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Un manteau d'Arlequin pédagogique

Juin 1994

Trois mois après que le gouvernement a cru devoir lancer un « grand débat sur l'avenir du système éducatif », la « synthèse » ministérielle des tables rondes, sous la forme des cent cinquante cinq propositions du ministre de l'Education nationale, est arrivée vers le 15 mai dans les établissements scolaires.

On peut avoir des doutes légitimes sur la réelle possibilité de prise en compte des observations faites par les enseignants et les usagers de l'école : à compter du 24 mai, les inspecteurs de l'Education nationale, puis les inspecteurs d'Académie ont dû effectuer, chacun à leur tour, les synthèses qui ont permis au ministre d'annoncer... le 27 mai les bases de ce qu'il nomme « un nouveau contrat pour l'école ».
Remarquable manteau d'Arlequin pédagogique, ce catalogue propose de tout et pour tous : nouveautés vieilles de quarante ans, banalités, voeux pieux...
Certaines propositions pourraient cependant nous sembler positives. Mais faute d'un travail en profondeur vis à vis des enseignants, faute de moyens aussi, ce « nouveau contrat » risque de rester caduc.
Les efforts du ministre auront tout de même porté leurs fruits : ils ont permis de camoufler les enjeux réels du débat en réduisant la discussion au champ clos de l'école.
A nous, bien sûr de faire connaître nos réactions, nos propositions, mais aussi de ne pas nous laisser enfermer dans un débat  réducteur. A nous de rappeler que « l'éducation est un élément, mais n'est qu'un élément d'une révolution sociale indispensable ». A nous de souligner que « le contexte social et politique, les conditions de travail et de vie des parents comme des enfants influencent d'une façon décisive la formation des jeunes générations ».
 
Jean-Marie Fouquer
CD de l’ICEM