Petit billet de mauvaise humeur...
Sylvain Grandserre
PRISE D'OTAGES A L'ECOLE !
A la moindre grève, on entend parler abusivement de « prise d'otages » des usagers. C'est d'ailleurs de cette phobie des mouvements sociaux qu'est né le SMA (Service Minimum d'Accueil) imposant aux maires d'organiser l'accueil des (rares) élèves se présentant à l'école les (rares) jours de grève.
Mais les temps changent... Si des parents se sentent pris en otages actuellement, ce n'est pas par les enseignants, mais par l'Education nationale ! « Pris en otages » quand on refuse leur enfant de 2 ans et demi en maternelle. « Pris en otages » quand ils n'ont pas le choix de la langue étrangère apprise à l'école. « Pris en otages » quand une classe est fermée malgré leurs protestations. « Pris en otages » quand on leur impose un débutant sans la moindre formation. « Pris en otages » encore quand on supprime le dispositif pour dyslexiques. « Pris en otages » toujours quand le contrat pour accompagner leur enfant handicapé n'est pas renouvelé. "Pris en otages" quand on oblige leur enfant à passer des évaluations nationales inadaptées et inutiles. « Pris en otages » enfin quand ils n'y a plus de psychologue scolaire ou de maître spécialisé pour les aider.
Occupation d'écoles, manifestations, pétitions, grève de la faim... La rançon se paiera-t-elle dans les urnes ?
Sylvain Grandserre