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Une activité artistique en partenariat

Avril 2001

 

Comment travailler ensemble ?

Si la “ chose artistique ” dans le système scolaire passe par l’intrusion d’artistes, alors comment travailler ensemble ? Le partenariat ne prendra de sens que si chacun affirme sa propre identité. Vouloir travailler en partenariat, c’est apprendre à affirmer une parole tout en sachant écouter l’autre. Les deux discours des partenaires doivent s’articuler dans une complémentarité. C’est dans celle-ci que s’enrichira le regard de l’enfant.

 

S’inscrire dans la durée

Les séances avaient lieu deux fois par semaine, dans deux salles différentes. Elles duraient en moyenne soixante-dix minutes : même si elles étaient plus courtes au début, elles ont finalement atteint cette durée dès le mois de mars. Elles ont été organisées en plusieurs temps :

 

1-  un premier temps individuel, où l’on a proposé à l’enfant de découvrir son propre corps à travers différents exercices sensoriels, comme, par exemple :

Le ballon


Allongé sur le dos, les yeux fermés, l’enfant pose ses deux mains sur son abdomen. En inspirant par le nez, le ventre se gonfle comme un “ ballon ” et puis l’air est expulsé par la bouche. Les mains posées sur l’abdomen permettent de sentir l’air s’accumuler et ressortir.

La grande roue


L’enfant est assis les jambes repliées, genoux ouverts avec les plantes des pieds en contact l’une avec l’autre. Il prend à deux mains l’un de ses pieds et avec, il dessine de petites roues verticales devant lui, qu’il agrandit jusqu’à ce que son pied dessine une grande roue au dessus de sa tête, ce qui l’entraîne dans une bascule sur le dos sans lâcher son pied et avec une grande facilité.

Le culbuto


Même position de départ. L’enfant prend ses deux pieds collés l’un à l’autre avec ses deux mains et soit les maintenir tels quels tout au long de l’exercice, puis il bascule sur un côté, roule sur le dos et continue à rouler de l’autre côté, toujours dans le même sens puis recommence en enchaînant les différentes positions.


2 - Après avoir exploré seul ces divers petits exercices ludiques, on a proposé à l’enfant de partager des expériences sensibles avec un partenaire, dont voici quelques exemples :

La pâte et le pâtissier


Un des deux enfants joue le rôle de la “ pâte ”, allongé sur le dos tandis que le second joue celui du “ pâtissier ” dont le but est de pétrir sa pâte afin de confectionner un “ gâteau ”. Par une série de légers massages et de manipulations, l’enfant apprend à détendre le corps de son partenaire en découvrant qu’il faut beaucoup d’attention et de délicatesse pour réussir à manipuler aisément sa “ pâte ” et à la fin, donner la forme idéale à son “ gâteau ”. Le but est de laisser les enfants se faire du bien par eux-mêmes, de découvrir le plaisir de la sensation et du massage.

Le miroir


L’ensemble du groupe est réparti dans l’espace, les enfants sont en face à face et se regardent dans les yeux puis un des partenaires commence une série de mouvements lents que l’autre reproduit comme s’il était son reflet.

 

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3. L’atelier se terminait par un temps de réinvestissement et d’improvisation en musique et en deux groupes avec la notion de danseurs et de spectateurs :

La main qui danse


Les enfants regardent leur main qui est comme un “ petit poisson volant ”. La main dessine l’espace proche ou se projette dans l’espace de la pièce et entraîne l’enfant à créer sa propre danse. Ils peuvent rencontrer un autre danseur et le suivre puis le quitter pour poursuivre leur exploration. La mobilisation du regard sur la main est essentielle pour obtenir la concentration nécessaire le temps de l’improvisation car l’enfant est en “ représentation ” devant le groupe de “ spectateurs ”. A la fin de l’improvisation, les enfants saluent leur public ensemble avec un meneur qui donne le repère.
 

 

Après l’incontournable mise en condition, seul puis à deux qui dure près de 35 minutes, les enfants sont prêts à aborder des actions plus techniques, pour les 35 minutes qui restent. Ces actions sont avec ou sans musique, individuelles ou à deux. Enfin, collectivement, avec de la musique, ils élaborent une évolution.
“ La forêt ” est un exemple de ces évolutions : un ou deux enfants symbolisent les promeneurs dans une forêt dont les arbres sont constitués des autres enfants, répartis sur deux lignes parallèles. Au passage du ou des promeneurs, la forêt se referme : les deux enfants face à face sur les lignes avancent l’un vers l’autre et tombent dans les bras l’un de l’autre, et ce, jusqu’à la fin de la promenade. Les portés sont réinvestis, l’attention de chacun est sollicitée.
Pendant un rapide retour au calme, l’intervenante, l’enseignant et les enfants font un bilan de la séance (ce qui a bien fonctionné, ce qui est à revoir pour la prochaine fois,...)

    sommaire n° 96 

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