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Figuration humaine - Agnès Joyeux
| Si tu regardes des murs barbouillés de taches, ou faits de pierres d’espèces différentes, et qu’il te faille imaginer quelque scène, tu y verras des paysages variés, des montagnes, fleuves, rochers, arbres, plaines, grandes vallées et divers groupes de collines. Tu y découvriras aussi des combats et figures d’un mouvement rapide, d’étranges arts de visages, et des costumes exotiques, et une infinité de choses que tu pourras ramener à des formes distinctes et bien conçues. Il en est de ces murs et mélanges de pierres différentes, comme du son des cloches, dont chaque coup t’évoque le nom ou le vocable que tu imagines.
Extrait des Carnets de Léonard de Vinci, tome II, p. 247.
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Il est quelqu’un qui, dans les feuillages d’un paysage, dans les mouvements d’une écorce, dans les structures d’un mur de pierre, dans les détails les plus insignifiants de notre environnement, au sein de quelques lignes ou de quelques couleurs, reconnaît une présence, la présence d’un rêveur, la présence d’un danseur, la présence d’un faiseur de rien qui voyage étendu dans un hamac tendu entre deux folles avoines.
Cette façon de voir est appelée caractéristique de l’expérience de la double perception, appelée « twofoldness » par Richard Wollheim : lorsque dans une peinture, je vois une femme, mon expérience considère simultanément la reconnaissance de la femme et la matérialité du subjectile et de la matière picturale ; d’un côté je vois une femme, de l’autre une peinture.
Benoît Lumineau, sur la création d’Agnès Joyeux
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