|
Collecter des cageots de fruits et de légumes
Les salles de classe, même encore de nos jours, sont conçues comme des auditoriums et non comme des espaces destinés à des enfants dont le corps autant que l'esprit doivent être en activité. Cette exiguïté des lieux justifie souvent le repli scolastique sur des activités du type crayon-papier.
Or, l'utilisation de cageots comme volumes de création en trois dimensions est peu exigeante en espace : en dehors des moments d'élaboration de la scène, les cageots peuvent contenir les matériaux, les réalisations en cours... et ils peuvent se superposer pour former des piles très stables. Les cageots de toute une classe de 24 ou 30 élèves, réunis en trois ou quatre piles, occupent une petite surface au sol, à côté d'une armoire par exemple, de moins de 70 sur 90 cm.
Francis Ponge n'a pas connu les cageots en usage de nos jours : le carton ondulé remplace le bois blanc, et revêtus d'impressions multicolores, ils apparaissent encore plus sympathiques que leurs ancêtres, moins rudes surtout, presque chaleureux. Empilés à côté de l'étal du marchand de fruits ou près de la sortie des caisses des Petites Halles, ils s'exhibent, solides, potentiellement à l'utilité multiple, et tendent de séduire le chaland pour qu'il les soustrait au compacteur et leur donne une seconde destinée.
On peut donc récupérer gratuitement, et en nombre, des cageots en bon état. Pourquoi ne pas en confier aux enfants pour qu'ils investissent leur volume de leur activité créatrice ?
Il ne faut évidemment pas lancer cette piste de travail avant d'être certain de disposer de cageots en nombre suffisant.
On pourrait être tenté de demander à chaque enfant d'apporter son cageot mais cette façon de faire risque de créer des situations difficiles à gérer (certes, on peut rechercher cette difficulté...). En effet on constatera rapidement qu'il y a une grande diversité de cageots notamment dans les dimensions, que certains conviennent moins bien au projet (par exemple, parce que leur profondeur est trop faible),que la diversité des formats empêche de les empiler au moment du rangement ou pour la présentation-exposition.
Il me semble souhaitable, du moins dans un premier temps, d'avoir le maximum de cageots de dimensions identiques afin de pouvoir les empiler, les juxtaposer, les superposer pour les exposer et, du moins lors d'un premier essai, d'avoir à rechercher et à mettre en commun les mêmes solutions techniques pour tous les enfants de la classe.
Ma préférence irait vers un cageot en carton ondulé d'environ 40-45 cm de longueur, de 30 cm de largeur et de 15 à 18 cm de profondeur.
Alors que les cageots en bois blanc comportent des agrafes métalliques, présentent des risques d'échardes, de blessures... les cageots en carton semblent offrir une sécurité maximale même en cas de manipulations maladroites. Et d'une façon générale leur solidité est remarquable.
L'idéal est d'être présent au moment des mises en place de fruits et légumes dans les rayons ou sur les stands : on peut obtenir cinq voire dix cageots identiques. Il peut être utile d'expliciter le projet auprès du responsable du rayon car normalement, dans les magasins grandes surfaces, ces cageots retournent à la réserve pour y être compactés et expédiés au recyclage.
Le type de cageots dépend du fruit ou du légume transporté ; il est donc saisonnier. De ce fait, il ne faut pas s'y prendre au dernier moment mais penser au projet suffisamment à l'avance pour réunir les cageots du type souhaité qui seront plus ou moins faciles à se procurer selon la saison.
Placé debout sur un de ses côtés, le cageot apparaît comme un volume entièrement ouvert sur un côté et peut être perçu comme la scène d'un théâtre ou d'une salle de spectacle, lieu dédié à la création de scènes de vie... Il offre un volume dont les formats nous semblent appropriées pour un travail de création d'enfants de l'école élémentaire : ni trop petites ni trop grandes…
|
