Chez Manu, à Saint Paul en Cornillon, le 23 avril 2011...
Une jolie classe de maternelle, dans une école peu pratique (un ancien immeuble) au dessus d'un magnifique méandre de la Loire... Mais une classe qui ferme... Les banderoles gâchent un peu la vue...
Présents: Manue, Sandrine, Laurine, Cécilia, Michaël André, Nicolas, Jérémy, Jean-Luc
Quoi de neuf :
- Sandrine est allée à une réunion du groupe de l'AFL du Rhône avec Patricia et elles ont travaillé sur les lectures-expertes et la leçon de lecture, notamment sur « Poussin Noir » (Rascal). Elle en est revenue enchantée ! Ce groupe cherche à s'étoffer... La prochaine réunion aura lieu le 21 mai, sur le logiciel d'apprentissage de la lecture Idéographix.
- Faire venir Jean-Claude Mourlevat : on pense que ce serait bien que Patricia et Nikol nous organisent cette rencontre...
- Nous félicitons notre président d'avoir diffusé l'information de notre réunion à toutes les écoles de la Loire de façon claire et conviviale. Bon, personne n'est venu, mais c'était bien quand même... Il a même lancé une information aux inspecteurs, proposant audacieusement de compter certaines de nos réunions dans les animations pédagogiques ! Michaël nous parle de son expérience de co-animation en tant que président de l'OCCE. Il nous présente d'ailleurs brièvement ce qu'est l'OCCE, notamment des problèmes financiers rencontrés dans les écoles.
- Jean-Luc nous parle du dernier numéro du Nouvel Éducateur, mais il a oublié son cartable... ce qui n'empêche que c'est sans doute un numéro très intéressant ! ( http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/15712 )
- Dédé (qui n'est pas là...) nous a fait passer un message à propos d'un film qui passera le 26 avril sur Arte à propos des risques liés au nucléaire...
- Heureusement, Cécilia a pensé à son cartable d'où elle sort des tas de numéros du Chantier Maternelle qu'elle a ramenés du stage de Troie... Elle les amènera pour les faire tourner aux réunions. Elle se fera le relais des activités du chantier maternelle de l'ICEM et des échanges de la liste de diffusion sur notre liste départementale, même si elle pense qu'elle n'y arrivera pas. C'est pas grave, on lui fait confiance, mais on la réinscrira une quatrième fois au stage Démarrer pour assurer un peu...
- Laurine est allée au stage maternelle du SNUIPP sans être remplacée... Il paraît que l'école maternelle est en danger... Non ? Si ! Il y en a même qui se posent des questions sur le rôle de l'inspectrice chargée de la maternelle... Une intervenante est venue parler du langage. Laurine nous en fera un compte-rendu.
La classe de Manu :
PS/MS, 28 élèves, à mi-temps, avec deux ATSEM différentes, donc quatre adultes différents par semaine, certains en place depuis longtemps, d'autres pas formés...
Il y a peu de temps d'échanges avec le collègue qui fait l'autre partie du mi-temps, avec des pratiques bien différentes.
Beaucoup de problèmes pratiques : pas d'étagères, pas suffisamment de couchettes pour tous les élèves en début d'année...
Manu est arrivée dans cette classe après dix ans de vagabondage dans différentes écoles avec plein d'envies. Mais elle vient d'arriver dans l'école, elle est à mi-temps... ce qui rend les choses difficiles. On embraye sur un rapide débat sur le fait que le travail à mi-temps empêche ou non la mise en place de projets... Il en ressort que l'environnement de travail est le plus important pour travailler sereinement, dont le mi-temps n'est qu'un élément. Les conditions matérielles, l'équipe de l'école... comptent aussi.
Néanmoins , elle est assez contente de la mise en place d'un cahier de vie individuel et le classeur de vie collectif de la classe (son « journal de bord »), même si elle voudrait y consacrer plus de temps avec les enfants pour faire du langage.
Elle nous parle aussi de ses ateliers, et des moyens qu'elle a mis en place pour permettre l'autonomie des enfants (fiche de suivi, fiche modèle...). On discute rapidement sur le niveau d'autonomie possible de jeunes enfants, et des dérives qu'il peut y avoir quand on laisse les enfants travailler seuls. Mais le détournement de certaines consignes peut aussi être intéressant. Manu nous dit préférer les ateliers de l'après-midi quand il n'y a pas d'inscription, de matériels complexes à gérer,... Elle peut plus se consacrer aux enfants, parler avec eux,... Il se passe plus de choses dans la classe. Et le plus petit nombre d'enfants n'est pas la seule raison de cette meilleure ambiance !
L'autorité :
Michaël nous parle de son travail sur l'autorité. Quand il était PEMF à Gaspard Monge, il a travaillé au sein d'un groupe de recherche sur l'autorité (Corps, parole, image de l'autorité) avec des professeurs, des universitaires,... L'hypothèse de départ était que l'image de l'enseignant, sa posture et ses paroles contribuent à son autorité, et donc au bon déroulement de ce qu'il a prévu pour sa classe. Les formateurs se sont fait filmer, ont filmé des collègues et ont analysé les différentes postures, les ont mises en lien avec des écrits. Ils en ont dégagé des invariants :
- la codification : il ne suffit pas de dire ou de se comporter de telle ou telle façon pour que l'autorité s'instaure, il faut l'avoir codifié avec les élèves, en avoir parlé avec eux. Le « nous » dans le dialogue est plus globalisant, moins affectif, moins personnel. La relance positive est aussi un bon moyen pour maintenir l'autorité, plus efficace que la critique négative. Il doit également y avoir cohérence entre ce qui est annoncé par l'enseignant et ce qui est réalisé.
- la ritualisation : tous les moments avec un « dedans » et un « dehors », comment on entre et on sort de l'activité. Il est important que les élèves comprennent les rituels de la classe et y adhèrent. Cela établit une forme de contrat entre les élèves et l'enseignant.
- l'incarnation de l'autorité par le maître (la figuration) : quoi qu'on fasse, là où l'enseignant se trouve, ça marche mieux ! L'autorité se prolonge dans les objets utilisés par l'enseignant.
Note de J-Luc: Ce que j'ai retenu de l'intervention de Michaël, et qui rejoint directement nos pratiques Freinet:
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La nécessité, à tout âge, d'avoir des rituels compris donc explicités sans relâche, voire discutés et/ou appropriés au conseil
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Tout le bien qu'apporte la continuité entre l'école et le hors scolaire: l'accueil en classe, le quoi de neuf, les exposés et présentations, les sorties, la correspondance... tout ce qui permet que tous les enfants, et d'abord les plus en difficulté, donnent du sens aux activités et du coup les considèrent comme légitimes et importantes
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L'intérêt de la relance positive, de la valorisation de chacun
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Il ne l'a pas dit à cette réunion, mais je me rappelle que Michaël avait dit qu'une des conclusions qui se dégageait de cette étude était que la reconnaissance de l'enseignant découlait aussi de parti-pris pédagogiques forts...