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L'Atelier de l'orage

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Juin 1998

 


L’Atelier de l’orage et ses élèves


Avec Karine Tripied

Parallèlement aux activités de création et de diffusion, l’Atelier de l’orge a depuis toujours mené un travail pédagogique en direction d’enfants, d’adolescents et d’adultes, sous différentes formes : stages, interventions scolaires ou cours de théâtre à l’année. Chaque fois, nous veillons à ce que cette approche du théâtre, où qu’elle se trouve, soit ludique et dynamique.
La première chose à créer est cette espèce d’effervescence, cette énergie du groupe qui se forment dans la bonne humeur. Ceci est primordial.
Ensuite, nous nous attaquons au travail de fond qui développe les qualités de chacun, tant au niveau vocal que corporel.
Dans le cas de cours réguliers, nous passons un trimestre entier à faire des exercices de groupes, des improvisations qui n’ont d’autre objectif que de « décoincer » l’élève, de lui faire découvrir l’étendue de ses possibilités, lui donner confiance, lui prouver qu’au théâtre « le ridicule n’existe pas ! ».
Dans un deuxième temps, lorsque le groupe est formé, la confiance et les « codes d’exigences » obtenus, et seulement à ce moment-là, nous choisissons ensemble un support de travail pour le reste de l’année. Ce choix peut être un conte, de courtes histoires ou éventuellement des textes, pour les adultes (nous n’imposons jamais aux enfants des textes de théâtre écrits).
Nous abordons alors le spectacle par la petite porte, sans travailler uniquement pour le résultat ; on glisse plutôt « sans s’en rendre compte » vers une forme finale qui sera présentée.
Nous commençons par créer des personnages (souvent, tout le monde essaie tout ; l’obtention des rôles se fait d’elle-même par la suite). Nous jouons avec ces personnages, nous leur inventons une voix, un corps, une
démarche. Nous les habillons avec des fripes et des vêtements de la malle aux costumes.
Ensuite, nous travaillons des situations (celles du spectacle) en improvisation. Là commencent à se fixer des scènes, des bouts de textes, des petites trouvailles amusantes à retenir.
Une fois que tout le matériel est là, vivant, les scènes sont fixées précisément, le texte également (mélange de « perles » des et de texte initial). Le spectacle apparaît dans sa totalité. Il est vivant, parce que travaillé de façon ludique, non ennuyeuse ni répétitive.
Il est vivant, parce qu’il appartient en grande partie aux « trouvailles » des participants. Les
personnages sont campés puisque crées dès le début des répétions.
En fait, tout le travail consiste à éveiller la créativité, la spontanéité en maintenant une ligne interne très précise, sous une apparence légère et joyeuse.
En conclusion, je dirai qu’il n’est ni question de performance théâtrale, ni de virtuosité quand il s’agit de transmettre à des amateurs, et vient souvent à des enfants. Le théâtre est un prétexte à vivre au sein d’un groupe un certain épanouissement personnel qui doit se faire dans la rigueur et dans la joie.

   

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