M. Prost - L’enfant, l’adolescent, reconnu pour lui-même, accueilli par le groupe classe et par l’enseignant, trouve des lieux où die ce qu’il vit et ressent. Il peut exprimer par le canal de son choix ce qui pèse sur lui, ses souffrances. Alors, l’école, ou le collège, est de moins en moins un lieu hostile étranger à sa culture, à ses préoccupations. Elle devient un lieu de vie possible.
Notre propos ne sera pas de lancer des slogans faciles, d’avancer des solutions miracles, mais de présenter des réponses autres que la discipline, la sélection ou l’aide aux devoirs : réponses déjà en action dans des milliers de classes, de la maternelle au lycée. Nos pistes de travail seront celles initiées par célestin Freinet et plus précisément celles ayant trait à la classe coopérative, à la communication et à l’expression sous ses différentes formes : artistique, théâtrale, corporelle, scientifique.
Quiconque se penche sur l’école ou le collège aujourd’hui semble rencontrer uniquement violence, échec, inadaptation de nombreux élèves, mal vivre, mais aussi agressions sexuelles et bizutages ! Des problèmes, des dysfonctionnements, des délits existent certes. Mais sont-ils la seule grille possible d’analyse et d’action pour l’école d’aujourd’hui ? |
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Elizabeth Dumas-Domergue propose son point de vue concernant une pédagogie coopérative : la pédagogie Freinet, où l’enfant bénéficie d’un contexte qui lui permet d’apprendre, non dans des tranches spécifiques, mais dans un enseignement qui prend en compte son individualité, sa construction et la construction de ses savoirs et compétences. Elle cite entre autres :
- des apprentissages finalisés, contextualisés prenant en compte son vécu ;
- la multiplication et la diversité des méthodes ;
- l’entraide plutôt que la compétition ;
- le travail et la réflexion de groupe ;
- l’autonomie et la responsabilisation ;
- la régulation : les règles, les droits et devoirs ;
- l’esprit critique.
L’exploration dans les apprentissages est source de plaisir mais aussi de déstabilisation. La classe-coopérative peut et doit sécuriser l’enfant. Sans coopération, on ose moins, car elle offre un cadre institutionnel. La classe-coop induit cependant une autre dimension : la coopération entre adultes.
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Clem Berteloot - Le dictionnaire définit ainsi la création : action de tirer quelque chose du néant. C’est aussi l’œuvre créée par une ou plusieurs personnes. La créativité étant la capacité d’imaginer des solutions originales et meilleures dans différents domaines.
Par nature, l’enfant porte en lui des pouvoirs créateurs, et cela dans tous les domaines; pouvoirs qui se manifestent par un besoin d’agir, dont souvent nous ne pouvons déterminer les raisons inconscientes. Puisque ces pouvoirs existent, il faut qu’ils émergent. Pour cela, il faut un environnement organisé qui permette la germination (je tiens à ce terme). La germination, l’éclosion, le lent, le long cheminement pour arriver à l’œuvre. Autrement dit, je pense que pour arriver à la création, il faut trouver chez l’individu ce qui permet d’atteindre ses forces vives et de le voir germer. C’est l’œuvre créée qui permettra la distanciation entre l’intérieur et l’extérieur ainsi que l’émergence de ce que les enfants appellent « le profond », c’est-à-dire l’inexprimé.
Tout cela, pourriez-vous me dire, « c’est de la littérature ». Des réflexions de Freinet, nées de sa pratique et exprimées dans on Essai de psychologie sensible, attirent notre attention sur l’importance de laisser à l’enfant la liberté de tâtonner, d’expérimenter, d’émettre vers son milieu des actions, d’en recevoir des réponses afin d’établir avec lui des circuits solides qui constitueront l’architecture interne et harmonieuse de son être. |
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