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Compte-rendu atelier « Démarrer en pédagogie Freinet / L’enfant auteur » (Salon Freinet de Nantes)

Dans :  Région Grand Ouest › 
Compte-rendu atelier « Démarrer en pédagogie Freinet / L’enfant auteur »
Samedi 9 avril 2011, 16h30-18h
 
1)   Tour de table :
 
Chacune des personnes participant à l’atelier s’est présentée au groupe (nom, profession ou activité…). Il y avait une quarantaine de personnes.
 
2) Présentation de l’atelier :
 
Pourquoi l’ « enfant auteur » ? = Un choix qui va à l’encontre de ce que la société propose. Il s’agit de prendre l’enfant dans sa globalité.
Un enfant auteur peut apporter en expression et création à la classe.
 
La proposition du déroulement de l’atelier est validée par le groupe.
 
Les organisateurs proposent aux participants d’examiner les outils et affichages à la lumière de 2 questions :
-          Comment la pédagogie Freinet favorise-t-elle le fait qu’un enfant soit auteur de ses apprentissages ?
-          En quoi le fait qu’un enfant soit auteur influence-t-il notre pédagogie ?
 
3) Observation des outils et affichages :
 
Les participants ont pris une quinzaine de minutes pour circuler dans la salle, observer et consulter les affichages explicatifs (organisation de l’école et de la classe, règles de vie, propositions, exposés…) et les outils de classe (cahiers de vie, cahiers d’écrivain, etc…).
 
4) Echanges et réactions :
 
Voici les éléments de discussions et de questionnements qui ont eu lieu lors du temps d’échange.
 
·         Remarque sur le rôle de la correspondance : fait écho à la personne qui est intervenue par rapport à ce qu’a dit Meirieu sur l’écrit : l’envie, le sens donné à l’écrit, le fait de se mettre à la place du destinataire.
·         Questionnement d’une autre personne sur la place de l’écrit : écrit-on pour soi ? pour les autres et pour être lu ?
·         Etre auteur ce n’est pas que écrire : il y a le vivre ensemble, le quotidien, on peut être auteur dans ces domaines.
 
·         Ce qui semble intéressant dans ce qu’ont observé les gens, c’est l’implication de tous dans la gestion d’école, et pas seulement dans la classe.
·         Par rapport aux 2 questions de départ : on ne sait pas vraiment laquelle implique l’autre, les deux s’enrichissent.
 
·         Echange autour du conseil d’enfant : c’est comme une mini-société qui se construit petit à petit. L’enseignant instaure un cadre, et le reste évolue grâce au groupe-classe.
 
·         Certains ont réagit à propos des cahiers d’écrivain qui ne fonctionnent pas tous de la même manière, il semble y en avoir 2 types : un qu’on peut lire et pourquoi pas corriger, un autre que l’enseignant n’a pas à lire. La réponse apportée est que chacun a sa pratique, et sous un même nom plusieurs outils et utilisations sont possibles.
 
·         Une maman d’élève évoque les retours qu’elle a sur le conseil d’enfants à propos de son fils : il y perd des droits, il attend le conseil suivant pour les récupérer, mais les autres ne sont pas toujours d’accord. Certaines personnes évoquent donc le souci et la difficulté de ne pas stigmatiser un enfant, de gérer les tensions du groupe sans « débordement ». Le groupe précise alors que lors d’un conseil d’enfant on ne peut critiquer n’importe comment, il y a un cadre. Ils grandissent alors beaucoup et critiquent dans le respect, expliquent pourquoi. Il est important d’avoir conscience de ce droit de s’exprimer, d’exprimer les limites franchies par les autres.
·         C’est alors l’acte qui est sanctionné, pas la personne. Cela se déroule donc dans un cadre positif et constructif. La démocratie devient concrète. Il est important de critiquer ET proposer, la critique ne doit pas être gratuite.
 
·         Une personne s’est interrogée sur le second degré : comment s’organiser dans des établissements à plus grande échelle, surtout quand on est seul ?
·         Une enseignante en 2nd degré lui a répondu. Elle a pratiqué le conseil d’enfants en 6ème, sur son heure de vie de classe, tous les 15 jours. Elle a trouvé ça très enrichissant : au début les élèves avaient du mal à sortir des critiques, et en fin d’année ils étaient aussi capables de faire des propositions.
·         La question des interventions de l’enseignant se pose : intervenir ou pas ? on tâtonne, il n’y a pas de recette miracle.
·         Le problème des heures de vie de classe dans le 2nd degré est qu’elles ne sont pas souvent utilisées, vécues comme une perte de temps, ou alors uniquement lorsqu’il y a un gros souci et du coup sans habitudes ce temps n’est pas constructif.
 
·         Une autre question est soulevée : on a l’impression que les enfants choisissent leur travail : ceci ne donne pas lieu à un gros « bazar » ? On répond que dans auteur il y a « autorisation », le maître aussi doit s’autoriser. Ne pas confondre autorisation et liberté totale, car on ne choisit pas tout le temps. De plus entre 3 ans et 18 ans, l’auteur va être différent.
·         Il s’agit en fait de travailler avec la contrainte et non pas sous la contrainte. Comment faire quand on a été formatés par l’école nous-mêmes ? On donne un contrat : pourquoi les élèves sont là, expliquer la finalité. Petit à petit le plan de travail va se dessiner pour chacun.
·         L’enseignante en 2nd degré explique qu’elle travaille « différemment » depuis 4 ou 5 ans environ : la première étape a été le climat de coopération, puis une phase matérielle : affichages réguliers, tables en îlots, plus de bureau pour l’enseignant, les élèves accèdent au tableau plus librement. Pour le problème du rythme : les élèves s’entraident et ont aussi des temps individualisés (rituels, ateliers lecture…). Elle leur donne un programme pour la semaine, une structure qui ne change pas.
·         La première chose, le premier pas pour elle a été le climat de la classe (coopération), le reste vient après. Un outil décontextualisé ne sert à rien.
·         Il reste la frustration d’être seul dans l’établissement : c’est beaucoup plus difficile de travailler « différemment » car il n’y a pas de continuité.
·         L’important reste d’être en accord avec soi-même, tant pis pour la continuité. C’est déjà un acte de résistance que de fonctionner ainsi.
 
·         Un autre enseignant explique que lui est entré dans la pédagogie Freinet par les outils (correspondance, cahier d’écrivain…). En maternelle il remarque qu’il s’autorise beaucoup plus de choses (sorties dans l’environnement proche notamment), il regrette de ne s’être pas autant autorisé en cycle 3 et s’autoriserait plus à présent.
·         On prend du temps parfois pour mettre des choses en place, or on en gagne beaucoup après en efficacité.
 
5) Conclusion :
 
Etre auteur, c’est partir de ce que l’enfant fait pour aborder les apprentissages.
Etre auteur, c’est aboutir à un triangle didactique élève / maître / savoir où chacun est auteur et s’autorise.
Etre auteur de sa vie, c’est le vrai but de l’école, qui a perdu ce lien avec la réalité des choses, avec le futur des individus.
Il s’agit de se questionner sur ce que nous faisons à l’école : ils ne seront auteurs que si on questionne aussi le monde, et pas seulement se contenter du cercle fermé de l’école.
 
Pour clore l’atelier, les adhérents de l’IDEM 44 ont informé les participants du travail mené dans le groupe départemental, des différents groupes de réflexion, de la réunion de rentrée, du stage rentrée, des classes d’accueil, et des « contre-animations pédagogiques ».