
Les Jeux Olympiques, qui devaient essentiellement permettre la rencontre de la jeunesse mondiale, s'inscrivent de plus en plus dans la politique nationale et internationale.

• absence de limitation d'ordre moral, politique, religieux au déroulement des épreuves ;
* et, désormais, l’approche des problèmes d’environnement.

À regarder la carte, l'Europe concentre la grande majorité des villes-hôtes, pourtant les États-Unis sont de loin en tête avec -entre Jeux d'hiver et Jeux d'été- neuf villes organisatrices, dont trois sélections pour Los Angeles.

- arrivée des officiels ;
Selon les prescriptions. la Grèce vient en tête, puis les diverses délégations dans l'ordre de l'alphabet du pays organisateur, dont les athlètes entrent en dernier.
- discours prononcé par le chef de l'État de la ville-hôte, avec la formule officielle d'ouverture ;
-entrée du drapeau2 remis au maire de la ville par celui de la ville organisatrice précédente ;
- lâcher de colombes et hymne olympique (composé pour la 1re olympiade, exécuté régulièrement depuis 1952) accompagnant la montée du drapeau au mât olympique ;
- entrée du dernier porteur et allumage de la flamme ;
- serment des athlètes et des juges (apparu aux J.O. de 1920).
- le drapeau olympique descend et la flamme s'éteint.
- mais les spectateurs prolongent la fête en illuminant les gradins. Ce dernier geste représente bien l'histoire des Jeux modernes : la fête n'est pas finie puisque la nouvelle fête a déjà commencé. Pour marquer ce passage, le maire de la nouvelle ville organisatrice assiste à la cérémonie et celle-ci présente un tableau lors du spectacle qui accompagne les moments officiels.
Les CNO décident de l'inscription des athlètes .... (proposés par les Fédérations) .... non seulement pour les performances sportives de l'athlète mais aussi sur son aptitude à servir de modèle aux jeunes sportifs de son pays.
À l'occasion des Jeux de Rio (2016), le CIO est intervenu.

Les délégations olympiques de tous les pays sont sélectionnées, préparées et encadrées comme des unités de commandos d'élite, surveillées comme des missions d'agents secrets à l'étranger, rémunérées sur des budgets d'État et mobilisées pour- défendre « l'honneur national », les « couleurs du drapeau » et représenter la « patrie » face aux autres nations [...] La course aux médailles, honneurs et titres, n'est plus une affaire d'individus. mais bel et bien une industrie d'État avec ses plans quinquennaux [ ... )
Revue Quel Corps N° spécial septembre 1988
Sur le vif
Ras-le-Séoul !
Séoul, ras-le-bol ! Non, c'est vrai, moi, chaque fois que j'ouvre mon transistor, on me balance une défaite à la gueule, un espoir bien français qui s'écrase, qui se fracasse en skiff, à vélo ou au fleuret. Dans les médias, je parle pas des émissions spéciales, les médailles sont tricolores ou ne sont pas. Vous pouvez me dire, vous, qui c'est qui a remporté la médaille d'argent dans le 200 m nage libre dames ? Ou la médaille d'or du pentathlon moderne ? Non, forcément : c'est personne, puisque c'est pas nous. (…)
Claude Sarraute3
|
La télévision particulièrement, avec son audience mondiale, sert de caisse de résonance aux faits de politique extérieure. Les Jeux serviront donc aux groupes ou états de moyen de :
• reconnaissance,
• exclusion ou punition,
• pression à travers les opérations
de terrorisme comme à Munich (1972),
de boycottage (plusieurs pays occidentaux n’ont pas participé, en 1980, aux J.O de Moscou, l’URSS venant d’envahir l’Afghanistan).
Le sport fut à Berlin, du 2 au 15 août, la raison d'État, et la seule, toutes autres affaires cessantes. Que le sport ait été mis au service de la race, personne ne le contestera. A l'aide d'une manifestation athlétique d'intérêt et de participation mondiaux, le Führer et ses collaborateurs donnèrent aux peuples le spectacle d'une Allemagne régénérée physiquement et moralement, sûre d'elle-même, organisant à la perfection, donnant l’impression d'une race en parfait équilibre et en plein essor.
(.. ] Les visiteurs venus de l'étranger avaient l’impression d'assister à une gigantesque représentation théâtrale dont ils étaient aussi les acteurs ou les figurants. L'Illustration, 1936.
|
Jusqu'en 1966, les Allemands concourent sous une seule couleur en présentant des délégations communes. Le CIO reconnaît (avant les gouvernements) le comité national olympique de RDA dont l'entrée officielle a lieu aux championnats d'Europe de 1966. Mexico, en 1968, marque aussi les premiers Jeux où les deux Allemagne se présentent officiellement séparées.4
En 2008, quelques mois avant l’ouverture des Jeux de Beijing, une polémique accompagne le parcours mondial de la flamme olympique. De nombreuses nations reprochent à la Chine les entorses aux droits de l’homme : emprisonnement d’opposants et surtout répression contre la révolte des Tibétains.
« La répression est de pire en pire car nous entrons dans la phase cruciale des Jeux. Ce qui leur importe, c’est de faire taire le petit peuple opprimé de la Chine. Des milliers de gens sont déjà en prison, dans les hôpitaux psychiatriques ou dans les camps de travail. Cela a un lien direct avec les Jeux olympiques. »
Hu Jia (condamné à 3 ans et ½ de prison)
Cité par Ouest-France, 6/04/08
|

* une présence policière importante,
* de nombreux incidents,
* une large exploitation par les média internationaux.
La flamme des Jeux Olympiques arrive demain à Paris. Au lieu de briller comme un signe d'espoir, hélas ! elle éclaire un drame.
(Ouest-France, 6/04/08)
Il ne faut pas compter sur le CIO pour exiger le respect de sa propre éthique. Il est donc bon que les populations se substituent à lui.
(Le Nouvel Observateur, 10/04/2008)
Plusieurs prises de position se dégagent :
* majoritairement, l’opinion internationale condamne la Chine,
« en prenant l’initiative d’une répression de grande ampleur au Tibet, à la veille de l’ouverture des Jeux Olympiques, ce sont bel et bien les Chinois qui ont choisi la provocation et l’épreuve de force.
Le gouvernement de Pékin veut les Jeux et l’argent des Jeux : je veux dire la pleine reconnaissance internationale à ses propres conditions, c’est-à-dire le droit d’imposer un régime dictatorial et policier à sa population. Car les Tibétains ne sont pas les seuls à pâtir de ce régime : les musulmans ouigours, les prisonniers politiques, les intellectuels, etc." Jacques Julliard
«Le Nouvel Observateur» 10/04/2008
|
(titres cités par EDITOWEB MAGAZINE, 11/04/2008)
* Les athlètes tiennent à ne pas être pris en otages et veulent pouvoir marquer leur position de citoyens. Leurs propositions sont loin d’être approuvées par les instances olympiques, au nom de la non-politisation.
« Si les athlètes veulent réellement faire état de leurs opinions, très bien, mais n’oublions pas également que le droit de ne pas s’exprimer existe. Les athlètes ne devraient ressentir aucune obligation morale à ne pas prendre position. (…) Les athlètes sont des gens matures et intelligents. Ils sauront ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas dire. En cas de doute, le CIO et les CNO sont là pour les guider.»
Jacques Rogge, président du CIO, 10/04/2008
|
« J’ai déclaré à plusieurs reprises que le CIO considérait comme sage l’attribution des Jeux à Pékin et nous n’avons aucun regret (….)Il s’agissait d’une énorme plus-value d’accorder au cinquième de l’humanité les J.O »
(Cité dans «Le Parisien», 4/04/08)
|
1. En 2000, à Sydney, les deux Corée ont défilé sous le même drapeau.
2. Inventé en 1914 par P. de Coubertin, le drapeau olympique est utilisé pour la première fois en 1920 à Anvers pour symboliser la paix revenue, les anneaux représentent les cinq continents, les couleurs sont celles qui servent de base à tous les drapeaux nationaux et le blanc est symboles de paix.
3. Chroniqueuse française née en 1927. Elle a collaboré au quotidien Le Monde. Depuis 1995, elle participe à des émissions sur France Inter, Europe1, France2
4. 1991 marque la réunification des Comités Olympiques allemands
Fichier attaché | Taille |
---|---|
preparation.odt | 9.71 Ko |
selection.odt | 9.46 Ko |