Coopérer, coopération !

 

Coopérer, coopération !

 

Maîtres mots de la pédagogie Freinet et des pédagogies modernes, leur mise en oeuvre ne semble absolument pas naturelle aux hommes si l'on en juge par ce qui se passe un peu partout à travers le monde et plus encore si l'on se réfère à l'Histoire. Il semble que ces mots, apparus très tardivement dans notre vocabulaire, n'aient pas encore été parfaitement intégrés et mis en application. Ils risquent de ne rester que des mots incantatoires.

 

Que pouvons‑nous faire, nous, pédagogues qui, de par notre action éducative, n'exerçons d'influence que dans un monde en devenir ?

 

Pour nous éducateurs, les enfants ou adolescents qui nous sont confiés doivent découvrir la coopération ! C'est du reste l'un des principes fondamentaux de la pédagogie Freinet. Comme tous les grands concepts, celui‑ci s'apprend, celui‑ci s'enseigne, celui‑ci se découvre, celui‑ci se vit surtout: un tel concept jamais appliqué relèverait du dogme et du formalisme pur et simple.

 

Hélas, dans notre société la comparaison, l'exploitation, la rentabilisation, la compétition sont notre lot et si l'enfant et l'adolescent n'ont pas les moyens de voir et de comprendre que par la coopération il est possible à chacun de vivre ses différences, nous n'aurons fait que renforcer cette espèce de jungle dans laquelle la violence trouve tous les ingrédients pour pouvoir s'installer, s'amplifier et gangréner les rapports humains.

 

Travaillons donc à faire se développer harmonieusement les relations entre les êtres pour que, demain, une société plus juste, ou moins injuste, puisse être installée par des hommes et des femmes qui tenteront au moins de coopérer parce qu'ils auront, au fond d'eux‑mêmes, le souvenir que quelque chose d'harmonieux est toujours possible.