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QUAND DES IMAGES SE RENCONTRENT (suite)

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De retour en classe, l'envie de faire à son tour, de" prendre "des photos est là .Une première série de prises de vue avec des appareils-photo numériques a lieu dans le petit bois près de l'école, Yves propose aux enfants de rapporter des "images d'ombre et de lumière".

Une projection est organisée dans la classe et chacun découvre sur le tableau blanc interactif ses images en grand format. Un premier tri se fait  images d'ombre ou de lumière ? un échange et un débat s'instaurent  cette photo est-elle vraiment "lumineuse" ? pourquoi ?
"Dans la forêt, j'ai pris des ombres car çà faisait peur."
Chaque enfant choisit deux photos parmi celles qu'il a prises pour les associer en "diptyque". Il ne s'agit pas de "raconter" une histoire mais de trouver des "raisons" de les mettre ensemble. Les enfants se mettent rapidement en projet cherchant différentes façons de créer des diptyques puis des triptyques ou même des polyptiques .Ce procédé, employé régulièrement par Yves Lapeyre dans son travail, permet d'envisager les images séquentielles autrement que sous l'angle de la chronologie,et autorise le rapprochement d'images ou de fragments d'images suivant différents scénarios. Le sens peut être privilégié ou bien des éléments plus "plastiques" comme les lignes, les formes, les couleurs, le rendu des matières ou du mouvement.

"Plus ou moins régulièrement mais sans jamais cesser je consigne mes photographies dans des carnets ... lorsque je me suis rendu compte qu'un certain nombre d'éléments persistaient, revenaient régulièrement sur les photos, cela a modifié mes prises de vue;m'attachant à ceux-ci, cette photographie du quotidien a intégré le fait qu'il me fallait désormais y inclure précisément ces éléments d'un autre ordre que la simple représentation des instants vécus. photographier aussi la lumière, les symétries ou ses inverses, la ligne, le trait etc.
Je prélevai alors dans ces carnets, des photographies sans communauté de lieu, de temps, d'espace et d'endroits, pour les assembler et tenter de répondre à des préoccupations qui ne me quittent pas ... des photographies comme d'une même famille pourtant réalisées dans des lieux et des temps distincts, des lieux, des paysages où des lignes, des formes et des traits dialoguent entre eux, quelques sentiments; l'immensité de l'arbre, le temps qui passe, le silence ...Mes carnets de photographies sont un réservoir de multiples représentations dans lesquelles j'extrais, je puise de quoi construire des images."
Yves Lapeyre

Des contraintes au moment de la prise de vue ( photographier des "lignes" , faire par exemple une photo "rouge" ou une photo "mystérieuse"), ont permis peu à peu aux enfants d'apprendre à regarder, à choisir, à réaliser des cadrages singuliers. Les prises de vue sont volontairement limitées à l'espace de l'école, chacun re-découvre ainsi un espace familier, toute une "banque" d'images se constitue peu à peu.

 

" J'ai choisi deux images qui représentent la paysage qu'on peut voir
depuis la cour de l'école et trois images qui représentent l'intérieur de la cour."
Marine

 

"Le bas de l'arbre que j'ai photographié
me fait penser à une patte de dinosaure."
Pierre-Louis

 

"J'ai choisi de photographier le globe de la classe
pour montrer qu'on ouvre le monde."
Mathias

 

La présence d'une "classe-mobile" (un chariot avec seize portables) dans la classe a permis de mettre en place des ateliers de transformation d'images, les enfants découvrent un logiciel: "photofiltre" qui leur permet de recadrer, de modifier les couleurs, la taille ou les proportions de leurs images.

"J'aime bien travaillé sur l'ordinateur, j'ai appris comment aller dans photofiltre et comment faire pour colorer les images." Sami


Régulièrement des projections collectives permettent de regarder en grand ses photos et celles des autres, d'en parler, d'affiner ses choix.

 

Des références culturelles sont apportées: un affichage spécifique montre d'autres "tryptiques", dans la peinture religieuse, dans celle de Bacon ou dans des planches de BD.A ssocier de manière inattendue des clichés, renforcer ou contredire le sens de l'image, cadrer, révéler, ménager des surprises .


"J'ai appris à faire du copier-coller avec les touches du clavier de l'ordinateur, à augmenter ou diminuer les couleurs, à faire une sorte d'armoire en papier où l'extérieur est un diptyque et l'intérieur un triptyque." Gisella


Après plusieurs essais à l'ordinateur, chaque enfant choisit le montage qu'il préfère et l'imprime .
"J'ai appris comment transformer les images, j'ai aussi appris de nouveaux mots, j'aime çà !" Arthur

Chacun a pris conscience, à travers le viseur d'un appareil photo, qu'en isolant une partie du réel, le regard porté sur les gens et sur les choses est à la fois source de découverte, plaisir d'apprendre autrement et pouvoir d'expression des réalités ou de l'imaginaire.

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