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Mars 2011
Mettre en place des activités dites d'éveil dans ma classe n'a jamais été, pour moi, chose aisée. Cela sous-entend une participation importante de l'enfant et une participation moindre du maître.
Plusieurs tentations de techniques se sont révélées infructueuses. Je voulais ces techniques rentables pour mener à bien le cheminement de tous mes élèves vers l'acquisition de connaissances dans des domaines aussi différents que l'histoire, la géographie, la biologie, la physique ...
Ces tâtonnements m'ont amené à faire plusieurs constats :
- Impossible de penser " cours magistral " après les cuisants échecs de mes " leçons " d'histoire
- Moi : " Nous allons faire de l'histoire ".
- Les enfants : Profonds soupirs désintéressés me montrant que manifestement ils allaient se " barber ".
- Difficile de laisser mener à bien une enquête unique par un travail de groupe : documents touffus, manque d'intérêt pour certains alors que d'autres accaparent la vedette, longueur du travail sans parler du remue-ménage que cette organisation entraîne, dans un espace-classe minuscule et bruyant ... enfin quoi, gros problèmes d'organisation.
- Rentabilité assez mince par rapport à l'énergie déployée : comment fixer et évaluer les acquis, laisser des traces écrites, éviter que cette activité soit isolée par rapport aux autres activités ?
Ces constats (j'en oublie sûrement) m'ont obligé à repenser les choses autrement pour que les activités d'éveil fassent partie intégrante de ma stratégie pédagogique et ne soient plus une verrue ajoutée à une structure établie.
Mon objectif, dans cette nouvelle façon de fonctionner, est d'utiliser l'éveil, non plus comme une fin en soi, mais comme un tremplin à d'autres activités, notamment l'écrit et la lecture.
Voilà donc comment nous abordons maintenant le travail en éveil dans ma classe de CE2-CM1
1- En début d'année, le collectif classe a choisi de faire des recherches dans les thèmes suivants :
l'espace, les plantes, les arbres, les châteaux forts, les trains, les fossiles, notre commune, les barbares, l'Auvergne : la région de nos corres, la pluie, la neige, la préhistoire, la période des Gaulois.
Nous avons ensemble classé ces différents thèmes en 3 disciplines (histoire, géographie, sciences) et nous avons fait de cette liste la " une " du classeur d'éveil de la classe.
2- Dans un deuxième temps, un groupe de trois élèves s'est déterminé pour travailler sur " notre commune " car nous voulions la présenter, au plus tôt, à nos correspondants. L'ensemble de la classe a posé des questions sur ce sujet, chaque enfant demandant ce qu'il voulait savoir. Ce questionnement, fait en commun, a été suivi par le classement des questions et le plan de l'enquête.
3- Est venu ensuite l'étape de l'enquête effectuée par les trois responsables auprès du secrétariat de Mairie, des familles et des dépliants touristiques.
4- Quand toutes les questions ont eu leur réponse, le travail d'écriture a débuté, chacun des trois élèves rédigeant les paragraphes réponse.
Cette phase du travail met les enfants en situation d'écrit véritable car, à partir de réponses le plus souvent lapidaires se résumant à quelques chiffres et quelques mots, ils sont amenés à expliciter les résultats de leur enquête sous forme de phrases explicatives rédigées de leur main.
Ce n'est plus la maîtresse, ou le livre qui fait le " résumé " mais les enfants qui mettent par écrit ce qu'ils vont communiquer à leurs camarades. (Moi, je corrige les erreurs d'orthographe et les incorrections dans les tournures de phrases).
5- Après l'élaboration de panneaux muraux (collage de leurs textes, photos, dessins ...) a lieu le moment de la " conférence ". C'est le moment où les enfants chargés de mener l'enquête, communiquent au groupe-classe le fruit de leurs recherches.
Ils exposent les panneaux, racontent, expliquent, montrent, répondent aux questions de leurs camarades. C'est un moment riche d'échanges.
6- De mon côté (il faut bien que je m'active un peu !) dans les jours qui suivent, je recopie l'intégralité de la conférence que chaque enfant colle dans son cahier d'éveil.
Pour que ça ne reste pas de l'écrit " mort ", une fiche de lecture accompagne le texte de la conférence.
Cette fiche de lecture silencieuse motive d'une part une relecture qui fixe davantage le contenu, d'autre part une recherche dans le document qui place l'enfant en situation " lecture active ".
Ainsi, " l'activité d'éveil " proprement dite s'inscrit dans des plages d'écriture, de communication, d'échanges et de lecture.
Nous fonctionnons ainsi pour le moment et cette organisation autour de l'éveil paraît convenir tant aux enfants qu'à leur maîtresse. À suivre ...
A partir des mêmes objectifs, on peut sûrement, faire autrement et mieux.
J'aimerais bien recevoir vos critiques et suggestions pour me permettre d'améliorer et affiner (a technique. En pédagogie, plusieurs regards valent mieux qu'un seul ! Merci.
Annette Ramplou Latour/Orb 34
En pages suivantes, l'enquête sur la commune et la fiche de lecture correspondante.
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