Raccourci vers le contenu principal de la page
Dans :  Arts › Principes pédagogiques › Principes pédagogiques › 
Octobre 2004

 

 

  

CréAtions 113 - Patrimoine et création - publié en septembre-octobre 2004

Atelier de pratiques artistiques, Collège Paul Sixdenier, Hauteville-Lompnès (Ain). Enseignants, M.Bigoni et Illès. Intervenant, M.Errutti, sculpteur.

Art et nature au quotidien

Transformer en terrain d’art le collège et son environnement immédiat

Situé dans l’Ain, département à caractère rural, le collège Paul Sixdenier dispose depuis sept ans d'un atelier arts plastiques. Il fonctionne en partenariat avec le Centre d’Art Contemporain de Lacoux. Deux heures consécutives par semaine, l'activité s'adresse, après la classe, à des volontaires de 5ème, 4ème et 3ème.

 

 


 

Un projet dans la durée

 

Entre septembre 1998 et juin 2002, les élèves ont participé à un cycle complet d'investissement de sites. Avec le concours du sculpteur lyonnais Érutti et de deux professeurs, Messieurs Bigoni et Illès, ils se sont d'abord intéressés à leur établissement. En tant qu'espace familier et quotidien, le collège est alors devenu terrain d'art (année scolaire 1998-1999).

Dans un second temps, l'atelier s'est tourné vers des champs plastiques extérieurs en liant environnement et activités socio-économiques spécifiques au Plateau d'Hauteville-Brénod. En associant sport et nature, les élèves ont ainsi réalisé une série d'interventions le long d'un sentier de randonnée (année scolaire 1999-2000).

Puis, en se confrontant à une carrière de pierre désaffectée, ils ont élaboré des propositions en réaction avec le caractère immuable et statique de cet espace singulier (année scolaire 2000-2001).

Enfin, en 2001-2002, l'atelier s'est inscrit dans le cadre d'une commande plastique au service d'un événement déterminé - l'organisation par le collège des championnats de France scolaires de V.T.T.


Contraintes, part du maître et appropriation

 

S'il est exact que les élèves n'ont pas été associés au choix des sites à investir, il n'en demeure pas moins que, quelle que soit la diversité de leurs projets, ils ont toujours adopté une véritable démarche de création. Partant des représentations personnelles des élèves, suscitées a priori par le lieu à investir, puis d'un contact direct avec le site, l'artiste et les enseignants ont en effet, dans un premier temps, incité les jeunes à donner libre cours à leur imagination créatrice. Les seules contraintes imposées étaient l'instauration d'un véritable “ dialogue ” avec le lieu et la réalisation d'un dessin du projet sur un tirage numérique du site. A ce stade, les qualités d'écoute et de contact d'Érutti étaient essentielles pour les aider à développer leur projet, traduire une idée, un sentiment ou une envie confuse en un vrai travail plastique. L'artiste veillait également à ce que les élèves ne tombassent pas dans le symbolisme facile et gardassent à l'esprit la question de la faisabilité du projet.

Les démarches les plus variées étaient alors à l'œuvre, reflets de l'irréductible individualité des adolescents : Eunice peuplait de volumes translucides l’asphalte de la cour de récréation... Antoine, voyant dans une rangée d’arbres, le long du sentier de randonnée, un passage vers un monde parallèle, rêvait d'une porte transparente flottant dans les airs... En retrait du sentier, Ninon faisait ruisseler des milliers de pierres bleues sur la grisaille désolée des lapiés tandis que Sylvain suspendait entre deux arbres des passerelles pour écureuils et lutins, passage de la réalité au monde merveilleux... Delphine cherchait la traduction plastique et narrative d’une chute de pierre dans cette carrière où tout semblait promis à l’éternelle immobilité... Des narcisses géants et géométriques naissaient sous le crayon de Laurie et Thomas dans le pré qui se blanchirait de fleurs parfumées à la date des championnats de V.T.T.

 

  sommaire Créations n° 113 

 


 

  suite de l'article

 

installations in-situ, éphémère