(Margarita indique:) Dans un premier temps j'ai reçu la classe de CE1, divisée en 4 groupes de 7 enfants, dans mon atelier.
J'ai raconté aux enfants brièvement mon histoire depuis le Pérou, mes études de sculpteur à Paris, ce que c'est d'être créateur ; travailler avec l'imaginaire, le corps, le mouvement, et pourquoi le dessin est important dans la compréhension du volume, les portraits, les animaux, les formes qui jouent avec le vent, les couleurs…
J’ai montré les outils utilisés pour chaque matériau, le fonctionnement du four à céramique, les techniques que j'emploie pour la céramique, le plâtre, le moulage, le modelage du fer, la soudure, le bois, le bronze...
J’ai montré comment chaque sculpture marque un temps de vie, elle est le témoin concret d'un moment vécu. Lors de mes interventions j'ai remarqué un fonctionnement similaire chez les enfants.
Chaque groupe visite l'atelier pendant une heure trente. Après avoir regardé l'ensemble des œuvres, chaque enfant réalise un dessin d'une pièce choisie avec quelques instructions pour percevoir les ombres, les lumières et la dimension du volume à dessiner.
Le déplacement du regard dans l'espace influence la perception de l'objet. C'est une ouverture sur la troisième dimension.
Nous prenons comme modèle vivant un enfant volontaire ou leur maîtresse.
La deuxième séance se passe au musée MAAOA. Au cours de la visite guidée de la collection d'art populaire mexicain, les enfants dessinent le long des vitrines ce qu'ils voient ; des masques, des sculptures, des tableaux.
Pendant la « classe verte », les élèves vont utiliser le bois, les pierres, les feuilles qu'ils trouvent dans leur randonnée pour improviser des objets mobiles.
Ils interviennent aussi sur les galets de la rivière, les rochers, et les troncs d'arbres. Ils dessinent le paysage, les fleurs, les arbres, les montagnes.
Tout cela développe leur capacité d'observation, leur perception, leur interprétation personnelle, leur disposition créative.
Pendant la durée du séjour, une grande salle est convertie en atelier, les groupes s’y succèdent, d'autres exercices pour développer leur perception se mettent en place.
Sur des grandes feuilles, à l'encre de Chine, au fusain ou au pastel, ils improvisent une gestuelle, se “ jettent à l'eau ”.
Ensuite vient l'apprentissage des techniques du modelage de l'argile en ronde-bosse, de la plaque, des colombins ; coller, enlever, creuser l'argile.
La construction progressive s'élabore avec des volumes de base : le cube, le cylindre, la sphère.
Tel ce jeu/travail d'inventer un personnage, métamorphose de l'animal et du végétal avec l'argile molle soutenue par le papier, le bois, la bouteille.
Les enfants tissent un travail personnel avec la nature qu'ils découvrent, l'observation de volumes, la découverte de la matière. Peu à peu l'argile durcit, on peut coller, gratter avec différents outils qui laisseront l'empreinte.
Des personnages prennent forme, se construisent.
Une semaine d'élaboration, construction, déconstruction, reprise. Une semaine de travail du corps, de la matière, une semaine où les enfants apprennent à prendre du recul sur leur œuvre.
Ils discutent entre eux de leur modelage, ils deviennent de petits créateurs d'œuvre.
De retour à Marseille, les élèves reviennent à l'atelier pour peindre leurs pièces. La cuisson se fait à l'atelier.
Les dessins, peintures, photos et pièces en céramique sont exposés lors de la fête de fin d'année de l'école.
C'est toute une aventure partagée avec les parents, les enseignants, les amis.
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