgré les invitations, la somme né­cessaire au voyage étant colossale pour eux.
Jean Sintes (Diagonales Est-Ouest n° 34 juillet 1995. 5 Place Ferdinand Rey 69001 Lyon).
(1) Parallèlement et dans la même pé­riode, une classe de découverte est organisée en Savoie pour des CP-CE1.
(2) Une subvention inférieure à ce qui avait été promis se solde par un déficit d'environ 4000 F. Mais ga­geons que la tenacité des enseignants et des parents leur permettra de com­bler ce "trou".

 

 
"J'ai bien aimé l'école Arkadia parce que les enfants nous ont accueillis dans leurs maisons et on s'amusait bien là bas. J'ai aimé le minibus parce que je rigolais bien avec la chauffeur. J'ai bien aimé le carna­val... J'ai appris qu'avant, les femmes bulgares n'avaient pas le droit de choisir leur mari. Une phrase de conclusion : c'était bien, tout simplement".
Karim, 11 ans
 
"Nous avons été accueillis très gen­timent à l'aéroport et même à l'école. La Bulgarie est un pays pauvre. J'ai aussi appris des choses sur les monuments".
Daïnia, 11 ans.
 
"J'ai bien aimé quand nous sommes al­lés dans les musées car ils nous ont appris comment se déroule un mariage en Bulgarie. Il y a des nuits que je n'ai pas aimées parce qu'il y avait trop de moustiques. J'ai appris que la Bulgarie est un pays assez pauvre, que le monastère qu'on avait visité a été construit en 1083. Au début, il n'y avait que des Turcs. Les gens peuvent se marier vers 17/18 ans. Les routes ne sont plus entretenues de­puis 1989 et les choses qu'on a ache­tées ne sont pas du tout chères... J'ai bien aimé la Bulgarie, et si vous y allez, vous serez touchés par l'accueil..."
Mangalia, 11 ans
 
"Je n'ai pas aimé : des enfants du pensionnat mangeaient dans des as­siettes en métal et nous dans des belles assiettes en verre... Je vous conseille de venir dans ce pays, car les gens sont très gentils".
Jennifer, 11 ans

 

 

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