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L'enseignement en Géorgie

Mai 1996

Sybille Guéladzé, professeur de fran­çais à l'Université de Tbilissi, a écrit cet article après avoir fait un séjour en France, d'école en école.

L'enseignement en Georgie comprend deux degrés : enseignement secondaire et enseignement supérieur.
L'école secondaire est subdivisée en classes primaires, de la première à la cinquième, l'école secondaire in­complète, de la cinquième à la neu­vième et les classes terminales, dixième et onzième.
Avant l'école secondaire, les enfants entrent à l'école maternelle de 3 à 6 ans. Ceux de 6 ans apprennent à cal­culer et un peu à lire. Puis ils en­trent à l'école secondaire.
En première classe ils ont un insti­tuteur qui s'occupe de tout, des maths, du Géorgien, de la gymnastique et de la musique. Les classes commen­cent à 8 H 30 et finissent à midi. Chaque leçon dure 45 minutes, il y a des récréations de 5 à 10 minutes. Les enfants ne mangent pas à la can­tine.
Après les classes, ils rentrent à la maison. Pour ceux dont les parents travaillent, il y a des classes l'après midi jusqu'à 16 heures. Tous les enfants sont alors réunis avec une institutrice qui leur lit des livres et les fait jouer.
En deuxième classe, les enfants ap­prennent deux langues étrangères : Russe et Français (ou Allemand ou An­glais). Ainsi, à partir de la deuxième classe, ils ont trois insti­tuteurs.
En troisième classe, c'est la même chose. En quatrième, ils commencent à étudier l'histoire mondiale et la bo­tanique. Les leçons finissent vers 13 heures. A la fin de la quatrième classe, les enfants ont des examens. Ceux qui ne les réussissent pas re­doublent l'année.
A partir de la cinquième classe, les enfants ont autant de maîtres que de disciplines. On apprend les maths : algèbre, géométrie, trigonométrie, le Georgien, langue et littérature, les langues étrangères, la biologie, l'histoire (antique, médiévale, mo­derne et contemporaine), la chimie et la physique.
Il y a des examens à la fin de la neuvième classe, après quoi certains élèves peuvent suivre des études dans des écoles professionnelles ou rester dans la même école secondaire.
Il y a également des examens à la fin de la onzième classe : ceux qui les réussissent reçoivent le certificat de maturité et ont le droit de suivre leurs études dans une école supé­rieure. Ceux qui échouent pourront s'y présenter un an après.
Pour entrer dans une école supé­rieure, il faut passer des examens d'admission. Les études supérieures durent cinq ans. A la fin de l'année il y a des examens. Finalement, les étudiants passent les examens d'état pour obtenir le diplôme. Les institu­teurs et les professeurs de l'école secondaire sont formés à l'Institut pédagogique ou à l'Institut des langues étrangères ou à l'Université.
On utilise dans les écoles à tous les niveaux, des méthodes tradition­nelles, c'est à dire que l'instituteur ou le professeur ex­plique la nouvelle leçon, pose des questions et donne des devoirs à do­micile. Un autre jour, les élèves sont interrogés et notés par les maîtres. Puis on lit des devoirs écrits et on corrige s'il y a des fautes.
Si tout se passe bien, le maître ex­plique la nouvelle leçon. Si quelques élèves travaillent mal ou ne font pas leurs devoirs, les maîtres convoquent leurs parents pour les prévenir.
 
Actuellement, l'école secondaire aussi bien que l'Université connais­sent des problèmes en Géorgie, dûs à la crise économique.
L'année scolaire commence le 1er sep­tembre. On utilise pleinement la pé­riode de beau temps, car en fin no­vembre et en décembre, quand il fait froid, les leçons ne durent qu'une demi-heure et en janvier et février, les écoles sont fermées car il est impossible de travailler dans le froid.
Les manuels que nous utilisons sont le plus souvent vieillis (aujourd'hui il y a pénurie de papier).
Pour le moment les activités spor­tives sont arrêtées à cause de la crise économique.
Avant, il y avait à l'école un méde­cin généraliste, un dentiste et une infirmière. A présent il n'y a plus qu'une infirmière.
Mais les enseignants géorgiens font leur possible pour sauver l'école : pour des salaires symboliques ils travaillent quand-même et pour rat­traper le temps perdu ils travaillent au printemps le samedi pleinement et font des heures supplémentaires les autres jours.
Pour le moment l'école tient tête, elle résiste à la situation.
Peut-être les contacts avec les écoles françaises pourront-ils récon­forter les enseignants et les élèves dans leur vie chargée de problèmes...
Sybille Guéladzé. Juillet 1995